Silverchair

Freak Show

Freak Show

 Label :     Murmur 
 Sortie :    mardi 04 février 1997 
 Format :  Album / CD   

C'est surtout avec cet album et son turbulent single "Freak", que Silverchair entre dans les chambres d'adolescents pour accompagner toute une partie des évènements qui eut lieu à cette époque-là, au travers de diffusion radio.

Daniel Johns et sa bande avait à peu près notre âge ; c'était donc des potes. Ils comprenaient notre malaise, notre rage intérieure et s'occupaient de les hurler brillamment. Car pour ce deuxième opus, Silverchair frappe un grand coup.
Plus varié, plus raffiné, plus violent quelques fois, c'est une vraie réussite. Déjà que Frogstomp était une réelle bonne surprise, celui-là confirme qu'il ne s'agit pas d'un groupe comme les autres, surfant sur la vague post-grunge.
Evidemment des influences il y en a, mais il vaut mieux avoir aimé Soundgarden et Nirvana que d'autres ... Cependant la palette offerte est beaucoup plus large, oscillant entre ballades subtiles ("Abuse Me", "Cemetery"), ou morceaux rock lourds et racés ("Petrol & Chlorine").
Parfois les guitares métal sont tellement violentes ("No Association") qu'on dirait presque du Deftones. A d'autres moments, le ton est si calme, si lyrique, qu'on se laisse bercer. Ce qui surprend en fait, c'est la qualité d'écriture : simple, efficace et inventive. Car on retrouve beaucoup de violons, de cithares (l'Australie n'est pas si loin que ça de l'Inde...), d'instruments à corde ou à vent. On sent que le groupe possède une maturité au delà de la moyenne, et même supérieure à de nombreuses formations contemporaines. Une identité finit par émerger et décolle toutes les étiquettes.
Car un talent indéniable se dégage de cette merveille de fraîcheur, qui donnera à beaucoup l'envie de fonder un groupe ...


Très bon   16/20
par Vic


 Moyenne 14.00/20 

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Posté le 07 août 2006 à 10 h 53

Je rebondis sur la chronique de Vic parce que, pour une fois, je ne la partage pas tout à fait. Freak Show est, pour ma part, un album plutôt surcoté du trio australien. Si j'avais été emballé par les mélodies et l'énergie de Frogstomp et si je suis totalement séduit par l'évolution du groupe entreprise sur Neon Ballroom et surtout Diorama, je ne peux pas en dire de même pour ce deuxième album très (trop) semblable aux productions de Nirvana. Le single "Freak" aurait pu trouver sa place, mais avec plus de spontanéité, sur Nevermind. A côté de lui, on trouvera des chansonnettes grungy opportunistes qui ne mettent pas le talent de Daniel Johns et ses comparses en valeur ("The Door", "Petrol & Chlorine" ou "Pop Song For Us Rejects").

Mon sentiment est que Silverchair a pondu un successeur à Frogstomp sans réellement y croire, avec déjà l'idée d'une évolution musicale dans la tête. Bridés, les musiciens ont fait leur job, sans plus, mais n'ont pas marqué les esprits.

Si Freak Show n'est pas un mauvais album, c'est juste parce que ce groupe possède quelque chose d'indéfinissable dans la créativité. La voix de Johns est exceptionnelle et sauve un peu l'album du désastre. Mais on est très loin de ce dont est capable ce compositeur génial.
Moyen   10/20



Posté le 03 septembre 2009 à 08 h 35

Deux petites années se sont écoulées depuis la sortie de Frogstomp. Les petits gars de silverchair ont désormais 17 ans. Mais malgré son jeune âge, le trio a une certaine pression et pour cause : son premier album s'est vendu comme des petits pains (notamment aux Etats-Unis avec plus de 2 millions de copies écoulées). Le groupe suscite une passion sans limite chez certains alors que d'autres prévoient déjà la fin de ces "sous-Nirvana".

Silverchair a commencé à travailler sur Freak Show très vite après la sortie du premier opus. Le groupe n'a même jamais cessé d'écrire et a rapidement pu expérimenter de nouveaux morceaux sur scène, bien avant la sortie de l'album.
Freak Show est un disque résolument plus dur et sombre que son ainé. Daniel Johns expliquait à l'époque qu'il avait souvent l'impression d'être pris pour un monstre de foire, d'où le titre de l'album. Le chanteur traduit dans ses lyrics la colère qui boue en lui, une colère surement exacerbée par cette période si particulière qu'est l'adolescence. Les textes se veulent moins fictifs que pour Frogstomp et sont parfois directement inspirés par des événements vécus. "Learn To Hate" par exemple fut écrite suite à cette agression dont le jeune homme a été victime en 1995, lors d'un concert gratuit donné sur la jetée de Santa Monica Beach, où il avait reçu une canette en verre en pleine figure alors que les australiens jouaient "Israël's Son".
Les gouts musicaux du groupe ont également évolué et le trio est désormais influencé par Tool, Ministry et Korn. Il déclare d'ailleurs clairement son intention de sonner "le plus heavy possible". En écoutant "Slave", le tube "Freak" ou encore "No Association", on peut dire que de ce côté, le contrat est rempli : le travail de Nick Launey et d'Andy Wallace à la production a porté ses fruits.
Pour autant, Freak Show contient quelques titres plus posés dont "Cemetery", sombre ballade acoustique soutenue par des violons. Ce morceau a d'ailleurs failli ne pas figurer sur l'album, Daniel Johns estimant à l'époque que la chanson ne collait pas à l'image du groupe. "Petrol & Chlorine" calme aussi le jeu mais est également l'occasion pour le trio d'expérimenter, notamment en intégrant du Sitar. Cet instrument indien donne réellement une sonorité et une personnalité particulière à ce qui reste un des meilleurs morceaux du disque. On peut également citer "Abuse Me", qui à défaut d'être vraiment calme, et l'une des compos les plus mélodiques de l'album. Elle a d'ailleurs été choisie par la maison de disque américaine comme premier single, en lieu et place de "Freak", jugée trop violente pour passer à la radio.
On retiendra également "Pop Song For Us Rejects" qui propose une alternance intéressante entre pop et rock heavy. Et puis il y a "Nobody Came", titre le plus long de l'album, qui monte crescendo avec une explosion finale tout simplement bluffante.
Freak Show s'en sort donc comme le digne successeur de Frogstomp et reste encore aujourd'hui relativement inattaquable. On regrettera tout de même la présence de "Lie To Me" qui frôle le plagiat de "Tourette's" de Nirvana et qui donnait, à l'époque, un argument facile aux détracteurs du groupe. Et puis il y a "The Closing" qui clôture gentiment l'album, mais qui reste relativement anecdotique.

Freak Show, c'est un peu l'album que tout lycéen aurait aimé écrire et jouer devant ses potes à la fin des 90's. Il contient sa dose de tubes mais également de titres vraiment intéressants et travaillés.
Il a également prouvé que silverchair ne serait pas le feu de paille annoncés par certains. Il faudra cependant attendre Neon Ballroom en 1999 pour que le groupe soit définitivement pris au sérieux mais dans tout les cas, ce deuxième effort grungy reste fort plaisant et n'a (pour l'instant) pas trop souffert des effets du temps.
Très bon   16/20







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