Deftones
Lille [Le Splendid] - mardi 14 décembre 2010 |
Enfin ! Cette fois c'est sur, les Deftones sont de retour et pour de bon !
Si le gang de Sacremento n'a jamais failli sur disque, il faut reconnaitre que le constat était bien différent quant à leurs prestations scéniques. Véritable machine de guerre durant les années 90, le groupe s'était progressivement empâté et avait fini par offrir des concerts régulièrement décevants, marqués par de gros problèmes de son, de dramatiques défaillances vocales de Moreno et tout simplement par le manque d'envie.
Mais malgré la perte (définitive ?) de Chi Cheng derrière la quatre cordes, la rumeur annonçait un gros retour en forme des californiens depuis 2009. Après ce que l'on a vu au Splendid en cette glaciale soirée de décembre, on peut le dire, les bruits de couloir étaient fondés.
Alors que le Splendid fait doucement le plein (la billetterie affichée complet depuis des semaines), ce sont les parigots de Doyle qui ouvrent dès 20h. Ce combo émo/metalcore tente laborieusement de chauffer la salle. Malgré quelques bons passages, le quintette aura quand même peiné à convaincre et semble avoir encore beaucoup à apprendre. On aurait aimé voir Coheed & Cambria à la place, ces derniers ayant ouvert sur d'autres dates.
21h, les choses sérieuses débutent. Les Deftones entrent sur scène, Steph Carpenter nous prend en photo puis l'intro de "Rocket Skates" démarre. Petit moment de panique, la guitare est difficilement audible et Chino Moreno est complètement à côté niveau chant. Mais il était écrit que ce soir, les Deftones ne se louperaient pas. Le son est réglé en quelques instants et Chino se ressaisit. Résultat, la 2e partie du morceau est une tuerie et l'ambiance commence déjà à monter. Pas une seconde de répit, l'intro batterie d'"Around The Fur" enchaine et le public se lâche complètement alors que "My Own Summer", juste après, nous fait définitivement oublier la température extérieure.
Trois titres seulement et on en est sur, le concert va être énorme : le son est bon, les musiciens au taquet et le Chino, qui a perdu un bon paquet de kilos (contrairement à Abe Cunningham d'ailleurs), semble avoir rajeunit de 12 ans tant il se dépense sans compter. Autre bonne nouvelle, son chant n'a jamais été aussi bon depuis une dizaine d'années, quelque soit le registre dans lequel il évolue, et c'est peu dire que cela change tout.
Le nouveau bassiste, en la personne de Sergio Vega (ex-Quicksand), est tout bonnement excellent et le bonhomme a l'air de s'éclater comme un gamin. Sa motivation a d'ailleurs, semble t-il, déteint sur le reste du groupe qui parait prendre bien plus de plaisir qu'il y a quelques années, lorsque faire des concerts leur donnait autant de satisfaction qu'aller pointer à l'usine.
Si le quatuor procédera à une large rétrospective de leur discographie (excepté l'album Saturday Night Wrist, littéralement ignoré ce soir), il n'hésitera surtout pas à consacrer une part importante du set à son dernier effort en date. Un signe qui ne trompe pas puisque lors des tournées précédentes, le groupe cédait systématiquement à la facilité en ne jouant que deux ou trois nouveaux morceaux. Cette fois, les gars de Sacremento ont à cœur de défendre Diamond Eyes et ils s'en donnent les moyens, quitte à rallonger la durée du set. D'ailleurs l'interprétation tant des nouveaux que des anciens morceaux sera vraiment proche de la perfection ce soir. Certains seront même carrément jouissifs à l'image de "Lotion" ou "Back To School" pour ne citer qu'eux. Seul petit bémol pour "Passenger" qui n'est pas le morceau le plus facile à chanter pour Moreno mais qui semble toujours être un titre particulièrement apprécié du public.
Alors que le gros Carpenter continue de bidouiller sa guitare, le reste du groupe s'éclipse quelques instants, le temps pour Chino d'aller changer de chemise, il faut dire que cette dernière était complètement trempée depuis un bon moment déjà. Pour le rappel, les Deftones ne prennent pas de risque, en interprétant comme très souvent des titres de leur premier album. 15 ans après Adrenaline, les morceaux qui le compose sonnent toujours du tonnerre, et d'autant plus que Moreno est toujours intenable. "Root" et "Engine n°9" notamment, écrasent tout sur leur passage et la foule ne se fait guère prier pour réagir.
Après l'habituel "7 Words", les californiens s'échappent, non sans avoir remercié une énième fois un public comblé. Abe Cunningham enroule une serviette autour de la tête, lance quelques baguettes, salue la salle et finit par s'éclipser à son tour.
Si les concerts rock sont aujourd'hui, comme tous les autres, gangrenés par la dictature des I-Phones, cette soirée du Splendid aura aussi été l'occasion de retrouver, l'espace de 2h, l'ambiance des concerts des années 90, ceux qui sentent la transpi et où l'on ose encore slammer ou s'allumer un joint sans s'attirer les foudres du voisin ou de la sécurité. C'était aussi et surtout l'occasion de retrouver une formation qui a intelligemment négocié le virage de l'après "nü-metal" et qui est enfin de nouveau capable de défendre son excellente discographie sur scène. Ce soir, elle l'a même magnifié.
Alors bien sur, on pourra toujours chipoter un peu sur la (pourtant généreuse) setlist : pas de "Be Quiet And Drive", de "Beware" ou de "CMND/CTRL" mais Chino et les siens étaient dans une telle forme que le choix des chansons était devenu presque anecdotique. Il y a aussi le son de caisse claire d'Abe Cunningham qui n'est plus aussi atypique qu'il y a quelques années. Mais c'est vraiment pour trouver quelque chose de négatif à dire. Parce que la vérité, c'est que les Deftones ont réalisé un retour en grâce aussi étonnant qu'inespéré et que des concerts de cette qualité, ça n'arrive pas souvent.
Si le gang de Sacremento n'a jamais failli sur disque, il faut reconnaitre que le constat était bien différent quant à leurs prestations scéniques. Véritable machine de guerre durant les années 90, le groupe s'était progressivement empâté et avait fini par offrir des concerts régulièrement décevants, marqués par de gros problèmes de son, de dramatiques défaillances vocales de Moreno et tout simplement par le manque d'envie.
Mais malgré la perte (définitive ?) de Chi Cheng derrière la quatre cordes, la rumeur annonçait un gros retour en forme des californiens depuis 2009. Après ce que l'on a vu au Splendid en cette glaciale soirée de décembre, on peut le dire, les bruits de couloir étaient fondés.
Alors que le Splendid fait doucement le plein (la billetterie affichée complet depuis des semaines), ce sont les parigots de Doyle qui ouvrent dès 20h. Ce combo émo/metalcore tente laborieusement de chauffer la salle. Malgré quelques bons passages, le quintette aura quand même peiné à convaincre et semble avoir encore beaucoup à apprendre. On aurait aimé voir Coheed & Cambria à la place, ces derniers ayant ouvert sur d'autres dates.
21h, les choses sérieuses débutent. Les Deftones entrent sur scène, Steph Carpenter nous prend en photo puis l'intro de "Rocket Skates" démarre. Petit moment de panique, la guitare est difficilement audible et Chino Moreno est complètement à côté niveau chant. Mais il était écrit que ce soir, les Deftones ne se louperaient pas. Le son est réglé en quelques instants et Chino se ressaisit. Résultat, la 2e partie du morceau est une tuerie et l'ambiance commence déjà à monter. Pas une seconde de répit, l'intro batterie d'"Around The Fur" enchaine et le public se lâche complètement alors que "My Own Summer", juste après, nous fait définitivement oublier la température extérieure.
Trois titres seulement et on en est sur, le concert va être énorme : le son est bon, les musiciens au taquet et le Chino, qui a perdu un bon paquet de kilos (contrairement à Abe Cunningham d'ailleurs), semble avoir rajeunit de 12 ans tant il se dépense sans compter. Autre bonne nouvelle, son chant n'a jamais été aussi bon depuis une dizaine d'années, quelque soit le registre dans lequel il évolue, et c'est peu dire que cela change tout.
Le nouveau bassiste, en la personne de Sergio Vega (ex-Quicksand), est tout bonnement excellent et le bonhomme a l'air de s'éclater comme un gamin. Sa motivation a d'ailleurs, semble t-il, déteint sur le reste du groupe qui parait prendre bien plus de plaisir qu'il y a quelques années, lorsque faire des concerts leur donnait autant de satisfaction qu'aller pointer à l'usine.
Si le quatuor procédera à une large rétrospective de leur discographie (excepté l'album Saturday Night Wrist, littéralement ignoré ce soir), il n'hésitera surtout pas à consacrer une part importante du set à son dernier effort en date. Un signe qui ne trompe pas puisque lors des tournées précédentes, le groupe cédait systématiquement à la facilité en ne jouant que deux ou trois nouveaux morceaux. Cette fois, les gars de Sacremento ont à cœur de défendre Diamond Eyes et ils s'en donnent les moyens, quitte à rallonger la durée du set. D'ailleurs l'interprétation tant des nouveaux que des anciens morceaux sera vraiment proche de la perfection ce soir. Certains seront même carrément jouissifs à l'image de "Lotion" ou "Back To School" pour ne citer qu'eux. Seul petit bémol pour "Passenger" qui n'est pas le morceau le plus facile à chanter pour Moreno mais qui semble toujours être un titre particulièrement apprécié du public.
Alors que le gros Carpenter continue de bidouiller sa guitare, le reste du groupe s'éclipse quelques instants, le temps pour Chino d'aller changer de chemise, il faut dire que cette dernière était complètement trempée depuis un bon moment déjà. Pour le rappel, les Deftones ne prennent pas de risque, en interprétant comme très souvent des titres de leur premier album. 15 ans après Adrenaline, les morceaux qui le compose sonnent toujours du tonnerre, et d'autant plus que Moreno est toujours intenable. "Root" et "Engine n°9" notamment, écrasent tout sur leur passage et la foule ne se fait guère prier pour réagir.
Après l'habituel "7 Words", les californiens s'échappent, non sans avoir remercié une énième fois un public comblé. Abe Cunningham enroule une serviette autour de la tête, lance quelques baguettes, salue la salle et finit par s'éclipser à son tour.
Si les concerts rock sont aujourd'hui, comme tous les autres, gangrenés par la dictature des I-Phones, cette soirée du Splendid aura aussi été l'occasion de retrouver, l'espace de 2h, l'ambiance des concerts des années 90, ceux qui sentent la transpi et où l'on ose encore slammer ou s'allumer un joint sans s'attirer les foudres du voisin ou de la sécurité. C'était aussi et surtout l'occasion de retrouver une formation qui a intelligemment négocié le virage de l'après "nü-metal" et qui est enfin de nouveau capable de défendre son excellente discographie sur scène. Ce soir, elle l'a même magnifié.
Alors bien sur, on pourra toujours chipoter un peu sur la (pourtant généreuse) setlist : pas de "Be Quiet And Drive", de "Beware" ou de "CMND/CTRL" mais Chino et les siens étaient dans une telle forme que le choix des chansons était devenu presque anecdotique. Il y a aussi le son de caisse claire d'Abe Cunningham qui n'est plus aussi atypique qu'il y a quelques années. Mais c'est vraiment pour trouver quelque chose de négatif à dire. Parce que la vérité, c'est que les Deftones ont réalisé un retour en grâce aussi étonnant qu'inespéré et que des concerts de cette qualité, ça n'arrive pas souvent.
Excellent ! 18/20 | par Billyjoe |
Setlist :
Rocket Skates
Around the Fur
My Own Summer (Shove It)
Lhabia
Feiticeira
Korea
Digital Bath
Diamond Eyes
Royal
Prince
You've Seen The Butcher
Sextape
Risk
Dai The Flu
Lotion
Minerva
Passenger
Change (In The House Of Flies)
Back To School (Mini Maggit)
>>>
Birthmark
Root
Engine No. 9
7 Words
Rocket Skates
Around the Fur
My Own Summer (Shove It)
Lhabia
Feiticeira
Korea
Digital Bath
Diamond Eyes
Royal
Prince
You've Seen The Butcher
Sextape
Risk
Dai The Flu
Lotion
Minerva
Passenger
Change (In The House Of Flies)
Back To School (Mini Maggit)
>>>
Birthmark
Root
Engine No. 9
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