The Young Gods
Montreux - Suisse [Miles Davis Hall] - mercredi 13 juillet 2005 |
Il semble que tout le monde n'ait pas totalement oublié les Young Gods. C'est rassurant.
Moi je me faisais du soucis pour eux : lLeurs longues années de disparition après l'album Only Heaven ; leur démêlés avec PIAS, puis Interscope ; leur réapparition avec l'excellent Second Nature produit sur leur propre label et passé quasiment inaperçu ; un deuxième essai d'album expérimental, Music For Artificial Clouds, bien plus abouti que le précédent ; un site internet mis à jour et super chiadé ... Et toujours pas de concert.
Ils nous avaient bien annoncé quelques surprises pour leur vingtième anniversaire ... mais arrive le mois de mars et toujours rien à l'horizon. Et puis d'un coup, l'annonce : le festival de Jazz de Montreux leur file le Miles Davis Hall pour deux soirées consécutives, avec comme compagnons de scène LCD Sounsystem et Fantômas !
Je suis en suisse à l'heure dite. En première partie de concert, nous avons droit à Aquanaut, une performance construite à partir de Music For Artificial Clouds, en collaboration avec les projectionnistes de Loopmatic. Franz et Al Comet concentrés derrière leurs machines envoient leurs sons, créent des nappes électro-organiques, liquides, éthérées ; Bernard Trontin se déplace discrètement et rythme l'exercice alternant batterie et tambours d'eau. Nous nous laissons happer par les séquences vidéo en accord parfait avec la musique. Franz se lève, s'approche d'une des vasques transparentes posées sur le devant de la scène, écarte le goutte à goutte, plonge son visage dans le liquide, mêlant son souffle à l'eau. Plus qu'un concert, c'est un rituel que les dieux nous apprennent ce soir. La lumière se rallume et on prend le temps d'émerger. Inutile de se précipiter.
Passons brièvement sur la prestation d'LCD Soundsystem, bien plus énergique que sur l'album mais qui ne parvient pas à éviter la confusion sonore en début de concert. Peu à peu, tout se met en place et on finit par apprécier le caractère volontaire des quatre musiciens et du chanteur James Murphy, braillant comme Black Francis sur des hymnes disco-new-wave rafraîchis. Ça a la pêche, ça finit par nous embarquer comme il faut, mais ça reste un peu pompier quand on est venu voir la sereine et démesurée puissance sonore des Gods, qui enchaînent quelques minutes plus tard et ne nous décevront pas un seul instant.
Plus à l'aise que jamais avec leurs sons, ils déploient leur univers, enrichissent leurs anciennes compositions, proposent de vrais morceaux de concerts, eux qui quelques années plus tôt peinaient parfois à s'éloigner de leurs versions studio.
Tout s'enchaîne sans effort, "Lucidogen", "Jimmy", "Kissing The Sun", "Envoyé", "Dame Chance", et aussi le tout nouveau répertoire qu'ils nous avaient promis ; de bons morceaux, constitués à partir de leurs bonnes vieilles recettes, mélanges de rythmes lents, musculeux, oniriques, lourds, tendus et d'explosions soudaines, libératoires. On dirait un vague retour aux sources, leur musique récupère un peu de son aspect le plus brut, et Franz chante à nouveau en français.
Fin du concert sur "Speed Of Night" et "September Song". Les trois dieux, plutôt que de nous épuiser, ont décidé ce soir-là de nous régénérer. C'est pas si fréquent de pouvoir prendre sa dose de rage et d'électricité le sourire aux lèvres.
Le lendemain, 14 juillet, autre excellent concert. Les Young Gods sont appuyés par le Lausanne Sinfonietta, orchestre de 32 musiciens, dirigé par Christophe Rody.
La complicité est visible, quelques compositions s'enrichissent, mais l'orchestre atténue parfois la puissance des morceaux, d'autre fois apporte peu. On retiendra cependant les interprétations mémorables de "La Fille De La Mort" (évidemment), "Charlotte", "Seerauber Jenny", "Kissing The Sun", "Astronomic", et la présence d'un jeune percussionniste ultra concentré et qui avait fort à faire. Un concert un poil plus anecdotique, donc, mais revigorant tout de même et rehaussé par la présence de Mike Patton, venu poser sa plus belle voix sur "Did You Miss Me" avec Franz sur la fin du set.
Mike Patton, c'est aussi Fantômas qui a pour sa part offert une prestation exemplaire. Terry Bozzio en phase avec Patton, qui se déchaîne et s'épanouit entre le chant, les manettes et la baguette de chef d'orchestre ; Trevor Dunn et Buzz Osbourne en soldats idéaux.
On met quelques minutes pour entrer dans leur truc, mais on en prend également plein les oreilles on saute de tension en haute tension jusqu'à la fin.
Voilà deux soirées de haute volée. On espère une suite, pourquoi pas !
Moi je me faisais du soucis pour eux : lLeurs longues années de disparition après l'album Only Heaven ; leur démêlés avec PIAS, puis Interscope ; leur réapparition avec l'excellent Second Nature produit sur leur propre label et passé quasiment inaperçu ; un deuxième essai d'album expérimental, Music For Artificial Clouds, bien plus abouti que le précédent ; un site internet mis à jour et super chiadé ... Et toujours pas de concert.
Ils nous avaient bien annoncé quelques surprises pour leur vingtième anniversaire ... mais arrive le mois de mars et toujours rien à l'horizon. Et puis d'un coup, l'annonce : le festival de Jazz de Montreux leur file le Miles Davis Hall pour deux soirées consécutives, avec comme compagnons de scène LCD Sounsystem et Fantômas !
Je suis en suisse à l'heure dite. En première partie de concert, nous avons droit à Aquanaut, une performance construite à partir de Music For Artificial Clouds, en collaboration avec les projectionnistes de Loopmatic. Franz et Al Comet concentrés derrière leurs machines envoient leurs sons, créent des nappes électro-organiques, liquides, éthérées ; Bernard Trontin se déplace discrètement et rythme l'exercice alternant batterie et tambours d'eau. Nous nous laissons happer par les séquences vidéo en accord parfait avec la musique. Franz se lève, s'approche d'une des vasques transparentes posées sur le devant de la scène, écarte le goutte à goutte, plonge son visage dans le liquide, mêlant son souffle à l'eau. Plus qu'un concert, c'est un rituel que les dieux nous apprennent ce soir. La lumière se rallume et on prend le temps d'émerger. Inutile de se précipiter.
Passons brièvement sur la prestation d'LCD Soundsystem, bien plus énergique que sur l'album mais qui ne parvient pas à éviter la confusion sonore en début de concert. Peu à peu, tout se met en place et on finit par apprécier le caractère volontaire des quatre musiciens et du chanteur James Murphy, braillant comme Black Francis sur des hymnes disco-new-wave rafraîchis. Ça a la pêche, ça finit par nous embarquer comme il faut, mais ça reste un peu pompier quand on est venu voir la sereine et démesurée puissance sonore des Gods, qui enchaînent quelques minutes plus tard et ne nous décevront pas un seul instant.
Plus à l'aise que jamais avec leurs sons, ils déploient leur univers, enrichissent leurs anciennes compositions, proposent de vrais morceaux de concerts, eux qui quelques années plus tôt peinaient parfois à s'éloigner de leurs versions studio.
Tout s'enchaîne sans effort, "Lucidogen", "Jimmy", "Kissing The Sun", "Envoyé", "Dame Chance", et aussi le tout nouveau répertoire qu'ils nous avaient promis ; de bons morceaux, constitués à partir de leurs bonnes vieilles recettes, mélanges de rythmes lents, musculeux, oniriques, lourds, tendus et d'explosions soudaines, libératoires. On dirait un vague retour aux sources, leur musique récupère un peu de son aspect le plus brut, et Franz chante à nouveau en français.
Fin du concert sur "Speed Of Night" et "September Song". Les trois dieux, plutôt que de nous épuiser, ont décidé ce soir-là de nous régénérer. C'est pas si fréquent de pouvoir prendre sa dose de rage et d'électricité le sourire aux lèvres.
Le lendemain, 14 juillet, autre excellent concert. Les Young Gods sont appuyés par le Lausanne Sinfonietta, orchestre de 32 musiciens, dirigé par Christophe Rody.
La complicité est visible, quelques compositions s'enrichissent, mais l'orchestre atténue parfois la puissance des morceaux, d'autre fois apporte peu. On retiendra cependant les interprétations mémorables de "La Fille De La Mort" (évidemment), "Charlotte", "Seerauber Jenny", "Kissing The Sun", "Astronomic", et la présence d'un jeune percussionniste ultra concentré et qui avait fort à faire. Un concert un poil plus anecdotique, donc, mais revigorant tout de même et rehaussé par la présence de Mike Patton, venu poser sa plus belle voix sur "Did You Miss Me" avec Franz sur la fin du set.
Mike Patton, c'est aussi Fantômas qui a pour sa part offert une prestation exemplaire. Terry Bozzio en phase avec Patton, qui se déchaîne et s'épanouit entre le chant, les manettes et la baguette de chef d'orchestre ; Trevor Dunn et Buzz Osbourne en soldats idéaux.
On met quelques minutes pour entrer dans leur truc, mais on en prend également plein les oreilles on saute de tension en haute tension jusqu'à la fin.
Voilà deux soirées de haute volée. On espère une suite, pourquoi pas !
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Chenstyle |
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