Nurses
Apple's Acre |
Label :
Dead Oceans |
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Depuis les deux ans qui les séparent de leur première autoprod bien mais pas top, les Nurses ont pris conscience de certains phénomènes à la mode, hype ou non, justifiés ou non. Et comme bon nombre de groupes ils auraient tort de ne pas profiter des nouvelles brèches offertes à eux pour entrer directement sur le devant de la scène. Un court circuit qui saute l'étape souvent pénible de l'introduction du courant prototype et bénéficie dans un autre temps de l'addiction déjà prononcée des fans des premières heures qui verront dans cette intrusion une nouvelle drogue de substitution.
C'est ainsi comme suiveurs que Aaron Chapman et John Bowers entraînent dans leur aventure le percussionniste James Mitchell pour cet Apple's Acre dans l'arborescence des Animal Collective, Le Loup ("Manatarns" forcément), Yeasayer et autres. Et le résultat est très convainquant. Nurses nous tartine une galette de pop acidulée et spiralée à voix de crécelles qui nous fait apprécier la vie dans ses couleurs les plus panachées. Pour preuve, "Technicolor" qui se charge de l'ouverture en prônant 'it doesn't make much sense' déploie à lui seul les propriétés cathartiques psychédéliques engagées dans cet opus. Leurs échafaudages sont simples et fiables : claviers candides radieux, percussions primaires dégarnies, quelques effets glitch cosmiques le tout couronné de chants de vilains petits canards en train de muer qui ont la place d'honneur. Point de surfactant inutile, la dichotomie générale suffit à inscrire cette production dans les mouvances actuelles et démontre que bien que les trois hommes soient des suiveurs, ils prennent de bien belles initiatives.
Ainsi les manoeuvres jouent parfaitement avec les oppositions entre élaboration et primitivisme, bidouilles de salon et balbutiements lointains, mélodies volages et braillements de Chapman et Bowers. Le tout est joyeusement casse-gueule, estampille chaque morceau dans un cheminement faussement complexe qui doit sûrement son amorce principalement à de bons délires cabossés. Apple's Acre fait en outre partie de ses disques où l'on découvre à chaque écoute de nouveaux arrangements planqués avec ruse. Si l'ensemble est très homogène et compact, on note néanmoins des variations sensibles plaisantes qui donnent à penser que leur champ d'investigation est encore large et qu'il nous en reste encore de belles à découvrir. Pour l'instant on se contentera amplement de morceaux bourrés de trouvailles comme "Bright Ideas" à l'orgue magistral pour manoir et "Lita" inspirée Beatles avec un tempo imparable qui renvoient respectivement aux White Rabbits et The Dodos. Ils augmentent par ailleurs les affiliations possibles avec les amateurs de cocktails psyché de la scène indie actuelle.
Ce patchwork de gaieté et de bonne humeur comme en témoigne la jaquette joliment endimanchée risque de faire parler de ces belles infirmières incessamment sous peu. Un atout de taille se rajoute à la production splendide (ils se sont occupé de l'enregistrement avec brio), le label Dead Oceans dont ils sont les nouveaux poulains qui devrait s'occuper à merveille de disséminer leurs ritournelles ensoleillées. Cette pommeraie promet...
C'est ainsi comme suiveurs que Aaron Chapman et John Bowers entraînent dans leur aventure le percussionniste James Mitchell pour cet Apple's Acre dans l'arborescence des Animal Collective, Le Loup ("Manatarns" forcément), Yeasayer et autres. Et le résultat est très convainquant. Nurses nous tartine une galette de pop acidulée et spiralée à voix de crécelles qui nous fait apprécier la vie dans ses couleurs les plus panachées. Pour preuve, "Technicolor" qui se charge de l'ouverture en prônant 'it doesn't make much sense' déploie à lui seul les propriétés cathartiques psychédéliques engagées dans cet opus. Leurs échafaudages sont simples et fiables : claviers candides radieux, percussions primaires dégarnies, quelques effets glitch cosmiques le tout couronné de chants de vilains petits canards en train de muer qui ont la place d'honneur. Point de surfactant inutile, la dichotomie générale suffit à inscrire cette production dans les mouvances actuelles et démontre que bien que les trois hommes soient des suiveurs, ils prennent de bien belles initiatives.
Ainsi les manoeuvres jouent parfaitement avec les oppositions entre élaboration et primitivisme, bidouilles de salon et balbutiements lointains, mélodies volages et braillements de Chapman et Bowers. Le tout est joyeusement casse-gueule, estampille chaque morceau dans un cheminement faussement complexe qui doit sûrement son amorce principalement à de bons délires cabossés. Apple's Acre fait en outre partie de ses disques où l'on découvre à chaque écoute de nouveaux arrangements planqués avec ruse. Si l'ensemble est très homogène et compact, on note néanmoins des variations sensibles plaisantes qui donnent à penser que leur champ d'investigation est encore large et qu'il nous en reste encore de belles à découvrir. Pour l'instant on se contentera amplement de morceaux bourrés de trouvailles comme "Bright Ideas" à l'orgue magistral pour manoir et "Lita" inspirée Beatles avec un tempo imparable qui renvoient respectivement aux White Rabbits et The Dodos. Ils augmentent par ailleurs les affiliations possibles avec les amateurs de cocktails psyché de la scène indie actuelle.
Ce patchwork de gaieté et de bonne humeur comme en témoigne la jaquette joliment endimanchée risque de faire parler de ces belles infirmières incessamment sous peu. Un atout de taille se rajoute à la production splendide (ils se sont occupé de l'enregistrement avec brio), le label Dead Oceans dont ils sont les nouveaux poulains qui devrait s'occuper à merveille de disséminer leurs ritournelles ensoleillées. Cette pommeraie promet...
Très bon 16/20 | par TiComo La Fuera |
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