Wire
Pink Flag |
Label :
Restless |
||||
Les comparaisons sont risquées mais on pourrait parler de ce Pink Flag (clin d'œil à un certain voisin de label nommé Pink Floyd) comme une rencontre entre le Velvet Underground et les Pistols, un mélange entre les Ramones et les Buzzcocks, un mix entre Television et les Damned.
Quelque soient les ressemblances, l'auditeur a bel et bien affaire à une alchimie parfaite entre le punk intello de N.Y et le punk juvénile anglais. Derrière des chansons courtes à l'extrême (28 secondes pour la plus brève) et les " one, two, three, four ! " criés à la volée se cachent de parties instrumentales simples et fascinantes (" Strange ") qu'auraient pu apprécier à la fois John Cale ou bien Iggy Pop, Sid Vicious ou Richard Hell...
Accompagnée de riffs simplistes, la voix revancharde et je-menfoutiste de Colin Newman fait mal. Et 28 ans après, personne n'a jamais retrouvé le truc. Ce truc digne des chefs-d'œuvre. Car oui, ce Pink Flag est bel et bien un chef-d'œuvre. A la fois crétin et génial.
Et si Wire avait tout simplement compris que le plus important n'est pas la musique en elle-même, mais plutôt comment on la joue ?
Quelque soient les ressemblances, l'auditeur a bel et bien affaire à une alchimie parfaite entre le punk intello de N.Y et le punk juvénile anglais. Derrière des chansons courtes à l'extrême (28 secondes pour la plus brève) et les " one, two, three, four ! " criés à la volée se cachent de parties instrumentales simples et fascinantes (" Strange ") qu'auraient pu apprécier à la fois John Cale ou bien Iggy Pop, Sid Vicious ou Richard Hell...
Accompagnée de riffs simplistes, la voix revancharde et je-menfoutiste de Colin Newman fait mal. Et 28 ans après, personne n'a jamais retrouvé le truc. Ce truc digne des chefs-d'œuvre. Car oui, ce Pink Flag est bel et bien un chef-d'œuvre. A la fois crétin et génial.
Et si Wire avait tout simplement compris que le plus important n'est pas la musique en elle-même, mais plutôt comment on la joue ?
Exceptionnel ! ! 19/20 | par The VoiDoid |
Posté le 14 avril 2005 à 16 h 00 |
Wire est un groupe mythique, une influence majeure de beaucoup de groupes ou d'artistes (de Radio 4 à Steve Albini...). Méconnus du grand public, qualifiés "d'intellos" du post-punk, les quatres anglais (Colin Newman, Graham Lewis, Bruce Gilbert et Robert Gotobed), à l'instar du Velvet Underground en son temps, font indéniablement partis de la Légende (avec un grand L) du Rock !
On pourrait, pour qualifier la situation de Wire, reprendre un mot fameux de Brian Eno (à propos du V.U.) : "Peut-être que peu de personnes ont achetés leurs albums mais ces personnes ont tous fondé un groupe majeur par la suite!"
Le son Wire dépasse le punk, le transcende, le pousse vers ses limites.
En 1978, leur album mythique Pink Flag est une démonstration flagrante du génie du groupe. Les Anglais nous livrent un album conceptuel, sans concessions, à la structure qui pourrait apparaître chaotique, inachevée (alternance de morceaux très courts entre 30 secondes et 1 minute 30) s'il ne dégageait pas une telle puissance et une telle inventivité sonore.
L'album débute par une intro de basse entêtante, sur laquelle se rajoute un riff lourd puissant ("Reuters"). Le ryhtme est lent pas punk du tout (si ce n'est la voix nassillarde du chanteur) puis surgissent des hurlements et l'énergie du punk envahit la matière sonore. Cette énergie sous-tend l'album et révèle des modèles de chansons tels "Surgeon's Girl" ou "Mr Suit".
Mais plus que cela, la complexité musicale, instrumentale éclate aux oreilles. Nous n'avons pas à faire à du punk mais à bien plus que cela. Les chansons courtes et abruptes qui parsèment le disque oscillent entre le punk abrasif et la pop. Les textes révèlent une inventivité incroyable entre poésie, absurde, pamphlet politique ou courte narration.
Les musiciens sont excellents et nous balancent des riffs et des accords excellents tout au long de l'album ("Three Girl Rhumba"), entre lenteur, accélération et coupure brutale de rythme. Ils arrivent même à parsemer de-ci de-là, au détour d'une chanson, des refrains mélodiques inoubliables ("Ex Lion Tamer", "Straight Line", "Fragile", "Feeling Called Love")
Sur un morceau comme "106 Beats That" le rythme lourd et étouffant fait carrément penser à de la coldwave avant l'heure ! C'est dire si ce groupe est avant-gardiste !
De cet album, se distinguent deux joyaux bruts qui ont (toujours !!) plus de trente ans d'avance sur tout le monde. "Pink Flag", morceau épique de 3'48, déploie un rythme lourd, puissant, une guitare saturée (qui a dû influencer plus d'un groupe noisy de Ride à Adorable...) avant de finir dans un déchaînement quasi-hardcore que n'aurait pas renier un Kurt Cobain. "Strange", quant à lui, morceau mythique de l'album, débute par un riff monumental de guitare ultra-lourde sur lequel vient se greffer une section rythmique imparable... Trente ans d'avance je vous dis !
"Pink Flag"est mythique, à posséder absolument dans toute discothèque Rock !
On pourrait, pour qualifier la situation de Wire, reprendre un mot fameux de Brian Eno (à propos du V.U.) : "Peut-être que peu de personnes ont achetés leurs albums mais ces personnes ont tous fondé un groupe majeur par la suite!"
Le son Wire dépasse le punk, le transcende, le pousse vers ses limites.
En 1978, leur album mythique Pink Flag est une démonstration flagrante du génie du groupe. Les Anglais nous livrent un album conceptuel, sans concessions, à la structure qui pourrait apparaître chaotique, inachevée (alternance de morceaux très courts entre 30 secondes et 1 minute 30) s'il ne dégageait pas une telle puissance et une telle inventivité sonore.
L'album débute par une intro de basse entêtante, sur laquelle se rajoute un riff lourd puissant ("Reuters"). Le ryhtme est lent pas punk du tout (si ce n'est la voix nassillarde du chanteur) puis surgissent des hurlements et l'énergie du punk envahit la matière sonore. Cette énergie sous-tend l'album et révèle des modèles de chansons tels "Surgeon's Girl" ou "Mr Suit".
Mais plus que cela, la complexité musicale, instrumentale éclate aux oreilles. Nous n'avons pas à faire à du punk mais à bien plus que cela. Les chansons courtes et abruptes qui parsèment le disque oscillent entre le punk abrasif et la pop. Les textes révèlent une inventivité incroyable entre poésie, absurde, pamphlet politique ou courte narration.
Les musiciens sont excellents et nous balancent des riffs et des accords excellents tout au long de l'album ("Three Girl Rhumba"), entre lenteur, accélération et coupure brutale de rythme. Ils arrivent même à parsemer de-ci de-là, au détour d'une chanson, des refrains mélodiques inoubliables ("Ex Lion Tamer", "Straight Line", "Fragile", "Feeling Called Love")
Sur un morceau comme "106 Beats That" le rythme lourd et étouffant fait carrément penser à de la coldwave avant l'heure ! C'est dire si ce groupe est avant-gardiste !
De cet album, se distinguent deux joyaux bruts qui ont (toujours !!) plus de trente ans d'avance sur tout le monde. "Pink Flag", morceau épique de 3'48, déploie un rythme lourd, puissant, une guitare saturée (qui a dû influencer plus d'un groupe noisy de Ride à Adorable...) avant de finir dans un déchaînement quasi-hardcore que n'aurait pas renier un Kurt Cobain. "Strange", quant à lui, morceau mythique de l'album, débute par un riff monumental de guitare ultra-lourde sur lequel vient se greffer une section rythmique imparable... Trente ans d'avance je vous dis !
"Pink Flag"est mythique, à posséder absolument dans toute discothèque Rock !
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 20 mai 2006 à 15 h 43 |
Venu de nulle part, un groupe du nom de Wire formé par des étudiants fait son apparition sur la scène anglaise à partir de 1977 avec ce premier album. Un groupe que l'on oublie souvent de citer comme référence. On a de plus presque jamais assimilé Wire aux groupes-phares de la new-wave montante. On ne le connaît pas ou mal et c'est bien dommage. Wire a pourtant été l'un des groupes précurseurs de ce bref mouvement de la fin des années 70. Cet album en est la preuve (ainsi que les 2 suivants Chairs Missing sorti en 1978 et 154 de 1979 également).
Pink Flag est un condensé de toutes les possibilités de Colin Newman (chant, guitare), B.C Gilbert (guitare), Graham Lewis (basse, chant) et Robert Gotobed (batterie), car dans ce disque, c'est fou comme les musiciens se démènent. Pink Flag contient 21 titres quasi-enchaînés, très courts, la plupart de moins d'une minute ("Field Day For The Sundays", "3 Girl Rhumba", "Different To Me"). Les Wire font encore plus rapide que les groupes punk de leur génération, habités par une rage, un peu crispée certes, mais que l'on ne retrouve que rarement chez d'autres. La rigidité dans l'interprétation est aussi un trait très important qu'il convient de souligner : cela vient des saccades abruptes de la guitare de B.C Gilbert, guitariste statique sur scène et de la façon brusque dont Colin Newman arrête son chant à la fin des morceaux. Crispation, rigidité et pourtant on a tout le temps l'impression que les quatre garçons se lâchent vraiment. A moins qu'il ne s'agisse d'ironie de leur part. Ironie, à première vue en ce qui concerne la pochette, assez inhabituelle pour l'époque : de style art déco avec ses lignes très étirées, elle représente sur un fond bleu très dépouillé un petit drapeau rose qui flotte naïvement au bout d'un long mât. Le titre de l'album qui constitue aussi le dernier morceau de la première face fait évidemment allusion à Pink Floyd, comme pour marquer que le groupe en question appartient à une époque révolue (argument guère étranger aux idéaux punk de l'époque). Le titre de l'album comme la chanson éponyme est comique quant à sa signification première. Le morceau se veut magistral avec ses lents étirements de sons de cymbales du début, puis après une longue montée vers le point culminant, il se termine dans la cacophonie avec les hurlements abusifs de Colin Newman et de Graham Lewis. Outre les morceaux punks on trouve des morceaux inaugurateurs de la new-wave et de la cold-wave à venir qui laissent entrevoir de bonnes choses en perspective. La brièveté et l'efficacité des morceaux punk permettent à Wire d'exagérer ce style en enchaînant les très courts "Start To Move", "Brazil", "It's So Obvious" et "Surgeon's Girl" de la première face sans qu'on ait eu le temps de souffler. "Straight Line", "106 Beats That" et "Mr Suit" sur la deuxième face sont assez similaires avec une certaine rage en moins (à part "Mr Suit" extrêmement rapide comme les quatre titres cités précedemment). Même les morceaux d'un autre style sont courts. Décidemént, Wire ne sait pas faire dans la longueur, mais ça viendra avec les albums suivants. Les sombres "Reuters", "Lowdown",
"Pink Flag" et "Strange" sont indéniablement les bases de la cold wave : tempos lents et lourds, sons de guitare pesants et ronflants. Mais chez Wire, les morceaux aux ambiances sombres ne renferment pas forcément des paroles du même registre. Les Wire s'amusent avec tout ce qu'ils rencontrent sur leur passage, même lorsqu'ils décident de broyer du noir, ce qui donne un ensemble brouillon et une impression de foutoir. Wire compose aussi des morceaux pop tels "Fragile", "Mannequin" ou "Champs". On trouve aussi un morceau très rollingstonien "Feeling Called Love". Même dans ces morceaux, le son de Wire se révèle toujours aussi aride, sans sophistication. Il n'y a pas d'introduction de claviers et B.C Gilbert n'utilise pas de pédales d'effets pour sa guitare et se contente de ce son saturé. Pourtant, l'instrument et son minimalisme sont prédominants dans tout le disque. Les autres morceaux de l'album se contentent d'être très dynamiques et efficaces : "Ex Lion Tamer", l'instrumental "The Commercial" ou encore "1 2 X U".
Toujours mélodique et frais, ce disque aux facettes exhaustives surprend l'auditeur toujours de plus belle et son écoute devient intarissable. Les prestations scéniques de Wire, très différentes de ce que l'on peut entendre sur disque, ont entre autres beaucoup impressionné Robert Smith de The Cure. Wire, un groupe qui surprend non seulement par son innovation musicale (il a influencé de nombreux groupes actuels, voir le tribute qui lui a été consacré pour ses vingt années d'existence), mais encore par son caractère singulier. Cela suffit amplement pour avoir envie de le découvrir !
Pink Flag est un condensé de toutes les possibilités de Colin Newman (chant, guitare), B.C Gilbert (guitare), Graham Lewis (basse, chant) et Robert Gotobed (batterie), car dans ce disque, c'est fou comme les musiciens se démènent. Pink Flag contient 21 titres quasi-enchaînés, très courts, la plupart de moins d'une minute ("Field Day For The Sundays", "3 Girl Rhumba", "Different To Me"). Les Wire font encore plus rapide que les groupes punk de leur génération, habités par une rage, un peu crispée certes, mais que l'on ne retrouve que rarement chez d'autres. La rigidité dans l'interprétation est aussi un trait très important qu'il convient de souligner : cela vient des saccades abruptes de la guitare de B.C Gilbert, guitariste statique sur scène et de la façon brusque dont Colin Newman arrête son chant à la fin des morceaux. Crispation, rigidité et pourtant on a tout le temps l'impression que les quatre garçons se lâchent vraiment. A moins qu'il ne s'agisse d'ironie de leur part. Ironie, à première vue en ce qui concerne la pochette, assez inhabituelle pour l'époque : de style art déco avec ses lignes très étirées, elle représente sur un fond bleu très dépouillé un petit drapeau rose qui flotte naïvement au bout d'un long mât. Le titre de l'album qui constitue aussi le dernier morceau de la première face fait évidemment allusion à Pink Floyd, comme pour marquer que le groupe en question appartient à une époque révolue (argument guère étranger aux idéaux punk de l'époque). Le titre de l'album comme la chanson éponyme est comique quant à sa signification première. Le morceau se veut magistral avec ses lents étirements de sons de cymbales du début, puis après une longue montée vers le point culminant, il se termine dans la cacophonie avec les hurlements abusifs de Colin Newman et de Graham Lewis. Outre les morceaux punks on trouve des morceaux inaugurateurs de la new-wave et de la cold-wave à venir qui laissent entrevoir de bonnes choses en perspective. La brièveté et l'efficacité des morceaux punk permettent à Wire d'exagérer ce style en enchaînant les très courts "Start To Move", "Brazil", "It's So Obvious" et "Surgeon's Girl" de la première face sans qu'on ait eu le temps de souffler. "Straight Line", "106 Beats That" et "Mr Suit" sur la deuxième face sont assez similaires avec une certaine rage en moins (à part "Mr Suit" extrêmement rapide comme les quatre titres cités précedemment). Même les morceaux d'un autre style sont courts. Décidemént, Wire ne sait pas faire dans la longueur, mais ça viendra avec les albums suivants. Les sombres "Reuters", "Lowdown",
"Pink Flag" et "Strange" sont indéniablement les bases de la cold wave : tempos lents et lourds, sons de guitare pesants et ronflants. Mais chez Wire, les morceaux aux ambiances sombres ne renferment pas forcément des paroles du même registre. Les Wire s'amusent avec tout ce qu'ils rencontrent sur leur passage, même lorsqu'ils décident de broyer du noir, ce qui donne un ensemble brouillon et une impression de foutoir. Wire compose aussi des morceaux pop tels "Fragile", "Mannequin" ou "Champs". On trouve aussi un morceau très rollingstonien "Feeling Called Love". Même dans ces morceaux, le son de Wire se révèle toujours aussi aride, sans sophistication. Il n'y a pas d'introduction de claviers et B.C Gilbert n'utilise pas de pédales d'effets pour sa guitare et se contente de ce son saturé. Pourtant, l'instrument et son minimalisme sont prédominants dans tout le disque. Les autres morceaux de l'album se contentent d'être très dynamiques et efficaces : "Ex Lion Tamer", l'instrumental "The Commercial" ou encore "1 2 X U".
Toujours mélodique et frais, ce disque aux facettes exhaustives surprend l'auditeur toujours de plus belle et son écoute devient intarissable. Les prestations scéniques de Wire, très différentes de ce que l'on peut entendre sur disque, ont entre autres beaucoup impressionné Robert Smith de The Cure. Wire, un groupe qui surprend non seulement par son innovation musicale (il a influencé de nombreux groupes actuels, voir le tribute qui lui a été consacré pour ses vingt années d'existence), mais encore par son caractère singulier. Cela suffit amplement pour avoir envie de le découvrir !
Excellent ! 18/20
Posté le 14 août 2006 à 17 h 47 |
Les punks leur ont probablement appris à se jouer du diktat ancestral du 'couplet/refrain/couplet', à libérer la guitare du solo inquisiteur. Leur son est donc devenu plus élastique et la voix véritablement rebelle car incontrôlable depuis Iggy. Toutefois, quoique frondeuse et baragouinée, cette musique, cadencée à l'extrême, est comme étouffée dans l'œuf et saturée de paroles sur toute l'étendue des morceaux. Vraiment libéré (des codes) alors ?
C'est sans compter que dès 1977, année de la parution de l'album, Wire n'en est pas déjà à se soumettre à un nouveau maître quand bien même punk et indiscipliné. Il est même franchement étonnant à l'écoute de titres comme "Ex Lion Tamer" de le placer près de 30 derrière nous plutôt que dans le bac des nouveautés venues d'Albion : en effet, c'est frais, efficace, un brin crâneur par tant de dynamique et de précision dans ces riffs saturés avec justesse. Tous, des Libertines aux Kaiser Chiefs courent après ce son, sans rarement l'atteindre avec la même coolitude.
Wire est un groupe qui, à force de maîtriser parfaitement son sujet, en semblent (à mon seul avis) presque providentiellement détaché. Il faut dire que la plupart des titres ont opté pour le format soit 40s, soit 1min20, soit 2,40, y compris le terrible et retentissant "Lowdown". Ces mecs auraient-ils, en composant pour le premier album 21 titres (d'un niveau tous pas seulement égal mais génial), proposer un exercice de style ? Comme si la chose leur semblait aisée et qu'ils pouvaient balancer en quelques prises 80 riffs originaux dignes de "Champs"... je n'exagère rien : pour ceux qui ne connaissent pas encore ces 21 titres sur le bout des doigts, bref pour ceux qui n'ont pas encore acheté cet album, chaque morceau recèle de trouvailles et de hits potentiels. Le tout en même temps, histoire de ne pas distinguer la danse de la prog'. Le mot "déroutant" devient alors trop faible.
Depuis les punks barrés, rapides voire brouillons, habilement choralisés ("Different To Me" ou "Sturgeon's Girl"), on fait de l'équilibre sur des lignes électriques peu sécurisées d'un album sans réel thème ni ambiance mais dont le concept prend des proportions énormes tant musicales qu'historiques : l'essai d'une pop anglaise paradoxalement tout autant décomplexée de potentielles influences qu'emplie d'une violence contenue par sa promptitude ("12 X U" aux paroles si agressives).
Bref, résumons la situation : ces mecs inventent 3 décennies avant l'heure le néo-garage rock mais en ayant le flair d'en détruire aussitôt les règles. Exemple concret : ouvrant en parfait héritier du rock adolescent des Who, "The Commercial" illustre parfaitement cette idée en se définissant comme une intro à toute berzingue et sans reproche qui préfère avorter au bout de 49 secondes exactement plutôt que de se muer en single radiophile à rallonge, c'est-à-dire, à lourdeur et sans intérêt. Chose que ne pourraient comprendre leurs plagiaires NMEphiles.
Oublions ne serait-ce qu'un précieux instant ces maudits troubles fêtes : le titre éponyme de Pink Flag a cette intro sourde et guidée par la batterie qui me rappelle le classique stoogien "Dirt" que ma copine aime tant me susurrer à l'oreille.
Un exercice purement dansant et jouissif qui ravira en somme les têtes d'ampoule en quête d'études esthétiques post-rockiennes, les sensibles en quête d'un monde rock moins macho ("Fragile") jusqu'aux crêteux qui ne s'y emmerderont pas non plus. D'ailleurs, Wire nous prouve qu'on peut être tout cela à la fois. Sans s'tromper. It's so obvious !
C'est sans compter que dès 1977, année de la parution de l'album, Wire n'en est pas déjà à se soumettre à un nouveau maître quand bien même punk et indiscipliné. Il est même franchement étonnant à l'écoute de titres comme "Ex Lion Tamer" de le placer près de 30 derrière nous plutôt que dans le bac des nouveautés venues d'Albion : en effet, c'est frais, efficace, un brin crâneur par tant de dynamique et de précision dans ces riffs saturés avec justesse. Tous, des Libertines aux Kaiser Chiefs courent après ce son, sans rarement l'atteindre avec la même coolitude.
Wire est un groupe qui, à force de maîtriser parfaitement son sujet, en semblent (à mon seul avis) presque providentiellement détaché. Il faut dire que la plupart des titres ont opté pour le format soit 40s, soit 1min20, soit 2,40, y compris le terrible et retentissant "Lowdown". Ces mecs auraient-ils, en composant pour le premier album 21 titres (d'un niveau tous pas seulement égal mais génial), proposer un exercice de style ? Comme si la chose leur semblait aisée et qu'ils pouvaient balancer en quelques prises 80 riffs originaux dignes de "Champs"... je n'exagère rien : pour ceux qui ne connaissent pas encore ces 21 titres sur le bout des doigts, bref pour ceux qui n'ont pas encore acheté cet album, chaque morceau recèle de trouvailles et de hits potentiels. Le tout en même temps, histoire de ne pas distinguer la danse de la prog'. Le mot "déroutant" devient alors trop faible.
Depuis les punks barrés, rapides voire brouillons, habilement choralisés ("Different To Me" ou "Sturgeon's Girl"), on fait de l'équilibre sur des lignes électriques peu sécurisées d'un album sans réel thème ni ambiance mais dont le concept prend des proportions énormes tant musicales qu'historiques : l'essai d'une pop anglaise paradoxalement tout autant décomplexée de potentielles influences qu'emplie d'une violence contenue par sa promptitude ("12 X U" aux paroles si agressives).
Bref, résumons la situation : ces mecs inventent 3 décennies avant l'heure le néo-garage rock mais en ayant le flair d'en détruire aussitôt les règles. Exemple concret : ouvrant en parfait héritier du rock adolescent des Who, "The Commercial" illustre parfaitement cette idée en se définissant comme une intro à toute berzingue et sans reproche qui préfère avorter au bout de 49 secondes exactement plutôt que de se muer en single radiophile à rallonge, c'est-à-dire, à lourdeur et sans intérêt. Chose que ne pourraient comprendre leurs plagiaires NMEphiles.
Oublions ne serait-ce qu'un précieux instant ces maudits troubles fêtes : le titre éponyme de Pink Flag a cette intro sourde et guidée par la batterie qui me rappelle le classique stoogien "Dirt" que ma copine aime tant me susurrer à l'oreille.
Un exercice purement dansant et jouissif qui ravira en somme les têtes d'ampoule en quête d'études esthétiques post-rockiennes, les sensibles en quête d'un monde rock moins macho ("Fragile") jusqu'aux crêteux qui ne s'y emmerderont pas non plus. D'ailleurs, Wire nous prouve qu'on peut être tout cela à la fois. Sans s'tromper. It's so obvious !
Excellent ! 18/20
Posté le 13 janvier 2007 à 13 h 59 |
21 titres pour 35 minutes, une folie furieuse...
Meilleurs titres : "Lowdown", "Reuters", "Strange", "Mannequin", "12xu", "Pink Flag", "Ex Lion Tamer", "Three Girl Rhumba", "Fragile", "Champs"...
Tous, en fait.
Une pochette culte, froide, calculée, très 'do it yourself' (idiome punk) : le drapeau a été rajouté au pochoir, la photo prise par le groupe lui-même...
Incapacité d'accorder les guitares, mais on s'en fout : le résultat est tout bonnement merveilleux.
A noter la folie du morceau titre, qui termine d'une façon extrèmement jouissive, avec ses roulements de batterie, ces hurlements de Newman, ces grattes déchainées...
...et la douceur de "Fragile", le riff de "Mannequin", la courte durée de "Field Day For The Sundays" (28 sec), la longueur de "Strange" (énorme : 4 minutes !)...
MONSTRUEUX... 'How many dead or alive ?'
P.S. :
Deux titres bonus rajoutés, qui ramènenent le tout à 39 minutes : ajout inutile. Deux titres assez mauvais d'ailleurs : "Dot Dash" est chiant comme la pluie.
Meilleurs titres : "Lowdown", "Reuters", "Strange", "Mannequin", "12xu", "Pink Flag", "Ex Lion Tamer", "Three Girl Rhumba", "Fragile", "Champs"...
Tous, en fait.
Une pochette culte, froide, calculée, très 'do it yourself' (idiome punk) : le drapeau a été rajouté au pochoir, la photo prise par le groupe lui-même...
Incapacité d'accorder les guitares, mais on s'en fout : le résultat est tout bonnement merveilleux.
A noter la folie du morceau titre, qui termine d'une façon extrèmement jouissive, avec ses roulements de batterie, ces hurlements de Newman, ces grattes déchainées...
...et la douceur de "Fragile", le riff de "Mannequin", la courte durée de "Field Day For The Sundays" (28 sec), la longueur de "Strange" (énorme : 4 minutes !)...
MONSTRUEUX... 'How many dead or alive ?'
P.S. :
Deux titres bonus rajoutés, qui ramènenent le tout à 39 minutes : ajout inutile. Deux titres assez mauvais d'ailleurs : "Dot Dash" est chiant comme la pluie.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 23 décembre 2007 à 15 h 20 |
Wire, un groupe incroyable et parmi les plus influents issus de la scène punk. Pink Flag, premier album du groupe, entreprise de construction et de destruction simultanée, pose les bases de ce groupe évolutif et hors norme.
Tout d'abord et pour différentes raisons, le sens de la composition qui se dégage de cet album dépasse et de loin l'architecture punk. D'une part plusieurs morceaux aux riffs très heavy laissent (étonnamment !) supposer que Black Sabbath a eu une influence majeur sur le groupe. Par ailleurs, plusieurs autres morceaux tendent plus ou moins ouvertement vers la pop et s'articulent autour de mélodies remarquables.
De plus, la plupart des titres sont à la fois carrés et débridés, allant même parfois jusqu'à laisser libre cours à une certaine forme d'improvisation. En effet, Wire laisse, avec des morceaux tels que "Start To Move", "Strange",ou encore "Pink Flag", augurer d'une approche expérimentale qu'il développera beaucoup plus ouvertement par la suite.
Influence du Velvet Underground par ailleurs et comme le laisse d'ailleurs supposer ce son de guitare très saturé, phénomène inhabituel au mouvement punk et annonciateur de la noisy pop des années 90.
De plus, la tournure répétitive de certains riffs, ainsi que l'ébauche d'une certaine esthétique froide et nihiliste annonce l'arrivée d'une certaine cold wave et ceci en l'absence de synthétiseurs.
On remarque aussi sur certains morceaux et par éclairs, une approche qui n'est pas sans lien avec celle d'un groupe, lui aussi novateur comme Magazine : ruptures ou accélérations soudaines mais aussi second degré, fond angoissé et comme en témoigne par exemple l'arrière plan sonore halluciné et inquiétant de "Strange". D'ailleurs, et au même titre que ce dernier groupe, pas de doute que Wire aime surprendre et provoquer, restant en cela fidèle à la démarche punk.
Oui, car de punk, c'est quand même avant tout de cela dont il s'agit.
Tout d'abord les morceaux sont d'une brièveté rarement, voire jamais, atteinte dans l'histoire du rock, (sinon par exemple dans le "Trout Mask Replika" de Capt'ain Beefheart): 21 titres pour la durée standard d'un album, c'est à dire 35 mn, certains morceaux dépassant à peine les 30 secondes! L'urgence est donc bien présente.
Par ailleurs, la rapidité extrême d'exécution de certains morceaux est annonciatrice de la seconde vague punk du début des années 80 et dite "Oï ". La nervosité et l'envie d'en découdre ne laissent planer aucun doute, Wire n'est pas seulement là pour rigoler. ("Surgem's Girl", "Mr Suit").
Toutefois, c'est dans de nombreux morceaux tels que "Reuters", "Lowdown", "Felling Love", l'épique "Pink Flag" ou encore le bluesy (!) "Strange" que transpire le plus l'originalité du punk de Wire: un punk extrêmement heavy. 15 ans d'avance sur le grunge.
Cette lourdeur n'exclut pourtant pas pour autant une certaine légèreté pop, qu'elle soit relativement détachée de cette envie punk d'en découdre (comme sur le très mélodieux "Fragile" qui n'est pas sans évoquer les Kinks ou encore l'enjoué "Mannequin" avec ses choeurs) ou alors qu'elle lui soit liée ("106 Beats", "Champs", "Ex Lion Trumer").
D'autres morceaux renvoient à un punk plus classique ("Field Day"; "Start To Move", "Brazil", "Different Tome" ou encore le très siouxsien "It's So Obvious").
Il s'avère donc que cet album à la fois spontané et réfléchi est un des disques clés de l'histoire du rock. Son aspect précurseur renvoie non seulement sur la scène du genre et comme en témoigne son approche parfois extrême du style, à rapprocher du hardcore.
Par ailleurs, son influence va également s'étendre à une bonne partie de la scène rock des décennies à venir (rock indie, noisy, grunge, ...) et à commencer par toute la scène dite "New Wave" (post punk, cold wave, gothique et autres...) notamment à travers les développements que cette musique va subir sur les albums suivants, de plus en plus sombres et expérimentaux.
Tout d'abord et pour différentes raisons, le sens de la composition qui se dégage de cet album dépasse et de loin l'architecture punk. D'une part plusieurs morceaux aux riffs très heavy laissent (étonnamment !) supposer que Black Sabbath a eu une influence majeur sur le groupe. Par ailleurs, plusieurs autres morceaux tendent plus ou moins ouvertement vers la pop et s'articulent autour de mélodies remarquables.
De plus, la plupart des titres sont à la fois carrés et débridés, allant même parfois jusqu'à laisser libre cours à une certaine forme d'improvisation. En effet, Wire laisse, avec des morceaux tels que "Start To Move", "Strange",ou encore "Pink Flag", augurer d'une approche expérimentale qu'il développera beaucoup plus ouvertement par la suite.
Influence du Velvet Underground par ailleurs et comme le laisse d'ailleurs supposer ce son de guitare très saturé, phénomène inhabituel au mouvement punk et annonciateur de la noisy pop des années 90.
De plus, la tournure répétitive de certains riffs, ainsi que l'ébauche d'une certaine esthétique froide et nihiliste annonce l'arrivée d'une certaine cold wave et ceci en l'absence de synthétiseurs.
On remarque aussi sur certains morceaux et par éclairs, une approche qui n'est pas sans lien avec celle d'un groupe, lui aussi novateur comme Magazine : ruptures ou accélérations soudaines mais aussi second degré, fond angoissé et comme en témoigne par exemple l'arrière plan sonore halluciné et inquiétant de "Strange". D'ailleurs, et au même titre que ce dernier groupe, pas de doute que Wire aime surprendre et provoquer, restant en cela fidèle à la démarche punk.
Oui, car de punk, c'est quand même avant tout de cela dont il s'agit.
Tout d'abord les morceaux sont d'une brièveté rarement, voire jamais, atteinte dans l'histoire du rock, (sinon par exemple dans le "Trout Mask Replika" de Capt'ain Beefheart): 21 titres pour la durée standard d'un album, c'est à dire 35 mn, certains morceaux dépassant à peine les 30 secondes! L'urgence est donc bien présente.
Par ailleurs, la rapidité extrême d'exécution de certains morceaux est annonciatrice de la seconde vague punk du début des années 80 et dite "Oï ". La nervosité et l'envie d'en découdre ne laissent planer aucun doute, Wire n'est pas seulement là pour rigoler. ("Surgem's Girl", "Mr Suit").
Toutefois, c'est dans de nombreux morceaux tels que "Reuters", "Lowdown", "Felling Love", l'épique "Pink Flag" ou encore le bluesy (!) "Strange" que transpire le plus l'originalité du punk de Wire: un punk extrêmement heavy. 15 ans d'avance sur le grunge.
Cette lourdeur n'exclut pourtant pas pour autant une certaine légèreté pop, qu'elle soit relativement détachée de cette envie punk d'en découdre (comme sur le très mélodieux "Fragile" qui n'est pas sans évoquer les Kinks ou encore l'enjoué "Mannequin" avec ses choeurs) ou alors qu'elle lui soit liée ("106 Beats", "Champs", "Ex Lion Trumer").
D'autres morceaux renvoient à un punk plus classique ("Field Day"; "Start To Move", "Brazil", "Different Tome" ou encore le très siouxsien "It's So Obvious").
Il s'avère donc que cet album à la fois spontané et réfléchi est un des disques clés de l'histoire du rock. Son aspect précurseur renvoie non seulement sur la scène du genre et comme en témoigne son approche parfois extrême du style, à rapprocher du hardcore.
Par ailleurs, son influence va également s'étendre à une bonne partie de la scène rock des décennies à venir (rock indie, noisy, grunge, ...) et à commencer par toute la scène dite "New Wave" (post punk, cold wave, gothique et autres...) notamment à travers les développements que cette musique va subir sur les albums suivants, de plus en plus sombres et expérimentaux.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 30 septembre 2010 à 21 h 30 |
Comme beaucoup de personnes je pense, j'ai découvert le rock à l'adolescence. Et dès que j'ai compris que ce style de musique allait devenir très important pour moi, j'ai voulu tout connaitre du rock. Et donc bien sûr, je me suis intéressé au mouvement punk.
Mon premier contact avec le punk s'est fait avec les groupes que j'écoutais quand j'avais 14-15 ans soit The Offspring, Green Day, ... , bref, toute cette scène skate punk californienne plus ou moins aseptisée.
Puis, entamant mes recherches encyclopédiques, je me suis mis à écouter tous les groupes qu'on présente comme les piliers du punk. Et bien, et je ne veux pas paraitre snob, mais j'ai été déçu par les albums des Sex Pistols, The Clash, Buzzcocks, Ramones, The Jam, ... Il y a certains passages de leurs albums qui sont super ("Guns Of Brixton" du Clash, peut être la meilleure chanson de l'histoire), mais dans l'ensemble je trouve que leur musique a très mal vieilli, trop marquée par l'époque.
Persistant dans mes recherches, j'en suis venu à écouter la seconde vague du punk: le post punk. Tous ces groupes, dont la plupart sortaient des beaux arts qui se sont servis de l'énergie et du retour à la simplicité du punk pour lui apporter de fond, de la complexité, des recherches sonores, du vertige. Ce mouvement avait été déjà initié par les groupes new-yorkais Talking Heads et Television.
En Grande-Bretagne, les leaders du post punk s'appellent Joy Division, The Fall ou Wire. Le premier album de ces derniers, Pink Flag, est considéré comme le point de départ de ce mouvement outre-Manche.
Pink Flag est sorti fin 1977 et on peut y voir un symbole car peut-être que le punk originel n'a duré qu'une année et cet album est venu l'enterrer. Là où les groupes punks jouaient sur une musique explosive et une attitude excessive, Wire apporte de la simplicité sans perdre de la pertinence. La plus part des morceaux font moins de deux minutes, la rythmique répétitive semble citer la rigueur des premiers électroniciens de Kraftwerk ou de Can et les textes sont plus absurdes que provocateurs. Bref, si le punk était une musique explosive, celle de Wire et du post punk tout entier sera implosive. Quelques morceaux de l'album dépassent les trois minutes ce qui les rend proches du prog rock comparés au reste de l'album, c'est dire. Mais en étirant leurs chansons, en rendant la rythmique répétitive hypnotique, Wire va réellement laisser son emprunte. D'ailleurs, les deux albums suivants - Chairs Missing (1978) et 154 (1979) - seront marqués par des recherches sonores qui annoncent la new wave et la techno.
Bref, un album que je conseille à tous les amateurs de rock qui y trouveront une musique à la fois efficace et cérébrale, complexe et simple.
Mon premier contact avec le punk s'est fait avec les groupes que j'écoutais quand j'avais 14-15 ans soit The Offspring, Green Day, ... , bref, toute cette scène skate punk californienne plus ou moins aseptisée.
Puis, entamant mes recherches encyclopédiques, je me suis mis à écouter tous les groupes qu'on présente comme les piliers du punk. Et bien, et je ne veux pas paraitre snob, mais j'ai été déçu par les albums des Sex Pistols, The Clash, Buzzcocks, Ramones, The Jam, ... Il y a certains passages de leurs albums qui sont super ("Guns Of Brixton" du Clash, peut être la meilleure chanson de l'histoire), mais dans l'ensemble je trouve que leur musique a très mal vieilli, trop marquée par l'époque.
Persistant dans mes recherches, j'en suis venu à écouter la seconde vague du punk: le post punk. Tous ces groupes, dont la plupart sortaient des beaux arts qui se sont servis de l'énergie et du retour à la simplicité du punk pour lui apporter de fond, de la complexité, des recherches sonores, du vertige. Ce mouvement avait été déjà initié par les groupes new-yorkais Talking Heads et Television.
En Grande-Bretagne, les leaders du post punk s'appellent Joy Division, The Fall ou Wire. Le premier album de ces derniers, Pink Flag, est considéré comme le point de départ de ce mouvement outre-Manche.
Pink Flag est sorti fin 1977 et on peut y voir un symbole car peut-être que le punk originel n'a duré qu'une année et cet album est venu l'enterrer. Là où les groupes punks jouaient sur une musique explosive et une attitude excessive, Wire apporte de la simplicité sans perdre de la pertinence. La plus part des morceaux font moins de deux minutes, la rythmique répétitive semble citer la rigueur des premiers électroniciens de Kraftwerk ou de Can et les textes sont plus absurdes que provocateurs. Bref, si le punk était une musique explosive, celle de Wire et du post punk tout entier sera implosive. Quelques morceaux de l'album dépassent les trois minutes ce qui les rend proches du prog rock comparés au reste de l'album, c'est dire. Mais en étirant leurs chansons, en rendant la rythmique répétitive hypnotique, Wire va réellement laisser son emprunte. D'ailleurs, les deux albums suivants - Chairs Missing (1978) et 154 (1979) - seront marqués par des recherches sonores qui annoncent la new wave et la techno.
Bref, un album que je conseille à tous les amateurs de rock qui y trouveront une musique à la fois efficace et cérébrale, complexe et simple.
Très bon 16/20
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