The Replacements
Let It Be |
Label :
Twin/Tone |
||||
The Replacements est un groupe de Minneapolis (ville qui a vu éclore nombres de groupes talentueux tels Hüsker Dü et Deftones...) associé à la mouvance hardcore des années 80. Mais, à l'instar de Hüsker Dü, ne se sont jamais cantonné à un style: le génie traverse les genres, c'est bien connu !
Marqué de l'empreinte de son leader charismatique et influent Paul Westenberg, The Replacements accouche d'un véritable chef-d'oeuvre en 1984.
Hardcore et pop se marient admirablement sur le disque. Dès le morceau d'ouverture, où nous retrouvons la présence de Peter Buck de R.E.M., les ambitions sont affichées: nous donner un disque pop mais à leur style ! "I Will Dare", donc, est un morceau pop joyeux, léger sur lequel la voix de Paul Westenberg, légèrement éraillée, fait merveille.
"Favorite Thing" et "Answering Machine" sont des morceaux plus énergiques, post-punk, qui portent l'héritage d'un groupe comme les Buzzcocks. Mais ils ne se réduisent pas à cela. On ressent toujours chez Westenberg l'envie d'amener les morceaux vers leurs limites, de les faire dérailler vers autre chose, de marier les styles et les genres, entre ralentissement et explosion...
L'auditeur jubile devant tant de talent!
"We're Coming Out" fait penser à de la power pop (façon Offspring avant l'heure) quand tout à coup, le rythme baisse, des claquements de doigts dans la plus pure tradition pop apparaissent... puis de nouveau c'est l'accélération et la chanson finit dans un tourbillon hurlant de dissonnances ! Cet album génial ravage tout sur son passage !
"Tommy Get's His Tonsils Out" montre l'influence des Clash sur le groupe (on aurait pu choisir pire !) quand arrive un morceau anthologique "Androgynous". Il s'agit d'une ballade au piano légèrement rétro que le mot de sublime ne peut qu'à peine effleurer. La voix de Westenberg ruse de malice et nous emporte...
"Black Diamond" nous dirige vers des contrées hard rock (tendance Black Sabbath) tandis que "Unsatisfied" mélange à merveille hardcore et ballade pop à la manière de Hüsker Dü.
"Gary's Got A Boner" semble une chanson hommage au rock 60's et plus particulièrement à T-Rex, avec des solos endiablées de haute volée.
"Sixteen Blue" quant à elle, est une ballade aux accents pop-folk sublime qui évoque Radiohead (et plus particulièrement "Vegetable" de Pablo Honey...)
Bref, cet album ne contient que des chefs-d'oeuvre, des perles... Il fait la preuve du talent multiforme de Paul Westenberg.
Quand le hardcore est capable de nous emmener en autant de contrées musicales diverses et variées, il ne nous reste plus qu'une chose à faire... crier au génie !
Marqué de l'empreinte de son leader charismatique et influent Paul Westenberg, The Replacements accouche d'un véritable chef-d'oeuvre en 1984.
Hardcore et pop se marient admirablement sur le disque. Dès le morceau d'ouverture, où nous retrouvons la présence de Peter Buck de R.E.M., les ambitions sont affichées: nous donner un disque pop mais à leur style ! "I Will Dare", donc, est un morceau pop joyeux, léger sur lequel la voix de Paul Westenberg, légèrement éraillée, fait merveille.
"Favorite Thing" et "Answering Machine" sont des morceaux plus énergiques, post-punk, qui portent l'héritage d'un groupe comme les Buzzcocks. Mais ils ne se réduisent pas à cela. On ressent toujours chez Westenberg l'envie d'amener les morceaux vers leurs limites, de les faire dérailler vers autre chose, de marier les styles et les genres, entre ralentissement et explosion...
L'auditeur jubile devant tant de talent!
"We're Coming Out" fait penser à de la power pop (façon Offspring avant l'heure) quand tout à coup, le rythme baisse, des claquements de doigts dans la plus pure tradition pop apparaissent... puis de nouveau c'est l'accélération et la chanson finit dans un tourbillon hurlant de dissonnances ! Cet album génial ravage tout sur son passage !
"Tommy Get's His Tonsils Out" montre l'influence des Clash sur le groupe (on aurait pu choisir pire !) quand arrive un morceau anthologique "Androgynous". Il s'agit d'une ballade au piano légèrement rétro que le mot de sublime ne peut qu'à peine effleurer. La voix de Westenberg ruse de malice et nous emporte...
"Black Diamond" nous dirige vers des contrées hard rock (tendance Black Sabbath) tandis que "Unsatisfied" mélange à merveille hardcore et ballade pop à la manière de Hüsker Dü.
"Gary's Got A Boner" semble une chanson hommage au rock 60's et plus particulièrement à T-Rex, avec des solos endiablées de haute volée.
"Sixteen Blue" quant à elle, est une ballade aux accents pop-folk sublime qui évoque Radiohead (et plus particulièrement "Vegetable" de Pablo Honey...)
Bref, cet album ne contient que des chefs-d'oeuvre, des perles... Il fait la preuve du talent multiforme de Paul Westenberg.
Quand le hardcore est capable de nous emmener en autant de contrées musicales diverses et variées, il ne nous reste plus qu'une chose à faire... crier au génie !
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Smashead |
Posté le 25 juillet 2013 à 16 h 51 |
Avant le sublime Tim, la bande de Westerberg, originaire de Minneapolis, nous gratifie de son premier véritable chef-d'œuvre.
Après l'album Hootenanny, le groupe se débarrasse quelque peu de ses oripeaux hardcore, et Westerberg fait virer tout son petit monde vers des chansons beaucoup plus pop. Pied-de-nez au monde du punk, à sa pseudo liberté de pouvoir tout faire et tout chanter, The Replacements fait baisser la pression, et ralentit le rythme de ses compositions. Du Chicago blues, au country honky tonk, en passant par des mélopées jazzy, Westerberg donne libre cours à la composition, et parvient à marier toute la rage hardcore, à la sonorité douce et mélancolique de la pop.
Les premiers accords de "I Will Dare" parlent d'eux-mêmes. Il est déjà loin le temps du bruit et de la fureur adolescente de "Sorry Ma, I forgot to Take Out the Trash". Telle une mini montagne russe, le groupe nous fait monter et descendre sur ses mélodies. Les sommets son atteint durant le solo (à la mandoline s'il-vous-plaît). La bande est accompagné d'un autre guitariste, Peter Buck, de R.E.M... On comprends mieux le projet.
Hymne et declaration d'amour au rock avec "My Favorite Thing": "Rock don't give a shit, you know ; You're my favorite thing".
Le pied-de-nez arrive avec la troisième piste. Énervée, éraillée, et pourtant, "We're Comin' Out" finie par ralentir, et l'on peut imaginer des sourires s'esquisser sur les visages des membres du groupe lorsqu'ils reprennent la mesure en claquant des doigts... "Vous ne vous attendiez pas à ça, hein ?!" Après "Tommy Gets His Tonsils Out", la locomotive hardcore-punk semble bien lancée, et ne plus vouloir ralentir. Et pourtant. "Androgynous" vient couper l'herbe sous le pied du crescendo. Touchante et douce complainte d'un Westerberg au piano, à la voix toujours écorchée, qui nous fait comprendre que l'on a affaire à un véritable génie de la composition.
Autre influence à qui honneur est rendu, les maquillés de Kiss, avec le bel hommage (bien plus punk) "Black Diamond". Avouons-le, la reprise est encore mieux que l'original. Un cran augmente encore avec "Unsatisfied". La voix s'enraille, le rythme est pourtant calme. Douloureux et sublime déchirement, Westerberg nous arracherait des larmes: "Everything goes well, anything goes all of the time Everything you dream of is right in front of you And everything is a lie".
Toujours rebelles, The Replacements saura jouer avec finesse et subtilité de la révolte. La chanson "Seen Your Video" dit tout simplement "merde". Merde à l'industrie musical, et à MTV, à la soupe ambiante, au lissage de tous ces groupes qui se ressemblent : "Seen your video, the phony rock'n'roll ; We don't want to know, seen your video". Petite crotte de nez, qui n'a pas pris une ride, tant dans le fond que la forme.
Envolées glam avec Gary's Got a Boner, mélange de T.Rex, Bowie, Zeppelin. Ennuie et interrogation adolescente avec la mélancolique "Sixteen Blue". Hommage à ce passage de la vie, cette première bouffée de la jeunesse. Un autre hommage viendra avec Tim, "Bastard Of Young".
Point final avec "Answering Machine". Refus de la technologie, et de cette déshumanisation (déjà) en marche ?
Il y a dans cet album une spontanéité, un coté tentative, une sorte de bout d'essai pour le groupe qui prend le risque d'explorer d'autres horizons, et qui trouve sa voix. Westerberg engage un virage, il met sur galette ses sentiments, et vise juste. Véritable monument des 80's, cet album voit la naissance d'un des groupes les plus importants de l'histoire du rock.
D'autres Westerberg, d'autres Replacements... Please...
Après l'album Hootenanny, le groupe se débarrasse quelque peu de ses oripeaux hardcore, et Westerberg fait virer tout son petit monde vers des chansons beaucoup plus pop. Pied-de-nez au monde du punk, à sa pseudo liberté de pouvoir tout faire et tout chanter, The Replacements fait baisser la pression, et ralentit le rythme de ses compositions. Du Chicago blues, au country honky tonk, en passant par des mélopées jazzy, Westerberg donne libre cours à la composition, et parvient à marier toute la rage hardcore, à la sonorité douce et mélancolique de la pop.
Les premiers accords de "I Will Dare" parlent d'eux-mêmes. Il est déjà loin le temps du bruit et de la fureur adolescente de "Sorry Ma, I forgot to Take Out the Trash". Telle une mini montagne russe, le groupe nous fait monter et descendre sur ses mélodies. Les sommets son atteint durant le solo (à la mandoline s'il-vous-plaît). La bande est accompagné d'un autre guitariste, Peter Buck, de R.E.M... On comprends mieux le projet.
Hymne et declaration d'amour au rock avec "My Favorite Thing": "Rock don't give a shit, you know ; You're my favorite thing".
Le pied-de-nez arrive avec la troisième piste. Énervée, éraillée, et pourtant, "We're Comin' Out" finie par ralentir, et l'on peut imaginer des sourires s'esquisser sur les visages des membres du groupe lorsqu'ils reprennent la mesure en claquant des doigts... "Vous ne vous attendiez pas à ça, hein ?!" Après "Tommy Gets His Tonsils Out", la locomotive hardcore-punk semble bien lancée, et ne plus vouloir ralentir. Et pourtant. "Androgynous" vient couper l'herbe sous le pied du crescendo. Touchante et douce complainte d'un Westerberg au piano, à la voix toujours écorchée, qui nous fait comprendre que l'on a affaire à un véritable génie de la composition.
Autre influence à qui honneur est rendu, les maquillés de Kiss, avec le bel hommage (bien plus punk) "Black Diamond". Avouons-le, la reprise est encore mieux que l'original. Un cran augmente encore avec "Unsatisfied". La voix s'enraille, le rythme est pourtant calme. Douloureux et sublime déchirement, Westerberg nous arracherait des larmes: "Everything goes well, anything goes all of the time Everything you dream of is right in front of you And everything is a lie".
Toujours rebelles, The Replacements saura jouer avec finesse et subtilité de la révolte. La chanson "Seen Your Video" dit tout simplement "merde". Merde à l'industrie musical, et à MTV, à la soupe ambiante, au lissage de tous ces groupes qui se ressemblent : "Seen your video, the phony rock'n'roll ; We don't want to know, seen your video". Petite crotte de nez, qui n'a pas pris une ride, tant dans le fond que la forme.
Envolées glam avec Gary's Got a Boner, mélange de T.Rex, Bowie, Zeppelin. Ennuie et interrogation adolescente avec la mélancolique "Sixteen Blue". Hommage à ce passage de la vie, cette première bouffée de la jeunesse. Un autre hommage viendra avec Tim, "Bastard Of Young".
Point final avec "Answering Machine". Refus de la technologie, et de cette déshumanisation (déjà) en marche ?
Il y a dans cet album une spontanéité, un coté tentative, une sorte de bout d'essai pour le groupe qui prend le risque d'explorer d'autres horizons, et qui trouve sa voix. Westerberg engage un virage, il met sur galette ses sentiments, et vise juste. Véritable monument des 80's, cet album voit la naissance d'un des groupes les plus importants de l'histoire du rock.
D'autres Westerberg, d'autres Replacements... Please...
Intemporel ! ! ! 20/20
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