Joy Division
Closer |
Label :
Factory |
||||
Enregistré peu de temps avant la mort de Ian Curtis, ce disque est d'une force incroyable. Même aujourd'hui, plus de vingt après, Closer conserve une tension presque palpable. L'ambiance du disque est mortuaire, la voix de Curtis y est hypnotique, plus que sur les autres disques du groupe. "Atrocity Exhibition" ouvre magistalement le bal, avec sa ligne de basse angoissante et sa guitare dissonante. "Isolation" est un prémice électronique au futur New Order. "A Means To An End" et le ravageur "24 Hours", avec leur impressionnante rythmique martiale, sont deux des meilleurs morceaux de Joy Division et atteignent une noirceur rarement égalée depuis. "The Eternal" et "Decades", titres d'une beauté rare où des claviers omniprésents créent une ambiance ténébreuse, clôturent ce disque qui reste la référence ultime de la cold wave.
Excellent ! 18/20 | par X_Elmo |
Posté le 23 octobre 2003 à 17 h 49 |
Salut j'ai 25ans et c'est la première fois que j'écoute un album de Joy Division (Closer) et je le trouve totalement mortuaire ! Ca sent la fin de vie, la mélancolie et le désespoir mais quand même quel album de rock !!!
Parfait 17/20
Posté le 02 novembre 2004 à 10 h 38 |
Cruelle question, quelle note attribuer ? le 20/20 en art n'étant à mon avis pas de ce monde, je serai tenté de mettre 19. Cependant, cet album est réellement intemporel. Il est des ces disques qui valent plus que des dizaines d'années de carrière de certains groupes, qui sont un mouvement musical à eux tous seuls, et Closer est de ceux-là. Le début de l'album reprend les choses là où Unknown Pleasures les avait laissées: le grand tourment, Curtis se débattant rageusement contre ses démons ("Atrocity Exhibition"), puis dès "Isolaton", on sent comme un changement, une première forme de résignation, qui se confirme: on assiste à la victoire progressive de la mort sur la vie, comme en témoignent les très lointains "The Eternal" et "Decades", qui cloturent avec un extraordinaire détachement cette oeuvre effectivement mortuaire, noire, que certains qualifieront de glauque, mais le rock, ça ne peut pas tout le temps être les Beatles.
Et même malgré "Heart And Soul", modèle de minimalisme et une des plus grande rythmique de l'histoire du rock, ça ne sera quand même que 19 !
Et même malgré "Heart And Soul", modèle de minimalisme et une des plus grande rythmique de l'histoire du rock, ça ne sera quand même que 19 !
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 31 mars 2005 à 15 h 41 |
"Where have they been".
Tels seront les derniers mots chanté, comme un testament, par Curtis au crépuscule de sa vie. Laissant l'auditeur K.O et vaincu, lui qui vient de se prendre "Closer" en pleine figure ...
Sombre, angoissé, le chant n'a jamais tutoyé la mort d'aussi près.
Dès "Atrocity Exhibition", on sait déjà qu'il n'y aura plus de lendemains qui chantent.
Les atmosphères menaçantes de "Colony" ou "Heart & Soul", avec sa batterie affolée, enfoncent le clou, et renforcent ce sentiment de claustrophobie. On est alors comme happé,saisi par cette noirceur. Effrayé et pourtant attiré par on ne sait quoi ; un peu à la manière de ces enfants téméraires qui mettent les doigts dans le feu pour voir si ça fait mal.
De longues plaintes comme "Passover" en chants incantatoires tel " Eternal", Joy Division défriche des terres inconnues et dépaint à coup de basse vrombissante et de claviers mortifères, une atmosphère de fin de règne.
Règne du punk,déjà mort avant d'avoir existé, tué dans l'oeuf par ce disque qui montre déjà la voie à suivre pour plus tard. Cure n'attendra qu'un mot pour prendre le relais.
Au fil de l'album, on sent de plus en plus la voix de Ian Curtis se fragiliser. Il chante déjà dans le lointain, de là où on ne revient pas. Astre mort mais dont la lumière arrive encore à nous parvenir belle et aveuglante.
Ce disque est tout ça et même encore plus.
Lorsque la grâce rencontre l'éternité, elle fait naître des chefs-d'oeuvre comme "Closer".
Tels seront les derniers mots chanté, comme un testament, par Curtis au crépuscule de sa vie. Laissant l'auditeur K.O et vaincu, lui qui vient de se prendre "Closer" en pleine figure ...
Sombre, angoissé, le chant n'a jamais tutoyé la mort d'aussi près.
Dès "Atrocity Exhibition", on sait déjà qu'il n'y aura plus de lendemains qui chantent.
Les atmosphères menaçantes de "Colony" ou "Heart & Soul", avec sa batterie affolée, enfoncent le clou, et renforcent ce sentiment de claustrophobie. On est alors comme happé,saisi par cette noirceur. Effrayé et pourtant attiré par on ne sait quoi ; un peu à la manière de ces enfants téméraires qui mettent les doigts dans le feu pour voir si ça fait mal.
De longues plaintes comme "Passover" en chants incantatoires tel " Eternal", Joy Division défriche des terres inconnues et dépaint à coup de basse vrombissante et de claviers mortifères, une atmosphère de fin de règne.
Règne du punk,déjà mort avant d'avoir existé, tué dans l'oeuf par ce disque qui montre déjà la voie à suivre pour plus tard. Cure n'attendra qu'un mot pour prendre le relais.
Au fil de l'album, on sent de plus en plus la voix de Ian Curtis se fragiliser. Il chante déjà dans le lointain, de là où on ne revient pas. Astre mort mais dont la lumière arrive encore à nous parvenir belle et aveuglante.
Ce disque est tout ça et même encore plus.
Lorsque la grâce rencontre l'éternité, elle fait naître des chefs-d'oeuvre comme "Closer".
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 02 février 2006 à 23 h 14 |
Quel album !
Un grand et vrai choc musical.
Tout d'abord Ian Curtis. Un immense génie qui chante comme un possédé, entre ses crises d'épilepsies comme si rien ne pouvait l'arrêter. La fin de l'album est d'ailleurs révélatrice. Ce n'est pas juste la fin d'un album, c'est un testament, la fin d'une vie! Quand on pense qu'il se suicidera juste avant la tournée de Closer, on se dit qu'il y a vraiment quelque chose de divin, de prémonitoire.
Et puis Peter Hook à la basse. C'est tellement rare que ce ne soit pas un guitariste ou un batteur sur le devant. Non, la ce sont les synthés ultra cold wave et la basse ravageuse de Hook. Le début de"Isolation" est révélateur. Cette basse influence encore aujourd'hui de nombreux groupes comme Interpol.
Cet album est intemporel, et si fort...
Un grand et vrai choc musical.
Tout d'abord Ian Curtis. Un immense génie qui chante comme un possédé, entre ses crises d'épilepsies comme si rien ne pouvait l'arrêter. La fin de l'album est d'ailleurs révélatrice. Ce n'est pas juste la fin d'un album, c'est un testament, la fin d'une vie! Quand on pense qu'il se suicidera juste avant la tournée de Closer, on se dit qu'il y a vraiment quelque chose de divin, de prémonitoire.
Et puis Peter Hook à la basse. C'est tellement rare que ce ne soit pas un guitariste ou un batteur sur le devant. Non, la ce sont les synthés ultra cold wave et la basse ravageuse de Hook. Le début de"Isolation" est révélateur. Cette basse influence encore aujourd'hui de nombreux groupes comme Interpol.
Cet album est intemporel, et si fort...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 31 janvier 2007 à 11 h 39 |
Il semblerait que la route plus ou moins sinueuse de la pop, au sens large du terme, ait radicalement basculé à la sortie de Closer. Dorénavant elle traverse d'autres paysages aux couleurs (et plaisirs !) inconnues ... mais cela reste une hypothèse.
Joy Division est un groupe particulier et malheureusement trop enfermé, à mon avis, par la fin tragique de Ian Curtis. Il est intéressant de se demander si le groupe aurait bénéficié du même mythe sans ce drame. Pour ma part je pense que oui. La courte vie du groupe n'a pas empêché une production géniale et bouleversante, Closer étant son apothéose. La voix caverneuse de Curtis, la poésie des textes, la basse mélodique, la guitare tendue, le tout cadré par une rythmique quasi tribale est une alchimie parfaite et une référence incontournable pour les amateurs de post-punk
Closer est le chef-d'oeuvre absolu du groupe et semble étrangement moins influent sur les nombreux groupes actuels se réclamant de cette période que les premières productions de Joy Division au son plus punk.
Joy Division est un groupe particulier et malheureusement trop enfermé, à mon avis, par la fin tragique de Ian Curtis. Il est intéressant de se demander si le groupe aurait bénéficié du même mythe sans ce drame. Pour ma part je pense que oui. La courte vie du groupe n'a pas empêché une production géniale et bouleversante, Closer étant son apothéose. La voix caverneuse de Curtis, la poésie des textes, la basse mélodique, la guitare tendue, le tout cadré par une rythmique quasi tribale est une alchimie parfaite et une référence incontournable pour les amateurs de post-punk
Closer est le chef-d'oeuvre absolu du groupe et semble étrangement moins influent sur les nombreux groupes actuels se réclamant de cette période que les premières productions de Joy Division au son plus punk.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 18 février 2008 à 16 h 23 |
L'histoire est connue de tout le monde: le 18 mai 1980 se suicide Ian Curtis, chanteur épileptique de Joy Division.A l'aube d'une tournée aux Etats-Unis et après seulement deux albums studios, Joy Division n'est déjà plus que du passé. Deux mois plus tard, en juillet 1980, sort Closer, album d'une rare beauté (enregistré en 12 jours) qui est leur second et ultime album. Celui-ci pourrait constituer l'équivalent musical de L'Enfer de Dante. Tout, ici, est vide ; la musique est un labyrinthe glacial sans issue, les titres saisissent l'auditeur à la gorge, le sol se dérobe. L'écoute de cet album est une expérience marquante, qu'il convient d'aborder avec les précautions adéquates.
L'album débute par "Atrocity Exhibition" - qui tire son nom d'un roman de J.G. Ballard - , longue plainte d'une violence inouïe. "Isolation" et son refrain scandé tel un mantra, claquent comme une sordide mise en garde : 'I'm doing the best I can /... I'm ashamed of the person I am'. Curtis est habité, les mots sont propulsés du plus profond de son âme par la force du désarroi. Tout ce qui suit n'est qu'une kyrielle de questionnements, de tourments, de pureté. Tout est déjà terminé dès que retentissent les premières notes de "Passover". Le combat est d'ores et déjà perdu, il n'y a plus rien à attendre. L'ambiance se fait incertaine, tout est plus nauséeux encore; les titres des chansons constituent les épitaphes parfaites pour un homme rongé par ses tourments. Disque déprimant, angoissé, dans lequel la détresse n'a de cesse d'être présente, Closer est capable de faire sombrer l'auditeur dans une hypnotique mélancolie, parfois même de le pousser vers d'amères réflexions.
La batterie est un parfait métronome, nous faisant songer à la fuite irrépressible du temps. La basse tresse des mélodies entêtantes amenant peu à peu l'auditeur vers l'aliénation. La guitare dessine des paysages musicaux désolés. Le tout est soutenu par la voix caverneuse de Ian Curtis qui semble déjà avoir quitté les lieux ; car ce n'est plus que l'écho de sa voix qui nous parvient, ses paroles continuant de nager dans l'air, comme sur "Heart & Soul".
Les deux dernières pistes, "The Eternal" et "Decades", parfois proches de l'insoutenable, semblent avoir été composées en vue d'une marche funèbre. L'album se termine par ces mots: 'Where have they been ?' et les Divisions De La Joie abandonnent l'auditeur, le laissant seul face au gouffre, seul avec lui-même, face à un mur de questions. Disque noir, angoissé, Closer est l'ultime frontière avant le vœu final d'abandonner la condition humaine, l'album d'une mouche prise au piège dans une toile où il est impossible de s'échapper.
En résumé, nous voilà en présence d'un véritable chef-d'œuvre, capable de poursuivre l'auditeur même lorsque celui ne l'écoute pas. Telle est la force de cet album...
L'album débute par "Atrocity Exhibition" - qui tire son nom d'un roman de J.G. Ballard - , longue plainte d'une violence inouïe. "Isolation" et son refrain scandé tel un mantra, claquent comme une sordide mise en garde : 'I'm doing the best I can /... I'm ashamed of the person I am'. Curtis est habité, les mots sont propulsés du plus profond de son âme par la force du désarroi. Tout ce qui suit n'est qu'une kyrielle de questionnements, de tourments, de pureté. Tout est déjà terminé dès que retentissent les premières notes de "Passover". Le combat est d'ores et déjà perdu, il n'y a plus rien à attendre. L'ambiance se fait incertaine, tout est plus nauséeux encore; les titres des chansons constituent les épitaphes parfaites pour un homme rongé par ses tourments. Disque déprimant, angoissé, dans lequel la détresse n'a de cesse d'être présente, Closer est capable de faire sombrer l'auditeur dans une hypnotique mélancolie, parfois même de le pousser vers d'amères réflexions.
La batterie est un parfait métronome, nous faisant songer à la fuite irrépressible du temps. La basse tresse des mélodies entêtantes amenant peu à peu l'auditeur vers l'aliénation. La guitare dessine des paysages musicaux désolés. Le tout est soutenu par la voix caverneuse de Ian Curtis qui semble déjà avoir quitté les lieux ; car ce n'est plus que l'écho de sa voix qui nous parvient, ses paroles continuant de nager dans l'air, comme sur "Heart & Soul".
Les deux dernières pistes, "The Eternal" et "Decades", parfois proches de l'insoutenable, semblent avoir été composées en vue d'une marche funèbre. L'album se termine par ces mots: 'Where have they been ?' et les Divisions De La Joie abandonnent l'auditeur, le laissant seul face au gouffre, seul avec lui-même, face à un mur de questions. Disque noir, angoissé, Closer est l'ultime frontière avant le vœu final d'abandonner la condition humaine, l'album d'une mouche prise au piège dans une toile où il est impossible de s'échapper.
En résumé, nous voilà en présence d'un véritable chef-d'œuvre, capable de poursuivre l'auditeur même lorsque celui ne l'écoute pas. Telle est la force de cet album...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 29 mai 2008 à 13 h 39 |
J'ai découvert ce groupe sur le tard (tendre euphémisme) par l'entremise du film d'Anton Corbijn Control qui retrace la (courte) épopée de Warsaw puis Joy Division. Film qui, soit dit en passant, est absolument à voir, même pour le non aficionados du groupe. Pour les fans c'est un peu une obligation. Une photo magnifique, du noir et blanc d'une beauté incroyable avec des contrastes taillés à la hache. Une adéquation idéale avec la musique qui tient de la symbiose. Bref.
L'ambiance est toujours sombre, d'un glauque confondant et suintant. Tout est en simplicité, c'est du brut sans fioritures. La voix de Ian Curtis est grave, caverneuse. On est au fond du trou, on est si proche de la fin, que son message en devient universel. C'est celui de la mort, pratiquement imminente. D'où le titre, sûrement. Ça titille tous nos penchants mortifères. La ligne de basse et la batterie sont métronomiques et égrainent à leur rythme le temps qui nous reste, inexorablement. La batterie résonne, on est en lieu clos, et ce contenant ressemble bigrement à un cercueil.
Closer est l'album que j'ai écouté en premier et je le regrette un peu car c'est aussi le meilleur à mon humble sens. Et comme le mieux est toujours l'ennemi du bien, démarrer avec Closer m'a rendu la découverte de Unknown Pleasures plus ardue. Le mieux est d'y aller chronologiquement si jamais vous n'aviez pas encore défloré cette merveille de noirceur.
Cet album est plus vieux que moi et il n'a pas pris une ride. Je ne peux pas en dire autant. Il y a les vieilles choses et il y a les intemporels. Closer fait partie de ces deniers.
L'ambiance est toujours sombre, d'un glauque confondant et suintant. Tout est en simplicité, c'est du brut sans fioritures. La voix de Ian Curtis est grave, caverneuse. On est au fond du trou, on est si proche de la fin, que son message en devient universel. C'est celui de la mort, pratiquement imminente. D'où le titre, sûrement. Ça titille tous nos penchants mortifères. La ligne de basse et la batterie sont métronomiques et égrainent à leur rythme le temps qui nous reste, inexorablement. La batterie résonne, on est en lieu clos, et ce contenant ressemble bigrement à un cercueil.
Closer est l'album que j'ai écouté en premier et je le regrette un peu car c'est aussi le meilleur à mon humble sens. Et comme le mieux est toujours l'ennemi du bien, démarrer avec Closer m'a rendu la découverte de Unknown Pleasures plus ardue. Le mieux est d'y aller chronologiquement si jamais vous n'aviez pas encore défloré cette merveille de noirceur.
Cet album est plus vieux que moi et il n'a pas pris une ride. Je ne peux pas en dire autant. Il y a les vieilles choses et il y a les intemporels. Closer fait partie de ces deniers.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 13 octobre 2008 à 20 h 04 |
Il est connu le <<difficile deuxième album>>... Des groupes prometteurs s'y sont cassés les dents, des icônes préféreraient l'oublier. Après avoir impressionné son monde avec Unknown Pleasures et avant de passer à titre posthume comme un des plus grands groupes de post-punk, Joy Division sort un des disques les plus terrifiants, les plus sombres de sa génération qui a pourtant connu de sacrées crises.
On commence avec "Atrocity Exhibition", et on comprend tout de suite que le groupe n'admet pas de limites, que la saturation qui règne dans l'air les a imprégnés, comme des pestiférés qui chercherait des lueurs dans une ville déserte. "Isolation" est plutôt plus entraînant et on se laisse alors prendre dans le piège de penser que l'album nous laissera le temps de respirer de temps à autres. "Passover" marque le point de non-retour. Adieu lueurs, adieu espoirs. La suite ne sera qu'une déclinaison de désespoir, un cri sans fin, un martyr magnifique. Variations sur le désespoir, instrumentaux angoissant, batterie mortuaire et voix déchirante... ne cherchez pas plus longtemps, c'est bel et bien le prédécesseur de Pornography des Cure, le seul album a pouvoir rivaliser en noirceur avec ce joyau.
"Twenty four hours" est le centre rythmique du disque, avec sa batterie et sa basse qui s'emballent une dernière fois. Car après avoir traversé l'enfer presque irréel, les deux derniers morceaux semblent étirer le malheur, semblent dire que la torture ne s'arrêtera jamais.
Malheureusement elle s'arrête, et même si on souffre sur les pleurs noirs de Closer, on ne peut résister a leurs beautés ; et on préférerait un coup de feu libérateur, plutôt que ce fade out final du magnifique "Decades" qui nous force à abandonner ce monde à part, pour retourner, retourner encore dans l'univers du gris...
On commence avec "Atrocity Exhibition", et on comprend tout de suite que le groupe n'admet pas de limites, que la saturation qui règne dans l'air les a imprégnés, comme des pestiférés qui chercherait des lueurs dans une ville déserte. "Isolation" est plutôt plus entraînant et on se laisse alors prendre dans le piège de penser que l'album nous laissera le temps de respirer de temps à autres. "Passover" marque le point de non-retour. Adieu lueurs, adieu espoirs. La suite ne sera qu'une déclinaison de désespoir, un cri sans fin, un martyr magnifique. Variations sur le désespoir, instrumentaux angoissant, batterie mortuaire et voix déchirante... ne cherchez pas plus longtemps, c'est bel et bien le prédécesseur de Pornography des Cure, le seul album a pouvoir rivaliser en noirceur avec ce joyau.
"Twenty four hours" est le centre rythmique du disque, avec sa batterie et sa basse qui s'emballent une dernière fois. Car après avoir traversé l'enfer presque irréel, les deux derniers morceaux semblent étirer le malheur, semblent dire que la torture ne s'arrêtera jamais.
Malheureusement elle s'arrête, et même si on souffre sur les pleurs noirs de Closer, on ne peut résister a leurs beautés ; et on préférerait un coup de feu libérateur, plutôt que ce fade out final du magnifique "Decades" qui nous force à abandonner ce monde à part, pour retourner, retourner encore dans l'univers du gris...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 12 janvier 2016 à 13 h 52 |
Closer, le classique de Joy Division... En voilà une bête à analyser, à commenter, à comprendre... Le truc qui est devenu une Bible pour les Gothiques , un disque qui serait "indépassable"... Le testament de Ian Curtis et tout ce qui va avec...
Il faut déjà être d'une humeur extrêmement joviale avant d'attaquer l'écoute de cet album, dont on sait déjà rien qu'à la pochette qu'il ne va pas nous emmener au pays de Groquick. Le jaune (sur le format CD) entourant la photo de Pierre Bernard Wolff n'est en effet pas celui du soleil ou de l'idole 80's sus-citée qui a mystérieusement disparu au profit d'un lapin insupportable. C'est un jaune qui donne pas envie, austère, le même que dans certains murs de toilettes publiques où il ne fait pas bon s'égarer.
Après avoir ingurgité de l'Anafranil, un peu de Deroxat, du Laroxyl, de l'Humoryl (taper dans Google "Anti dépresseurs célèbres" selon votre résistance et vos préférences) et un peu de Valproate de Sodium pour l'épilepsie (on ne sait jamais...), vous pouvez vous jeter corps et âme dans ce disque.
Normalement, on pourrait conseiller d'écouter Closer seul, dans le noir, ou par un jour très gris, ou très pluvieux avec un ciel bien chargé. Cependant, assurez vous qu'il y ait quelqu'un dans vos parages. N'oubliez pas non plus de ne pas laisser traîner quelconque cordage ou objet coupant, ce serait idiot, vous avez encore plein de disques à écouter.
Plus sérieusement, la production générale franchit un seuil de complexité et de variété par rapport au premier album: c'est indéniable. Martin Hannett avait déjà fait des miracles sur Unknown Pleasures, à l'aide d'effets très simples, qui rajoutaient de la vie (c'est peut-être pas le bon mot) ou du moins un certain dynamisme à l'ensemble. Ici, c'est encore plus subtil, c'est un brouillard cotonneux, un fond de cale éloigné dans un espace dimensionnel qui a sombré dans l'oubli.
La musique a également gagné en maturité: on est loin du punk des débuts et des structures simples, les rythmiques de Stephen Morris et les lignes de basses de Peter Hook sont obsédantes (bien qu'il soit dommage que certaines ne soient pas plus mises en avant), les guitares de Sumner créent plus d'ambiance et ne se limitent plus à de simples riffs, et le chant de Ian Curtis est habité, profond comme jamais.
Ces deux aspects (production et musique) donneront le statut qu'à Closer aujourd'hui, le tout embaumé dans l'aura du suicide de Curtis, survenu après l'enregistrement.
On retiendra donc la fabuleuse rythmique d'"Atrocity Exhibition", la boucle de basse d'"Isolation" et leurs textes habités, la répétition hypnotique de "Heart And Soul"...Chacun reconnaîtra tel ou tel morceau de gloire...
Un disque profond, travaillé, emblématique... Il serait vain ici de contredire ces statuts: Closer est bien tout cela, et sinon plus, mais on peut lui préférer la force, l'énergie, le dynamisme, l'évidence et la simplicité de son prédécesseur qui est malheureusement souvent plus représenté en t-shirt qu'écouté de nos jours.
Ainsi, par son désespoir poisseux qui transpire par toutes les stalagmites et stalactites de la grotte d'où il semble résonner, Closer peut vite transparaître comme un disque enflé, lourd et ankylosé (et se poser ainsi comme une remise en question directe de l'esprit de la Compagnie Créole et autres Patrick Sébastien...). D'accord, on savait qu'on était pas là pour déconner, mais écouter un disque, c'est avant tout prendre du plaisir (même ceux qui nous sont inconnus ou encore coupables...). La dépression s'accumule titre après titre, jusqu'au duo final "The Eternal/ Decades". On peut trouver ça beau, être emballé par tel riff, telle mélodie, se plonger complètement dans l'ambiance...Mais ce plaisir, si cher à Herbert Léonard, n'a plus de place...La tristesse s'instille peu à peu, finit par être trop présente pour vraiment s'y jeter corps et âme, pour revenir à l'idée du début. Attention, cette tristesse, cette déréliction, cet isolement ne sont jamais démonstratifs: ils sont sincères et authentiques et Closern'a pas volé sa place dans l'histoire du Rock. Mais vous l'aurez compris, il y a des plaisirs qui font beaucoup plus de bien...
Il faut déjà être d'une humeur extrêmement joviale avant d'attaquer l'écoute de cet album, dont on sait déjà rien qu'à la pochette qu'il ne va pas nous emmener au pays de Groquick. Le jaune (sur le format CD) entourant la photo de Pierre Bernard Wolff n'est en effet pas celui du soleil ou de l'idole 80's sus-citée qui a mystérieusement disparu au profit d'un lapin insupportable. C'est un jaune qui donne pas envie, austère, le même que dans certains murs de toilettes publiques où il ne fait pas bon s'égarer.
Après avoir ingurgité de l'Anafranil, un peu de Deroxat, du Laroxyl, de l'Humoryl (taper dans Google "Anti dépresseurs célèbres" selon votre résistance et vos préférences) et un peu de Valproate de Sodium pour l'épilepsie (on ne sait jamais...), vous pouvez vous jeter corps et âme dans ce disque.
Normalement, on pourrait conseiller d'écouter Closer seul, dans le noir, ou par un jour très gris, ou très pluvieux avec un ciel bien chargé. Cependant, assurez vous qu'il y ait quelqu'un dans vos parages. N'oubliez pas non plus de ne pas laisser traîner quelconque cordage ou objet coupant, ce serait idiot, vous avez encore plein de disques à écouter.
Plus sérieusement, la production générale franchit un seuil de complexité et de variété par rapport au premier album: c'est indéniable. Martin Hannett avait déjà fait des miracles sur Unknown Pleasures, à l'aide d'effets très simples, qui rajoutaient de la vie (c'est peut-être pas le bon mot) ou du moins un certain dynamisme à l'ensemble. Ici, c'est encore plus subtil, c'est un brouillard cotonneux, un fond de cale éloigné dans un espace dimensionnel qui a sombré dans l'oubli.
La musique a également gagné en maturité: on est loin du punk des débuts et des structures simples, les rythmiques de Stephen Morris et les lignes de basses de Peter Hook sont obsédantes (bien qu'il soit dommage que certaines ne soient pas plus mises en avant), les guitares de Sumner créent plus d'ambiance et ne se limitent plus à de simples riffs, et le chant de Ian Curtis est habité, profond comme jamais.
Ces deux aspects (production et musique) donneront le statut qu'à Closer aujourd'hui, le tout embaumé dans l'aura du suicide de Curtis, survenu après l'enregistrement.
On retiendra donc la fabuleuse rythmique d'"Atrocity Exhibition", la boucle de basse d'"Isolation" et leurs textes habités, la répétition hypnotique de "Heart And Soul"...Chacun reconnaîtra tel ou tel morceau de gloire...
Un disque profond, travaillé, emblématique... Il serait vain ici de contredire ces statuts: Closer est bien tout cela, et sinon plus, mais on peut lui préférer la force, l'énergie, le dynamisme, l'évidence et la simplicité de son prédécesseur qui est malheureusement souvent plus représenté en t-shirt qu'écouté de nos jours.
Ainsi, par son désespoir poisseux qui transpire par toutes les stalagmites et stalactites de la grotte d'où il semble résonner, Closer peut vite transparaître comme un disque enflé, lourd et ankylosé (et se poser ainsi comme une remise en question directe de l'esprit de la Compagnie Créole et autres Patrick Sébastien...). D'accord, on savait qu'on était pas là pour déconner, mais écouter un disque, c'est avant tout prendre du plaisir (même ceux qui nous sont inconnus ou encore coupables...). La dépression s'accumule titre après titre, jusqu'au duo final "The Eternal/ Decades". On peut trouver ça beau, être emballé par tel riff, telle mélodie, se plonger complètement dans l'ambiance...Mais ce plaisir, si cher à Herbert Léonard, n'a plus de place...La tristesse s'instille peu à peu, finit par être trop présente pour vraiment s'y jeter corps et âme, pour revenir à l'idée du début. Attention, cette tristesse, cette déréliction, cet isolement ne sont jamais démonstratifs: ils sont sincères et authentiques et Closern'a pas volé sa place dans l'histoire du Rock. Mais vous l'aurez compris, il y a des plaisirs qui font beaucoup plus de bien...
Sympa 14/20
En ligne
340 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages