Can
Landed |
Label :
Spoon |
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Difficile de se faire un avis clair après l'écoute de ce disque de Can! Les sens sortent complètement brouillés de ces six morceaux de rock chaotique et déluré.
Après le brouillard ambiant de Soon Over Babaluma, le groupe allemand revient avec un album nettement plus basé sur les rythmiques. On n'avait pas entendu d'ailleurs tel travail sur le groove depuis le mythique Ege Bamyasi, et si on peut être tenté de dire que Landed est son frère, on n'oubliera surtout pas de dire "petit" frère... Sans être vraiment passable, il manque tout d'abord à ce disque LE chanteur de Can, Damo Suzuki, qui, lassé des longues plages expérimentales, s'est évadé quelque part tenter de composer des chansons, dont il est difficile de retrouver la trace... Damo est donc remplacé, comme sur le précédent album, par le guitariste Michael Karoli, à la voix un peu moins typée et originale que le japonais.
Deuxième défaut du disque, le son. Le groupe vient juste d'acquérir un multi-pistes plus performant, et ainsi sa manière de travailler qui était de tailler dans le vif d'impros interminables, n'est hélas plus de mise ici. Le groupe compose comme un groupe de rock traditionnel, en posant les pistes les unes sur les autres petit à petit, en recommençant si ça ne marche pas. Pourtant le groupe ne s'assagit pas, il tombe dans un autre écueil : celui de la "private-joke". Je m'explique. Les musiciens semblent plutôt dépassés par leur nouveau matériel, alors plutôt que de penser à la qualité du résultat, et donc un peu à nous, pauvres auditeurs, ils s'amusent avec les vastes possibilités dont ils disposent, et pour pouvoir vraiment comprendre le sens de leur démarche il aurait fallu les suivre en images... Car le travail sur la production fait obstacle pour accéder à l'énergie primitive qui a tant marqué les esprits dès qu'il était question de Can, l'ensemble est moins fluide, moins naturel, les expérimentations sonnent souvent un peu forcées...
Cependant, malgré le mixage invraisemblable de "Full Moon On The Highway" sur la voix (on a l'impression que le chant gueule dans la salle de bain alors que les instruments jouent au fond du garage), cette production tape assez fort dans un style qui n'a jamais été aussi noisy, dont on retiendra de nombreux solos de guitare carbonisés (les fans de Led Zeppelin on dû jeter ce disque à la poubelle!!) "Landed" explore aussi des terres mi-world / mi-free rock, avec notamment les deux morceaux vraiment intéressants du disque : "Hunters And Collectors" et "Vernal Equinox", qui mettent les percussions et les rythmes endiablés à l'honneur, autant que ce barjo d'Holger Czukay qui se lance par dessus dans des solos de clavier futuristes, kitsch et déjantés, proche du n'importe quoi bien hilarant. Le break entre percussions africaines et la batterie toujours ultra carrée est très réussi.
La dernière piste, "Unfinished" est la principale coupable dans le gros brouillage de sens final... Plus de rock, plus de mélodies, c'est encore une longue expérience sonore, qui commence cette fois dans une ambiance glacée pour se réchaffer dans des nappes aériennes et solaires...
Dès Landed, les albums de Can seront souvent décriés, mais cet apport des musiques du monde entier dans le cadre d'un rock expérimental assez rigoureux ne laissera pas insensibles Brian Eno et les Talking Heads...
En ce sens, et même s'il n'est pas vraiment très facile à digérer, Landed mérite bien qu'on lui jette une oreille curieuse...
Après le brouillard ambiant de Soon Over Babaluma, le groupe allemand revient avec un album nettement plus basé sur les rythmiques. On n'avait pas entendu d'ailleurs tel travail sur le groove depuis le mythique Ege Bamyasi, et si on peut être tenté de dire que Landed est son frère, on n'oubliera surtout pas de dire "petit" frère... Sans être vraiment passable, il manque tout d'abord à ce disque LE chanteur de Can, Damo Suzuki, qui, lassé des longues plages expérimentales, s'est évadé quelque part tenter de composer des chansons, dont il est difficile de retrouver la trace... Damo est donc remplacé, comme sur le précédent album, par le guitariste Michael Karoli, à la voix un peu moins typée et originale que le japonais.
Deuxième défaut du disque, le son. Le groupe vient juste d'acquérir un multi-pistes plus performant, et ainsi sa manière de travailler qui était de tailler dans le vif d'impros interminables, n'est hélas plus de mise ici. Le groupe compose comme un groupe de rock traditionnel, en posant les pistes les unes sur les autres petit à petit, en recommençant si ça ne marche pas. Pourtant le groupe ne s'assagit pas, il tombe dans un autre écueil : celui de la "private-joke". Je m'explique. Les musiciens semblent plutôt dépassés par leur nouveau matériel, alors plutôt que de penser à la qualité du résultat, et donc un peu à nous, pauvres auditeurs, ils s'amusent avec les vastes possibilités dont ils disposent, et pour pouvoir vraiment comprendre le sens de leur démarche il aurait fallu les suivre en images... Car le travail sur la production fait obstacle pour accéder à l'énergie primitive qui a tant marqué les esprits dès qu'il était question de Can, l'ensemble est moins fluide, moins naturel, les expérimentations sonnent souvent un peu forcées...
Cependant, malgré le mixage invraisemblable de "Full Moon On The Highway" sur la voix (on a l'impression que le chant gueule dans la salle de bain alors que les instruments jouent au fond du garage), cette production tape assez fort dans un style qui n'a jamais été aussi noisy, dont on retiendra de nombreux solos de guitare carbonisés (les fans de Led Zeppelin on dû jeter ce disque à la poubelle!!) "Landed" explore aussi des terres mi-world / mi-free rock, avec notamment les deux morceaux vraiment intéressants du disque : "Hunters And Collectors" et "Vernal Equinox", qui mettent les percussions et les rythmes endiablés à l'honneur, autant que ce barjo d'Holger Czukay qui se lance par dessus dans des solos de clavier futuristes, kitsch et déjantés, proche du n'importe quoi bien hilarant. Le break entre percussions africaines et la batterie toujours ultra carrée est très réussi.
La dernière piste, "Unfinished" est la principale coupable dans le gros brouillage de sens final... Plus de rock, plus de mélodies, c'est encore une longue expérience sonore, qui commence cette fois dans une ambiance glacée pour se réchaffer dans des nappes aériennes et solaires...
Dès Landed, les albums de Can seront souvent décriés, mais cet apport des musiques du monde entier dans le cadre d'un rock expérimental assez rigoureux ne laissera pas insensibles Brian Eno et les Talking Heads...
En ce sens, et même s'il n'est pas vraiment très facile à digérer, Landed mérite bien qu'on lui jette une oreille curieuse...
Pas mal 13/20 | par Sam lowry |
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