Talking Heads
Speaking In Tongues |
Label :
Sire |
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Après Remain In Light, les Heads ont fort à faire pour donner une suite à ce petit bijou qui a ouvert les années 80 de forte manière. Ici, nouveau virage, ambiance white funk, que l'on peut VOIR sur le DVD Stop Making Sense (avec l'aide des Weir, Worrel, Scales, respectivement au guitare, synthé & percus.): sur les 9 plages du cd, 6 sont mis en scène.
Et toujours ces titres basées sur une rythmique-guitare virtuose baignées des chœurs black, ces chansons jouées par un Byrne en état de grâce, pas un titre ne déroge à la règle ici: Eno a été remercié et on sent poindre le Tom Tom Club des Weymouth/Frantz sous les arrangements du quatuor de base.
Considéré par Byrne comme l'aboutissement de "notre dance music", ce disque marque la fin d'une certaine époque (‘c'est la fin d'un style'). Le leader va s'envoler, solo, vers des rivages world que l'on pressent déjà dans le dernier ouvrage du groupe Naked. Mais dans ce disque, et le concert filmé qui suit le prouve, les Heads, là, sont au top. Très bon album, donc !
Et toujours ces titres basées sur une rythmique-guitare virtuose baignées des chœurs black, ces chansons jouées par un Byrne en état de grâce, pas un titre ne déroge à la règle ici: Eno a été remercié et on sent poindre le Tom Tom Club des Weymouth/Frantz sous les arrangements du quatuor de base.
Considéré par Byrne comme l'aboutissement de "notre dance music", ce disque marque la fin d'une certaine époque (‘c'est la fin d'un style'). Le leader va s'envoler, solo, vers des rivages world que l'on pressent déjà dans le dernier ouvrage du groupe Naked. Mais dans ce disque, et le concert filmé qui suit le prouve, les Heads, là, sont au top. Très bon album, donc !
Très bon 16/20 | par Raoul vigil |
Posté le 14 mai 2015 à 02 h 16 |
1983.
Après le premier essai 77, après la trilogie Eno et avant les pop rocks Little Creatures et True Stories, le groupe de David Byrne se paye le luxe d'un album de funk blanc chaud et dansant. Là où l'opus précédent Remain In Light (dans lequel Byrne et Eno transposent leur amour pour le rythme africain sur 8 morceaux punk-funk) se veut froid, groovy et surtout novateur, SIT se revendique lui comme "l'accomplissement de notre dance music" selon Byrne himself dans le livret. Dans SIT, exit Brian Eno. Pas d'expérimentations lentes et implicites mais des plages plutôt dansantes et amusantes, sur lesquelles on ne se prend pas la tête.
En tête d'affiche, un humour et des paroles signées David Byrne qui n'ont jamais été aussi amusantes...
Un mot tout d'abord sur la pochette. Qui tape à l'œil. Réalisée par David Byrne, cette pochette représente une sorte de tourbillon bleu avec des images de fauteuils renversés sur les quatre coins... Le Stop Making Sense n'est déjà pas très loin.
Lorsque l'on pose la galette sur la platine, on entend d'abord une guitare acoustique. Quelques notes qui viennent former l'arpège introductif a "Burning Down The House", LE tube des Talking Heads. Chanson pop couplée sur une rythmique groovy, entrecoupée de solos de synthé, le morceau ouvre d'une façon très explosive l'album. "Making Flippy Floppy" entre davantage dans cette notion de funk blanc, avec une constante évocation de Parliament tout du long, qui se fait ressentir avec le solo de guitare (?) au deux tiers du morceau. Le tout sur fond de chant a moitié hystérique de David Byrne. Rien de tel pour vous faire lever de votre chaise et vous donner une irrésistible envie de danser...
"Girlfriend Is Better" poursuit dans ce sillon, dans une optique plus humoristique (les paroles) et dansante encore avec cette ligne de synthbass très marquante. On s'imagine alors très bien le père Byrne en train de danser en Big Suit, tout comme dans le film qui tire son nom d'un des couplets de la chanson, Stop Making Sense. La suite et fin de la face A est un peu plus lente. Avec "Slippery People", les Talking Heads s'offrent une sorte d'hybride gospel-funk tout en rythmes et lignes de basses accrocheuses... La surprise vient plutôt de "I Get Wild" qui voit la bande à Byrne faire un écart assez amusant vers le reggae/dub...
La face B démarre sur une drôle d'histoire... "Swamp" propose encore une ligne de basse très entrainante sur laquelle s'ajoute la voix de Byrne, tantôt chantée tantôt parlée mais toujours amusante. Suit "Moon Rocks", l'un des morceaux les plus funkys du groupe. Quoiqu'un peu répétitif, le morceau présente une fois de plus un groove entrainant sur le thème de l'espace. Sorte de réponse toute aussi drôle des Heads au "There's A Moon In The Sky" des B-52's...
"Pull Up The Roots" fait mouche pour sa bassline très funk/disco et les synthés/guitares construits tout autour qui font du morceau l'un des plus dansants de l'album. Le dernier morceau n'est autre que "This Must Be The Place (Naive Melody)", un des grands classiques du groupe et l'une des rares chansons d'amour (si ce n'est la seule) écrite par David Byrne. Le gimmick est très pop, quoique possédant toujours ce groove qui colle de toute façon à la peau de tout le disque.
Cet album sera quasiment retraduit dans le format live lors de la tournée Stop Making Sense qui s'ensuivra après la sortie de l'album en 1983 et qui aboutira par le tournage du fameux film éponyme au Pantages Theater de Los Angeles. Cette tournée se déroula uniquement aux États-Unis pour la raison que Tina Weymouth (la bassiste), était enceinte. Le groupe ne pouvait donc pas se permettre une escapade mondiale pour présenter l'album. Les derniers concerts européens des Talking Heads eurent lieu mi-1982, avec des représentations live de quelques morceaux du premier album de David Byrne The Catherine Wheel ainsi que de quelques morceaux de SIT (a savoir "Swamp", "Slippery People" et "Moon Rocks"). Les derniers concerts en tant que tels du groupe eurent lieu au milieu de l'année 1984 pour accompagner la sortie du film.
On retient donc de Speaking In Tongues qu'il est un album parfait pour se détendre. Pas de "big deals" ici, mais neufs morceaux remplis de groove et d'humour quasiment tous parfait pour alimenter une playlist de fête. C'est en tout cas un album parfait pour découvrir les Talking Heads en douceur, même un lendemain de Nouvel An !
Après le premier essai 77, après la trilogie Eno et avant les pop rocks Little Creatures et True Stories, le groupe de David Byrne se paye le luxe d'un album de funk blanc chaud et dansant. Là où l'opus précédent Remain In Light (dans lequel Byrne et Eno transposent leur amour pour le rythme africain sur 8 morceaux punk-funk) se veut froid, groovy et surtout novateur, SIT se revendique lui comme "l'accomplissement de notre dance music" selon Byrne himself dans le livret. Dans SIT, exit Brian Eno. Pas d'expérimentations lentes et implicites mais des plages plutôt dansantes et amusantes, sur lesquelles on ne se prend pas la tête.
En tête d'affiche, un humour et des paroles signées David Byrne qui n'ont jamais été aussi amusantes...
Un mot tout d'abord sur la pochette. Qui tape à l'œil. Réalisée par David Byrne, cette pochette représente une sorte de tourbillon bleu avec des images de fauteuils renversés sur les quatre coins... Le Stop Making Sense n'est déjà pas très loin.
Lorsque l'on pose la galette sur la platine, on entend d'abord une guitare acoustique. Quelques notes qui viennent former l'arpège introductif a "Burning Down The House", LE tube des Talking Heads. Chanson pop couplée sur une rythmique groovy, entrecoupée de solos de synthé, le morceau ouvre d'une façon très explosive l'album. "Making Flippy Floppy" entre davantage dans cette notion de funk blanc, avec une constante évocation de Parliament tout du long, qui se fait ressentir avec le solo de guitare (?) au deux tiers du morceau. Le tout sur fond de chant a moitié hystérique de David Byrne. Rien de tel pour vous faire lever de votre chaise et vous donner une irrésistible envie de danser...
"Girlfriend Is Better" poursuit dans ce sillon, dans une optique plus humoristique (les paroles) et dansante encore avec cette ligne de synthbass très marquante. On s'imagine alors très bien le père Byrne en train de danser en Big Suit, tout comme dans le film qui tire son nom d'un des couplets de la chanson, Stop Making Sense. La suite et fin de la face A est un peu plus lente. Avec "Slippery People", les Talking Heads s'offrent une sorte d'hybride gospel-funk tout en rythmes et lignes de basses accrocheuses... La surprise vient plutôt de "I Get Wild" qui voit la bande à Byrne faire un écart assez amusant vers le reggae/dub...
La face B démarre sur une drôle d'histoire... "Swamp" propose encore une ligne de basse très entrainante sur laquelle s'ajoute la voix de Byrne, tantôt chantée tantôt parlée mais toujours amusante. Suit "Moon Rocks", l'un des morceaux les plus funkys du groupe. Quoiqu'un peu répétitif, le morceau présente une fois de plus un groove entrainant sur le thème de l'espace. Sorte de réponse toute aussi drôle des Heads au "There's A Moon In The Sky" des B-52's...
"Pull Up The Roots" fait mouche pour sa bassline très funk/disco et les synthés/guitares construits tout autour qui font du morceau l'un des plus dansants de l'album. Le dernier morceau n'est autre que "This Must Be The Place (Naive Melody)", un des grands classiques du groupe et l'une des rares chansons d'amour (si ce n'est la seule) écrite par David Byrne. Le gimmick est très pop, quoique possédant toujours ce groove qui colle de toute façon à la peau de tout le disque.
Cet album sera quasiment retraduit dans le format live lors de la tournée Stop Making Sense qui s'ensuivra après la sortie de l'album en 1983 et qui aboutira par le tournage du fameux film éponyme au Pantages Theater de Los Angeles. Cette tournée se déroula uniquement aux États-Unis pour la raison que Tina Weymouth (la bassiste), était enceinte. Le groupe ne pouvait donc pas se permettre une escapade mondiale pour présenter l'album. Les derniers concerts européens des Talking Heads eurent lieu mi-1982, avec des représentations live de quelques morceaux du premier album de David Byrne The Catherine Wheel ainsi que de quelques morceaux de SIT (a savoir "Swamp", "Slippery People" et "Moon Rocks"). Les derniers concerts en tant que tels du groupe eurent lieu au milieu de l'année 1984 pour accompagner la sortie du film.
On retient donc de Speaking In Tongues qu'il est un album parfait pour se détendre. Pas de "big deals" ici, mais neufs morceaux remplis de groove et d'humour quasiment tous parfait pour alimenter une playlist de fête. C'est en tout cas un album parfait pour découvrir les Talking Heads en douceur, même un lendemain de Nouvel An !
Excellent ! 18/20
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