Archive
Controlling Crowds |
Label :
Warner |
||||
Archive reste avant tout un collectif qui sait évoluer et faire évoluer sa musique par la même occasion. Sur ce nouvel album, on pourrait dire qu'Archive arrive à faire la synthèse de toute sa production musicale depuis ses débuts. Lights est bien présent dans la tête mais, on retrouve aussi la voix de Rosko John, chanteur présent sur l'album Londinium. Ce revenant apporte des accents souvent bienvenus plus hip-hop dans certains des morceaux. Evidemment, les longues mélodies de rock progressif bien lancinantes où domine le synthé sont bien présentes et parviennent dès les premières minutes de "Controlling Crowds" (premier morceau) à nous faire décoller. On notera les performances plus expérimentales avec des morceaux comme "Collapse/Collide" ou les morceaux comme "Bullets" qui sonnent beaucoup plus pop qu'à l'ordinaire. Bref, encore un bon cd d'Archive selon moi. Peut-être pas au niveau de You All Look The Same To Me qui reste à mon avis le meilleur mais, qui ravira les fans de la première heure car le retour apprécié de Rosko John leur rappellera les débuts "Londiniumien" du groupe (surtout sur "Bastardised Ink").
Bon 15/20 | par Picolas |
Posté le 09 avril 2009 à 02 h 20 |
Trois ans après Lights, voici donc le nouvel album d'Archive. Le collectif anglais n'a jamais manqué de susciter la polémique à chaque sortie, parfois à raison. Entre ceux qui crient au génie et ceux qui dénoncent une vaste escroquerie, force est de constater que les réactions sont rarement mesurées.
Bien qu'étant fan absolu du groupe, j'essaierai d'être le plus objectif possible.
Quand on analyse la discographie du collectif, il est vrai qu'on peut se poser des questions. Passer de l'innovant Londinium à la pop facile de Take My Head, difficile de ne pas tiquer... Quant au virage rock limite noisy amorcé en 2001 avec You All Look The Same To Me, on a eu droit à de nombreuses compositions intéressantes, mais parfois gâchées car inutilement traînées en longueur et/ou surproduites. Certains ont cru retrouver Archive au top avec la sortie de Lights, pour moi il s'agit de la production la plus faible du groupe, avec comme symbole un titre d'ouverture qui tourne à vide, sans idée, sans mélodie... Toutefois, lorsqu'on arrive aux 3 derniers titres, on se dit que quelque chose est peut-être en train de se passer. Des idées différentes, de la simplicité, le groupe semblait progressivement prendre une meilleure direction.
Alors qu'en est-il de ce Controlling Crowds ? Et bien l'impression laissée par la fin de Lights était la bonne, Archive est de retour en très grande forme, avec un album qui pourrait presque passer pour un Best Of.
Première claque avec l'ouverture, une pure tuerie. Toujours sur le thème du chant épuré et d'une lente montée en puissance, Archive propose infiniment plus que sur ses derniers efforts. Chaque couche d'instruments ou de bruitages rajoutée au fil du morceau semble réinventer la mélodie de départ et renouvelle en permanence la composition, là où sur les précédents albums on avait parfois la désagréable impression que la superposition de nappes sonores était surtout un moyen de masquer une relative pauvreté de la composition. Et puis cette double rupture en fin de couplet, quel pied !
On enchaîne sur "Bullets", le single. On se souvient que les anciens titres les plus pop d'Archive n'étaient pas jusqu'à présent les plus réussis, et on est forcé de reconsidérer son jugement devant l'efficacité diabolique du morceau. L'intervention d'un choeur et d'un orchestre en arrière plan y est pour quelque chose. Paradoxalement, ces dizaines d'intervenants supplémentaires humanisent la musique du groupe.
"Words On Signs", quelle simplicité ! Est-ce bien Archive ? Une magnifique petite mélodie portée par le chant impeccable de Dave Pen, le tout bouclé en 4 minutes !
Clairement, les 3 titres qui ouvrent l'album sont pour moi les meilleurs que le groupe ait composé en 10 ans.
Les titres s'enchaînent avec fluidité malgré leur diversité. Après un "Dangervisit" peut-être un peu plus anecdotique mais sacrément entraînant ! A peine le temps de reprendre son souffle, que Rosko John fait son grand retour sur le splendide "Quiet Time". On se croirait revenu en 1996, à l'époque de Londinium. Rosko dépose délicatement son flow sur une ligne mélodique éthérée et planante, avec des basses en retrait.
"Collapse/Collide" est absolument superbe. Archive arrivait parfois à donner l'impression qu'un morceau de 6 minutes en durait le double, là on à un titre de 9 minutes qui donne l'impression d'en durer 4, tellement on se laisse facilement emporter par cette ballade mélancolique qui s'achève dans une envolée crépusculaire.
"Bastardised Ink" est un titre carrément hip hop, à prendre ou à laisser ! "Kings Of Speed" ne révolutionnera pas la pop, mais sa rythmique décalée et sa légèreté sont particulièrement rafraichissantes. "Whore" surprend par le contraste entre sa mélodie qui berce doucement l'auditeur et la dureté de ses paroles ("You're just a whore, and nothing more").
L'album s'achève sur un triptyque assez particulier. Un Chaos au mieux mielleux, au pire niais, qui met en valeur cela dit l'aridité du titre suivant, "Razed To The Ground", qui ne fait aucune concession à l'auditeur. "Funeral" est une conclusion agréable mais sans surprise.
Au final, ce Controlling Crowds rassemble le meilleur des différentes périodes du groupe (trip-hop, pop, rock noisy). Pas exempt de défauts (d'une part 3 titres en retrait : "Dangervisit", "Clones" qui n'est qu'une fastidieuse conclusion pour "Collapse/Collide", "Chaos" "trop de guimauve tue la guimauve", d'autre part une division du disque en 3 parties un peu pompeuse et pas vraiment pertinente), il réserve de purs moments de grâce qui s'étalent désormais sur des titres entiers, et pas quelques passages disséminés ça et là. Le retour de titres "londiniesques" est un pur bonheur, et éclaire une musique par ailleurs plus humaine grâce aux interventions orchestrales.
A mi-chemin entre la douce mélancolie de ses débuts et la rage sourde qui émanait de ses compositions plus récentes, Archive a trouvé avec cet album un équilibre parfait. En gardant cette ligne de conduite pour le futur, nul doute que le collectif anglais aura encore beaucoup de choses à dire !
Bien qu'étant fan absolu du groupe, j'essaierai d'être le plus objectif possible.
Quand on analyse la discographie du collectif, il est vrai qu'on peut se poser des questions. Passer de l'innovant Londinium à la pop facile de Take My Head, difficile de ne pas tiquer... Quant au virage rock limite noisy amorcé en 2001 avec You All Look The Same To Me, on a eu droit à de nombreuses compositions intéressantes, mais parfois gâchées car inutilement traînées en longueur et/ou surproduites. Certains ont cru retrouver Archive au top avec la sortie de Lights, pour moi il s'agit de la production la plus faible du groupe, avec comme symbole un titre d'ouverture qui tourne à vide, sans idée, sans mélodie... Toutefois, lorsqu'on arrive aux 3 derniers titres, on se dit que quelque chose est peut-être en train de se passer. Des idées différentes, de la simplicité, le groupe semblait progressivement prendre une meilleure direction.
Alors qu'en est-il de ce Controlling Crowds ? Et bien l'impression laissée par la fin de Lights était la bonne, Archive est de retour en très grande forme, avec un album qui pourrait presque passer pour un Best Of.
Première claque avec l'ouverture, une pure tuerie. Toujours sur le thème du chant épuré et d'une lente montée en puissance, Archive propose infiniment plus que sur ses derniers efforts. Chaque couche d'instruments ou de bruitages rajoutée au fil du morceau semble réinventer la mélodie de départ et renouvelle en permanence la composition, là où sur les précédents albums on avait parfois la désagréable impression que la superposition de nappes sonores était surtout un moyen de masquer une relative pauvreté de la composition. Et puis cette double rupture en fin de couplet, quel pied !
On enchaîne sur "Bullets", le single. On se souvient que les anciens titres les plus pop d'Archive n'étaient pas jusqu'à présent les plus réussis, et on est forcé de reconsidérer son jugement devant l'efficacité diabolique du morceau. L'intervention d'un choeur et d'un orchestre en arrière plan y est pour quelque chose. Paradoxalement, ces dizaines d'intervenants supplémentaires humanisent la musique du groupe.
"Words On Signs", quelle simplicité ! Est-ce bien Archive ? Une magnifique petite mélodie portée par le chant impeccable de Dave Pen, le tout bouclé en 4 minutes !
Clairement, les 3 titres qui ouvrent l'album sont pour moi les meilleurs que le groupe ait composé en 10 ans.
Les titres s'enchaînent avec fluidité malgré leur diversité. Après un "Dangervisit" peut-être un peu plus anecdotique mais sacrément entraînant ! A peine le temps de reprendre son souffle, que Rosko John fait son grand retour sur le splendide "Quiet Time". On se croirait revenu en 1996, à l'époque de Londinium. Rosko dépose délicatement son flow sur une ligne mélodique éthérée et planante, avec des basses en retrait.
"Collapse/Collide" est absolument superbe. Archive arrivait parfois à donner l'impression qu'un morceau de 6 minutes en durait le double, là on à un titre de 9 minutes qui donne l'impression d'en durer 4, tellement on se laisse facilement emporter par cette ballade mélancolique qui s'achève dans une envolée crépusculaire.
"Bastardised Ink" est un titre carrément hip hop, à prendre ou à laisser ! "Kings Of Speed" ne révolutionnera pas la pop, mais sa rythmique décalée et sa légèreté sont particulièrement rafraichissantes. "Whore" surprend par le contraste entre sa mélodie qui berce doucement l'auditeur et la dureté de ses paroles ("You're just a whore, and nothing more").
L'album s'achève sur un triptyque assez particulier. Un Chaos au mieux mielleux, au pire niais, qui met en valeur cela dit l'aridité du titre suivant, "Razed To The Ground", qui ne fait aucune concession à l'auditeur. "Funeral" est une conclusion agréable mais sans surprise.
Au final, ce Controlling Crowds rassemble le meilleur des différentes périodes du groupe (trip-hop, pop, rock noisy). Pas exempt de défauts (d'une part 3 titres en retrait : "Dangervisit", "Clones" qui n'est qu'une fastidieuse conclusion pour "Collapse/Collide", "Chaos" "trop de guimauve tue la guimauve", d'autre part une division du disque en 3 parties un peu pompeuse et pas vraiment pertinente), il réserve de purs moments de grâce qui s'étalent désormais sur des titres entiers, et pas quelques passages disséminés ça et là. Le retour de titres "londiniesques" est un pur bonheur, et éclaire une musique par ailleurs plus humaine grâce aux interventions orchestrales.
A mi-chemin entre la douce mélancolie de ses débuts et la rage sourde qui émanait de ses compositions plus récentes, Archive a trouvé avec cet album un équilibre parfait. En gardant cette ligne de conduite pour le futur, nul doute que le collectif anglais aura encore beaucoup de choses à dire !
Excellent ! 18/20
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