Talking Heads
Fear Of Music |
Label :
Sire |
||||
Il y a d'abord cette pochette horrible : une plaque d'égout, qui tranche avec le contenu qui lui est très beau.
Les têtes parlantes aidés par Brian Eno, bricolent des sons d'un nouveau genre : un mélange de funk, de world music et de pop.
Dès les premières notes, l'album -le bonheur musical- commence par nous faire atteindre l'orgasme sur "Life During War Time". En 11 chansons, on trouve 11 perles pour ce qui est pour moi, une de mes dernières (re)découvertes, une de celles qui surprend le plus, un choc musical d'une intensité rare.
Avec ce fameux mariage du chaud et du froid, les Talking Heads pondent ici un classique indémodable, nul doute à cela ! C'est bien une pièce essentielle du patrimoine rock que ce Fear Of Music. Un album des plus novateurs de la fin des années 70.
Même si je manque encore de recul pour pouvoir l'assurer, il faut quand même se méfier du risque d'addiction à cette musique.
Les têtes parlantes aidés par Brian Eno, bricolent des sons d'un nouveau genre : un mélange de funk, de world music et de pop.
Dès les premières notes, l'album -le bonheur musical- commence par nous faire atteindre l'orgasme sur "Life During War Time". En 11 chansons, on trouve 11 perles pour ce qui est pour moi, une de mes dernières (re)découvertes, une de celles qui surprend le plus, un choc musical d'une intensité rare.
Avec ce fameux mariage du chaud et du froid, les Talking Heads pondent ici un classique indémodable, nul doute à cela ! C'est bien une pièce essentielle du patrimoine rock que ce Fear Of Music. Un album des plus novateurs de la fin des années 70.
Même si je manque encore de recul pour pouvoir l'assurer, il faut quand même se méfier du risque d'addiction à cette musique.
Parfait 17/20 | par Mozz |
Posté le 05 février 2006 à 14 h 00 |
Voilà un album incontournable des Talkings Heads, peut-être le plus représentatif de leur style si original. Et surtout, celui qui marque une évolution décisive. L'intérêt pour les musiques africaines ou sud-américaines commence à se manifester avec la chanson d'ouverture "I Zimbra". D'autre part, l'implication de Brian Eno, qui avait déjà participé à la conception de More Songs About Buildings And Food , s'affirme de plus en plus. Ici , les guitares et les synthés passés sous la houlette du sorcier acquièrent une sonorité glaciale et évanescente, qui crée souvent un contraste exquis avec l'énergie de rythmiques dansantes ("Cities" et "Life During Wartime" sont exemplaires à cet égard). Parfois aussi, cela donne des atmosphères dépressives, flippantes à souhait ("Drugs").
Mais ce qui rend cet album définitivement génial, c'est que les têtes parlantes n'ont rien perdu de leur éloquence initiale. Le chant de David Byrne y est délirant comme jamais, avec des textes qui présentent une vision saisissante de la modernité et de l'aliénation urbaine. Les grandes cités y sont décrites comme un monde étouffant et déroutant, qui fait appel à l'instinct de survie jusque dans les distractions qu'il offre. Un monde à l'image de la pochette : hostile car opaque. Tant d'informations à déchiffrer, tant d'opinions différentes, tant de sensations fugaces...Quelle équation, quelle formule faut-il fixer sur le papier pour trouver une cohérence à cette démentielle dynamique des fluides humains ? Et quand les idées se font confuses, que la saturation menace, une bouffée d'air frais ou un quelconque havre de paix apparaissent comme de salutaires échappatoires au stress ambiant ("Heaven" avec son refrain superbe, cet écho qui se perd dans l'infini). Mais la chanson qui dénonce le plus génialement la folie du ‘struggle for life', c'est sans aucun doute "Animals". Un funk martial, entêtant, avec un David Byrne qui, avec toute la truculence psychopathe dont il est capable, se met dans la peau d'un paranoïaque exaspéré par de vilaines bestioles qu'il voit envahir la ville et ne rien faire qu'à chier par terre, manger des noix ou se moquer des gens. C'est drôle du premier abord, mais c'est aussi l'expression inquiétante d'une vision malade de l'humanité, semblable à celle de l'anti-héro du film "Taxi Driver"...
Cet album est donc une merveille de rock intelligent (non, s'il vous plait, ne dites pas : ‘intello'). L'un des chefs-d'œuvre d'un groupe d'exception qui n'a jamais eu peur de réinventer sa musique et de se remettre en cause.
Mais ce qui rend cet album définitivement génial, c'est que les têtes parlantes n'ont rien perdu de leur éloquence initiale. Le chant de David Byrne y est délirant comme jamais, avec des textes qui présentent une vision saisissante de la modernité et de l'aliénation urbaine. Les grandes cités y sont décrites comme un monde étouffant et déroutant, qui fait appel à l'instinct de survie jusque dans les distractions qu'il offre. Un monde à l'image de la pochette : hostile car opaque. Tant d'informations à déchiffrer, tant d'opinions différentes, tant de sensations fugaces...Quelle équation, quelle formule faut-il fixer sur le papier pour trouver une cohérence à cette démentielle dynamique des fluides humains ? Et quand les idées se font confuses, que la saturation menace, une bouffée d'air frais ou un quelconque havre de paix apparaissent comme de salutaires échappatoires au stress ambiant ("Heaven" avec son refrain superbe, cet écho qui se perd dans l'infini). Mais la chanson qui dénonce le plus génialement la folie du ‘struggle for life', c'est sans aucun doute "Animals". Un funk martial, entêtant, avec un David Byrne qui, avec toute la truculence psychopathe dont il est capable, se met dans la peau d'un paranoïaque exaspéré par de vilaines bestioles qu'il voit envahir la ville et ne rien faire qu'à chier par terre, manger des noix ou se moquer des gens. C'est drôle du premier abord, mais c'est aussi l'expression inquiétante d'une vision malade de l'humanité, semblable à celle de l'anti-héro du film "Taxi Driver"...
Cet album est donc une merveille de rock intelligent (non, s'il vous plait, ne dites pas : ‘intello'). L'un des chefs-d'œuvre d'un groupe d'exception qui n'a jamais eu peur de réinventer sa musique et de se remettre en cause.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 14 mai 2010 à 00 h 12 |
On ne présente plus les Talking Heads... et c'est bien dommage! J'ai découvert ce groupe ici, sur ce site grâce au hasard de Balthazar et depuis, je n'écoute pratiquement plus que ça.
Il est étonnant de voir à quel point ce groupe est inconnu alors qu'il est au moins aussi bon qu'un Crimson ou qu'un Joy Division sans pouvoir les comparer pour autant.
Je ne me risquerai pas à décrire leur musique, le dictionnaire manquerait d'adjectifs, je vous dirais simplement que c'est un disque qui traite de drogue, de paranoïa et de confusion et que son écoute provoquera chez vous une irrésistible envie de bouger.
Et puis si vous n'avez pas envie de l'écouter, je n'ai plus qu'à vous dire que Brian Eno est à la production et que Robert Fripp a collaboré avec la bande de David Byrne sur ce disque.
D'ailleurs en écoutant "I Zimbra" vous comprendrez d'où vient le virage pris par KC sur Discipline...
Vous voilà maintenant avec deux albums intemporels à découvrir d'urgence : Fear Of Music et Remain In Light.
Il est étonnant de voir à quel point ce groupe est inconnu alors qu'il est au moins aussi bon qu'un Crimson ou qu'un Joy Division sans pouvoir les comparer pour autant.
Je ne me risquerai pas à décrire leur musique, le dictionnaire manquerait d'adjectifs, je vous dirais simplement que c'est un disque qui traite de drogue, de paranoïa et de confusion et que son écoute provoquera chez vous une irrésistible envie de bouger.
Et puis si vous n'avez pas envie de l'écouter, je n'ai plus qu'à vous dire que Brian Eno est à la production et que Robert Fripp a collaboré avec la bande de David Byrne sur ce disque.
D'ailleurs en écoutant "I Zimbra" vous comprendrez d'où vient le virage pris par KC sur Discipline...
Vous voilà maintenant avec deux albums intemporels à découvrir d'urgence : Fear Of Music et Remain In Light.
Intemporel ! ! ! 20/20
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