Helmet

Monochrome

Monochrome

 Label :     Warcon 
 Sortie :    mardi 18 juillet 2006 
 Format :  Album / CD  K7 Audio   

Après le relativement bonnard Size Matters, qui n'avait en toute logique déplu qu'aux p'tites bites, voici la seconde fournée du Helmet nouvelle ère. C'est du Monochrome, nous dit la pochette de l'album. Si le mot est à l'image qu'on se fait de ce groupe référence à gros riffs et chant délicieusement faisandé, on se demande s'il ne s'agit pas là d'une provocation. Second degré ? Réponse aux éternelles critiques ? Ironie toute trouvée... Car à la gratte comme au micro, Page Hamilton n'en aura jamais fait autant que sur ce disque. Dès "Swallowing Everything", Hamilton pousse sur sa voix pour se donner l'air féroce, comme d'habitude me direz-vous, mais forcé jusqu'à la nausée. Embarrassant qu'un type, s'appliquant auparavant à donner suffisamment de recul à sa mauvaise voix pour ne pas détruire la puissance de ses morceaux, fasse autant d'efforts pour nous être pénible... On préférerait, et de loin, retrouver son timbre normal de grand dadet sans charisme. Comme sur l'aérien "Almost Out Of Sight" ou le titre éponyme "Monochrome", singeant assez explicitement Queen Of The Stone Age. C'est d'ailleurs l'un des signes distinctifs du Helmet nouveau : contrairement à sa version passée, Helmet 2.0 ne fait pas du bruit autour de gros riffs, il fait des chansons. Et semble privilégier une efficacité quasi-radiophonique, au mépris de son statut de précurseur, exploitant le filon paresseux dont les premières galeries étaient découvertes il y a quelques années, sur (le surestimé ?) Aftertaste.
Pour égratigner un peu plus le mythe, la présence de solos propres et bien plus virtuoses qu'auparavant paraît millimétrée comme un répertoire de hard rock bateau. Prends garde à toi Kirk Hammett ! Loin de l'émotion bruitiste du chorus de gratte électrisant d'un atomique "Turned Out" ou d'un "Driving Nowhere", le souffle créatif de Hamilton semble s'être perdu dans les vieux pots de confitures et la masse de groupes qu'il a influencé. On a parfois l'impression d'entendre le Silverchair débutant, donc des riffs de gamins de 15 ans...
Une grande partie des titres de Size Matters étaient au pire sauvé par un refrain accrocheur ou un bon riff qui tue, la tracklist de Monochrome revoit le tout à la baisse, à de rares petites madeleine prêtes (la dernière partie de "Brand New", le plutôt bon "Money Shot"). L'exécution est parfaite, le son détruit tout sur son passage, quelques morceaux tabassent (le nirvanesque "Gone"), mais toujours pas d'imparable à l'horizon... Pour les moins difficiles, il suffira de se laisser bercer par les effusions de distorsion impeccables que nous tranchent ces bons gros riffs-types du père Hamilton. Et Monochrome de confirmer tout le [bien/mal (rayer la mention inutile)] qu'on pensait du nouveau Helmet ? Ou juste un album potache, comme une réaction épidermique, pour régler ses comptes ? Le résultat reste le même...


Pas terrible   9/20
par X_YoB


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