Ministry

Dans un monde apocalyptique dévasté par la brit-pop mielleuse et le revival seventies, un groupe a survécu, en proie au fanatisme des drogues hallucinogènes et à la religion du chaos, Ministry répand la parole divine, dégueule son évangile, l'Evangile selon Al Jourgensen !!!!
La carrière de Ministry s'apparente à un voyage initiatique dans le trou du cul du diable. L'ange des abîmes explore avec son phallus scarifié les largeurs d'un colon enflammé et rempli de matières fécales qui n'attendent qu'a être déversées sur un paysage musical à l'agonie à l'orée du nouveau millénaire ; une exploration qui chemine de l'anus aux amygdales, pour permettre à un groupe de dégénérés de dégueuler à la face du baiseau de la hype, des flots gastriques d'une acidité dévastatrice qui fera bonne pitence chez les hérétiques, les derniers hommes libres !
Bon disons le tout net, enfin c'est mon opinion, Dark Side Of The Spoon est un des meilleurs albums de Ministry, celui qui me fait le plus triquer, on pourra tirer les conclusions qu'on veut concernant le titre, ode à Pink Floyd ou ode à la drogue, les deux ne sont pas incompatibles ma foi quand on remet l'album dans son contexte, repoudrez-vous le nez m'ssieur et veuillez me prêter votre briquet !
Comme bien souvent, les œuvres les plus atypiques naissent souvent d'esprits overdosés, celle-ci ne déroge pas à la règle, Ministry prend ici un virage artistique qui le conduit vers des horizons plus noirs, plus mélancoliques, plus lourds ("Kaif", "Vex And Siolence") même si d'entrée on en prend quand même plein la gueule ("Supermanic Soul"), les fans crient au scandale, je hurle de bonheur !
Dark Side Of The Spoon est un album qui se love dans une ambiance crépusculaire, il laisse entrevoir la possibilité d'un monde qui pourrait laisser tous les 'freaks' comme seuls propriétaires.
Au passage, la pochette de l'album est une grande réussite, le monde est un trou à rat et il croit en son prophète.
Un album contagieux, ironique, théâtral, à ne pas mettre dans les biberons, sauf si le moutard en question a conscience que les cuillères ne servent pas qu'à se gaver de flamby même si à démouler c'est plus rigolo !

Rock'n'roll !