Cocteau Twins
Heaven Or Las Vegas |
Label :
4AD |
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Heaven Or Las Vegas, dernier album pour l'écurie 4AD ou comment rendre plus pop le rock océanique de Cocteau Twins ?
Désormais équipés de leur propre studio "September Sound", les Ecossais entreprennent alors de clarifier leurs mélodies et surtout de filtrer, voire ôter, le brouillard qui enveloppait autrefois leurs compositions. Le son est plus dans l'épure des moyens avec une utilisation plus systématique des sons synthétiques et des boucles de boîte à rythmes. Les Twins trouvent alors ici une cohérence et une unité de son beaucoup plus marquée, notamment grâce à un grain très fin de guitares remarquablement homogène tout au long de l'album. D'ailleurs d'une nature même à les confondre avec de vrais synthés.
L'ouverture de l'album, "Cherry-coloured Funk", s'envole tout de go en boucles aériennes où la voix de Liz Fraser se fait plus caressante que jadis. "Iceblink Luck" voit notre déesse chanter son hymne resplendissant à la joie, traversé par des guitares accrocheuses et d'autres subtilement surfantes de Robin Guthrie. "Fifty-fifty Clown" ou l'ode au cocooning doublée d'une légère complainte où la pulsation rythmique emmène tout le morceau, la voix fragile de Liz donne la réplique aux nappes de Robin. Le titre éponyme est, sans conteste, trop poli et trop travaillé dans l'immédiateté de ses mélodies. Du romantique "I Wear Your Ring" aux guitares ciselées de "Wolf In The Breast" en passant par le doucereux "Fotzepolitics", l'on se laisse planer par les délicates voix en canon de Liz. Avant-dernière étape du voyage, "Road, River And Rail" à la ligne de basse plus rampante, est accompagnée de six cordes éclaireuses sur arpèges de Guthrie jusqu'aux refrains renversants de détresse.
Enfin, "Frou-frou Foxes In Midsummer Fires" est de cette quasi-tradition toute Cocteau-esque de clôtures d'albums : fuite en avant sur le mode "accalmie/explosion" ; ouverture presque ambiant, puis allumage soudain et en force de ritournelles ciselées. Bouleversant tant par son hymne tout en clair obscur de coucher du soleil, partiellement frôlé par ses derniers rayons, que dans l'émotion des backing vocals en état de grâce. Sidérant de beauté.
Désormais équipés de leur propre studio "September Sound", les Ecossais entreprennent alors de clarifier leurs mélodies et surtout de filtrer, voire ôter, le brouillard qui enveloppait autrefois leurs compositions. Le son est plus dans l'épure des moyens avec une utilisation plus systématique des sons synthétiques et des boucles de boîte à rythmes. Les Twins trouvent alors ici une cohérence et une unité de son beaucoup plus marquée, notamment grâce à un grain très fin de guitares remarquablement homogène tout au long de l'album. D'ailleurs d'une nature même à les confondre avec de vrais synthés.
L'ouverture de l'album, "Cherry-coloured Funk", s'envole tout de go en boucles aériennes où la voix de Liz Fraser se fait plus caressante que jadis. "Iceblink Luck" voit notre déesse chanter son hymne resplendissant à la joie, traversé par des guitares accrocheuses et d'autres subtilement surfantes de Robin Guthrie. "Fifty-fifty Clown" ou l'ode au cocooning doublée d'une légère complainte où la pulsation rythmique emmène tout le morceau, la voix fragile de Liz donne la réplique aux nappes de Robin. Le titre éponyme est, sans conteste, trop poli et trop travaillé dans l'immédiateté de ses mélodies. Du romantique "I Wear Your Ring" aux guitares ciselées de "Wolf In The Breast" en passant par le doucereux "Fotzepolitics", l'on se laisse planer par les délicates voix en canon de Liz. Avant-dernière étape du voyage, "Road, River And Rail" à la ligne de basse plus rampante, est accompagnée de six cordes éclaireuses sur arpèges de Guthrie jusqu'aux refrains renversants de détresse.
Enfin, "Frou-frou Foxes In Midsummer Fires" est de cette quasi-tradition toute Cocteau-esque de clôtures d'albums : fuite en avant sur le mode "accalmie/explosion" ; ouverture presque ambiant, puis allumage soudain et en force de ritournelles ciselées. Bouleversant tant par son hymne tout en clair obscur de coucher du soleil, partiellement frôlé par ses derniers rayons, que dans l'émotion des backing vocals en état de grâce. Sidérant de beauté.
Très bon 16/20 | par Cocteaukid |
Posté le 21 novembre 2009 à 18 h 43 |
Un album qui n'a pas son pareil...
OK les Cocteau Twins sont à la retraite depuis des lustres, OK les titres de quasi toutes leurs chansons ont fait interner de nombreux traducteurs, OK leurs paroles sont de véritables énigmes. OK. Est-ce pour autant que je ne pourrai pas vous raconter mon émotion à l'écoute de cet album maître de leur discographie et que je viens tout récemment de sortir du... Frazer ? 1991, je suis comptable et tous les matins, dans le tram qui m'emmène vers mes balances et autres clients douteux, je vois défiler via ma K7 des images sonorisées par les CT. "Cherry-coloured funk" : première station de l'album, pas ma préférée mais la (ou plutôt les) voix de Liz se mettent en place. Grave, aigü, ce morceau mérite un remix que vous trouverez sur la compilation Lullabies To Violaine, ambiantisé par les trop peu connus Seefeel. "Pitch The Baby" arrive sur le quai : un petit bijou avec une mention spéciale pour la basse à Simon, omniprésente. Au tour d'"Iceblind luck" de s'installer en face de moi. Liz est joyeuse comme elle ne l'a jamais été. Les paroles, toujours incompréhensibles (mais à chacun de faire son propre film), tournent en boucle(s). Liz amène ses sœurs jumelles à la rescousse et finit sur un "baby..." L'album a été enregistré pendant la maternité de la chanteuse et peu après la naissance de son enfant. "Fifty-fifty clown" : une excellente bande son pour mon voyage souterrain. On dirait du ABBA sous morphine, avec une rythmique métronomique qui tout à coup lâche Liz qui rejoint la surface et le titre de l'album... La voix de Liz guide la voie de mon transport urbain qui voit le jour se lever. "Heaven or Las Vegas" poinçonne son ticket. Une des meilleurs plages selon l'aveu même de mon walkman de l'époque. Planant. Je vole à 10.000 mètres au-dessus de mon tram et ferme les yeux lorsque Robin Guthrie m'électrise avec sa (ses?) guitares. Le wattman lui reste très attentif car arrive sans crier gare "I Wear Your Ring" . Un titre calme et très réussi ; le tram sonne, résonne en échos aux harmonies de Liz. C'est tellement beau que je ne veux pas quitter ma place mais voilà que j'arrive bientôt à destination. "Fotzepolitic" : encore un titre à coucher dehors... Une rythmique virevoltante embarque tous les passagers dans une sarabande orange "See and saw bounce me back to you... will you..." Robin se réveille et prend les commandes. "Wolf In The Breast" au carrefour suivant redonne la priorité à ma chanteuse préférée. Une berceuse pour son bébé, si j'ai bien compris... Le feu est orange, le feu devient rouge, les sons du morceau et de la rue se mélangent bizarrement, le clip est derrière les fenêtres... "Road River And Rail" embarque à son tour, la basse revient sur les rails et de quelle manière ! Liz déroule sans forcer, le tram est dans la dernière ligne droite, dans un décor sombre et hivernal. J'ai froid mais "Frou-frou Foxes In Midsummer Fires" va réchauffer mon spleen peu avant le terminus. CT n'a pas son pareil pour clôturer ses albums. Une longue intro de Liz avec un piano discret avant l'explosion des sens. Un sommet de dream pop. Je dois me réveiller et aller bosser, c'est pas CT qui va payer mes traites... Dans 7 heures et 54 minutes, pourtant, je repars au paradis...
OK les Cocteau Twins sont à la retraite depuis des lustres, OK les titres de quasi toutes leurs chansons ont fait interner de nombreux traducteurs, OK leurs paroles sont de véritables énigmes. OK. Est-ce pour autant que je ne pourrai pas vous raconter mon émotion à l'écoute de cet album maître de leur discographie et que je viens tout récemment de sortir du... Frazer ? 1991, je suis comptable et tous les matins, dans le tram qui m'emmène vers mes balances et autres clients douteux, je vois défiler via ma K7 des images sonorisées par les CT. "Cherry-coloured funk" : première station de l'album, pas ma préférée mais la (ou plutôt les) voix de Liz se mettent en place. Grave, aigü, ce morceau mérite un remix que vous trouverez sur la compilation Lullabies To Violaine, ambiantisé par les trop peu connus Seefeel. "Pitch The Baby" arrive sur le quai : un petit bijou avec une mention spéciale pour la basse à Simon, omniprésente. Au tour d'"Iceblind luck" de s'installer en face de moi. Liz est joyeuse comme elle ne l'a jamais été. Les paroles, toujours incompréhensibles (mais à chacun de faire son propre film), tournent en boucle(s). Liz amène ses sœurs jumelles à la rescousse et finit sur un "baby..." L'album a été enregistré pendant la maternité de la chanteuse et peu après la naissance de son enfant. "Fifty-fifty clown" : une excellente bande son pour mon voyage souterrain. On dirait du ABBA sous morphine, avec une rythmique métronomique qui tout à coup lâche Liz qui rejoint la surface et le titre de l'album... La voix de Liz guide la voie de mon transport urbain qui voit le jour se lever. "Heaven or Las Vegas" poinçonne son ticket. Une des meilleurs plages selon l'aveu même de mon walkman de l'époque. Planant. Je vole à 10.000 mètres au-dessus de mon tram et ferme les yeux lorsque Robin Guthrie m'électrise avec sa (ses?) guitares. Le wattman lui reste très attentif car arrive sans crier gare "I Wear Your Ring" . Un titre calme et très réussi ; le tram sonne, résonne en échos aux harmonies de Liz. C'est tellement beau que je ne veux pas quitter ma place mais voilà que j'arrive bientôt à destination. "Fotzepolitic" : encore un titre à coucher dehors... Une rythmique virevoltante embarque tous les passagers dans une sarabande orange "See and saw bounce me back to you... will you..." Robin se réveille et prend les commandes. "Wolf In The Breast" au carrefour suivant redonne la priorité à ma chanteuse préférée. Une berceuse pour son bébé, si j'ai bien compris... Le feu est orange, le feu devient rouge, les sons du morceau et de la rue se mélangent bizarrement, le clip est derrière les fenêtres... "Road River And Rail" embarque à son tour, la basse revient sur les rails et de quelle manière ! Liz déroule sans forcer, le tram est dans la dernière ligne droite, dans un décor sombre et hivernal. J'ai froid mais "Frou-frou Foxes In Midsummer Fires" va réchauffer mon spleen peu avant le terminus. CT n'a pas son pareil pour clôturer ses albums. Une longue intro de Liz avec un piano discret avant l'explosion des sens. Un sommet de dream pop. Je dois me réveiller et aller bosser, c'est pas CT qui va payer mes traites... Dans 7 heures et 54 minutes, pourtant, je repars au paradis...
Intemporel ! ! ! 20/20
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