Wintersleep
Wintersleep |
Label :
Dependent Music |
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Que cela soit pour le rock ou tout autre style musical, le Canada paraît être ces dernières années une source intarissable de musiciens et de groupes intéressants... Wintersleep - équivalent imagé de ‘hibernation' - en fait délicieusement partie, et nous plonge avec ce premier opus dans un petit voyage exalté. Tel que le suggèrent à la fois le nom du groupe et la pochette de l'album, Wintersleep procure une musique somnolente, à l'atmosphère nébuleuse, qui sait également se contracter et laisser passer les rayons lumineux. Des chansons qu'on croirait inoffensives dans leur habitat naturel épuré, qui s'avèrent cependant contenir une substance digne des grands groupes. L'arbre qui cache la forêt...
Le songwriting est incontestablement habité, mais sans parler de la qualité même des compositions du groupe, la magie de l'album opère à travers deux ingrédients. Tout d'abord l'apparence dépouillée, des arrangements comme de la production, qui retranscrit à merveille le microcosme lo-fi dans lequel on est plongé du début à la fin. Si la petite guitare acoustique en est la racine, avec son et technique simpliste ; la batterie elle reste rock, sans ménagement, distribue les coups seulement quand il le faut mais ne les retient pas. C'est en cela que malgré l'aspect minimaliste l'œuvre ne manque pas d'instants pleins d'énergie. A peine plus que le clavier, on entendra à peine la guitare électrique dont le rôle discret permet de soutenir le morceau par l'ambiance. L'exception de la saturation est "Orca" où un riff acéré et pointu vient illustrer ‘When I grow up I'll be a monster'. Sinon, des arpèges feutrés et quelques effets aériens. Pas plus pour la couleur, comme sur le dynamique "Caliber" ou le magnifique final éthéré "Motion" (bien qu'on touche plus au slowcore, The Gathering n'est pas loin, ce qui laisse entrevoir un large avenir pour le groupe...), pour enrichir ces petites pièces folk.
L'autre charme de la formation réside dans la voix. Celle particulière de Paul Murphy, qu'on pourrait aisément rapprocher de celle d'Eddie Vedder (on trouverait d'ailleurs un parallèle à l'univers de Wintersleep et le Pearl Jam acoustique) et plus encore de Simon Neil (Biffy Clyro). Une voix au timbre marquant, qui laisse souvent échapper un chant fragile, parfois murmuré. Aux jolies lignes mélodiques trouvées, c'est incontestablement le travail important des petites harmonies vocales qui apporte une certaine grâce à la musique. Les titres sont sublimés par ces apports, au point qu'ils portent littéralement l'album. Sauf l'idyllique "Sore" qui ouvre le disque, on ne peut pas vraiment parler de l'éternel format Couplet/Refrain/Couplet... Les chansons semblent brodées autour d'une mélodie vocale, couler, si bien que "Home" ou "Assembly Lines" sont plus qu'entêtants, que "Avalanche" monte en puissance deux fois, et que le ternaire "Wind" (soutenu d'une voix féminine) y puise toute sa tension. La grande valeur des voix ne rend le tout que plus envoûtant.
Wintersleep se révèle être un mirage puissant de la musique lo-fi. Aussi doux et mystique que l'éveil d'un songe, aussi brutal et amer qu'une gueule de bois.
Le songwriting est incontestablement habité, mais sans parler de la qualité même des compositions du groupe, la magie de l'album opère à travers deux ingrédients. Tout d'abord l'apparence dépouillée, des arrangements comme de la production, qui retranscrit à merveille le microcosme lo-fi dans lequel on est plongé du début à la fin. Si la petite guitare acoustique en est la racine, avec son et technique simpliste ; la batterie elle reste rock, sans ménagement, distribue les coups seulement quand il le faut mais ne les retient pas. C'est en cela que malgré l'aspect minimaliste l'œuvre ne manque pas d'instants pleins d'énergie. A peine plus que le clavier, on entendra à peine la guitare électrique dont le rôle discret permet de soutenir le morceau par l'ambiance. L'exception de la saturation est "Orca" où un riff acéré et pointu vient illustrer ‘When I grow up I'll be a monster'. Sinon, des arpèges feutrés et quelques effets aériens. Pas plus pour la couleur, comme sur le dynamique "Caliber" ou le magnifique final éthéré "Motion" (bien qu'on touche plus au slowcore, The Gathering n'est pas loin, ce qui laisse entrevoir un large avenir pour le groupe...), pour enrichir ces petites pièces folk.
L'autre charme de la formation réside dans la voix. Celle particulière de Paul Murphy, qu'on pourrait aisément rapprocher de celle d'Eddie Vedder (on trouverait d'ailleurs un parallèle à l'univers de Wintersleep et le Pearl Jam acoustique) et plus encore de Simon Neil (Biffy Clyro). Une voix au timbre marquant, qui laisse souvent échapper un chant fragile, parfois murmuré. Aux jolies lignes mélodiques trouvées, c'est incontestablement le travail important des petites harmonies vocales qui apporte une certaine grâce à la musique. Les titres sont sublimés par ces apports, au point qu'ils portent littéralement l'album. Sauf l'idyllique "Sore" qui ouvre le disque, on ne peut pas vraiment parler de l'éternel format Couplet/Refrain/Couplet... Les chansons semblent brodées autour d'une mélodie vocale, couler, si bien que "Home" ou "Assembly Lines" sont plus qu'entêtants, que "Avalanche" monte en puissance deux fois, et que le ternaire "Wind" (soutenu d'une voix féminine) y puise toute sa tension. La grande valeur des voix ne rend le tout que plus envoûtant.
Wintersleep se révèle être un mirage puissant de la musique lo-fi. Aussi doux et mystique que l'éveil d'un songe, aussi brutal et amer qu'une gueule de bois.
Parfait 17/20 | par X_YoB |
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