Steel Pole Bath Tub
Butterfly Love |
Label :
Boner |
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Ayant grandi aux sons des années 80 et 90, j'ai donc subi la déferlante Grunge de plein fouet. J'ai vu mes groupes fétiches de Métal se faire laminer par ces hipsters de l'époque, tout le monde écoutait Nirvana ou Soundgarden et j'avoue que le dégoût de cette hype a fini par me faire totalement abandonner ce genre musical qui, rapidement, ne fut plus qu'un argument commercial pour vendre des jeans troués à des jeunes gars issus de la classe moyenne. Mais les cheveux gras ayant fait leur temps, je peux aujourd'hui me replonger tranquillement dans cette époque créatrice et constater que, déjà, les médias ne nous proposaient que ce qu'il y avait d'acceptable dans la génération crade : des beaux gosses en chemises à carreaux (Eddie Vedder, Chris Cornell) ou de fausses icônes catapultées porte-parole du mal-être de la jeunesse (Kurt Cobain, Billy Corgan). Et si je ne remets pas du tout en question le talent de ces formations, je constate néanmoins que, pour le mélomane averti que j'étais déjà, il m'aurait bien plus été profitable de pouvoir accéder au "vrai" Underground du genre.
En 1989, il y eut Bleach. Personne n'y a prêté attention en dépit de ses qualités Pop évidentes. Mais il y eut aussi le tout premier album de Steel Pole Bath Tub : Butterfly Love. Très loin du succès de ses petits camarades de l'époque (être originaire du Montana, il faut le faire exprès), voilà pourtant une formation qui aurait mérité que l'on se penche dessus. Non pas pour des raisons de talent de mélodistes ou de tronches photogéniques, juste parce qu'on a là l'âme ce que pouvait être le vrai Noise Rock de ce temps révolu. Guitares approximatives, inventivité, plaisir dans la dissonance, chant rageur écorché comme il se doit, originalité tant visuelle que musicale, des titres très accrocheurs ("Heaven on Dirt" notamment), mais justement un penchant pour le sale, le bruyant, bien loin de l'esthétique Grunge qui n'a finalement jamais cherché à faire du bruyant une ligne de conduite. L'exemple In Utero est suffisamment parlant : la majorité des gens qui écoutèrent ça n'étaient absolument pas des fans de Rock près à encaisser des larsens.
Un suicide plus tard, on peut dire que le genre est gentiment rentré à la niche, comprendre qu'il a accepté de se prostituer pour faire carrière ou de retourner dans les bas-fonds. Ce dilemme, Steel Pole Bath Tub y a échappé. Sa musique souillée de copeaux de notes avortées reste belle, étanche aux phénomènes de mode.
Il est grand temps de réhabiliter les sans grades !
En 1989, il y eut Bleach. Personne n'y a prêté attention en dépit de ses qualités Pop évidentes. Mais il y eut aussi le tout premier album de Steel Pole Bath Tub : Butterfly Love. Très loin du succès de ses petits camarades de l'époque (être originaire du Montana, il faut le faire exprès), voilà pourtant une formation qui aurait mérité que l'on se penche dessus. Non pas pour des raisons de talent de mélodistes ou de tronches photogéniques, juste parce qu'on a là l'âme ce que pouvait être le vrai Noise Rock de ce temps révolu. Guitares approximatives, inventivité, plaisir dans la dissonance, chant rageur écorché comme il se doit, originalité tant visuelle que musicale, des titres très accrocheurs ("Heaven on Dirt" notamment), mais justement un penchant pour le sale, le bruyant, bien loin de l'esthétique Grunge qui n'a finalement jamais cherché à faire du bruyant une ligne de conduite. L'exemple In Utero est suffisamment parlant : la majorité des gens qui écoutèrent ça n'étaient absolument pas des fans de Rock près à encaisser des larsens.
Un suicide plus tard, on peut dire que le genre est gentiment rentré à la niche, comprendre qu'il a accepté de se prostituer pour faire carrière ou de retourner dans les bas-fonds. Ce dilemme, Steel Pole Bath Tub y a échappé. Sa musique souillée de copeaux de notes avortées reste belle, étanche aux phénomènes de mode.
Il est grand temps de réhabiliter les sans grades !
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
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