Silverchair
Neon Ballroom |
Label :
Sony |
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Le troisième album du trio australien était très attendu par les personnes qui avaient écouté – et aimé !- les 2 premiers excellents albums du groupe. "Emotion Sickness" ouvre superbement l'album, et donne le ton : le son est parfait, la voix de Johns a muri,l'orchestre symphonique hypnotise et son entrée dans la musique du groupe se fait sans heurt. On est scié d'entrée de jeu par tant d'harmonie et de beauté. "Anthem For The Year 2000", le tube, rassure, les guitares crades et la voix rauque sont là, c'est du grunge. Entre violence pure "Spawn Again", "Satin Sheets" et merveilleux morceaux post grunge "Miss You Love", "Point Of View", l'album est versatile, chargé d'émotions, touchant. Inutile de préciser que Daniel Johns est magnifiquement épaulé par ses compères... L'ajout d'éléments classiques (sections de cordes, de bois) donne naissance à de véritables bijoux que sont "Black Tangled Heart" et "Paint Pastel Princess". On est emporté par tant d'harmonie, happé par ces ambiances sombres et profondes qui parsèment l'album. Sombre, l'album l'est assurément, peut-être même plus que le premier album du groupe Frogstomp... Mariage d'un rock symphonique réussi (c'est rare) avec un grunge sale et malsain, magnifique et émotionnellement riche, Neon Ballroom souffre néanmoins d'une production qui assagit le son du groupe là ou on aimerait qu'il se livre totalement. Mais il est indéniable que Silverchair jette ici un pavé énorme dans la mare tarrissante du grunge, quitte à la faire déborder pour de bon. Un très bel album...
Parfait 17/20 | par Boom |
Posté le 11 avril 2004 à 18 h 08 |
Dès son troisième album, Silverchair s'assoit dans le monde des grands groupes de rock avec des sons très lyriques et une maîtrise parfaite des émotions. L'album s'écoute d'une traite entre grunge et balades, la voix de Johns atteint sa maturité, elle est maîtrisée de bout en bout sur tous les morceaux. "Ana's Song" élève l'album au niveau des Innoubliables et montre encore la diversité des productions du groupe. Dommage que Silverchair n'ait pas acquis après cela la notoriété qui lui était dûe ... ou tant mieux peut-être, car cela nous aura au moins évité les pâles imitateurs qui savent profiter d'un succès.
Excellent ! 18/20
Posté le 06 août 2004 à 14 h 12 |
Neon Ballroom est un album noir, véritable miroir d'une part du mal-être d'un Daniel Johns complètement laminé par une anorexie l'ayant considérablement affaibli (thème traîté de magnifique façon dans "Ana's Song"), et d'autre part, d'une dépendance à d'innombrables médicaments limitant un stress qui à l'époque frôle la paranoïa. Dépressif, cet album l'est donc sans aucun doute, car hormis les puissants "Anthem For The Year 2000" et "Satin Sheets", un malaise quasi-palpable émane de tous les autres titres, titres dans lesquels Daniel Johns se dévoile avec une sincérité désarmante, sans jamais tomber dans le piège d'exhiber ses souffrances de façon indécente ou malsaine.
Et là où de nombreux groupes versent dans le pathétiquement larmoyant, Silverchair lui, parvient à contourner avec brio l'écueil de la mièvrerie pour bouleverser l'auditeur sans détour.
Musicalement déjà, le trio bifurque très nettement. L'album s'ouvre sur le grandiose "Emotion Sickness" (avec la participation de David Helfgott officiant en tant que pianiste) qui voit s'accomplir une symbiose magique entre violons/guitares/piano pour un titre long de 6 minutes s'achevant sur un arpège de guitare d'une beauté à couper le souffle. Une entrée en matière qui laisse bouche bée, alliant la mélancolie à l'énergie avec une cohérence et une maîtrise impressionnante de la part d'un groupe dont les membres n'ont même pas encore 20 ans.
A l'exception de l'extrêmement rageur "Spawn Again", l'album est apaisant, relaxant, et marque définitivement un tournant dans le son du groupe, devenu capable comme le montrent des titres tels que "Paint Pastel Princess", "Black Tangled Heart" ou "Steam Will Rise" de varier son jeu et de le personnaliser jusqu'à le rendre directement identifiable, en dépit de la largesse des influences revendiquées.
Orchestral, parfois vaguement électro, furieusement rock par endroits, parfois tout ça à la fois, Neon Ballroom frappe juste à chaque titre, avec une force qui ne se dément pas au fur et à mesure que les morceaux défilent. Un véritable tour de force qui aura permis à Silverchair de gravir une étape primordiale dans son évolution, s'extirpant avec infiniment de classe du post grunge dans lequel trop de monde a voulu les catégoriser définitivement, jusqu'à construire ce qu'il est aujourd'hui: un groupe capable d'étendre son jeu sur un registre musical et émotionnel admirable de largesse, et ce sans jamais perdre pied. Véritablement remarquable.
Et là où de nombreux groupes versent dans le pathétiquement larmoyant, Silverchair lui, parvient à contourner avec brio l'écueil de la mièvrerie pour bouleverser l'auditeur sans détour.
Musicalement déjà, le trio bifurque très nettement. L'album s'ouvre sur le grandiose "Emotion Sickness" (avec la participation de David Helfgott officiant en tant que pianiste) qui voit s'accomplir une symbiose magique entre violons/guitares/piano pour un titre long de 6 minutes s'achevant sur un arpège de guitare d'une beauté à couper le souffle. Une entrée en matière qui laisse bouche bée, alliant la mélancolie à l'énergie avec une cohérence et une maîtrise impressionnante de la part d'un groupe dont les membres n'ont même pas encore 20 ans.
A l'exception de l'extrêmement rageur "Spawn Again", l'album est apaisant, relaxant, et marque définitivement un tournant dans le son du groupe, devenu capable comme le montrent des titres tels que "Paint Pastel Princess", "Black Tangled Heart" ou "Steam Will Rise" de varier son jeu et de le personnaliser jusqu'à le rendre directement identifiable, en dépit de la largesse des influences revendiquées.
Orchestral, parfois vaguement électro, furieusement rock par endroits, parfois tout ça à la fois, Neon Ballroom frappe juste à chaque titre, avec une force qui ne se dément pas au fur et à mesure que les morceaux défilent. Un véritable tour de force qui aura permis à Silverchair de gravir une étape primordiale dans son évolution, s'extirpant avec infiniment de classe du post grunge dans lequel trop de monde a voulu les catégoriser définitivement, jusqu'à construire ce qu'il est aujourd'hui: un groupe capable d'étendre son jeu sur un registre musical et émotionnel admirable de largesse, et ce sans jamais perdre pied. Véritablement remarquable.
Excellent ! 18/20
Posté le 09 novembre 2007 à 01 h 30 |
1999. Le petit monde du rock prend en pleine gueule Neon Ballroom, sublimissime et surprenant (pléonasme quand on parle de Silverchair) troisième livraison des australiens. Le monde ne s'en remettra pas, des statues à l'effigie de Daniel Johns sont dressées un peu partout sur la planète, et l'album devient rapidement un sujet d'études au bac de philo.
Voilà, c'est à peu près ce qui aurait dû se passer dans le meilleur des mondes (comment ça j'en rajoute ?). Au lieu de ça, l'album passe un peu inaperçu, et pas mal de fans retournent leurs vestes et crient au scandale : "On veut du grunge" hurlent-ils à la lune, avec leurs cheveux sales et leur tee-shirt troués, "de la sueur et des gros riffs !". Tant pis pour eux : les autres savent qu'ils tiennent un bijou brut entre les mains.
L'album s'ouvre sur la grandiose "Emotion Sickness", piste orchestrale de près de six minutes qui suffit (presque) à résumer tout le paradoxe ambulant qu'est Daniel Johns : l'âme torturée d'un songwriter de génie coincée dans le corps frêle d'un post-ado anorexique et dépressif de 20 ans...
Oui, Silverchair a bien délaissé les riffs sales et réussit pour de bon à se débarrasser de ses influences pour accoucher de 12 titres de qualité quasi-égale. Après cette entrée en matière dépressive et malade, (Addict with no heroin) Daniel Johns se permet même de livrer avec Anthem for the year 2000 l'hymne fédérateur de la jeunesse anti-fasciste sans les éternels clichés adolescents dans lesquels il aurait très bien pu se vautrer...
Avec "Ana's Song", il extériorise enfin le démon qui le ronge de l'intérieur et a failli avoir sa peau à de nombreuses reprises, l'anorexie. Une façon comme une autre de régler ses comptes une bonne fois pour toutes avec la maladie (en lui faisant ici endosser des traits humains). Il en résulte une chanson moins pop et grand public que certains veulent bien le croire, et des paroles terrifiantes qui résument bien l'horreur quotidienne qui devient une personne à part entière difficile à combattre pour les malades (Please die Ana, For as long as you're here we're not/And I need you now somehow/And you're my obsession, I love you to the bones, And Ana wrecks your life, Like an Anorexia life).
Dès "Spawn Again", les trois "kids" sortent l'artillerie lourde et dégainent une charge ultra-violente contre la maltraitance des animaux, sujet sensible chez Johns. La voix gutturale de Daniel Johns, la basse claquante de Chris Joannou, les frappes de sourd du "bouboule" de l'époque Ben Gillies (on l'a rarement entendu taper aussi fort, même sur Frogstomp et Freak Show). Une chanson coup de point malsaine et tendue, sublimée (comme pas mal de morceaux ici) par le travail d'orfèvre de Paul Mac, DJ australien et grand ami de Daniel Johns (ils formeront 5 ans plus tard le duo électro-pop The Dissociatives).
Après avoir fait sa déclaration d'amour à l'amour ("Miss You Love") les Chair larguent un "Dearest Helpless" des familles. Après son intro très FaithNoMorienne, le trio accouche d'un refrain énorme, tout en roulements et riffs décousus, avant un pont à l'ambiance très cirque macabre sur lequel le clown Ca et Morticia Adams n'auraient certainement pas renié une danse !
La deuxième moitié de l'album s'ouvre sur la très belle "Do You Feel The Same", pop-song efficace, dans laquelle un petit solo vient faire son effet.
Avec "Black Tangled Heart", pur moment de noirceur contenue, Daniel Johns nous prouve encore une fois tout l'étendu de son talent ; Le "gamin" a plus d'une corde a son arc, et tisse une toile de violons, de nappes lointaines faussement cajoleuses, avant d'assener un final violent et cruel.
Avec "Satin Sheets", Silverchair s'essaye au trash-punk-metal-electro (oui oui, ça existe !) et réussit plutôt bien son pari : gros riffs, un Ben Gillies au top de sa forme...
L'album se clôt sur deux petites perles : "Paint Pastel Princess", chanson faussement rose bonbon à l'orchestration très réussie, et "Stream Will Rise", véritable tour de force funky et psyché. Joannou fait claquer ses cordes comme un jazzman, Gillies arrose ses fûts...
Un "funk-rock" complexe et décomplexé, durant lequel le groupe s'abandonne complètement... Les versions live de la tournée 2003 le prouvent d'ailleurs à merveille...
"Steam Will Rise" se termine sur des chœurs angéliques et rassurants, comme pour annoncer que le plus dur est passé et que la tempête se calme...
Silverchair a donc frappé très fort en 1999 en livrant leur premier chef-d'œuvre, un classique instantané qui en appelait déjà d'autres. Désenchanté, malade, triste, violent et pourtant si poétique et raffiné en même temps... Neon Ballroom, c'est tout ça à la fois.
3 ans plus tard les aussies accouchent d'un certain Diorama. Mais c'est une autre histoire...
Voilà, c'est à peu près ce qui aurait dû se passer dans le meilleur des mondes (comment ça j'en rajoute ?). Au lieu de ça, l'album passe un peu inaperçu, et pas mal de fans retournent leurs vestes et crient au scandale : "On veut du grunge" hurlent-ils à la lune, avec leurs cheveux sales et leur tee-shirt troués, "de la sueur et des gros riffs !". Tant pis pour eux : les autres savent qu'ils tiennent un bijou brut entre les mains.
L'album s'ouvre sur la grandiose "Emotion Sickness", piste orchestrale de près de six minutes qui suffit (presque) à résumer tout le paradoxe ambulant qu'est Daniel Johns : l'âme torturée d'un songwriter de génie coincée dans le corps frêle d'un post-ado anorexique et dépressif de 20 ans...
Oui, Silverchair a bien délaissé les riffs sales et réussit pour de bon à se débarrasser de ses influences pour accoucher de 12 titres de qualité quasi-égale. Après cette entrée en matière dépressive et malade, (Addict with no heroin) Daniel Johns se permet même de livrer avec Anthem for the year 2000 l'hymne fédérateur de la jeunesse anti-fasciste sans les éternels clichés adolescents dans lesquels il aurait très bien pu se vautrer...
Avec "Ana's Song", il extériorise enfin le démon qui le ronge de l'intérieur et a failli avoir sa peau à de nombreuses reprises, l'anorexie. Une façon comme une autre de régler ses comptes une bonne fois pour toutes avec la maladie (en lui faisant ici endosser des traits humains). Il en résulte une chanson moins pop et grand public que certains veulent bien le croire, et des paroles terrifiantes qui résument bien l'horreur quotidienne qui devient une personne à part entière difficile à combattre pour les malades (Please die Ana, For as long as you're here we're not/And I need you now somehow/And you're my obsession, I love you to the bones, And Ana wrecks your life, Like an Anorexia life).
Dès "Spawn Again", les trois "kids" sortent l'artillerie lourde et dégainent une charge ultra-violente contre la maltraitance des animaux, sujet sensible chez Johns. La voix gutturale de Daniel Johns, la basse claquante de Chris Joannou, les frappes de sourd du "bouboule" de l'époque Ben Gillies (on l'a rarement entendu taper aussi fort, même sur Frogstomp et Freak Show). Une chanson coup de point malsaine et tendue, sublimée (comme pas mal de morceaux ici) par le travail d'orfèvre de Paul Mac, DJ australien et grand ami de Daniel Johns (ils formeront 5 ans plus tard le duo électro-pop The Dissociatives).
Après avoir fait sa déclaration d'amour à l'amour ("Miss You Love") les Chair larguent un "Dearest Helpless" des familles. Après son intro très FaithNoMorienne, le trio accouche d'un refrain énorme, tout en roulements et riffs décousus, avant un pont à l'ambiance très cirque macabre sur lequel le clown Ca et Morticia Adams n'auraient certainement pas renié une danse !
La deuxième moitié de l'album s'ouvre sur la très belle "Do You Feel The Same", pop-song efficace, dans laquelle un petit solo vient faire son effet.
Avec "Black Tangled Heart", pur moment de noirceur contenue, Daniel Johns nous prouve encore une fois tout l'étendu de son talent ; Le "gamin" a plus d'une corde a son arc, et tisse une toile de violons, de nappes lointaines faussement cajoleuses, avant d'assener un final violent et cruel.
Avec "Satin Sheets", Silverchair s'essaye au trash-punk-metal-electro (oui oui, ça existe !) et réussit plutôt bien son pari : gros riffs, un Ben Gillies au top de sa forme...
L'album se clôt sur deux petites perles : "Paint Pastel Princess", chanson faussement rose bonbon à l'orchestration très réussie, et "Stream Will Rise", véritable tour de force funky et psyché. Joannou fait claquer ses cordes comme un jazzman, Gillies arrose ses fûts...
Un "funk-rock" complexe et décomplexé, durant lequel le groupe s'abandonne complètement... Les versions live de la tournée 2003 le prouvent d'ailleurs à merveille...
"Steam Will Rise" se termine sur des chœurs angéliques et rassurants, comme pour annoncer que le plus dur est passé et que la tempête se calme...
Silverchair a donc frappé très fort en 1999 en livrant leur premier chef-d'œuvre, un classique instantané qui en appelait déjà d'autres. Désenchanté, malade, triste, violent et pourtant si poétique et raffiné en même temps... Neon Ballroom, c'est tout ça à la fois.
3 ans plus tard les aussies accouchent d'un certain Diorama. Mais c'est une autre histoire...
Intemporel ! ! ! 20/20
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