Kevin Coyne
Millionaires And Teddy Bears |
Label :
Virgin |
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Après le réflexe défensif que fut Dynamite Daze, comme un écart prudent, Millionaires And Teddy Bears semble réussir ce que Matching Head And Feet avait tenté. En gros, un album à la fois efficace et à l'image de l'univers de Kevin Coyne. Ce n'est bien évidemment pas explicite avec l'abstrait "People" de début de disque. Véritable première esquisse des tentatives sonores expérimentales qui ponctueront de plus en plus la discographie de l'anglais. Le délire n'est plus uniquement dans la voix, mais également bien incarné par la musique. Mais il ne s'agit-là que d'une introduction en trompe-l'oeil. Le nonchalent "Having A Part" fait même durer le suspens, s'obstinant sur sa pulsation comme autant de faux démarrages...
Car Millionaires And Teddy Bears est avant tout un album de chansons à vocation populaire, comme on le devinera rapidemment par la suite. Un album à l'équilibre folk savoureux, limitant les délires aux seules plages d'ouverture, et habillant ses plages les plus lo-fis d'un acoutrement folk faisant toute la différence. Puisque même "Wendy's Dream", qui est un aparté au piano rappelant les moments de solitude du précédent opus, est sublimée par de menus roulements de tambour et d'un accordéon mélancolique. "Toute cette différence" en un seul morceau, qui plus est l'un des meilleurs titres épurés de Coyne. Touchant sans être mielleux. Le reste des titres, enlevés, calmes ou lents, sont eux garnis d'arrangements à la saveur folk divine. Ici, c'est la guitare acoustique qui domine, mais pas que... Une odeur de bois, une chaleur estivale, une couleur de couché de soleil, une humeur oscillant entre le festif et le contemplatif... On pourrait presque considérer la galette comme une déclinaison du goût enchanteur de "Marlene" sur tout un disque. C'est évident dès "I'll Go To", qui a des allures de tube digne de celui de Marjory Razorblade, et définitif avec le gros kiffe bluesy "Pretty Park", ou cinq minutes trente de fougue exaltante. En plus des immortelles syncopes exécutées à la six-cordes acoustique, il faut dire que la quasi-omniprésence de l'orgue y est pour beaucoup. Il n'y aura guère que la gratouille électrisée sur le massif "Let Me Be With You" ou le slap de basse sur le saugrenu "Little Miss Portobello" pour le remplacer. La légèreté de cet orgue se mêle au scintillement de la guitare acoustique, pour sculpter le bois des promenades dans la nature que sont "I'm Just A Man" et "Marigold", ou les envolées à répétition du refrain de "Don't Blame Mandy". Le coup de grâce étant asséné par le solennel "The World Is Full Of Fools" final. Une poignée d'accords classiques efficaces et un petit motif d'orgue au service de la sensibilité de Coyne, sur un tempo ternaire langoureux.
Ce n'est pas l'œuvre la plus variée de Coyne, mais certainement l'une des plus cohérentes. Ce n'est pas non plus la plus folle, mais à coup sûr l'une des plus agréables à écouter. En tout cas, sa plus grande réussite depuis Marjory Razorblade.
Car Millionaires And Teddy Bears est avant tout un album de chansons à vocation populaire, comme on le devinera rapidemment par la suite. Un album à l'équilibre folk savoureux, limitant les délires aux seules plages d'ouverture, et habillant ses plages les plus lo-fis d'un acoutrement folk faisant toute la différence. Puisque même "Wendy's Dream", qui est un aparté au piano rappelant les moments de solitude du précédent opus, est sublimée par de menus roulements de tambour et d'un accordéon mélancolique. "Toute cette différence" en un seul morceau, qui plus est l'un des meilleurs titres épurés de Coyne. Touchant sans être mielleux. Le reste des titres, enlevés, calmes ou lents, sont eux garnis d'arrangements à la saveur folk divine. Ici, c'est la guitare acoustique qui domine, mais pas que... Une odeur de bois, une chaleur estivale, une couleur de couché de soleil, une humeur oscillant entre le festif et le contemplatif... On pourrait presque considérer la galette comme une déclinaison du goût enchanteur de "Marlene" sur tout un disque. C'est évident dès "I'll Go To", qui a des allures de tube digne de celui de Marjory Razorblade, et définitif avec le gros kiffe bluesy "Pretty Park", ou cinq minutes trente de fougue exaltante. En plus des immortelles syncopes exécutées à la six-cordes acoustique, il faut dire que la quasi-omniprésence de l'orgue y est pour beaucoup. Il n'y aura guère que la gratouille électrisée sur le massif "Let Me Be With You" ou le slap de basse sur le saugrenu "Little Miss Portobello" pour le remplacer. La légèreté de cet orgue se mêle au scintillement de la guitare acoustique, pour sculpter le bois des promenades dans la nature que sont "I'm Just A Man" et "Marigold", ou les envolées à répétition du refrain de "Don't Blame Mandy". Le coup de grâce étant asséné par le solennel "The World Is Full Of Fools" final. Une poignée d'accords classiques efficaces et un petit motif d'orgue au service de la sensibilité de Coyne, sur un tempo ternaire langoureux.
Ce n'est pas l'œuvre la plus variée de Coyne, mais certainement l'une des plus cohérentes. Ce n'est pas non plus la plus folle, mais à coup sûr l'une des plus agréables à écouter. En tout cas, sa plus grande réussite depuis Marjory Razorblade.
Excellent ! 18/20 | par X_YoB |
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