Nick Cave & Warren Elllis
Lawless |
Label :
Sony Classical |
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Lawless-Des Hommes Sans Loi, est un film, que je n'ai pas vu, de John Hillcoat, sorti en 2012. Nick Cave et John Hillcoat se connaissent depuis fort longtemps, bien avant leur première collaboration remontant à 1988 et Ghosts...Of The Civil Dead. Ils travaillent à trois avec Warren Ellis depuis l'excellente bande originale de The Proposition en 2005.
C'est à ce jour leur dernière collaboration, il faut espérer que cela ne soit pas l'ultime.
Le scénario rédigé par Nick Cave est basé sur un livre de Matt Bondurant paru en 2008, The Wettest Country In The World, une méchante histoire de contrebandiers durant la prohibition, l'histoire de sa famille.
Nick Cave y joue le rôle (secondaire) d'un petit gangster.
Sur la pochette et l'affiche seul les noms du tandem Cave-Ellis apparaissent, ce qui semble logique commercialement. Pourtant, s'ils ont la direction musicale, ils sont loin d'être seuls !
Commençons les présentations. Ralph Stanley, né en 1927 et décédé en 2016, était un chanteur et banjoïste de Bluegrass, une véritable star inconnue de ce côté de l'océan. Il apparaît dans la bande originale de O'Brother Where Are Thou... des frères Coen, et sera récompensé pour le morceau a capella "O Death".
Emmy Lou Harris, dont la voix est de plus en plus belle au fur et à mesure du temps qui passe. Mark Lanegan, qui lui traîne depuis bien longtemps une voix de macchabée. Et Willie Nelson, vieux depuis toujours.
Voilà pour les chanteurs auxquels il fait ajouter Nick Cave ; le groupe maintenant, les Bootleggers. Pas vraiment des inconnus, plutôt des musiciens connus bien planqués derrière un pseudo dans l'esprit du film. Nick Cave et Warren Ellis, Martyn Casey ancien des Triffids et Bad Seed depuis 1992 ; le guitariste George Vjestica dernier arrivé chez les Bad Seeds, et David Sardy, producteur, ingénieur et musicien au cv impressionnant, de Cop Shoot Cop à Oasis et Marylin Manson, il participe à l'enregistrement du American III de Johnny Cash.
Les morceaux, souvent joués plusieurs fois, sont pour la majorité des reprises, de très grande qualité.
"Fire and Brimstone" est une composition de Link Wray, un pionnier du rock, un ancêtre du punk, un des premiers à utiliser le larsen volontairement, Mark Lanegan et les Bootleggers sont assez fidèles à l'originale déjà sauvage ; alors que Ralph Stanley se l'approprie, une guitare, une contrebasse, et sa voix rocailleuse en font une vieille histoire au coin d'un feu.
Nick Cave et les Bootleggers enflamment "Burnin'Hell", un blues de John Lee Hooker, comme une gigue démoniaque où ils finissent tous par se jeter dans le feu.
"Sure Nuff'n Yes I Do" est en blues bien cradingue de Captain'Beefheart, inutile de préciser que Mark Lanegan n'aucune difficulté à reprendre ce titre, il est taillé pour lui !
Ralph Stanley, l'interprète a capella, c'est tellement impressionnant qu'il colle le frisson.
Emmy Lou Harris apparaît au quatrième titre, "Fire In The Blood", une courte et calme composition de Cave & Ellis, jouée au violon et avec ce qui semble une vielle à roue. Une autre version du morceau, beaucoup plus chantée, figure en neuvième place du disque, cette fois-ci avec le violon électrique de Warren Ellis, plus ou moins velvetien. Le même "Fire In The Blood" est aussi chanté à gorge déployée par Ralph Stanley.
Arrive le plus surprenant et surtout le plus casse-gueule parce que très connu : "White Light/White Heat". Ralph Stanley est ici encore employé dans un registre auquel il n'avait jamais été confronté et qui, apparemment, l'a un peu déstabilisé. Néanmoins, il en fait un classique countrysant et dansant avec juste une guitare en accompagnement. Quant aux Bootleggers et Mark Lanegan, ils rendent un country-blues qui déglingue comme il faut ce titre.
"Cosmonaut" est un des beaux moments de ce Lawless, il s'agit d'un morceau original de Warren Ellis et Nick Cave, un country-folk assez classique mais magnifié par Emmy Lou Harris, dont les prestations sur ce disque m'ont agréablement surpris. On la retrouve sur le magnifique morceau de Townes Van Zandt "Snake Song", un bel et fidèle hommage à ce grand songwriter. C'est également elle qui interprète magistralement le joyau de ce disque qui n'en est pas avare, "So You'll Aim Towards The Sky" de Grandaddy. Rien que cette reprise vaut l'acquisition de cette bande originale. C'est à tomber par terre. La voix liée au piano de Nick Cave apporte une beauté à ce titre qui brillait déjà dans sa version originale.
"End Crawl", morceau final, instrumental composé par Cave et Ellis qui ressemble à ce qu'ils ont écrit pour The Proposition ou Jesse James. Idéal pour terminer ce disque.
Une preuve que parfois les bonus ne servent à rien, "Midnight Run", le morceau le plus faible du disque, interprété par Willie Nelson et son groupe augmenté de Warren Ellis. Country bourrée de clichés du genre, sans aucun intérêt.
En écoutant Lawless, j'ai souvent penser au roman de Rick Bass, La Décimation, ou aux Marches De l'Amérique de Lance Weller. J'y ai retrouvé la même rudesse morcelée.
Le livret reproduit quelques photos du film dont une de Nick Cave en gangster. Écorché, ensanglanté, perforé : mort.
C'est à ce jour leur dernière collaboration, il faut espérer que cela ne soit pas l'ultime.
Le scénario rédigé par Nick Cave est basé sur un livre de Matt Bondurant paru en 2008, The Wettest Country In The World, une méchante histoire de contrebandiers durant la prohibition, l'histoire de sa famille.
Nick Cave y joue le rôle (secondaire) d'un petit gangster.
Sur la pochette et l'affiche seul les noms du tandem Cave-Ellis apparaissent, ce qui semble logique commercialement. Pourtant, s'ils ont la direction musicale, ils sont loin d'être seuls !
Commençons les présentations. Ralph Stanley, né en 1927 et décédé en 2016, était un chanteur et banjoïste de Bluegrass, une véritable star inconnue de ce côté de l'océan. Il apparaît dans la bande originale de O'Brother Where Are Thou... des frères Coen, et sera récompensé pour le morceau a capella "O Death".
Emmy Lou Harris, dont la voix est de plus en plus belle au fur et à mesure du temps qui passe. Mark Lanegan, qui lui traîne depuis bien longtemps une voix de macchabée. Et Willie Nelson, vieux depuis toujours.
Voilà pour les chanteurs auxquels il fait ajouter Nick Cave ; le groupe maintenant, les Bootleggers. Pas vraiment des inconnus, plutôt des musiciens connus bien planqués derrière un pseudo dans l'esprit du film. Nick Cave et Warren Ellis, Martyn Casey ancien des Triffids et Bad Seed depuis 1992 ; le guitariste George Vjestica dernier arrivé chez les Bad Seeds, et David Sardy, producteur, ingénieur et musicien au cv impressionnant, de Cop Shoot Cop à Oasis et Marylin Manson, il participe à l'enregistrement du American III de Johnny Cash.
Les morceaux, souvent joués plusieurs fois, sont pour la majorité des reprises, de très grande qualité.
"Fire and Brimstone" est une composition de Link Wray, un pionnier du rock, un ancêtre du punk, un des premiers à utiliser le larsen volontairement, Mark Lanegan et les Bootleggers sont assez fidèles à l'originale déjà sauvage ; alors que Ralph Stanley se l'approprie, une guitare, une contrebasse, et sa voix rocailleuse en font une vieille histoire au coin d'un feu.
Nick Cave et les Bootleggers enflamment "Burnin'Hell", un blues de John Lee Hooker, comme une gigue démoniaque où ils finissent tous par se jeter dans le feu.
"Sure Nuff'n Yes I Do" est en blues bien cradingue de Captain'Beefheart, inutile de préciser que Mark Lanegan n'aucune difficulté à reprendre ce titre, il est taillé pour lui !
Ralph Stanley, l'interprète a capella, c'est tellement impressionnant qu'il colle le frisson.
Emmy Lou Harris apparaît au quatrième titre, "Fire In The Blood", une courte et calme composition de Cave & Ellis, jouée au violon et avec ce qui semble une vielle à roue. Une autre version du morceau, beaucoup plus chantée, figure en neuvième place du disque, cette fois-ci avec le violon électrique de Warren Ellis, plus ou moins velvetien. Le même "Fire In The Blood" est aussi chanté à gorge déployée par Ralph Stanley.
Arrive le plus surprenant et surtout le plus casse-gueule parce que très connu : "White Light/White Heat". Ralph Stanley est ici encore employé dans un registre auquel il n'avait jamais été confronté et qui, apparemment, l'a un peu déstabilisé. Néanmoins, il en fait un classique countrysant et dansant avec juste une guitare en accompagnement. Quant aux Bootleggers et Mark Lanegan, ils rendent un country-blues qui déglingue comme il faut ce titre.
"Cosmonaut" est un des beaux moments de ce Lawless, il s'agit d'un morceau original de Warren Ellis et Nick Cave, un country-folk assez classique mais magnifié par Emmy Lou Harris, dont les prestations sur ce disque m'ont agréablement surpris. On la retrouve sur le magnifique morceau de Townes Van Zandt "Snake Song", un bel et fidèle hommage à ce grand songwriter. C'est également elle qui interprète magistralement le joyau de ce disque qui n'en est pas avare, "So You'll Aim Towards The Sky" de Grandaddy. Rien que cette reprise vaut l'acquisition de cette bande originale. C'est à tomber par terre. La voix liée au piano de Nick Cave apporte une beauté à ce titre qui brillait déjà dans sa version originale.
"End Crawl", morceau final, instrumental composé par Cave et Ellis qui ressemble à ce qu'ils ont écrit pour The Proposition ou Jesse James. Idéal pour terminer ce disque.
Une preuve que parfois les bonus ne servent à rien, "Midnight Run", le morceau le plus faible du disque, interprété par Willie Nelson et son groupe augmenté de Warren Ellis. Country bourrée de clichés du genre, sans aucun intérêt.
En écoutant Lawless, j'ai souvent penser au roman de Rick Bass, La Décimation, ou aux Marches De l'Amérique de Lance Weller. J'y ai retrouvé la même rudesse morcelée.
Le livret reproduit quelques photos du film dont une de Nick Cave en gangster. Écorché, ensanglanté, perforé : mort.
Excellent ! 18/20 | par NicoTag |
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