Queens Of The Stone Age
In Times New Roman |
Label :
Matador Records |
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Dans le grand contingent des groupes ayant plus de succès depuis qu'ils sortent des albums pas terribles que lorsqu'ils en faisaient des bons, Queens Of The Stone Age peut peut-être être le mètre étalon. Trois excellents premiers albums où le mojo était là, on avoue aussi une petite tendresse circonstancielle pour une moitié de Lullabies To Paralyze et l'autre moitié de Like Clockwork, à part cela et quelques bricoles, pas grand-chose à signaler (ça fait quand même beaucoup, non ?). Après un dernier album louchant vers le mainstream, Josh Homme revient ces jours-ci –comme son pote Dave Grohl- avec son album exorcisme suite à quelques années personnellement difficiles. In Times New Roman ne semble d'ailleurs exister que pour cela : hurler sa frustration et dauber sur son ex, le tout enrobé dans des gros riffs pas spécialement plus inventifs que les jeux de mots qui font les titres des chansons. Le principal reproche à formuler à propos de ce nouvel album serait donc sa faiblesse mélodique, on ne doute pas de la volonté de proposer un fond cathartique (et s'épancher longuement devant des médias en mode "quel genre de sans cœur peut rester insensible devant tant d'épreuves?"), mais la forme reste assez peu séduisante. Le lecteur aura bien compris que c'était mieux avant, la preuve par l'exemple quand un "I Sat By The Ocean" ou "I Never Came" contaient déjà des peines de cœurs mais dans un format bien plus travaillé que le simple enchainement de riffs mastodontes. Tout n'est évidemment pas à jeter ("Negative Space", "Paper Machete", pourquoi pas... ) cependant toute la coolitude de Qotsa tenait dans une capacité à la Bruce Willis d'apporter ironie et humour bienvenus dans des blockbusters musclés, aspect qui semble totalement absent sur un album sans aspérité pensé comme un pensum sur la douleur. Une musique méchante qui faisait des clins d'œil devenue l'équivalent du mec ivre de bon matin, qui donne des coups de poings dans le mur sans réaliser qu'il est trop imbibé pour être autre chose qu'un habitué poliment toléré (voir la tentative ratée de refaire "Paraguay" d'Iggy Pop avec "Straight Jacket Fitting" ou le chant auto parodique sur toutes les chansons).
Triste album.
Triste album.
Pas terrible 9/20 | par Granpa |
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