The Who
Quadrophenia |
Label :
Track |
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La légende dit qu'il y a des Tommyistes d'un côté et des Quadrophenistes de l'autre, moi j'emmerde la légende et je le dis haut et fort : les opéra-rock Tommy et Quadrophenia de The Who sont tous les deux de purs chefs-d'œuvre !
Il n'y a pas de camp à choisir, seulement de la grande musique à apprécier à sa juste valeur et celle de Quadrophenia est grandiose sous tous rapports. Je comprends ceux qui disent que c'est la même chose que Tommy, enfin, je vois plutôt où ils veulent en venir et où, je pense, qu'ils se trompent ; pour eux c'est encore un opéra-rock avec encore des instrumentales qui présentes les différents mouvements joués tout au long de l'œuvre – à ça je répondrais "OUI, c'est aussi le but d'un opéra-rock, c'est même une des règles à respecter" –, certains disent que c'est encore l'histoire d'un jeune homme – à ça je répondrais "OUI, sauf que leur but n'est pas le même, Tommy voulait se libérer de son fardeau et par la suite apporter la paix dans le monde, tandis que Jimmy, le protagoniste de Quadrophenia, veut surtout être quelqu'un, être reconnu par ses amis Mods, sa copine, sa sœur, ses parents même, il ne veut plus être une simple ombre dans le paysage, il est en quelque sorte plus égoïste que Tommy" –, d'autres encore disent que Pete Townshend n'a plus d'idées, qu'il parle pour la énième fois de lui-même – "bien évidemment", je leur dirais "comme la plupart des compositeurs/paroliers voire même des auteurs/écrivains etc... sauf que ce coup-ci le personnage principal n'est pas seulement une reproduction de Pete, mais en réalité un ensemble des 4 membres du groupe, Jimmy étant atteint de quadrophrénie. 4 personnalités distinctes formant un tout". Quadrophenia c'est l'image même de The Who, c'est l'œuvre ultime qui les qualifie, Pete Townshend ne pourra jamais trouver de concept plus fort pour le groupe que ce double album.
Là où Quadrophenia va encore plus loin que Tommy est évidemment dans la composition, plus à même de porter fièrement le titre d'opéra-rock avec ses chansons épiques, ses utilisations plus importantes et plus judicieuses de l'ensemble de cordes/cuivres et autres pianos/synthés, sa meilleure utilisation des voix – Roger Daltrey délivrant sûrement sa plus belle prestation vocale, passant d'un registre à un autre, de grave à aiguë, de calme à puissante avec une aisance folle, sa voix est au summum de ses capacités – et ce contraste mieux mené entre les voix de Pete et de Roger, les entendre chanter à tour de rôle est un régal auditif ; de toute façon il est clair que le groupe est au meilleur de sa forme depuis 69, c'est comme si avec Tommy ils avaient atteint le sommet d'une montagne, mais qu'ils arrivaient tout de même à aller encore plus haut même si cela semblait presque impossible. C'est durant l'enregistrement de ce disque que tous les problèmes du groupe leur permettent étrangement de se sublimer (avez-vous entendu une meilleure performance studio de Keith Moon?), comme si la rage qui s'accumulait de plus en plus en chacun avait explosé pour Quadrophenia – en même temps, c'est aussi comme ça qu'ils fonctionnaient depuis des années, en se détestant les uns les autres. Concernant le son, même si l'objectif était de le faire quadrophenique pour pousser le concept jusqu'au bout et que Pete n'a jamais pu le faire (seul "Helpless Dancer" obtient un jeu de voix stéréo scotchant), il est un bon exemple de production – là les Tommyistes aiment dire que ça bave de partout et pourtant il suffit de se plonger bien dedans pour TOUT entendre... Quand je dis TOUT, je ne vais pas jusqu'à dire qu'on entend les fesses de Keith Moon sur son tabouret en studio, non quand même pas, mais bien tout ce qui a à entendre, la moindre note jouée, le petit détail que l'on peut découvrir après la 10è écoute, une fois qu'on a réalisé une écoute encore plus attentive ; posez-vous, mettez un casque sur la tête et appréciez. Dark Side Of The Moon de Pink Floyd a longtemps été utilisé pour tester la qualité de son des chaînes Hi-Fi, pour ma part à chaque fois que j'ai eu un nouvel outil pour écouter de la musique, que ce soit un baladeur CD, MP3, MP4, une platine vinyle, une chaîne Hi-Fi ou un ordinateur, j'ai toujours utilisé Quadrophenia pour entendre comment sonnaient la basse et la batterie de "The Real Me" et les guitares de "I'm One", c'est mon barème personnel, puis j'écoute "Doctor Jimmy" pour voir si les différents mouvements et les différents instruments sonnent aussi bien (cette chanson est un cadeau des dieux).
Quadrophenia était voué à devenir un film, déjà pour l'effort d'avoir mis en scène, via des photos présentes dans le livret, toute l'histoire de Jimmy (aaah la chambre de Jimmy, mon enfance a été si belle), mais surtout parce que le thème abordé et la musique s'y prêtent énormément ; on regarde la pochette, on sait que l'on a affaire à un jeune Mod qui ne se déplace jamais sans son scooter, on écoute "I've Had Enough" on l'imagine sur les routes avec, cherchant une certaine liberté, les bruits de la mer nous aidant souvent ("I Am The Sea" / "Sea And Sand" / "Love, Reign O'er Me"), les images s'accumulent au fil de l'écoute – à vous d'allier votre imagination avec les photographies d'Ethan A. Russell –, on écoute "5:15" on voit le train filer à toute allure, on écoute l'histoire du "Bell Boy", on a l'impression de le voir s'activer devant nos yeux. Pour le coup Pete Townshend avait réussi à créer la parfaite bande-son d'un film imaginatif... Qui deviendra réel 6 ans plus tard.
Tout comme pour Tommy, la plupart des grands titres sont ceux qui correspondent aux différents personnages : "The Punk And The Godfather" / "Helpless Dancer" / "Is It In My Head?" / "Sea And Sand" / "Bell Boy" / "Doctor Jimmy" / "Love, Reign O'er Me". Et cela permet aussi à Keith Moon de signer un titre plus sérieux avec "Bell Boy"... Il avait composé "Tommy's Holiday Camp" pour Tommy, mais le pauvre n'avait même pas eu le droit de la chanter. Quant à Roger Daltrey, il est autant crédible en Tommy qu'en Jimmy, la seule différence étant que lorsque Pete intervient, le personnage n'est en rien dénaturé – il est censé avoir 4 personnalités, faut-il le rappeler ?! –, c'est ainsi que "I'm One" existe (autre cadeau des dieux) et c'est peut-être le plus grand titre du groupe chanté par Townshend, autobiographique, mais avec encore un peu de pudeur même si affirmer et clamer haut et fort que l'on est un loser demande une force et un courage certain.
La légende dit qu'il y a des Tommyistes et des Quadrophenistes, mais j'ai envie de réconcilier ceux qui prennent parti pour de fausses raisons, j'ai envie de croire qu'ils seront capables de voir que même si ce sont tous deux des opéra-rock ambitieux, ils sont tous de même assez différents avec chacun leur très grandes qualités et chacun leur déf... Y a-t-il vraiment des défauts dans ces œuvres d'ailleurs ?! Peut-être les instrumentales qui auraient pu n'être qu'au nombre d'une seule par album, mais bon, quand on peut avoir le double en gardant la qualité, pourquoi s'en plaindre ?
Tout ce que je peux dire c'est que si vous voulez vraiment choisir un camp, Tommy est fait pour ceux qui se fichent un peu du réel, qui veulent juste qu'on leur raconte une histoire alambiquée soutenue par une musique créée et exécutée par des génies, et ceux qui veulent une histoire plus terre-à-terre, avec laquelle ils sont plus à même de s'identifier en gardant une musique d'égale qualité, iront vers Quadrophenia. La 3è solution est beaucoup plus simple : écoutez et appréciez les 2 et emmerdez la légende !
Il n'y a pas de camp à choisir, seulement de la grande musique à apprécier à sa juste valeur et celle de Quadrophenia est grandiose sous tous rapports. Je comprends ceux qui disent que c'est la même chose que Tommy, enfin, je vois plutôt où ils veulent en venir et où, je pense, qu'ils se trompent ; pour eux c'est encore un opéra-rock avec encore des instrumentales qui présentes les différents mouvements joués tout au long de l'œuvre – à ça je répondrais "OUI, c'est aussi le but d'un opéra-rock, c'est même une des règles à respecter" –, certains disent que c'est encore l'histoire d'un jeune homme – à ça je répondrais "OUI, sauf que leur but n'est pas le même, Tommy voulait se libérer de son fardeau et par la suite apporter la paix dans le monde, tandis que Jimmy, le protagoniste de Quadrophenia, veut surtout être quelqu'un, être reconnu par ses amis Mods, sa copine, sa sœur, ses parents même, il ne veut plus être une simple ombre dans le paysage, il est en quelque sorte plus égoïste que Tommy" –, d'autres encore disent que Pete Townshend n'a plus d'idées, qu'il parle pour la énième fois de lui-même – "bien évidemment", je leur dirais "comme la plupart des compositeurs/paroliers voire même des auteurs/écrivains etc... sauf que ce coup-ci le personnage principal n'est pas seulement une reproduction de Pete, mais en réalité un ensemble des 4 membres du groupe, Jimmy étant atteint de quadrophrénie. 4 personnalités distinctes formant un tout". Quadrophenia c'est l'image même de The Who, c'est l'œuvre ultime qui les qualifie, Pete Townshend ne pourra jamais trouver de concept plus fort pour le groupe que ce double album.
Là où Quadrophenia va encore plus loin que Tommy est évidemment dans la composition, plus à même de porter fièrement le titre d'opéra-rock avec ses chansons épiques, ses utilisations plus importantes et plus judicieuses de l'ensemble de cordes/cuivres et autres pianos/synthés, sa meilleure utilisation des voix – Roger Daltrey délivrant sûrement sa plus belle prestation vocale, passant d'un registre à un autre, de grave à aiguë, de calme à puissante avec une aisance folle, sa voix est au summum de ses capacités – et ce contraste mieux mené entre les voix de Pete et de Roger, les entendre chanter à tour de rôle est un régal auditif ; de toute façon il est clair que le groupe est au meilleur de sa forme depuis 69, c'est comme si avec Tommy ils avaient atteint le sommet d'une montagne, mais qu'ils arrivaient tout de même à aller encore plus haut même si cela semblait presque impossible. C'est durant l'enregistrement de ce disque que tous les problèmes du groupe leur permettent étrangement de se sublimer (avez-vous entendu une meilleure performance studio de Keith Moon?), comme si la rage qui s'accumulait de plus en plus en chacun avait explosé pour Quadrophenia – en même temps, c'est aussi comme ça qu'ils fonctionnaient depuis des années, en se détestant les uns les autres. Concernant le son, même si l'objectif était de le faire quadrophenique pour pousser le concept jusqu'au bout et que Pete n'a jamais pu le faire (seul "Helpless Dancer" obtient un jeu de voix stéréo scotchant), il est un bon exemple de production – là les Tommyistes aiment dire que ça bave de partout et pourtant il suffit de se plonger bien dedans pour TOUT entendre... Quand je dis TOUT, je ne vais pas jusqu'à dire qu'on entend les fesses de Keith Moon sur son tabouret en studio, non quand même pas, mais bien tout ce qui a à entendre, la moindre note jouée, le petit détail que l'on peut découvrir après la 10è écoute, une fois qu'on a réalisé une écoute encore plus attentive ; posez-vous, mettez un casque sur la tête et appréciez. Dark Side Of The Moon de Pink Floyd a longtemps été utilisé pour tester la qualité de son des chaînes Hi-Fi, pour ma part à chaque fois que j'ai eu un nouvel outil pour écouter de la musique, que ce soit un baladeur CD, MP3, MP4, une platine vinyle, une chaîne Hi-Fi ou un ordinateur, j'ai toujours utilisé Quadrophenia pour entendre comment sonnaient la basse et la batterie de "The Real Me" et les guitares de "I'm One", c'est mon barème personnel, puis j'écoute "Doctor Jimmy" pour voir si les différents mouvements et les différents instruments sonnent aussi bien (cette chanson est un cadeau des dieux).
Quadrophenia était voué à devenir un film, déjà pour l'effort d'avoir mis en scène, via des photos présentes dans le livret, toute l'histoire de Jimmy (aaah la chambre de Jimmy, mon enfance a été si belle), mais surtout parce que le thème abordé et la musique s'y prêtent énormément ; on regarde la pochette, on sait que l'on a affaire à un jeune Mod qui ne se déplace jamais sans son scooter, on écoute "I've Had Enough" on l'imagine sur les routes avec, cherchant une certaine liberté, les bruits de la mer nous aidant souvent ("I Am The Sea" / "Sea And Sand" / "Love, Reign O'er Me"), les images s'accumulent au fil de l'écoute – à vous d'allier votre imagination avec les photographies d'Ethan A. Russell –, on écoute "5:15" on voit le train filer à toute allure, on écoute l'histoire du "Bell Boy", on a l'impression de le voir s'activer devant nos yeux. Pour le coup Pete Townshend avait réussi à créer la parfaite bande-son d'un film imaginatif... Qui deviendra réel 6 ans plus tard.
Tout comme pour Tommy, la plupart des grands titres sont ceux qui correspondent aux différents personnages : "The Punk And The Godfather" / "Helpless Dancer" / "Is It In My Head?" / "Sea And Sand" / "Bell Boy" / "Doctor Jimmy" / "Love, Reign O'er Me". Et cela permet aussi à Keith Moon de signer un titre plus sérieux avec "Bell Boy"... Il avait composé "Tommy's Holiday Camp" pour Tommy, mais le pauvre n'avait même pas eu le droit de la chanter. Quant à Roger Daltrey, il est autant crédible en Tommy qu'en Jimmy, la seule différence étant que lorsque Pete intervient, le personnage n'est en rien dénaturé – il est censé avoir 4 personnalités, faut-il le rappeler ?! –, c'est ainsi que "I'm One" existe (autre cadeau des dieux) et c'est peut-être le plus grand titre du groupe chanté par Townshend, autobiographique, mais avec encore un peu de pudeur même si affirmer et clamer haut et fort que l'on est un loser demande une force et un courage certain.
La légende dit qu'il y a des Tommyistes et des Quadrophenistes, mais j'ai envie de réconcilier ceux qui prennent parti pour de fausses raisons, j'ai envie de croire qu'ils seront capables de voir que même si ce sont tous deux des opéra-rock ambitieux, ils sont tous de même assez différents avec chacun leur très grandes qualités et chacun leur déf... Y a-t-il vraiment des défauts dans ces œuvres d'ailleurs ?! Peut-être les instrumentales qui auraient pu n'être qu'au nombre d'une seule par album, mais bon, quand on peut avoir le double en gardant la qualité, pourquoi s'en plaindre ?
Tout ce que je peux dire c'est que si vous voulez vraiment choisir un camp, Tommy est fait pour ceux qui se fichent un peu du réel, qui veulent juste qu'on leur raconte une histoire alambiquée soutenue par une musique créée et exécutée par des génies, et ceux qui veulent une histoire plus terre-à-terre, avec laquelle ils sont plus à même de s'identifier en gardant une musique d'égale qualité, iront vers Quadrophenia. La 3è solution est beaucoup plus simple : écoutez et appréciez les 2 et emmerdez la légende !
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Beckuto |
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