Can
Tago Mago |
Label :
Spoon |
||||
S'il existe des albums intemporels, il s'agit bien de ceux de Can. Tago Mago est sorti en 1971 (et paru à nouveau en 1997), et il n'a absolument pas pris une ride. Influence directe de Joy Division ou de PIL, Can est l'un des groupes fer de lance du mouvement Krautrock avec Faust et Kraftwerk. Tago Mago est leur troisième album et se distingue par son incroyable mélange entre les improvisations et les passages convenus préalablement.
Tago Mago possède une rythmique incomparable capable de faire danser les morts comme le démontre le majestueux "Oh Yeah" (qui s'ouvre par les grondements du tonnerre), et sur lequel les nappes de clavier atmosphériques enveloppent l'auditeur pour ne plus le lacher durant 7 minutes. Tago Mago est donc un disque hypnotique, hallucinogène et halluciné, capable de transporter l'auditeur vers d'autres sphères à l'image de "Mushroom", qui porte d'ailleurs un nom plus qu'évocateur. Sur ce morceau la rythmique se met en valeur magnifiquement tandis que Kenji Damo Suzuki récite son texte avec nonchalance.
Mais les deux moments forts de cet album, sont sans doute "Halleluwah" et "Aumgn" qui durent respectivement 18 et 17 minutes. Can est alors au sommet de son art. Sur "Halleluwah" le groupe expérimente toutes ses capacités sonores sous forme d'improvisations très 'free' et Irwin Schmidt fait de véritables merveilles incontrôlées au clavier. "Aumgn" est quant à lui un réel bijou sonore étrange et déjanté, qui entraîne l'auditeur vers des chemins inquiétants et insoupçonnés, dont seul Can connaît la destination (s'ils la connaissent réellement).
Ensuite arrive le complexe "Peking O". "Peking O" se caractérise par la destruction délibérée et répétée, de toutes les structures musicales créées lors de la progression du morceau, pour recomposer de nouvelles rythmiques qui serviront de base pour la suite dudit morceau jusqu'à ce que ces nouvelles structures soient de nouveau détruites, etc... C'est vraiment superbe. Enfin, "Bring Me Tea Or Coffee" termine l'album de fort belle manière. Il s'agit d'une superbe et longue progression calme mais assurée (sur laquelle vient se greffer un sitar), qui n'est pas rappeler subrepticement une partie du "Landing In A Ditch" d'Amon Düül 2.
Chef-d'oeuvre incontesté, Tago Mago est l'un des grands albums de l'histoire du rock, ce qui lui vaudra d'être allègrement pillé par énormément de groupes, comme beaucoup de formations électroniques actuelles.
Tago Mago possède une rythmique incomparable capable de faire danser les morts comme le démontre le majestueux "Oh Yeah" (qui s'ouvre par les grondements du tonnerre), et sur lequel les nappes de clavier atmosphériques enveloppent l'auditeur pour ne plus le lacher durant 7 minutes. Tago Mago est donc un disque hypnotique, hallucinogène et halluciné, capable de transporter l'auditeur vers d'autres sphères à l'image de "Mushroom", qui porte d'ailleurs un nom plus qu'évocateur. Sur ce morceau la rythmique se met en valeur magnifiquement tandis que Kenji Damo Suzuki récite son texte avec nonchalance.
Mais les deux moments forts de cet album, sont sans doute "Halleluwah" et "Aumgn" qui durent respectivement 18 et 17 minutes. Can est alors au sommet de son art. Sur "Halleluwah" le groupe expérimente toutes ses capacités sonores sous forme d'improvisations très 'free' et Irwin Schmidt fait de véritables merveilles incontrôlées au clavier. "Aumgn" est quant à lui un réel bijou sonore étrange et déjanté, qui entraîne l'auditeur vers des chemins inquiétants et insoupçonnés, dont seul Can connaît la destination (s'ils la connaissent réellement).
Ensuite arrive le complexe "Peking O". "Peking O" se caractérise par la destruction délibérée et répétée, de toutes les structures musicales créées lors de la progression du morceau, pour recomposer de nouvelles rythmiques qui serviront de base pour la suite dudit morceau jusqu'à ce que ces nouvelles structures soient de nouveau détruites, etc... C'est vraiment superbe. Enfin, "Bring Me Tea Or Coffee" termine l'album de fort belle manière. Il s'agit d'une superbe et longue progression calme mais assurée (sur laquelle vient se greffer un sitar), qui n'est pas rappeler subrepticement une partie du "Landing In A Ditch" d'Amon Düül 2.
Chef-d'oeuvre incontesté, Tago Mago est l'un des grands albums de l'histoire du rock, ce qui lui vaudra d'être allègrement pillé par énormément de groupes, comme beaucoup de formations électroniques actuelles.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par X_Jpbowersock |
Posté le 11 juillet 2004 à 19 h 20 |
Pourquoi rechroniquer Tago Mago et pas Ege Bamyasi ou un autre ? Parce que Can livre ici un album absolument intemporel, son meilleur. Donc je vais simplement reprendre la très juste chronique de X_JP.
Rien de neuf, l'album s'ouvre toujours par "Paperhouse" dont les premières notes sonnent comme un bon Pink Floyd avec ses mélodies très psyché, planant. On serait presque vexé de la brusque montée en puissance de la fin du morceau si elle ne servait pas à la traversée vers ce nouveau continent que tu peux découvrir jusqu'à la fin de l'album.
L'exploration démarre ensuite avec l'intense "Mushroom" mené par une batterie omniprésente qui soutient presque seule le chant lointain de Kenji Suzuki. Can conserve sa force avec le d'abord oppressant "Oh Yeah". Mais à mi-morceau, le tonnerre de clavier se tait, la voix s'éclaircit et la musique devient dansante.
"Halleluhwah", morceau très groove, à l'accent de Hendrix, s'étire sur 17 minutes imprévisibles. "Aumgn" tout aussi imprévisible et servi par les improvisations, est quant à lui spacial. Le monde de Can devient alors encore plus étrange et unique, comme il peut l'être sur "Peking O". Le morceau se déroule en plein chaos musical et ton cerveau est proche du K-O (oui il est pourri mon jeu de mot). Heureusement "Bring Me Tea Or Coffee" permet de reprendre ses esprit pour ressortir de ce monde à part et clôture l'album magistralement.
Un disque parfait de bout en bout, sans aucune faute, qui est sans conteste un des OVNIs majeur du krautrock !
Rien de neuf, l'album s'ouvre toujours par "Paperhouse" dont les premières notes sonnent comme un bon Pink Floyd avec ses mélodies très psyché, planant. On serait presque vexé de la brusque montée en puissance de la fin du morceau si elle ne servait pas à la traversée vers ce nouveau continent que tu peux découvrir jusqu'à la fin de l'album.
L'exploration démarre ensuite avec l'intense "Mushroom" mené par une batterie omniprésente qui soutient presque seule le chant lointain de Kenji Suzuki. Can conserve sa force avec le d'abord oppressant "Oh Yeah". Mais à mi-morceau, le tonnerre de clavier se tait, la voix s'éclaircit et la musique devient dansante.
"Halleluhwah", morceau très groove, à l'accent de Hendrix, s'étire sur 17 minutes imprévisibles. "Aumgn" tout aussi imprévisible et servi par les improvisations, est quant à lui spacial. Le monde de Can devient alors encore plus étrange et unique, comme il peut l'être sur "Peking O". Le morceau se déroule en plein chaos musical et ton cerveau est proche du K-O (oui il est pourri mon jeu de mot). Heureusement "Bring Me Tea Or Coffee" permet de reprendre ses esprit pour ressortir de ce monde à part et clôture l'album magistralement.
Un disque parfait de bout en bout, sans aucune faute, qui est sans conteste un des OVNIs majeur du krautrock !
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 11 août 2006 à 22 h 52 |
Ah ! Can ! Ah ! Tago Mago !! Par où commencer ?
Les premières fois que j'ai écouté ce disque, je dois bien avouer que je n'ai pas été transporté ni transcendé. Trop spé. Et puis un ou deux ans plus tard, en me documentant un peu plus sur ce groupe, je me suis acheté la réédition du disque et j'ai commencé à me plonger dans cet univers.
Et plus je le réécoute et plus je le trouve bon, innovant, magistral, magnifique et différent à chaque fois !
Cet album marque vraiment un tournant dans l'Histoire du rock, moins célèbre que le premier Velvet Underground mais tout aussi influent !
"Paperhouse" qui ouvre le disque est une gentille ballade, lente dans sa progression avec un son de guitare aigu et acide (caractéristique du groupe). La batterie est déjà présente mais toute en retenue.
L'enchaînement avec le deuxième morceau est monstrueux, tout comme ce "Mushroom" qui a influencé un nombre incalculable de groupes à commencer par Joy Division, The Cure...
Une batterie métronomique (le batteur était réputé pour pouvoir jouer très longtemps sans variations), une basse à faire pâlir un anglais justement, les borborygmes de Damo Suzuki qui semble habité !
Les changements de rythme avec ces appels/réponses entre batterie et basse minimaliste sont vraiment phénoménaux !
"Oh Yeah" est assez rapide avec son rythme 'tachycardiaque', sa basse en retrait, une guitare subtile et économe mais terriblement efficace qui s'enlace autour du morceau, toujours ces onomatopées du chanteur, quelques nappes de clavier qui survolent le tout et la batterie qui martèle la pulsation inchangée jusqu'à la fin du morceau.
"Halleluhwah" vous entraîne dès le début dans ce dandinement de tête qui va vous suivre durant les dix-huit minutes de ce morceau.
Et toujours cette batterie qui ne déroge pas à sa règle de pulsation lancinante, comme si elle ne devait jamais s'arrêter !
Autour de ce rythme vital qu'est la batterie vient se greffer une improvisation retenue des autres instruments : guitare cristalline, voix quelque peu dérangée du chanteur, un peu de percussions en fond, une basse assez assidue et un clavier pas bien tempéré pour l'occasion ! Époustouflante et bluffante prestation de la part du batteur !
Maintenant nous voici dans un autre univers. Ici il n'y a plus de repères, plus de balises, plus de limites !
L'improvisation (mais parfaitement maîtrisée) est reine dans "Aumgn", ce morceau de dix-sept minutes venu du fond des âges !
Un violon qui sonne faux, une contrebasse inquiétante, quelques percussions irrégulières et assez bordéliques, toutes sortes d'instruments, des bruitages et effets psycho/expérimentaux, une voix baryton d'outre-tombe qui vous lâche péniblement ce : AUMMMGN...! Notons que c'est encore la batterie qui trouve l'énergie nécessaire pour terminer ce voyage spatial !
Bref, ce morceau est assez déroutant et nous montre bien qu'ils ont été précurseurs en matière d'expérimentation sonore !
"Peking O" donne aussi dans l'improvisation mais avec un peu moins de folie furieuse (quoique) sauf de la part du chanteur qui débite on ne sait quoi plus vite que son ombre !
Et on atterrit tout en douceur, comme on avait décollé, avec "Bring Me Coffee Or Tea". Une guitare acoustique arabisante, une batterie timide, un clavier docile cette fois-ci viennent clore cet ovni musical.
C'est un des rares albums de Rock que l'on peut écouter encore et encore sans jamais se lasser une seule seconde. Il y un avant et un après Tago Mago dans l'histoire de la musique !
Bon je m'arrête là. Mais maintenant je ne suis plus le même qu'avant! Écoutez et vous verrez.
Les premières fois que j'ai écouté ce disque, je dois bien avouer que je n'ai pas été transporté ni transcendé. Trop spé. Et puis un ou deux ans plus tard, en me documentant un peu plus sur ce groupe, je me suis acheté la réédition du disque et j'ai commencé à me plonger dans cet univers.
Et plus je le réécoute et plus je le trouve bon, innovant, magistral, magnifique et différent à chaque fois !
Cet album marque vraiment un tournant dans l'Histoire du rock, moins célèbre que le premier Velvet Underground mais tout aussi influent !
"Paperhouse" qui ouvre le disque est une gentille ballade, lente dans sa progression avec un son de guitare aigu et acide (caractéristique du groupe). La batterie est déjà présente mais toute en retenue.
L'enchaînement avec le deuxième morceau est monstrueux, tout comme ce "Mushroom" qui a influencé un nombre incalculable de groupes à commencer par Joy Division, The Cure...
Une batterie métronomique (le batteur était réputé pour pouvoir jouer très longtemps sans variations), une basse à faire pâlir un anglais justement, les borborygmes de Damo Suzuki qui semble habité !
Les changements de rythme avec ces appels/réponses entre batterie et basse minimaliste sont vraiment phénoménaux !
"Oh Yeah" est assez rapide avec son rythme 'tachycardiaque', sa basse en retrait, une guitare subtile et économe mais terriblement efficace qui s'enlace autour du morceau, toujours ces onomatopées du chanteur, quelques nappes de clavier qui survolent le tout et la batterie qui martèle la pulsation inchangée jusqu'à la fin du morceau.
"Halleluhwah" vous entraîne dès le début dans ce dandinement de tête qui va vous suivre durant les dix-huit minutes de ce morceau.
Et toujours cette batterie qui ne déroge pas à sa règle de pulsation lancinante, comme si elle ne devait jamais s'arrêter !
Autour de ce rythme vital qu'est la batterie vient se greffer une improvisation retenue des autres instruments : guitare cristalline, voix quelque peu dérangée du chanteur, un peu de percussions en fond, une basse assez assidue et un clavier pas bien tempéré pour l'occasion ! Époustouflante et bluffante prestation de la part du batteur !
Maintenant nous voici dans un autre univers. Ici il n'y a plus de repères, plus de balises, plus de limites !
L'improvisation (mais parfaitement maîtrisée) est reine dans "Aumgn", ce morceau de dix-sept minutes venu du fond des âges !
Un violon qui sonne faux, une contrebasse inquiétante, quelques percussions irrégulières et assez bordéliques, toutes sortes d'instruments, des bruitages et effets psycho/expérimentaux, une voix baryton d'outre-tombe qui vous lâche péniblement ce : AUMMMGN...! Notons que c'est encore la batterie qui trouve l'énergie nécessaire pour terminer ce voyage spatial !
Bref, ce morceau est assez déroutant et nous montre bien qu'ils ont été précurseurs en matière d'expérimentation sonore !
"Peking O" donne aussi dans l'improvisation mais avec un peu moins de folie furieuse (quoique) sauf de la part du chanteur qui débite on ne sait quoi plus vite que son ombre !
Et on atterrit tout en douceur, comme on avait décollé, avec "Bring Me Coffee Or Tea". Une guitare acoustique arabisante, une batterie timide, un clavier docile cette fois-ci viennent clore cet ovni musical.
C'est un des rares albums de Rock que l'on peut écouter encore et encore sans jamais se lasser une seule seconde. Il y un avant et un après Tago Mago dans l'histoire de la musique !
Bon je m'arrête là. Mais maintenant je ne suis plus le même qu'avant! Écoutez et vous verrez.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 23 décembre 2006 à 14 h 13 |
Sans trop me tromper, je peux dire que Tago Mago est mon disque de chevet. Des 7 titres, très longs, de ce double album (depuis simple CD de 73:30 minutes très exactement), impossible pour moi d'en choisir un. Impossible de dire quel est le meilleur, ou, au contraire, le moins bon. Can a atteint ici un niveau inégalable, ils n'avaient jamais fait aussi bien (même si leur deux premiers albums, Monster Movies et Soundtracks, étaient très bons), et ne referont jamais aussi bien (même si, encore une fois, ils feront d'autres bons disques, tel que Ege Bamyasi ou Future Days).
L'album est construit sur un double effet. Le disque 1 original (les 4 premiers titres, "Paperhouse", "Mushroom", "Oh Yeah" et "Halleluwah") est essentiellement rock, malgré quelques incartades expérimentales ("Halleluwah" avec les claviers d'Irmin Schmidt, "Oh Yeah" et sa partie de voix à l'envers).
Le disque 2 original ("Aumgn" -toute la face C, 17 minutes 30- "Peking O" et "Bring Me Coffee Or Tea"), lui, est complètement expérimental. Que dire des 11 minutes de folie de "Peking O", sans doute le premier morceau musical totalement psychiatrique ? Damo Suzuki y pousse des cris, onomatopées, braillements de malade. Quasiment terrifiant, on pourrait sans peine y déceler le futur du neo rock. Ce qui viendra plus tard (Public Image Limited, Primal Scream) y est implicitement inscrit... Autre grand moment fou, "Aumgn", instrumental à base de choeurs quasiment grégoriens, murmures, et intro ressemblent trait pour trait à celle de "Paperhouse" (autrement dit, les deux disques originaux commençaient de manière identique -vraiment schizo). La coda du disque, "Bring Me Coffee Or Tea", me fait penser au "Sandoz In The Rain" final du double album Yeti (1970) de Amon Düül 2, autre grand groupe de krautrock. Un morceau moins long, et très reposant, acoustique. Damo Suzuki y chante de manière reposée, apaisée. Ouf, ça fait du bien.
Donc, un album indispensable, pas seulement pour moi. Je vais quand même essayer de citer un titre parmi les 7 : totalement inoubliable, "Halleluwah", et ses 18 minutes 30 occupant toute la face B, est sans conteste le centre névralgique de l'oeuvre canienne. Absolument indescriptible.
Incontestablement un des albums les plus importants de l'histoire du rock.
L'album est construit sur un double effet. Le disque 1 original (les 4 premiers titres, "Paperhouse", "Mushroom", "Oh Yeah" et "Halleluwah") est essentiellement rock, malgré quelques incartades expérimentales ("Halleluwah" avec les claviers d'Irmin Schmidt, "Oh Yeah" et sa partie de voix à l'envers).
Le disque 2 original ("Aumgn" -toute la face C, 17 minutes 30- "Peking O" et "Bring Me Coffee Or Tea"), lui, est complètement expérimental. Que dire des 11 minutes de folie de "Peking O", sans doute le premier morceau musical totalement psychiatrique ? Damo Suzuki y pousse des cris, onomatopées, braillements de malade. Quasiment terrifiant, on pourrait sans peine y déceler le futur du neo rock. Ce qui viendra plus tard (Public Image Limited, Primal Scream) y est implicitement inscrit... Autre grand moment fou, "Aumgn", instrumental à base de choeurs quasiment grégoriens, murmures, et intro ressemblent trait pour trait à celle de "Paperhouse" (autrement dit, les deux disques originaux commençaient de manière identique -vraiment schizo). La coda du disque, "Bring Me Coffee Or Tea", me fait penser au "Sandoz In The Rain" final du double album Yeti (1970) de Amon Düül 2, autre grand groupe de krautrock. Un morceau moins long, et très reposant, acoustique. Damo Suzuki y chante de manière reposée, apaisée. Ouf, ça fait du bien.
Donc, un album indispensable, pas seulement pour moi. Je vais quand même essayer de citer un titre parmi les 7 : totalement inoubliable, "Halleluwah", et ses 18 minutes 30 occupant toute la face B, est sans conteste le centre névralgique de l'oeuvre canienne. Absolument indescriptible.
Incontestablement un des albums les plus importants de l'histoire du rock.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 13 août 2009 à 14 h 34 |
Tago Mago, c'est avant tout un album terriblement schizophrène. Sur le premier CD, on a quarante minutes de prog-rock "classique" (enfin, "classique" d'un point de vue "Canien"). Sur le second, on a quarante minutes de folie incandescente d'une assonance volontaire telle que ça en devient insupportable. Enfin bon, avant de finir à Sainte-Anne, commençons par la partie "soft" de Tago Mago. Attention, comme je l'ai déjà dit précédemment, quand je dis "soft", ne croyez pas que cette première partie est facile d'accès. Bien au contraire. Damo Suzuki pose sa voix nonchalante, pendant Michael Karoli nous emporte avec sa guitare au son à la fois pur et agressif. "Paperhouse" est une magnifique introduction en ce sens : calme, le groupe prend ses marques et monte progressivement en puissance. "Mushroom" puis "Oh Yeah !" sont deux nouvelles invitations pour s'immerger encore plus dans l'univers "Canien" avant d'attaquer LE gros morceau de Tago Mago : Halleluwah. Dix-huit minutes hypnotisantes, tout simplement. La ligne de batterie terriblement lancinante de Jaki Liebezeit y est pour quelque chose. "Halleluwah" est un monument, qui, sans abandonner une certaine structure, vous emmène tranquillement dans leur monde complètement décalé, un monde parallèle où le mot "forme" n'aurait plus aucun sens. Mais cela n'est rien comparé à ce qui nous attend dans la deuxième partie de l'album. Pour l'instant, on n'a fait que le côte gentil de Can. Place au côté terrifiant.
Oui, une fois "Halleluwah" terminée, on attaque d'entrée la deuxième partie avec "Aumgn". Outre ce titre qui ne veut absolument rien dire, la puissance de ce titre est au moins proportionnelle au traumatisme musical que ce morceau provoque. Là où la première partie était relativement carrée d'un point de vue structurelle, il n'en est absolument rien pour "Aumgn". Ce morceau commence certes presque de la même manière que "Paperhouse", mais la comparaison s'arrête là. "Aumgn" est le négatif de "Paperhouse". Là où "Paperhouse" nous fait planer, Can nous transporte avec "Aumgn" dans un univers morbide, effrayant, digne des bad trips les plus puissants. Selon mon expérience, la seule fois où j'ai été autant marqué et repoussé par une telle chose, c'était lorsque j'ai entendu les dix minutes du "Frankie Teardrop" de Suicide . Mais contrairement à "Frankie Teardrop" (que je n'ai toujours pas ré-écouté depuis), j'ai insisté sur "Aumgn". Et après un bon paquet d'écoute, la lumière est venue : je n'étais plus repoussé par ce morceau. Je ne dis pas que je l'écouterai en boucle, mais Can m'a finalement happé dans ce monde cataclysmique. A côté de "Aumgn", "Peking O" paraît presque fade. Presque seulement, faut pas trop déconner. Toujours aussi concept dans la structure et dans la sonorité, mais rien à faire, "Peking O" n'a pas la puissance dévastatrice de "Aumgn". Pour ne pas se fâcher avec les Dieux, Can a été sympa en concluant cet album par "Bring Me Coffee Or Tea", qui reprend les lignes plus soyeuses des quatre premiers titres.
Finalement, que dire de plus concernant Tago Mago, si ce n'est le fait qu'il s'agit d'un pur chef d'oeuvre ? Pas grand chose... ah si, vous n'en ressortirez pas indemne...
Oui, une fois "Halleluwah" terminée, on attaque d'entrée la deuxième partie avec "Aumgn". Outre ce titre qui ne veut absolument rien dire, la puissance de ce titre est au moins proportionnelle au traumatisme musical que ce morceau provoque. Là où la première partie était relativement carrée d'un point de vue structurelle, il n'en est absolument rien pour "Aumgn". Ce morceau commence certes presque de la même manière que "Paperhouse", mais la comparaison s'arrête là. "Aumgn" est le négatif de "Paperhouse". Là où "Paperhouse" nous fait planer, Can nous transporte avec "Aumgn" dans un univers morbide, effrayant, digne des bad trips les plus puissants. Selon mon expérience, la seule fois où j'ai été autant marqué et repoussé par une telle chose, c'était lorsque j'ai entendu les dix minutes du "Frankie Teardrop" de Suicide . Mais contrairement à "Frankie Teardrop" (que je n'ai toujours pas ré-écouté depuis), j'ai insisté sur "Aumgn". Et après un bon paquet d'écoute, la lumière est venue : je n'étais plus repoussé par ce morceau. Je ne dis pas que je l'écouterai en boucle, mais Can m'a finalement happé dans ce monde cataclysmique. A côté de "Aumgn", "Peking O" paraît presque fade. Presque seulement, faut pas trop déconner. Toujours aussi concept dans la structure et dans la sonorité, mais rien à faire, "Peking O" n'a pas la puissance dévastatrice de "Aumgn". Pour ne pas se fâcher avec les Dieux, Can a été sympa en concluant cet album par "Bring Me Coffee Or Tea", qui reprend les lignes plus soyeuses des quatre premiers titres.
Finalement, que dire de plus concernant Tago Mago, si ce n'est le fait qu'il s'agit d'un pur chef d'oeuvre ? Pas grand chose... ah si, vous n'en ressortirez pas indemne...
Intemporel ! ! ! 20/20
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