Wintersleep
The Great Detachment |
Label :
Dine Alone Music |
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Encore une fois, on va se servir de la pochette : Le single tête de proue "Amerika" et son thème rigolo et accrocheur plonge tête la première dans cette nouvelle vague de titres de Wintersleep. Tout-de-suite, l'orientation du groupe nous saisit : dans un océan d'influences. Quelque part entre les vieux rafiots du songwriting boisé des années 70 type Neil Young et la modernité des embarcations numériques (synthés, deuxième acte) et d'une production bien nette, The Great Detachment s'offre le luxe de "dériver en terrain connu", que ça soit curieux ou convenu.
L'émotion de "Lifting Cure" évoque Le Bee Gees d'avant disco, tandis que l'ambiance à coups de synthé de "More Than" patauge entre The Cure et Fountains Of Wayne. Mélangez le "Blister In The Sun" de Violent Femmes et le "Given To Fly" de Pearl Jam (plus deux gouttes du "Osez Joséphine" de Bashung pour les plus rigolards...) avec une spatule U2 de la bonne époque pour remuer, et vous obtenez le single "Spirit", genre de titre amusant et efficace qu'on n'avait encore jamais croisé dans le répertoire du groupe...
Bref, des eaux explorées, cartographiées. La température est parfaite, il fait bon s'y baigner et la vue et dégagée... mais cela ne plaira pas à tout le monde de voir une parfaite ligne droite à l'horizon....
C'est bien marée haute et ça tangue à plusieurs reprises ; là-dessus, pas de doute. Le haletant "Santa Fe" qui enchaîne est peut-être encore plus efficace que "Amerika", comme le sera "Territory" vers la fin du voyage. Des titres ultra efficaces enchaînant bien les idées de mises en scène de couplets, pré-refrains et refrains puis ponts puis retours à... Mais, au bout du sixième album et d'un style de plus en plus pop, on pourra trouver certaines mélodies "cheesy" comme ils disent en Angleterre ; faciles...
Les harmoniques électrique des trois petites minutes rapides de "Freak Out" propulsent le quintet sur un surf que n'importe qui peut reconnaître au point qu'on se croirait à (au) bord d'un magnifique plagiat : Pixies période Bossanova / Trompe Le Monde. Et c'est pile de quoi sauver la chanson d'une écriture... convenue ? Et "Love Lies" a une pulsation electro, un côté aérien qui s'emballe dans un galop arpégé de synthé, et une voix qui parfois mime presque le chanteur de Tahiti 80... De l'arrangement et de l'énergie au secours d'une autre chanson... convenue ?
Pour cela, le groupe est remarquable. Toujours soit une mélodie émouvante, soit un son qui ravit, ou encore un chorus d'instrument à la fin d'un couplet ou d'un refrain pour relancer le thème d'un morceau... toujours un son... D'ailleurs, un constat définitif dont on avait connaissance depuis le début : peu importe sur quel instrument – voix ou chœurs ou trémolo de guitare, etc., le groupe maîtrise parfaitement les effets de reverb, pour l'atmosphère d'une chanson, sa théâtralité, son enrobage... Et comme ça se marie toujours à la perfection avec les nappes de synthés et autres bidouilles electro...
"Shadowless" est une chanson plus douce à la folk emmitouflée de chœurs suaves, comme l'injection d'un souvenir du premier album, puis du second lorsqu'un peu de basse saturée et de synthés font s'agiter ce qu'on croyait être une mer d'huile. Et à la fin, une note d'orgue obstinée, comme solennel, dilue longuement le titre sur une note plus sombre... Sur "Metropolis", le groupe s'approprie un boom-clap (tapes des pieds et frappes des mains) du plus bel effet pour une chanson mélancolique dont la cadence en allers-retours descend progressivement pour procurer l'émotion...
Beaucoup de bonnes idées et de petites surprises, mais de bonnes idées très sages et de petites surprises pas assez grandes... À ce stade de leur discographie, il y a cette impression qu'ici le groupe a voulu se jeter à l'eau sans trop se mouiller, et on passe trois quarts d'heure à se demander comment c'est possible ; admiratif mais non rassasié d'une soif d'aventure... Et comme il ne faut surtout pas boire de l'eau de mer...
De quoi réévaluer New Inheritors ?
L'émotion de "Lifting Cure" évoque Le Bee Gees d'avant disco, tandis que l'ambiance à coups de synthé de "More Than" patauge entre The Cure et Fountains Of Wayne. Mélangez le "Blister In The Sun" de Violent Femmes et le "Given To Fly" de Pearl Jam (plus deux gouttes du "Osez Joséphine" de Bashung pour les plus rigolards...) avec une spatule U2 de la bonne époque pour remuer, et vous obtenez le single "Spirit", genre de titre amusant et efficace qu'on n'avait encore jamais croisé dans le répertoire du groupe...
Bref, des eaux explorées, cartographiées. La température est parfaite, il fait bon s'y baigner et la vue et dégagée... mais cela ne plaira pas à tout le monde de voir une parfaite ligne droite à l'horizon....
C'est bien marée haute et ça tangue à plusieurs reprises ; là-dessus, pas de doute. Le haletant "Santa Fe" qui enchaîne est peut-être encore plus efficace que "Amerika", comme le sera "Territory" vers la fin du voyage. Des titres ultra efficaces enchaînant bien les idées de mises en scène de couplets, pré-refrains et refrains puis ponts puis retours à... Mais, au bout du sixième album et d'un style de plus en plus pop, on pourra trouver certaines mélodies "cheesy" comme ils disent en Angleterre ; faciles...
Les harmoniques électrique des trois petites minutes rapides de "Freak Out" propulsent le quintet sur un surf que n'importe qui peut reconnaître au point qu'on se croirait à (au) bord d'un magnifique plagiat : Pixies période Bossanova / Trompe Le Monde. Et c'est pile de quoi sauver la chanson d'une écriture... convenue ? Et "Love Lies" a une pulsation electro, un côté aérien qui s'emballe dans un galop arpégé de synthé, et une voix qui parfois mime presque le chanteur de Tahiti 80... De l'arrangement et de l'énergie au secours d'une autre chanson... convenue ?
Pour cela, le groupe est remarquable. Toujours soit une mélodie émouvante, soit un son qui ravit, ou encore un chorus d'instrument à la fin d'un couplet ou d'un refrain pour relancer le thème d'un morceau... toujours un son... D'ailleurs, un constat définitif dont on avait connaissance depuis le début : peu importe sur quel instrument – voix ou chœurs ou trémolo de guitare, etc., le groupe maîtrise parfaitement les effets de reverb, pour l'atmosphère d'une chanson, sa théâtralité, son enrobage... Et comme ça se marie toujours à la perfection avec les nappes de synthés et autres bidouilles electro...
"Shadowless" est une chanson plus douce à la folk emmitouflée de chœurs suaves, comme l'injection d'un souvenir du premier album, puis du second lorsqu'un peu de basse saturée et de synthés font s'agiter ce qu'on croyait être une mer d'huile. Et à la fin, une note d'orgue obstinée, comme solennel, dilue longuement le titre sur une note plus sombre... Sur "Metropolis", le groupe s'approprie un boom-clap (tapes des pieds et frappes des mains) du plus bel effet pour une chanson mélancolique dont la cadence en allers-retours descend progressivement pour procurer l'émotion...
Beaucoup de bonnes idées et de petites surprises, mais de bonnes idées très sages et de petites surprises pas assez grandes... À ce stade de leur discographie, il y a cette impression qu'ici le groupe a voulu se jeter à l'eau sans trop se mouiller, et on passe trois quarts d'heure à se demander comment c'est possible ; admiratif mais non rassasié d'une soif d'aventure... Et comme il ne faut surtout pas boire de l'eau de mer...
De quoi réévaluer New Inheritors ?
Bon 15/20 | par X_YoB |
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