Talking Heads
Stop Making Sense |
Label :
Sire |
||||
Filmé par J. Demme, le réalisateur du Silence Des Agneaux, sur un story-board de David Byrne, où l'on remarquera que chaque plan a été pré-dessiné, ce concert filmé au Pantages Theater de LA est le diamant de ma collection de DVD de zic. "Le Citizen Kane des films musicaux..." a dit un journal branché londonien.
Tout ici est un régal... Je vous en parle !
Tout commence sur une scène en chantier, vide, éclairage cru, murs décrépits, y'a personne, pas d'instruments, que dalle, juste UN micro sur pied et des échafaudages ! Du fond de la scène débarque un grand échalas en costume clair, une folk en bandoulière, il dépose a coté du micro un combiné radio-cassette, appuie sur le bouton start, on entend un vague boum-boum primaire, battement de pied, en route pour "Psycho Killer" tube indé du premier opus de 77. Et déjà, David Byrne nous fait le clown...
Puis c'est l'entrée de la petite Tina, qui pose sa basse sur "Heaven" avec des chœurs venus du paradis, puisque y'a personne d'autre... Un cri du public, une estrade sur roulade est poussée sur scène avec une batterie, Chris Frantz est là, puis c'est au tour de Harrison de prendre une guitare, et c'est parti pour une rythmique headienne garantie pendant que les roadies installent sur la gauche une estrade à claviers et qu'une paire de congas fait son apparition sur la droite. Deux superbes choristes black à gauche devant les estrades déboulent, sourire aux lèvres, on sait que c'est l'éclate pour ces demoiselles d'être là, le percu démarre, un rideau noir descend derrière, ça va danser ! Pendant que ça joue, l'estrade à percus est installé sur la droite, un guitariste black débarque et l'on aperçoit un clavier, perché là-haut, la salle s'éteint, les éclairages prennent vie, les écrans géants s'allument et c'est parti !
Je vous raconte pas la suite, mais voir 6 personnes sur le devant de la scène en train de danser c'est quelque chose ! C'est une leçon de spectacle que donne là les Talking Heads avec leur funk blanc atomique, sans se prendre au sérieux, conduit par l'homme au poignet d'acier qui sur scène n‘hésite pas à sombrer dans le ridicule, vautré par terre ou dans un costume aux épaules 2 fois trop large, courant tout autour de la scène ou accroché à une lampe sur pied, mais avec quelle classe... Concert pensé à frénésie musicale exponentielle, pas de frime technique sur l'image. Jouissif !
Le bonus est à l'image de ce qui précède : B.A.R. J.O.T.
Tout ici est un régal... Je vous en parle !
Tout commence sur une scène en chantier, vide, éclairage cru, murs décrépits, y'a personne, pas d'instruments, que dalle, juste UN micro sur pied et des échafaudages ! Du fond de la scène débarque un grand échalas en costume clair, une folk en bandoulière, il dépose a coté du micro un combiné radio-cassette, appuie sur le bouton start, on entend un vague boum-boum primaire, battement de pied, en route pour "Psycho Killer" tube indé du premier opus de 77. Et déjà, David Byrne nous fait le clown...
Puis c'est l'entrée de la petite Tina, qui pose sa basse sur "Heaven" avec des chœurs venus du paradis, puisque y'a personne d'autre... Un cri du public, une estrade sur roulade est poussée sur scène avec une batterie, Chris Frantz est là, puis c'est au tour de Harrison de prendre une guitare, et c'est parti pour une rythmique headienne garantie pendant que les roadies installent sur la gauche une estrade à claviers et qu'une paire de congas fait son apparition sur la droite. Deux superbes choristes black à gauche devant les estrades déboulent, sourire aux lèvres, on sait que c'est l'éclate pour ces demoiselles d'être là, le percu démarre, un rideau noir descend derrière, ça va danser ! Pendant que ça joue, l'estrade à percus est installé sur la droite, un guitariste black débarque et l'on aperçoit un clavier, perché là-haut, la salle s'éteint, les éclairages prennent vie, les écrans géants s'allument et c'est parti !
Je vous raconte pas la suite, mais voir 6 personnes sur le devant de la scène en train de danser c'est quelque chose ! C'est une leçon de spectacle que donne là les Talking Heads avec leur funk blanc atomique, sans se prendre au sérieux, conduit par l'homme au poignet d'acier qui sur scène n‘hésite pas à sombrer dans le ridicule, vautré par terre ou dans un costume aux épaules 2 fois trop large, courant tout autour de la scène ou accroché à une lampe sur pied, mais avec quelle classe... Concert pensé à frénésie musicale exponentielle, pas de frime technique sur l'image. Jouissif !
Le bonus est à l'image de ce qui précède : B.A.R. J.O.T.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Raoul vigil |
Posté le 04 janvier 2015 à 19 h 30 |
Après-midi du premier janvier 2014.
Après une excellente nuit blanche de début d'année et un clair manque de vitalité suite a la courte nuit qui s'est ensuivi, mon meilleur ami chez qui j'ai fait la fête me propose un petit remontant. Après un peu de ménage au son de Parliament et autres bon vieux funk, on décide de se mater une partie de Stop Making Sense, principalement a cause du morceau de Tom Tom Club dont nous sommes particulièrement fan, "Genius Of Love".
Peu après, en rentrant chez moi, le peu d'images que j'avais des Talking Heads était agrandi par cette vidéo. Sur le live, juste après "Genius Of Love" vient "Girlfriend Is Better". Et David Byrne habillé d'un costard gris bien trop grand pour lui. L'énergumène dansant sur un son assez funky avait retenu mon attention.
Étant très fan de musique possédant le "groove", je me suis donc mis à regarder l'entièreté du live. Et je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé. J'ai tout bonne adoré ce que j'ai vu.
Simplement car c'est a ce jour la meilleure captation live de musique qui ne m'a jamais été donné de voir. Avant ce premier janvier 2015, le seul morceau que je connaissais des Talking Heads était bien évidemment "Psycho Killer", en plus du side project de Frantz et Weymouth, le "Tom Tom Club".
Stop Making Sense m'a donc servi de porte d'entrée au groupe et m'a rendu fan directement après la prestation de "Life During Wartime". (Ce après quoi j'ai immédiatement commandé Fear Of Music, Speaking In Tongues et bien sûr Stop Making Sense).
Je connaissais Jonathan Demme pour deux choses : son magistral film sur Hannibal Lecter, Silence of the Lambs et pour le beaucoup moins connu mais néanmoins intéressant clip de "Perfect Kiss" pour New Order.
Mais je crois bien qu'il s'est surpassé pour ce film musical. En plus de la chronique de Raoul Vigil, je me suis quelque peu renseigné sur le film en question. Chaque plans ont donc été plus ou moins préconçus par Demme et Byrne. Je ne sais pas si un scénario a été écrit, mais cette façon de débuter le concert est géniale.
Le générique défile donc sur le sol éclairé par un spot. Une ombre apparait au moment ou le nom du réalisateur apparait. Cette ombre, c'est un grand dadais à la démarche rigolote. Il porte une guitare acoustique et une petite radio. Il s'avance devant la scène ou un micro se dresse puis annonce au public qu'il "veut jouer une cassette". Il pose sa radio et appuie sur "play". Une rythmique démarre et Byrne commence a jouer "Psycho Killer" sur une scène... En chantier. Autour de lui, rien. Le fond de la scène est occupé par des échafaudages. Après ce premier morceau, c'est au tour de Tina Weymouth de poser une ligne de basse sur "Heaven". Pendant que les deux musiciens jouent, des roadies s'affairent a déplacer deux petits blocs de scène. Sur le plus gros des deux se trouve la batterie de Chris Frantz. A peine le morceau terminé que ce dernier bondit sur sa batterie et commence a jouer "Thank You For Sending Me An Angel". Puis c'est au tour de Jerry Harrison de venir poser sa guitare sur "Found A Job". Derrière eux, les roadies s'affairent a apporter un nouveau bloc avec deux/trois synthés dessus. Ils apportent également un bongo du coté de Tina. C'est alors que deux choristes et un percussionniste se ramènent sur scène pour jouer "Slippery People" aux cotés de la formation classique des Têtes Parlantes. Puis, juste avant le hit de leur dernier album Speaking In Tongues, on apporte tout un bloc de percussions et un autre de claviers pendant qu'un écran encore noir descend derrière la scène. Deux autres musiciens font leur apparition et c'est parti pour "Burning Down The House".
A partir de ce moment, l'ambiance devient super groovy et ne laisse forcément pas le spectateur indifférent. C'est pendant "Life During Wartime" qu'on se rend véritablement compte que David Byrne est cinglé, après s'être effondré par terre, il se met a courir tout autour des blocs tout en continuant de chanter... N'empêche, cet espèce de funk blanc mêlant James Brown, Stevie Wonder et l'énergie du punk m'est irrésistible. Et puis voir s'agiter en rythme cinq personnes sur le devant de la scène est tout aussi entrainant et n'est pas sans rappeler un autre groupe de post-punk funky, The B-52's.
S'enchainent ensuite d'excellents morceaux tous plus funky les uns que les autres, avec des mentions pour "Making Flippy Floppy" et "Once In A Lifetime". Puis David Byrne disparait, laissant sa place de chanteur l'espace de cinq minutes à Tina Weymouth pour interpréter leur tube de Tom Tom Club, "Genius Of Love". En vérité, cela arrangeait bien Byrne puisque celui-ci avait quelque chose a faire...
"Girlfriend Is Better", autre super morceau extrait de leur dernier album voir Byrne débarquer dans son "Big Suit", le même costard gris et blanc mais en 5 fois trop grand pour lui. Il s'amuse alors a danser pour créer des mouvements a son costume, ce qui est a la fois ridicule et classe...
Le concert se termine deux morceaux plus tard, mais quel concert !
Pas de prise au sérieux pour le groupe qui se donne a fond et la découverte pour ceux qui ne connaissent pas d'une musique funky et géniale.
Il y'a en tout cas de quoi comprendre pourquoi les critiques citent ce film comme meilleur film musical de ces dernières années !
En l'espace de 16 morceaux, les Talking Heads prouvent qu'ils sont l'un des groupes majeurs des années 1980. Malheureusement, ce sera pour eux leur dernière tournée.
Quoi qu'il arrive, c'est en regardant (et découvrant) un tel concert qu'on se dit que l'année 2015 commence bien !
Après une excellente nuit blanche de début d'année et un clair manque de vitalité suite a la courte nuit qui s'est ensuivi, mon meilleur ami chez qui j'ai fait la fête me propose un petit remontant. Après un peu de ménage au son de Parliament et autres bon vieux funk, on décide de se mater une partie de Stop Making Sense, principalement a cause du morceau de Tom Tom Club dont nous sommes particulièrement fan, "Genius Of Love".
Peu après, en rentrant chez moi, le peu d'images que j'avais des Talking Heads était agrandi par cette vidéo. Sur le live, juste après "Genius Of Love" vient "Girlfriend Is Better". Et David Byrne habillé d'un costard gris bien trop grand pour lui. L'énergumène dansant sur un son assez funky avait retenu mon attention.
Étant très fan de musique possédant le "groove", je me suis donc mis à regarder l'entièreté du live. Et je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé. J'ai tout bonne adoré ce que j'ai vu.
Simplement car c'est a ce jour la meilleure captation live de musique qui ne m'a jamais été donné de voir. Avant ce premier janvier 2015, le seul morceau que je connaissais des Talking Heads était bien évidemment "Psycho Killer", en plus du side project de Frantz et Weymouth, le "Tom Tom Club".
Stop Making Sense m'a donc servi de porte d'entrée au groupe et m'a rendu fan directement après la prestation de "Life During Wartime". (Ce après quoi j'ai immédiatement commandé Fear Of Music, Speaking In Tongues et bien sûr Stop Making Sense).
Je connaissais Jonathan Demme pour deux choses : son magistral film sur Hannibal Lecter, Silence of the Lambs et pour le beaucoup moins connu mais néanmoins intéressant clip de "Perfect Kiss" pour New Order.
Mais je crois bien qu'il s'est surpassé pour ce film musical. En plus de la chronique de Raoul Vigil, je me suis quelque peu renseigné sur le film en question. Chaque plans ont donc été plus ou moins préconçus par Demme et Byrne. Je ne sais pas si un scénario a été écrit, mais cette façon de débuter le concert est géniale.
Le générique défile donc sur le sol éclairé par un spot. Une ombre apparait au moment ou le nom du réalisateur apparait. Cette ombre, c'est un grand dadais à la démarche rigolote. Il porte une guitare acoustique et une petite radio. Il s'avance devant la scène ou un micro se dresse puis annonce au public qu'il "veut jouer une cassette". Il pose sa radio et appuie sur "play". Une rythmique démarre et Byrne commence a jouer "Psycho Killer" sur une scène... En chantier. Autour de lui, rien. Le fond de la scène est occupé par des échafaudages. Après ce premier morceau, c'est au tour de Tina Weymouth de poser une ligne de basse sur "Heaven". Pendant que les deux musiciens jouent, des roadies s'affairent a déplacer deux petits blocs de scène. Sur le plus gros des deux se trouve la batterie de Chris Frantz. A peine le morceau terminé que ce dernier bondit sur sa batterie et commence a jouer "Thank You For Sending Me An Angel". Puis c'est au tour de Jerry Harrison de venir poser sa guitare sur "Found A Job". Derrière eux, les roadies s'affairent a apporter un nouveau bloc avec deux/trois synthés dessus. Ils apportent également un bongo du coté de Tina. C'est alors que deux choristes et un percussionniste se ramènent sur scène pour jouer "Slippery People" aux cotés de la formation classique des Têtes Parlantes. Puis, juste avant le hit de leur dernier album Speaking In Tongues, on apporte tout un bloc de percussions et un autre de claviers pendant qu'un écran encore noir descend derrière la scène. Deux autres musiciens font leur apparition et c'est parti pour "Burning Down The House".
A partir de ce moment, l'ambiance devient super groovy et ne laisse forcément pas le spectateur indifférent. C'est pendant "Life During Wartime" qu'on se rend véritablement compte que David Byrne est cinglé, après s'être effondré par terre, il se met a courir tout autour des blocs tout en continuant de chanter... N'empêche, cet espèce de funk blanc mêlant James Brown, Stevie Wonder et l'énergie du punk m'est irrésistible. Et puis voir s'agiter en rythme cinq personnes sur le devant de la scène est tout aussi entrainant et n'est pas sans rappeler un autre groupe de post-punk funky, The B-52's.
S'enchainent ensuite d'excellents morceaux tous plus funky les uns que les autres, avec des mentions pour "Making Flippy Floppy" et "Once In A Lifetime". Puis David Byrne disparait, laissant sa place de chanteur l'espace de cinq minutes à Tina Weymouth pour interpréter leur tube de Tom Tom Club, "Genius Of Love". En vérité, cela arrangeait bien Byrne puisque celui-ci avait quelque chose a faire...
"Girlfriend Is Better", autre super morceau extrait de leur dernier album voir Byrne débarquer dans son "Big Suit", le même costard gris et blanc mais en 5 fois trop grand pour lui. Il s'amuse alors a danser pour créer des mouvements a son costume, ce qui est a la fois ridicule et classe...
Le concert se termine deux morceaux plus tard, mais quel concert !
Pas de prise au sérieux pour le groupe qui se donne a fond et la découverte pour ceux qui ne connaissent pas d'une musique funky et géniale.
Il y'a en tout cas de quoi comprendre pourquoi les critiques citent ce film comme meilleur film musical de ces dernières années !
En l'espace de 16 morceaux, les Talking Heads prouvent qu'ils sont l'un des groupes majeurs des années 1980. Malheureusement, ce sera pour eux leur dernière tournée.
Quoi qu'il arrive, c'est en regardant (et découvrant) un tel concert qu'on se dit que l'année 2015 commence bien !
Intemporel ! ! ! 20/20
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