Joy Division
Heart & Soul |
Label :
London Records |
||||
Bon pour commencer la photo de couverture : une image télévisée de Ian Curtis en gros plan,visage coupé de moitié, bouche ouverte, les yeux mi-clos. Si l'éditeur avait voulu faire moche, il ne s'y serait pas pris autrement.
Le livret est intéressant, le texte de Jon Savage y est pour beaucoup. Il est l'auteur parmi d'autres livres de England's dreaming : les Sex Pistols et le post-punk paru chez Allia, et est scénariste d'un documentaire, Joy Division, en 2008.
Les albums sont noyés, avant le début et après la fin figurent d'autres titres, ce qui fait qu'il est difficile de les envisager en tant qu'oeuvre à part entière. Pour celui qui connait, c'est gênant, pour le néophyte c'est plus compliqué.
Sur le premier disque, pour écouter Unknown Pleasures il faut d'abord se taper "Digital" et "Glass", puis après les dix titres de l'album, on a droit à "Ice Age" et "Exercise One", soit les quatre plus mauvais morceaux enregistrés par le groupe. Suivent plusieurs titres enregistrés en 1978 et 1979, dont la version single de "Transmission", première bonne chanson du groupe selon Peter Hook.
Closer, sur le deuxième disque, débute après six morceaux enregistrés en 1979 et 1980, que l'on retrouve sur Still ou Substance. Il est suivi par le single "Love will tear us apart"/"These days", ce dernier dans la version de 1980.
Fourre-tout pourrait être le nom du troisième cd où les morceaux sont classés par ordre chronologique d'enregistrements. Le EP An ideal for living au complet, trois titres de Warsaw, les habituelles maquettes ou prises alternatives plus ou moins intéressantes, quatre titres d'une session radio contenant une version primitive d'"Atmosphere", trois titres sur les huit enregistrés pour John Peel. La vraie surprise de ce coffret est à la fin de ce disque. La version de "Ceremony" sur Still laissait augurer un très bon morceau malgré le son pourri, et c'est le cas, même si ce n'est qu'une maquette.
A mon sens il y a un problème. Pourquoi éditer un premier disque pour l'année 1979, un deuxième pour 1980, et un troisième pour tout et n'importe quoi ? Quel est le principe d'édition ? Chronologique ne marche pas, plus ou moins inédit non plus, alors ? Il aurait mieux valu laisser les albums seuls sur un cd chacun, et en faire deux autres, chronologiques et plus complets, par exemple. D'autant que d'après Joydiv.org, et la page wikipédia britannique consacrée au coffret il manquerait pas moins de quarante morceaux/versions édités, sans comptés les live.
Le quatrième disque est une compilation live de dix-neuf morceaux s'étalant de juillet 1979 à février 1980. Là aussi c'est problématique.
Les dix premiers titres sont extraits du concert du 13 juillet 1979, concert qui ressortira avec deux morceaux supplémentaires sur le cd bonus de l'édition Deluxe de Unknown Pleasures de 2005. Pour quel motif ne pas le graver intégralement ? A quoi sert l'édition dite Deluxe ?
Sur les cinq derniers, du 29 février 1980, deux réapparaîtront sur le cd bonus de Closer, bonus proposant donc un concert amputé.
"Autosuggestion" date du 2 août 1979, Ymca à Londres, le concert existe en deux versions pirates dont l'une prise en direct sur la table de mixage. Où sont les autres titres ?
Les trois autres titres viennent du concert du 2 novembre 1979 à Bournemouth, là aussi il existe des bootlegs, mais Ian Curtis était malade et a fini la soirée dans une ambulance.
La partie studio de Still est complètement éclatée sur les trois premiers disques. Toute la partie live, "Sister Ray" comprise, est absente. Même le "24 Hours" live figurant sur Still (LP/cassette uniquement) ne figure pas sur ce coffret alors qu'il n'est jamais sorti en cd.
La musique du groupe, loin d'être parfaite, je ne voue de culte à personne, est très souvent bonne, voire excellente, sur Unknown Pleasures notamment, même s'il ne faut pas oublier le cinquième homme, Martin Hannett. La voix de Ian Curtis est singulière. La guitare est maladroite et c'est son atout. Quant à la rythmique, elle participe déjà à la naissance de la house music et de l'electro. Le problème n'est donc pas musical.
L'édition de ce coffret est lamentable. Tout comme l'édition des disques de Joy Division en général. Pourquoi laisser tant de morceaux sur le côté, il y n'y a plus d'inédits, a priori, mais les morceaux ont évolué. Entre le premier enregistrement de "Transmission" ou de "Shadowplay", et leurs versions définitives, ou officielles, le groupe a énormément évolué, en très peu de temps. C'est invisible sur ce coffret.
Le groupe était très bon sur scène. Pour quelles raisons les concerts sont si peu disponibles, pour avoir Les Bains-Douches, le Paradiso d'Amsterdam, ou le concert de Preston, il faut casser sa tire-lire alors qu'il s'agit de sorties officielles.
Et je ne parle même pas des concerts de Leeds et Blackpool en 1979, existant dans de multiples éditions pirates à des prix astronomiques, et dont aucun titre n'a fait l'objet d'une sortie officielle. Même si le son n'est pas au top, un dépoussiérage suffirait pour en faire des albums live dignes, et vendables.
On prend les très nombreux fans de Joy Division pour des gogos. On crée la rareté, pour entretenir un mythe nauséabond et morbide.
Si je ne notais que la musique, je serais autour de 16/17. Ce coffret a le mérite d'exister, c'est tout. Il est presque à espérer que pour les quarante ans de la fin du groupe, en 2020, on ait droit à une édition exhaustive.
Le livret est intéressant, le texte de Jon Savage y est pour beaucoup. Il est l'auteur parmi d'autres livres de England's dreaming : les Sex Pistols et le post-punk paru chez Allia, et est scénariste d'un documentaire, Joy Division, en 2008.
Les albums sont noyés, avant le début et après la fin figurent d'autres titres, ce qui fait qu'il est difficile de les envisager en tant qu'oeuvre à part entière. Pour celui qui connait, c'est gênant, pour le néophyte c'est plus compliqué.
Sur le premier disque, pour écouter Unknown Pleasures il faut d'abord se taper "Digital" et "Glass", puis après les dix titres de l'album, on a droit à "Ice Age" et "Exercise One", soit les quatre plus mauvais morceaux enregistrés par le groupe. Suivent plusieurs titres enregistrés en 1978 et 1979, dont la version single de "Transmission", première bonne chanson du groupe selon Peter Hook.
Closer, sur le deuxième disque, débute après six morceaux enregistrés en 1979 et 1980, que l'on retrouve sur Still ou Substance. Il est suivi par le single "Love will tear us apart"/"These days", ce dernier dans la version de 1980.
Fourre-tout pourrait être le nom du troisième cd où les morceaux sont classés par ordre chronologique d'enregistrements. Le EP An ideal for living au complet, trois titres de Warsaw, les habituelles maquettes ou prises alternatives plus ou moins intéressantes, quatre titres d'une session radio contenant une version primitive d'"Atmosphere", trois titres sur les huit enregistrés pour John Peel. La vraie surprise de ce coffret est à la fin de ce disque. La version de "Ceremony" sur Still laissait augurer un très bon morceau malgré le son pourri, et c'est le cas, même si ce n'est qu'une maquette.
A mon sens il y a un problème. Pourquoi éditer un premier disque pour l'année 1979, un deuxième pour 1980, et un troisième pour tout et n'importe quoi ? Quel est le principe d'édition ? Chronologique ne marche pas, plus ou moins inédit non plus, alors ? Il aurait mieux valu laisser les albums seuls sur un cd chacun, et en faire deux autres, chronologiques et plus complets, par exemple. D'autant que d'après Joydiv.org, et la page wikipédia britannique consacrée au coffret il manquerait pas moins de quarante morceaux/versions édités, sans comptés les live.
Le quatrième disque est une compilation live de dix-neuf morceaux s'étalant de juillet 1979 à février 1980. Là aussi c'est problématique.
Les dix premiers titres sont extraits du concert du 13 juillet 1979, concert qui ressortira avec deux morceaux supplémentaires sur le cd bonus de l'édition Deluxe de Unknown Pleasures de 2005. Pour quel motif ne pas le graver intégralement ? A quoi sert l'édition dite Deluxe ?
Sur les cinq derniers, du 29 février 1980, deux réapparaîtront sur le cd bonus de Closer, bonus proposant donc un concert amputé.
"Autosuggestion" date du 2 août 1979, Ymca à Londres, le concert existe en deux versions pirates dont l'une prise en direct sur la table de mixage. Où sont les autres titres ?
Les trois autres titres viennent du concert du 2 novembre 1979 à Bournemouth, là aussi il existe des bootlegs, mais Ian Curtis était malade et a fini la soirée dans une ambulance.
La partie studio de Still est complètement éclatée sur les trois premiers disques. Toute la partie live, "Sister Ray" comprise, est absente. Même le "24 Hours" live figurant sur Still (LP/cassette uniquement) ne figure pas sur ce coffret alors qu'il n'est jamais sorti en cd.
La musique du groupe, loin d'être parfaite, je ne voue de culte à personne, est très souvent bonne, voire excellente, sur Unknown Pleasures notamment, même s'il ne faut pas oublier le cinquième homme, Martin Hannett. La voix de Ian Curtis est singulière. La guitare est maladroite et c'est son atout. Quant à la rythmique, elle participe déjà à la naissance de la house music et de l'electro. Le problème n'est donc pas musical.
L'édition de ce coffret est lamentable. Tout comme l'édition des disques de Joy Division en général. Pourquoi laisser tant de morceaux sur le côté, il y n'y a plus d'inédits, a priori, mais les morceaux ont évolué. Entre le premier enregistrement de "Transmission" ou de "Shadowplay", et leurs versions définitives, ou officielles, le groupe a énormément évolué, en très peu de temps. C'est invisible sur ce coffret.
Le groupe était très bon sur scène. Pour quelles raisons les concerts sont si peu disponibles, pour avoir Les Bains-Douches, le Paradiso d'Amsterdam, ou le concert de Preston, il faut casser sa tire-lire alors qu'il s'agit de sorties officielles.
Et je ne parle même pas des concerts de Leeds et Blackpool en 1979, existant dans de multiples éditions pirates à des prix astronomiques, et dont aucun titre n'a fait l'objet d'une sortie officielle. Même si le son n'est pas au top, un dépoussiérage suffirait pour en faire des albums live dignes, et vendables.
On prend les très nombreux fans de Joy Division pour des gogos. On crée la rareté, pour entretenir un mythe nauséabond et morbide.
Si je ne notais que la musique, je serais autour de 16/17. Ce coffret a le mérite d'exister, c'est tout. Il est presque à espérer que pour les quarante ans de la fin du groupe, en 2020, on ait droit à une édition exhaustive.
Correct 12/20 | par NicoTag |
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