Nick Cave And The Bad Seeds
Dig !!! Lazarus Dig !!! |
Label :
Mute |
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Pour une fois, je colle à l'actualité musicale. Je n'aurais pas le recul des années pour appréhender ce nouvel album, mais je dois avouer que cet artiste me fascine assez depuis prés de 15 ans, avec certes des hauts et des bas. Avec beaucoup d'appréhension, je partageais une certaine déception à l'écoute du single qui avait précédé cet album...Et puis j'ai été rassuré (en partie)... Pour les morceaux les plus lents, l'ombre de "Let Love In" rode, pour les morceaux les plus rapides cela regarde plutôt du coté du dernier essai discographique en date : "Grinderman". La musique des Bad Seeds s'est largement simplifiée pour être plus directe, quant à la voix du grand Nick elle est quand même au top sur la plupart des titres. L'album s'ouvre avec "Dig Lazarus Dig" le single avant coureur, qui nous avait fait peur. Non pas que ce morceau soit particulièrement mauvais, mais il sentait le commerce à plein nez avec ces chœurs cheap, ses guitares maintes fois entendues et ce rythme accrocheur. "Todays_Lesson" ne m'a pas plus rassuré avec ces guitares noisy et la voix de Nick qui se noie un peu. "Moonland" est déjà d'un niveau au dessus avec des percus étranges et enfin une rythmique posée. "Night of The Lotus Eaters" enfonce le clou, enfin, avec une ambiance urbaine contrée par des percussions bienvenues. "Albert Goes West" est beaucoup plus nerveux mais Nick Cave survole cette chanson d'une façon magistrale. "We Call Upon The Author" s'inscrit dans la même veine. "Hold On To Yourself" vient à point ensuite calmer le jeu sur un lit piquant de cordes malmenées, du grand art. "Lie Down Here And Be My Girl" par contre est assez insupportable avec ces guitares torturées et ses chœurs niais. "Jesus of The Moon" est une chanson digne et un sommet de cet album, suivie par un "Midnight Man" puissant et mélodique avec un dérapage au niveau des guitares un poil superflu à la fin..."More News From Nowhere" clot l'écoute de cet album assez inégal dans son ensemble...Même si le talent de Nick Cave est toujours au dessus de la moyenne, on peut être déçu par ce disque. Il faut dire que le bonhomme nous a sorti sur l'ensemble de sa carrière de sacrées chansons qui resteront gravées longtemps dans les mémoires de ceux qui s'y sont intéressés...
Pas mal 13/20 | par Foreth |
Posté le 04 avril 2008 à 00 h 56 |
Dig!!! Lazarus, Dig!!! est une référence évidente à saint Lazare, revenu d'entre les morts. Nick Cave, dans une récente interview, affirmait que cette référence biblique évoquait une résurrection, ou plutôt une renaissance. D'autre part, il rappelait que "Dig" ne signifie pas seulement "creuser" mais aussi "foncer", surtout avec ces trois points d'exclamation.
Après le semi-échec de Grinderman, on était donc en droit d'attendre un bel album, dans la lignée de Abattoir Blues/The Lyre Of Orpheus mais dans un registre différent.
Or, il n'en est – a priori – rien.
Le fan de Nick Cave And The Bad Seeds que je suis depuis 20 ans est pour la première fois déçu – si l'on excepte le précédent créé par Nocturama.
A la première écoute, les compositions semblent paresseuses, sans grande inspiration, l'instrumentation lourdingue, guitares pas très bandantes, phrasés d'orgue plan-plan, rythmique sans inventivité, la production noyant le tout dans une sorte de magma informe. Un comble car le producteur n'est autre que Nick Launay, accoucheur du tout-post-punk du début des années 80 (PIL, Killing Joke, The Slits, The Virgin Prunes, The Church,...) ! Il n'en est d'ailleurs pas à ses débuts avec Nick Cave et ses mauvaises graines, car il avait déjà produit un album de The Birthday Party en cette époque bénie, mais aussi les deux derniers opus des Bad Seeds ainsi que Grinderman. Le bougre n'a visiblement plus ses talents d'antan. La vieillesse est un naufrage... Son travail était tout de même autrement plus intéressant sur le Nux Vomica (2006) de The Veils.
Nick Cave poursuit à vrai dire la voie engagée par Grinderman, avec une prédominance des guitares (il compose désormais sur cet instrument, acoustique ou électrique, et non plus au piano). Je dirais même – toujours a priori – que les Bad Seeds s'enlisent dans l'ornière créée par Grinderman. La radicalité et l'homogénéité en moins : les titres sont plus pop et un peu plus variés.
Fichtre que Blixa nous manque ! Son jeu de guitare, qu'il avait décrit lui-même comme une sorte de masturbation féminine là où les "guitar heroes" s'adonnaient à l'onanisme masculin, constituait quand même une part essentielle du son et de l'identité des Bad Seeds. On ne s'en rendait pas assez compte quand il était là, on regrette d'autant plus amèrement son départ.
J'avancerais une autre tentative d'explication à ce semi-échec : Mick Harvey, l'âme damnée de toujours (depuis les 70's) de Nick Cave ne compose aucun morceau sur Dig!!! Lazarus, Dig!!! ! Le King Ink, qui signe les compositions semble avoir perdu l'inspiration, et ce n'est pas l'aide des médiocres (enfin... tout est relatif) Warren Ellis, Jim Sclavunos et Conway Savage qui aura sauvé le navire du naufrage...
A vrai dire, le single "Dig, Lazarus, Dig!!", qui constitue le premier morceau de l'album, avait annoncé la couleur : une pop bluesy pataude, pas fine pour un sou, convenue, presque cocasse. Mais que vise-t-il ? Le succès grand public à tout prix ?
"Today's Lesson" commence comme du sous-Stooges période Fun House (en particulier la ligne de basse et le riff de guitare), même s'il se transforme ensuite en quelque chose d'autre, d'ailleurs plutôt agréable, surtout quand les accords de guitare acoustique viennent contrebalancer l'omniprésente et harassante wah-wah. Le rapprochement est d'autant moins hasardeux que Nick va jusqu'à se risquer à un "we're gonna have a real cool time tonite" ! "Night Of The Lotus Eaters" sonne un peu comme des Doors du pauvre. Il me vient alors cette réflexion : Nick Cave serait-il en train de s'inventer de nouveaux modèles, Iggy Pop et Jim Morrison, qui seraient alors les nouveaux vecteurs de sa passion pour le blues ? Le King Ink semble en effet délaisser les Leonard Cohen et autres Bob Dylan auxquels on l'a parfois comparé (le "on" incluant pas moins que Jim Reid de The Jesus And Mary Chain...).
Petit retour en arrière, sur le troisième morceau, "Moonland". C'est un titre mid tempo, groovy, donc plutôt sensuel, dans une certaine tradition des Bad Seeds. Je le rapprocherais de certains titres de Murder Ballads.
En revanche, "Albert Goes West" et "Lie Down Here (& Be My Girl")", à la fois véloces, énergiques et mélodiques en diable, et leurs chœurs virils, m'évoquent la grande époque Henry's Dreamet Let Love In, les guitares larsenisées en plus. Le premier titre bénéficie en outre d'un riff d'orgue à l'emporte-pièce, et le second d'un phrasé de piano bougrement minimaliste mais aussi bougrement efficace. Bigre ! Difficile de résister à ces deux folles chevauchées qui emportent tout sur leur passage.
Mais après "Albert..." il y a "We Call Upon The Author", titre mid-tempo pas désagréable mais nullement indispensable non plus. "Hold On To Yourself" est également un morceau assez représentatif de l'univers des Bad Seeds, assez bon mais n'apportant pas grand chose de neuf, d'autres titres semblables mais meilleurs ayant déjà été publiés par la troupe.
En revanche "Jesus Of The Moon" se détache un peu du lot, mais dans un tout autre registre que les deux cavalcades que j'ai évoquées : il s'agit d'une belle ballade, mélancolique (oserais-je dire lunaire ?), où Warren Ellis joue enfin réellement du violon, mais qui n'égale pas "The Loom Of The Land", chef-d'œuvre du genre sur Henry's Dream.
Je retiendrai enfin "Midnight Man", morceau mid-tempo avec un orgue Farfisa psychédélique, et un orgue Hammond soul qui là encore évoque l'étalon-maître Henry's Dream, et où la guitare est enfin jouissive.
Chose étonnante, "More News From Nowhere" m'évoquerait presque du The Cure chanté par Nick Cave (avec en sus les chœurs des Bad Seeds) ! Avec notamment une guitare semblable aux basses à 6 cordes (cordes de guitare) utilisées par le groupe depuis Disintegration.
J'irais presque à dire que Dig!!! Lazarus Dig!!! semble constitué de chutes de studio de Abattoir Blues/The Lyre Of Orpheus ! Je dis bien presque : c'est du moins mon sentiment à la première écoute – accentué notamment par cette petite flûte sur "Jesus Of The Moon", évoquant un morceau de cet album.
Le fan que je suis n'a pu s'empêcher d'acquérir l'édition limitée, avec digipack et épais livret. Là aussi c'est une déception : on n'y trouve que les paroles, écrites en très gros, avec souvent une page sur deux laissée blanche (!!!) et quelques trop rares clichés (quoique... en même temps, ça nous évite la vue de leurs hideuses moustaches et barbes...).
On se consolera avec le concert, et même les concerts, printaniers, qui s'annoncent d'ores et déjà comme de grands moments.
J'ajouterais que l'album est tout de même indispensable à l'amateur de Nick Cave, si ce n'est à la culture de l'honnête homme du troisième millénaire.
D'autant plus qu'après quatre ou cinq écoutes, mes impressions ont passablement changé, elles n'ont pas fait que se nuancer, mon appréciation de l'album est passée d'une première déception à un plaisir d'écoute ultérieur qui, je pense, sera durable. Un opus qui se bonifie au fil des écoutes, ce n'est pas le lot de tous... Finalement, on tient là un album sympathique voire bon, un peu supérieur à celui de Grinderman car plus diversifié et plus mélodique. Pas aussi bon que Abattoir Blues/The Lyre Of Orpheus, et moins novateur, mais meilleur que Nocturama, sur lequel on trouvait trois bons morceaux, le reste étant superflu car passablement ennuyeux. La note de 10 que je m'étais proposé d'attribuer à la première écoute s'est muée en un 15 qui me semble plus approprié. Il est rare que mon opinion se transforme à un tel point et aussi vite.
Ah... ultime précision : le single "Dig, Lazarus, Dig!!" se révèle être a posteriori le titre le plus faible de l'album, ce que j'espérais vivement. Mon souhait est donc exaucé et je peux me plonger sans retenue dans le monde étrange et vénéneux de Nick Cave And The Bad Seeds, où je ne suis finalement pas très dépaysé, ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de cet album.
Après le semi-échec de Grinderman, on était donc en droit d'attendre un bel album, dans la lignée de Abattoir Blues/The Lyre Of Orpheus mais dans un registre différent.
Or, il n'en est – a priori – rien.
Le fan de Nick Cave And The Bad Seeds que je suis depuis 20 ans est pour la première fois déçu – si l'on excepte le précédent créé par Nocturama.
A la première écoute, les compositions semblent paresseuses, sans grande inspiration, l'instrumentation lourdingue, guitares pas très bandantes, phrasés d'orgue plan-plan, rythmique sans inventivité, la production noyant le tout dans une sorte de magma informe. Un comble car le producteur n'est autre que Nick Launay, accoucheur du tout-post-punk du début des années 80 (PIL, Killing Joke, The Slits, The Virgin Prunes, The Church,...) ! Il n'en est d'ailleurs pas à ses débuts avec Nick Cave et ses mauvaises graines, car il avait déjà produit un album de The Birthday Party en cette époque bénie, mais aussi les deux derniers opus des Bad Seeds ainsi que Grinderman. Le bougre n'a visiblement plus ses talents d'antan. La vieillesse est un naufrage... Son travail était tout de même autrement plus intéressant sur le Nux Vomica (2006) de The Veils.
Nick Cave poursuit à vrai dire la voie engagée par Grinderman, avec une prédominance des guitares (il compose désormais sur cet instrument, acoustique ou électrique, et non plus au piano). Je dirais même – toujours a priori – que les Bad Seeds s'enlisent dans l'ornière créée par Grinderman. La radicalité et l'homogénéité en moins : les titres sont plus pop et un peu plus variés.
Fichtre que Blixa nous manque ! Son jeu de guitare, qu'il avait décrit lui-même comme une sorte de masturbation féminine là où les "guitar heroes" s'adonnaient à l'onanisme masculin, constituait quand même une part essentielle du son et de l'identité des Bad Seeds. On ne s'en rendait pas assez compte quand il était là, on regrette d'autant plus amèrement son départ.
J'avancerais une autre tentative d'explication à ce semi-échec : Mick Harvey, l'âme damnée de toujours (depuis les 70's) de Nick Cave ne compose aucun morceau sur Dig!!! Lazarus, Dig!!! ! Le King Ink, qui signe les compositions semble avoir perdu l'inspiration, et ce n'est pas l'aide des médiocres (enfin... tout est relatif) Warren Ellis, Jim Sclavunos et Conway Savage qui aura sauvé le navire du naufrage...
A vrai dire, le single "Dig, Lazarus, Dig!!", qui constitue le premier morceau de l'album, avait annoncé la couleur : une pop bluesy pataude, pas fine pour un sou, convenue, presque cocasse. Mais que vise-t-il ? Le succès grand public à tout prix ?
"Today's Lesson" commence comme du sous-Stooges période Fun House (en particulier la ligne de basse et le riff de guitare), même s'il se transforme ensuite en quelque chose d'autre, d'ailleurs plutôt agréable, surtout quand les accords de guitare acoustique viennent contrebalancer l'omniprésente et harassante wah-wah. Le rapprochement est d'autant moins hasardeux que Nick va jusqu'à se risquer à un "we're gonna have a real cool time tonite" ! "Night Of The Lotus Eaters" sonne un peu comme des Doors du pauvre. Il me vient alors cette réflexion : Nick Cave serait-il en train de s'inventer de nouveaux modèles, Iggy Pop et Jim Morrison, qui seraient alors les nouveaux vecteurs de sa passion pour le blues ? Le King Ink semble en effet délaisser les Leonard Cohen et autres Bob Dylan auxquels on l'a parfois comparé (le "on" incluant pas moins que Jim Reid de The Jesus And Mary Chain...).
Petit retour en arrière, sur le troisième morceau, "Moonland". C'est un titre mid tempo, groovy, donc plutôt sensuel, dans une certaine tradition des Bad Seeds. Je le rapprocherais de certains titres de Murder Ballads.
En revanche, "Albert Goes West" et "Lie Down Here (& Be My Girl")", à la fois véloces, énergiques et mélodiques en diable, et leurs chœurs virils, m'évoquent la grande époque Henry's Dreamet Let Love In, les guitares larsenisées en plus. Le premier titre bénéficie en outre d'un riff d'orgue à l'emporte-pièce, et le second d'un phrasé de piano bougrement minimaliste mais aussi bougrement efficace. Bigre ! Difficile de résister à ces deux folles chevauchées qui emportent tout sur leur passage.
Mais après "Albert..." il y a "We Call Upon The Author", titre mid-tempo pas désagréable mais nullement indispensable non plus. "Hold On To Yourself" est également un morceau assez représentatif de l'univers des Bad Seeds, assez bon mais n'apportant pas grand chose de neuf, d'autres titres semblables mais meilleurs ayant déjà été publiés par la troupe.
En revanche "Jesus Of The Moon" se détache un peu du lot, mais dans un tout autre registre que les deux cavalcades que j'ai évoquées : il s'agit d'une belle ballade, mélancolique (oserais-je dire lunaire ?), où Warren Ellis joue enfin réellement du violon, mais qui n'égale pas "The Loom Of The Land", chef-d'œuvre du genre sur Henry's Dream.
Je retiendrai enfin "Midnight Man", morceau mid-tempo avec un orgue Farfisa psychédélique, et un orgue Hammond soul qui là encore évoque l'étalon-maître Henry's Dream, et où la guitare est enfin jouissive.
Chose étonnante, "More News From Nowhere" m'évoquerait presque du The Cure chanté par Nick Cave (avec en sus les chœurs des Bad Seeds) ! Avec notamment une guitare semblable aux basses à 6 cordes (cordes de guitare) utilisées par le groupe depuis Disintegration.
J'irais presque à dire que Dig!!! Lazarus Dig!!! semble constitué de chutes de studio de Abattoir Blues/The Lyre Of Orpheus ! Je dis bien presque : c'est du moins mon sentiment à la première écoute – accentué notamment par cette petite flûte sur "Jesus Of The Moon", évoquant un morceau de cet album.
Le fan que je suis n'a pu s'empêcher d'acquérir l'édition limitée, avec digipack et épais livret. Là aussi c'est une déception : on n'y trouve que les paroles, écrites en très gros, avec souvent une page sur deux laissée blanche (!!!) et quelques trop rares clichés (quoique... en même temps, ça nous évite la vue de leurs hideuses moustaches et barbes...).
On se consolera avec le concert, et même les concerts, printaniers, qui s'annoncent d'ores et déjà comme de grands moments.
J'ajouterais que l'album est tout de même indispensable à l'amateur de Nick Cave, si ce n'est à la culture de l'honnête homme du troisième millénaire.
D'autant plus qu'après quatre ou cinq écoutes, mes impressions ont passablement changé, elles n'ont pas fait que se nuancer, mon appréciation de l'album est passée d'une première déception à un plaisir d'écoute ultérieur qui, je pense, sera durable. Un opus qui se bonifie au fil des écoutes, ce n'est pas le lot de tous... Finalement, on tient là un album sympathique voire bon, un peu supérieur à celui de Grinderman car plus diversifié et plus mélodique. Pas aussi bon que Abattoir Blues/The Lyre Of Orpheus, et moins novateur, mais meilleur que Nocturama, sur lequel on trouvait trois bons morceaux, le reste étant superflu car passablement ennuyeux. La note de 10 que je m'étais proposé d'attribuer à la première écoute s'est muée en un 15 qui me semble plus approprié. Il est rare que mon opinion se transforme à un tel point et aussi vite.
Ah... ultime précision : le single "Dig, Lazarus, Dig!!" se révèle être a posteriori le titre le plus faible de l'album, ce que j'espérais vivement. Mon souhait est donc exaucé et je peux me plonger sans retenue dans le monde étrange et vénéneux de Nick Cave And The Bad Seeds, où je ne suis finalement pas très dépaysé, ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de cet album.
Bon 15/20
Posté le 02 mai 2008 à 11 h 56 |
Ce cher vieux Nick est-il victime de son statut d'artiste vénéré et culte ? On a l'impression qu'à chaque album, ses fans s'attendent à un ovni qui va tout chambouler. Or il est clair qu'à maintenant 50 balais, Nick a surtout envie de faire ce qui lui plait sans se soucier de marquer l'histoire. Et ce qui lui plaît pour l'instant c'est de faire du rock. Terrien et cru (voir l'album de Grinderman l'année dernière) ou direct et mélodique (le présent Dig !!! Lazarus Dig !!).
Et oui, autant le dire tout suite cet album est accessible, c'est bien ce qui semble perturber les fans de la première heure. Je ne pense pas qu'il s'agisse de la part de l'australien d'une volonté d'élargir son public ou de toucher le jackpot (on n'est pas chez Phil Collins quand même). Il faut comprendre que Nick se considère plutôt comme un artisan inspiré que comme un artiste torturé. Il travaille de longues heures tous les jours sur ces compositions, polissant et retouchant sans arrêt, jetant beaucoup. Depuis quelques temps, il a abandonné le piano, qu'il utilisait depuis ces débuts pour composer ses chansons, au profit de la guitare électrique. Comme il maîtrise moins bien cet instrument, ces dernières créations sont plus directes, simples, rock un mot. Ce qui ne veut pas dire qu'elles sont creuses ou insignifiantes, elles gardent leur étrangeté intrinsèque, leur charme vénéneux.
Personnellement, je trouve que la musique de Nick Cave et des ses Bad Seeds bénéficie grandement de cette remise en question sur Dig !!! Lazarus Dig !!. Le niveau des compositions est très élevé et l'interprétation d'une grande fraîcheur. L'album démarre très fort avec l'irrésistible chanson titre, le teigneux "Today's Lesson" et le sensuel et funky "Moonland". Le très léger coup de mou en milieu d'album est très largement compensé par le feux d'artifice final : le lancinant et inquiétant "Hold On To Yourself", le très rentre-dedans "Lie Down Here (And Be My Girl)" et les trois chefs d'œuvres finaux : "Jesus Of The Moon", "Midnight Man" et "More News From Nowhere".
Y a pas dire, il vieillit bien ce salopard de Nick. Grâce à lui, "maturité" n'est plus un gros mot. Avec Dig !!! Lazarus Dig !!, il a tout simplement réussi un de ses meilleurs albums. Inutile d'en dire plus...
Et oui, autant le dire tout suite cet album est accessible, c'est bien ce qui semble perturber les fans de la première heure. Je ne pense pas qu'il s'agisse de la part de l'australien d'une volonté d'élargir son public ou de toucher le jackpot (on n'est pas chez Phil Collins quand même). Il faut comprendre que Nick se considère plutôt comme un artisan inspiré que comme un artiste torturé. Il travaille de longues heures tous les jours sur ces compositions, polissant et retouchant sans arrêt, jetant beaucoup. Depuis quelques temps, il a abandonné le piano, qu'il utilisait depuis ces débuts pour composer ses chansons, au profit de la guitare électrique. Comme il maîtrise moins bien cet instrument, ces dernières créations sont plus directes, simples, rock un mot. Ce qui ne veut pas dire qu'elles sont creuses ou insignifiantes, elles gardent leur étrangeté intrinsèque, leur charme vénéneux.
Personnellement, je trouve que la musique de Nick Cave et des ses Bad Seeds bénéficie grandement de cette remise en question sur Dig !!! Lazarus Dig !!. Le niveau des compositions est très élevé et l'interprétation d'une grande fraîcheur. L'album démarre très fort avec l'irrésistible chanson titre, le teigneux "Today's Lesson" et le sensuel et funky "Moonland". Le très léger coup de mou en milieu d'album est très largement compensé par le feux d'artifice final : le lancinant et inquiétant "Hold On To Yourself", le très rentre-dedans "Lie Down Here (And Be My Girl)" et les trois chefs d'œuvres finaux : "Jesus Of The Moon", "Midnight Man" et "More News From Nowhere".
Y a pas dire, il vieillit bien ce salopard de Nick. Grâce à lui, "maturité" n'est plus un gros mot. Avec Dig !!! Lazarus Dig !!, il a tout simplement réussi un de ses meilleurs albums. Inutile d'en dire plus...
Excellent ! 18/20
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