Regina Spektor
Begin To Hope |
Label :
Sire |
||||
Pour son quatrième et premier véritable album à travers un label (Sire), Regina Spektor canalise un peu sa musique. Après un Soviet Kitsch lo-fi à l'esprit encore relativement anti-folk, la voilà montrant un versant plus pop et plus accessible à son arrivée dans la cours des grands.
Les douze titres de Begin To Hope sont effectivement facile à mâcher, si bien que beaucoup d'enchaînements d'accords et de mélodies semble avoir été signés mille fois. Le lumineux "Fidelity" et le rock-pop simpliste "Better" en forment une ouverture aisée mais ne sont pas mélodiquement de première fraîcheur. Comprenons-nous bien, la jeune femme n'a rien perdu de sa verve vocale mais s'est faite un peu trop sage sur cet essai en ce qui concerne les compositions, le fond de l'œuvre. On a plus souvent l'impression d'assister à des projets de chansons, pas à des pièces finement bouclées, comme c'était le cas pour son Soviet Kitsch et la quasi-totalité de son répertoire. Sensation accrue par le format toujours lo-fi mais plus précisément les instruments, boites à rythmes ou sons de toutes sortes maladroitement sous-exploités (suffit d'écouter "On The Radio") pour engraisser l'album, peut être trop épuré pour le label et ses objectifs de vente. Ainsi, "That Time" est un rock reprenant là où "Your Honor" s'était arrêté, mais trop minimaliste pour être vraiment entraînant ; et "Edit" est forgé sur un rythme ragga qui n'implose malheureusement jamais. Et on en profite pour réaliser que le problème de la chanteuse, c'est qu'elle force ici parfois les structures à s'arrêter et à reprendre sans réellement dire quelque chose. On se demande pourquoi l'album n'est pas à l'image du sensible "Lady" où l'apport d'un saxophone est énorme, du tendu "Après Moi" ou du "20 Years Of Snow" qui suit, bancal et ironique. La seule humeur drôle que l'on pouvait de temps à autres ressentir dans la voix de la chanteuse n'est vraiment explicite que dans un "Hotel Song" joyeux mais mal arrangé.
Begin To Hope ne porte pas tout à fait le nom qui lui convient, on attendait un peu plus d'une artiste si talentueuse qui n'en est pas à son premier essai. Mais bon, elle a de la ressource, on CONTINUE d'espérer...
Les douze titres de Begin To Hope sont effectivement facile à mâcher, si bien que beaucoup d'enchaînements d'accords et de mélodies semble avoir été signés mille fois. Le lumineux "Fidelity" et le rock-pop simpliste "Better" en forment une ouverture aisée mais ne sont pas mélodiquement de première fraîcheur. Comprenons-nous bien, la jeune femme n'a rien perdu de sa verve vocale mais s'est faite un peu trop sage sur cet essai en ce qui concerne les compositions, le fond de l'œuvre. On a plus souvent l'impression d'assister à des projets de chansons, pas à des pièces finement bouclées, comme c'était le cas pour son Soviet Kitsch et la quasi-totalité de son répertoire. Sensation accrue par le format toujours lo-fi mais plus précisément les instruments, boites à rythmes ou sons de toutes sortes maladroitement sous-exploités (suffit d'écouter "On The Radio") pour engraisser l'album, peut être trop épuré pour le label et ses objectifs de vente. Ainsi, "That Time" est un rock reprenant là où "Your Honor" s'était arrêté, mais trop minimaliste pour être vraiment entraînant ; et "Edit" est forgé sur un rythme ragga qui n'implose malheureusement jamais. Et on en profite pour réaliser que le problème de la chanteuse, c'est qu'elle force ici parfois les structures à s'arrêter et à reprendre sans réellement dire quelque chose. On se demande pourquoi l'album n'est pas à l'image du sensible "Lady" où l'apport d'un saxophone est énorme, du tendu "Après Moi" ou du "20 Years Of Snow" qui suit, bancal et ironique. La seule humeur drôle que l'on pouvait de temps à autres ressentir dans la voix de la chanteuse n'est vraiment explicite que dans un "Hotel Song" joyeux mais mal arrangé.
Begin To Hope ne porte pas tout à fait le nom qui lui convient, on attendait un peu plus d'une artiste si talentueuse qui n'en est pas à son premier essai. Mais bon, elle a de la ressource, on CONTINUE d'espérer...
Pas mal 13/20 | par X_YoB |
Une édition bonus comprend 5 titres supplémentaires.
Posté le 11 juillet 2007 à 01 h 00 |
Mais que s'est il passé chez les Spektor pendant ces 2 années qui ont fait le pont entre le très novateur Soviet Kitsch et ce super fadasse Begin To Hope ? Super fadasse, en effet , car Begin To Hope est tout simplement exempt de tout ce qui a pu faire de Soviet Kitsch un grand album. On ne retrouve plus les belles mélodies pianotées (à deux exceptions près ?), ni l'ironie et la dérision qui marqua de manière radicale le précédent opus. Ici Regina se contente d'ouvrir bien grand les portes de sa musique à un plus large public, grâce à des mélodies super barbantes, voire carrément saoûlantes (celles qu'adore le grand public, vous savez), des textes en totale opposition avec ces travaux précédents car super niais et super arriérés ("Hey remember that time we decided to kiss anywhere except the mouth", digne des pires textes d'Avril Lavigne...) et grâce à des chants des plus communs (également dépourvus de l'audace et de l'arrogance dont elle avait fait preuve jusqu'ici).
Il est très attristant de souligner ce changement radical de qualité, les productions précédentes nous laissaient tant à espérer. Evidemment, perdre espoir si rapidement relèverait de la lâcheté et de la paresse, car malgré cette grosse déception, nous savons bien que Regina possède toujours un potentiel, un talent immense. Elle ne manque pas de nous le rappeler très brièvement sur cette galette, grâce aux rares belles compositions (qui vont d'ailleurs sauver le tout) que sont "Field Below" (dans la même lignée que "Ode To Divorce" et "Carbon Monoxyde") et "20 Years Of Snow", remarquable essai (réussi) psychédélique. Et ce n'est pas un mensonge ni une quelconque diversion, il s'agit bel et bien (malheureusement !) des deux seules chansons qui nous laissent ici encore compter sur une suite meilleure...
Regina, noyée dans son propre succès ? Eh bien, une Regina à la repêche, une !
Il est très attristant de souligner ce changement radical de qualité, les productions précédentes nous laissaient tant à espérer. Evidemment, perdre espoir si rapidement relèverait de la lâcheté et de la paresse, car malgré cette grosse déception, nous savons bien que Regina possède toujours un potentiel, un talent immense. Elle ne manque pas de nous le rappeler très brièvement sur cette galette, grâce aux rares belles compositions (qui vont d'ailleurs sauver le tout) que sont "Field Below" (dans la même lignée que "Ode To Divorce" et "Carbon Monoxyde") et "20 Years Of Snow", remarquable essai (réussi) psychédélique. Et ce n'est pas un mensonge ni une quelconque diversion, il s'agit bel et bien (malheureusement !) des deux seules chansons qui nous laissent ici encore compter sur une suite meilleure...
Regina, noyée dans son propre succès ? Eh bien, une Regina à la repêche, une !
Pas terrible 9/20
Posté le 24 mars 2009 à 17 h 03 |
Après un Soviet Kitch tout en intimité et en faux-semblants, difficile de ne pas être surpris –et le plus souvent déçu- lors de la première écoute de Begin To Hope. En effet, Regina a semblé préférer les arrangements pop, un peu pédants par moments, à ces mélodies si bien senties de ses premiers opus.
Mais attention, on se rend vite compte à l'écoute de ce disque, que ce talent de composition, bien que parfois enfoui sous une production beaucoup moins nue, et on peut le dire moins couillue, est toujours bien présent (le magnifique piano de "Fields Bellow").
On sent une recherche d'identité, alors que Regina semble vouloir faire avancer sa musique. Cela mène parfois à des échecs relatifs (l'abominablement accrocheur "That Time" où elle s'essaie à un pastiche d'Alanis Morissette pour la voix, et où le texte pèche sérieusement -du Cali dans la langue de Shakespeare- mais dont le riff finit par charmer grâce à sa simplicité entêtante) mais aussi à des réussites surprenantes (la basse ondulante d'"Edit" ou la combinaison pop/piano classique dans "Après Moi", combinaison pourtant frappée d'une incompatibilité de principe, tant elle est prétentieuse en vaine d'ordinaire). Loin d'être aussi accessible que la première impression le laisse supposer, cet album est plus subtil, bien que moins franc que son prédécesseur.
Pour ce qui est des textes, il en est de même. On retrouve le sens inné du bref portrait, saisissant de réalisme et de simplicité, qu'elle a toujours eu, mais à part ça les thèmes sont généralement plus sombres (parfois sous un maquillage sucré comme dans "Hotel Song") et l'ironie est moins présente. On peut déplorer cette tendance, et y voir de la grandiloquence, le titre de l'album semble de ce point de vue fort mal choisi.
En bref, si l'on met de côté ces promenades pop enjouées, d'écoute très agréable et fort bien réalisées, mais qui ne constituent pas l'intérêt principal de l'album, on peut constater un apport considérable au "son" Regina Spektor, qui déplaira à certains et enchantera les autres. On se doit de constater une envie de renouveau, bien que le son qu'elle semble vouloir atteindre soit encore en gestation. L'album bénéficie de ce fait d'une richesse qui n'est pas pour me déplaire, mais qui pourra aussi perdre un auditeur habitué à ses premiers albums, plus cohérents.
Mais attention, on se rend vite compte à l'écoute de ce disque, que ce talent de composition, bien que parfois enfoui sous une production beaucoup moins nue, et on peut le dire moins couillue, est toujours bien présent (le magnifique piano de "Fields Bellow").
On sent une recherche d'identité, alors que Regina semble vouloir faire avancer sa musique. Cela mène parfois à des échecs relatifs (l'abominablement accrocheur "That Time" où elle s'essaie à un pastiche d'Alanis Morissette pour la voix, et où le texte pèche sérieusement -du Cali dans la langue de Shakespeare- mais dont le riff finit par charmer grâce à sa simplicité entêtante) mais aussi à des réussites surprenantes (la basse ondulante d'"Edit" ou la combinaison pop/piano classique dans "Après Moi", combinaison pourtant frappée d'une incompatibilité de principe, tant elle est prétentieuse en vaine d'ordinaire). Loin d'être aussi accessible que la première impression le laisse supposer, cet album est plus subtil, bien que moins franc que son prédécesseur.
Pour ce qui est des textes, il en est de même. On retrouve le sens inné du bref portrait, saisissant de réalisme et de simplicité, qu'elle a toujours eu, mais à part ça les thèmes sont généralement plus sombres (parfois sous un maquillage sucré comme dans "Hotel Song") et l'ironie est moins présente. On peut déplorer cette tendance, et y voir de la grandiloquence, le titre de l'album semble de ce point de vue fort mal choisi.
En bref, si l'on met de côté ces promenades pop enjouées, d'écoute très agréable et fort bien réalisées, mais qui ne constituent pas l'intérêt principal de l'album, on peut constater un apport considérable au "son" Regina Spektor, qui déplaira à certains et enchantera les autres. On se doit de constater une envie de renouveau, bien que le son qu'elle semble vouloir atteindre soit encore en gestation. L'album bénéficie de ce fait d'une richesse qui n'est pas pour me déplaire, mais qui pourra aussi perdre un auditeur habitué à ses premiers albums, plus cohérents.
Bon 15/20
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