Jack The Ripper

Paris [Festival Fnac Indétendances (Paris-Plage)] - samedi 29 juillet 2006

 Jack The Ripper
Sur les bords de la Seine, je trimballais ma bidoche qui commençait à cuire un peu, sous ce soleil écrasant Paname. J'allais me ramener au Pont de Sully, histoire de mater les p'tits gars de Jack The Ripper. J'avais beau savoir qu'ils connaissent fort bien la zique, je me demandais quand même s'ils seraient à leur aise, comme ça, en plein air. Leur truc, leur atmosphère, à eux, c'est plutôt les rades enfumés, les caves obscures, tout ça. En plus, on les faisait jouer de bonne heure, il ferait encore jour. Ou alors, pour faire une bonne ambiance, il aurait fallu au moins un temps de chien qui aurait noyé les quais dans la brume, comme dans les rues de Londres quand ce bon vieux Jack surinait ses victimes... Mais là, ce soir, pas la peine. Canicule, ciel bleu, point barre.
Le concert va commencer. Le Monsieur Loyal de la Fnakouze, qui organise le festival, il nous dit que c'est 'vraiment un groupe à découvrir' et qu'en gros, ça devrait défourailler un max. Ouais, on va voir ce qu'on va voir. Les gars débarquent sur scène. Ouah ! Le chanteur s'est fait une gueule terrible, une gueule toute pâle de déterré avec des cercles de bistre autour des châsses, et un grand bitos noir sur le crane. Ma parole ! On croirait qu'il descend tout droit du Père-Lachaise. Ou alors, que la maréchaussée l'a gardé au gniouf trop longtemps. Parmi les autres musicos, un violoniste et un trompettiste qui ont chaussé des bésicles aux verres fumés.
Et la zique commence. Elle me botte, ça je peux vous le dire. Du cabaret à la Kurt Weill qui se la jouerait gothique chez Nick Cave (pas Nick le cave, hein, j'ai trop de respect), des Sixteen Horsepower néo-expressionnistes qui s'acoquineraient avec la bande à Goran Bregovic. Des mélodies tendues jouées à la gratte, avec par-dessus de chouettes interventions de la trompette et du violon. Je peux vous dire que le public, il marche à fond dans la combine ! Ils applaudissent, ils gueulent et en redemandent, les agneaux. En plus, le groupe assure des masses au niveau jeu de scène. Le chanteur fume puis balance ses clopes dans la foule en égrenant leurs différents noms de marque, puis frappe un tambour comme s'il donnait des coups de schlasse pour commettre un meurtre... Et puis surtout, cette voix perverse, à la fois douce et menaçante, qu'il prend pour nous raconter des histoires de criminel. Genre je l'ai fait, je regrette à peine, je le referai quand même parce que, j'y peux rien, c'est plus fort que moi... La classe. La claque. Chapeau, les mecs.


Excellent !   18/20
par Oddie


  Photo par Oddie.

Setlist :
From My Veins To The Sea
Hungerstrike At The Supermarket
Escape
Goin' Down
I Was Born A Cancer
Prayer In A Tango
Old Stars
Party In Downtown
The Apemen The Bride And The Butterfly
Vargtimmen
Words


 Moyenne 16.50/20 

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Posté le 30 juillet 2006 à 23 h 50

Peut-être le concert que j'attendais le plus du festival Paris-Plage 2006, avec Dominique A. Il faut dire que leur dernier album en date, Ladies First, possède une ambiance particulière, quelque part entre Tom Waits, Leonard Cohen et James (la voix du chanteur me faisant pas mal penser à celle de Tim Booth). Seule crainte : que peuvent bien donner ces morceaux (qui nécessitent une écoute assez attentive) en plein air au bord de la Seine.

Le groupe, a la bonne idée de commencer par le magnifique "From My Veins To The Sea", puis enchaînera avec des chansons plus intimistes, mais plus représentatives de leur répertoire habituel. Ce qui n'empêchera pas le public d'apprécier à sa juste valeur des morceaux comme "I Was Born A Cancer" ou "Prayer In A Tango", très cabaret, et dont on imagine très bien ce qu'il pourrait donner dans un bar enfumé. Un léger temps mort avec "Party In Downtown", mais le final est très réussi avec "The Apemen The Bride And The Butterfly" et surtout "Words", à la fois sombre et planante.

Si certains ont semblé avoir du mal avec la voix du chanteur, tous ont reconnu que compte tenu du style, et des conditions qui ne se prêtaient vraiment pas à ce genre de musique, le groupe avait fait une bonne prestation. Effectivement, le groupe a prouvé qu'il avait de très belles choses à montrer. Un seul regret : qu'ils n'aient pas joué "Aleister".
Bon   15/20





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