The Black Angels

Paris [L'Elysée Montmartre] - lundi 08 décembre 2008

The Black Angels
D'un, un concert des Black Angels ne peut s'avérer décevant, loi immuable n°1 du parquet Barrett. Objection accordée: toujours un peu la même rengaine psychédélique pourrait finir par estomper curiosité et exaltation. Et pourtant, pourtant, on y retrouve inéluctablement à chaque fois cette bonne dose de substrats hallucinogènes, enivrant, interpellant. Drogue douce non coupée, pas pour les jeans serrés et les mèches de pédé. De deux, un groupe capable d'intimider une foule parisienne tristement illustre pour ses abords incisifs et narquois (le fameux "i love rien i'm parisien") mérite forcément déplacement.
Justement, parlons-en de ce déplacement, pourrions-nous même le qualifier de massif, suscite t-il un remplissage parfait de l'espace ambiant. Le vide a horreur des bons shows, c'est malheureusement bien connu. Une fascination collective palpable, qui semble ce soir s'élever à son paroxysme. Et pour cause, les dernières places vacantes bordant la scène se retrouvent dès la première partie prises d'assaut. Un égoïsme vorace, affligeant, et d'ailleurs à moitié puni, à compter du moment où celle-ci s'avère être animée par les navrants et risible Molly's, alliage aussi décousu, farfelu et confus d'influences malvenues. Bien fait pour leurs gueules de nombrilistes.
L'entassement humain qu'inspire le passage des Anges Noirs sur le bord de scène reste quant à lui bien plus qu'une histoire d'égoïsme. Impossible de se cantonner à une simple écoute distraite, il faut s'en approcher, les sentir, les scruter avec attention, et les admirer si possible. Aime les Black Angels et le rock t'aimera. Un quintette psychédélique qui semble par ailleurs avoir acquis de l'ampleur depuis son dernier passage dans la "city of lights". Setlist ciselée, charisme et attitudes confirmés, pour une procession incandescente et très soignée pour ne pas dire trop pro, et donc pour le coup vraiment pas intimiste. C'est certes pas vraiment une grosse surprise si l'on en croit l'envergure des entrailles de l'Elysée Montmartre. A moins de s'appeler Francis Lalanne, impossible d'émonder le spectacle à l'échelle humaine dans un tel bourbier. De la grosse représentation, expédiée pudiquement en un peu plus d'une heure, tout pour déplaire à priori. Mais on a quand même du mal à les répudier, ces Black Angels. Ils sont beaux, modestes, charismatiques, et avant tout, ont un putain de son à réveiller Chichin et le cimetière de Montmartre tout entier. Des critères qui indéniablement, font et feront tourner la grosse machine Texane pour encore un bon moment.


Bon   15/20
par TheWayYouSmiled


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