Deftones
Around The Fur |
Label :
Maverick |
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Material Girl a encore frappé. Pour inaugurer son jouet tout neuf, en l'occurence le label Maverick, âprement et très habilement négocié après la sortie de "Erotica", Madonna fait signer Deftones pour son second album. Boudé par la culture mainstream, MTV en tête, elle a reniflé l'incroyable paquet de biftons que le groupe allait générer.
Bénéficiant d'un soutien inconditionnel de fans acquis à leur cause depuis leur monumental premier album, Deftones se détache déjà du lot et sort en album jugé en demi teinte de prime abord, puis encensé rapidement puisque multidiffusé.
L'ouverture est majestueuse: "My Own Summer" continue de redéfinir les contours du nouveau métal avec une efficacité incroyable: le riff est torturé sans être indéchiffrable, la voix de Moreno est passée au filtre pour mieux ressortir crue dans les moments les plus bruyants, ses lignes de chant sont erratiques à souhait, la basse continue à enrober l'ensemble dans des sucs toxiques, et la batterie finit de mouler les dorures d'un morceau travaillé à l'extrême. Idem pour "Lhabia", qui joue plus sur une ambiance confinée et claustrophobe.
Et c'est bien là que Deftones impose déjà le renouveau de ses tons sourds. Le travail de production est énorme, impeccable. Là où Adrenaline exultait dans le chaos, Around The Fur est bien peigné, souliers cirés. Avec la raie sur le côté s'il-vous-plaît Madame.
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Loin d'être assagi, Deftones montre juste sa volonté manifeste de ne pas se laisser enfermer dans ce rôle de fer de lance du neo metal. Au risque de décontenancer pas mal de monde.
Dès "Mascara", on reconnaît le "son Deftones" mais le morceau dénote; pas parce qu'il s'apparente à une ballade, mais bien parce que on sent déjà poindre l'application de concepts réfléchis et mesurés. A peine l'arrivée du second album et déjà la spontanéité a disparue. Et plus on avance dans l'album, plus cette impression se confirme ("Around The Fur") pour atteindre des sommets dans l'attendu ("Be Quiet And Drive" et surtout "Lotion"). Loin d'être des mauvais morceaux, ils n'en sont pas moins bien trop lisses et convenus pour égaler les rafales constantes d'Adrenaline. "Rickets" et "Head Up", qui débauche au passage l'inénarrable Max Cavalera, soulignent la volonté manifeste de faire du gros son, mais Moreno, fan revendiqué de Duran Duran et INXS impose déjà ses modèles. L'ensemble est particulièrement flamboyant. Peut-être un peu trop.
A l'évidence, Deftones se définit comme une énigme en constant mouvement, et rien que pour ça, mérite plus d'attention que la plupart des mercenaires oeuvrant dans le genre.
Bénéficiant d'un soutien inconditionnel de fans acquis à leur cause depuis leur monumental premier album, Deftones se détache déjà du lot et sort en album jugé en demi teinte de prime abord, puis encensé rapidement puisque multidiffusé.
L'ouverture est majestueuse: "My Own Summer" continue de redéfinir les contours du nouveau métal avec une efficacité incroyable: le riff est torturé sans être indéchiffrable, la voix de Moreno est passée au filtre pour mieux ressortir crue dans les moments les plus bruyants, ses lignes de chant sont erratiques à souhait, la basse continue à enrober l'ensemble dans des sucs toxiques, et la batterie finit de mouler les dorures d'un morceau travaillé à l'extrême. Idem pour "Lhabia", qui joue plus sur une ambiance confinée et claustrophobe.
Et c'est bien là que Deftones impose déjà le renouveau de ses tons sourds. Le travail de production est énorme, impeccable. Là où Adrenaline exultait dans le chaos, Around The Fur est bien peigné, souliers cirés. Avec la raie sur le côté s'il-vous-plaît Madame.
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Loin d'être assagi, Deftones montre juste sa volonté manifeste de ne pas se laisser enfermer dans ce rôle de fer de lance du neo metal. Au risque de décontenancer pas mal de monde.
Dès "Mascara", on reconnaît le "son Deftones" mais le morceau dénote; pas parce qu'il s'apparente à une ballade, mais bien parce que on sent déjà poindre l'application de concepts réfléchis et mesurés. A peine l'arrivée du second album et déjà la spontanéité a disparue. Et plus on avance dans l'album, plus cette impression se confirme ("Around The Fur") pour atteindre des sommets dans l'attendu ("Be Quiet And Drive" et surtout "Lotion"). Loin d'être des mauvais morceaux, ils n'en sont pas moins bien trop lisses et convenus pour égaler les rafales constantes d'Adrenaline. "Rickets" et "Head Up", qui débauche au passage l'inénarrable Max Cavalera, soulignent la volonté manifeste de faire du gros son, mais Moreno, fan revendiqué de Duran Duran et INXS impose déjà ses modèles. L'ensemble est particulièrement flamboyant. Peut-être un peu trop.
A l'évidence, Deftones se définit comme une énigme en constant mouvement, et rien que pour ça, mérite plus d'attention que la plupart des mercenaires oeuvrant dans le genre.
Bon 15/20 | par Gérard Cousin |
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