Hermano

Avec seulement deux albums dans la musette, Hermano nous sort déjà son premier disque live. L'exercice de l'album live est pourtant plutôt rare dans le stoner. Les tonnes d'effets utilisés permettent rarement de reproduire les ambiances particulières des morceaux. Beaucoup de groupes y perdent alors pas mal d'impact. Mais Hermano empreinte la même voie que Kyuss, à savoir une musique relativement dépouillée d'effets. C'est le feeling qui fait tout. Le résultat scénique est alors complètement percutant, les morceaux ne perdent en rien de leur puissance.

Mais les gaziers ne sont pas des manchots non plus. La section rythmique est d'une ampleur magistrale alors que David Angstrom sait parfaitement alterner gros riffs et passages mélodiques et légers. Et que dire de John Garcia? Sa fameuse voix, reconnaissable entre mille, est très bien placée et n'a pas à rougir de la puissance des instruments. Il parvient admirablement à reproduire les morceaux les plus ambitieux de Dare I Say... tels "My Boy" ou "Life".

Ce morceau, point d'orgue du dernier album et fleurant bon le Kyuss des familles, se révèle d'ailleurs incroyable sur scène où il déborde d'un groove communicatif. Dans le même style "Landetta (Motherload)" vaut aussi sont pesant de cacahuètes. Les morceaux plus bourrins passent également haut la main l'épreuve du live : Hermano débute son set avec le tonitruant "Cowboys Suck" puis réenclenche la surmultipliée plus tard dans le show grâce à "Quite Fucked". Les morceaux de Only A Suggestion... ne sont pas laissés pour compte, au contraire. Six sont présents ici et on les redécouvre avec joie, plus puissants grâce au gros son live même s'ils perdent par la même occasion un peu en ambiance. Au final, ce live contient un set assez homogène, alternant les titres puissants et les morceaux calmes et piochant de manière égale dans les deux disques du groupe..

Un seul petit regret : le groupe a l'habitude de jouer quelques morceaux de Kyuss et aucun n'est ici présent. Problèmes de droits ? Ou le groupe ne veut peut-être pas tabler sur l'aura de son prédécesseur pour vendre des disques?

Hermano confirme ici sa place de leader de la scène 'desert-rock'. Leur réputation discographique et scénique n'est plus à faire. Bon maintenant, on attend le troisième album de pied ferme...