Helmet

Seeing Eye Dog

Seeing Eye Dog

 Label :     Work Song 
 Sortie :    mardi 07 septembre 2010 
 Format :  Album / CD   

On aurait du prendre le titre de leur opus de 2004, Size Matters, bien plus au sérieux. Car notre Helmet vieillissant du 21e siècle, c'est un peu comme un gros branleur vieillissant qui se lance dans le porno pour nous prouver qu'il est encore capable d'envoyer la purée comme personne. Il commence par nous sortir son beau reste, sa grosse pine bien épaisse qu'il arrive à gonfler bien dur en deux coups de poignets (les guitares d'enfers), puis empoigne la grognace botoxilicolagénisée blonde platine (son plus que parfait) pour lui faire péter les coutures de la gueule et l'ourlet du cul... et nous fait partir la grande bleue avant même le début du feu d'artifice ! La cartouche est tirée... Papy rentre chez lui, ZzZzZzZz... Faudrait-il rappeler que le porno, c'est pas de l'amour... C'est plutôt du frottement enrobé de poses photogéniques (compositions déjà-vus) et de braillements dont on déchiffre assez facilement la malhonnêteté (le chant, moins forcée, mais avec de petits restes de Monochrome). Reste une relative excitation, un plaisir par procuration à la vue de corps nus s'adonnant à l'activité la plus, hum... intéressante qui puisse exister. On n'ira pas jusqu'à l'orgasme, c'est bien dommage, mais d'un autre côté on peut pas dire non plus qu'on l'a dans l'cul...
Modeste satisfaction, comme dit pour le précédent disque, Helmet semble se contenter de faire des "chansons", mais ici ça passe beaucoup mieux. Et on ne peut que s'enthousiasmer en constatant que Page Hamilton sait reproduire sa couleur aftertastienne à merveille ("So Long"), ou sait si bien puiser son inspiration à la source grunge (riffs parfois très Alice In Chains) et power-rock (Foo Fighters en personne sur "In Person"). Ou contrôle adroitement la saveur presque neo-metal sur "Miserable". Ou qu'il sache également surprendre l'initié en musclant du shoegaze (l'instrumental rien à voir "Morphing", et les bends de "LA Water" piqués à My Bloody Valentine), ou le réconforter d'un "She's Lost" final heavy et bruitiste à souhait... Si le début de l'album (et sa pochette) peut donner le mal de mer aux détracteurs du précédent album, l'arrivée de très bons titres à partir de "Welcome To Algiers" redresse modestement la barre pour le reste du trajet. Si on excepte, après l'aérien réjouissant qu'est "White City", la vaste blague qu'est la reprise "And Your Bird Can Sing" des Beatles !?! Popounette presque indigne des frères Gallagher ! Difficile à croire qu'on écoute là l'auteur de "Sinatra", "In The Meantime" et "I Know"... Même "The Silver Hawaiian" a l'air d'une pièce metal essentielle à côté... Oh p*tain !
OK, relativisons. Mouaif, bon, pas trop surprenant que notre pornstar vieillissante nous en mette un peu à côté de la lunette des chiottes de temps à autres quand sa prostate le chatouille à deux heures du mat'... On est encore loin de Betty, mais à juger de la relative réussite de l'album, plus évidente que l'album précédent, on ne va pas bouder. Pas du grand Helmet, mais du bon Helmet.


Bon   15/20
par X_YoB


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