The New Pornographers
Challengers |
Label :
Matador |
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Quand on lance un album des pornographes canadiens, on s'attend à un florilège de chansons power pop gorgées de chœurs entêtants, des instruments à tout va et un rythme qui oscille entre frénésie et calme réparateur. Leurs trois premiers albums reposaient sur cette recette terriblement efficace et addictive.
C'est pourquoi leur mouture de 2007 m'a profondément désarçonné. Challengers ne ressemble pas à un album des New Pornographers. Twin Cinema, l'album qui le précède, avait déjà calmé le jeu et le son se voulait moins roboratif, plus aérien. Les pistes massives étaient entrecoupées de pistes plus légères, comme de savoureux digestifs. Sur cet album, on n'a gardé uniquement, ou presque, des pistes légères. Quand on a ressenti la furie de leurs trois premiers albums, on ne sait pas comment aborder ce Challengers. On a beau essayer de nous leurrer avec quelques pistes power pop qui rappellent la fougue de l'ancien temps ("All The Things That Go to Make Heaven And Earth" et le refrain de "Mutiny, I Promise You") on ne s'y méprendra pas. Le groupe essaie de se la jouer plus mature, moins foutraque, mais ces mots n'ont pas de sens pour ce groupe.
L'album est clairement plus conventionnel que ses prédécesseurs. Indéniablement, on est face à un bon album pop voire pop rock, truffé de très bons moments. Cet album est celui où AC Newman, le chef de file du supergroupe, impose le plus son style sur les compositions. Challengers sonne comme ses (très bons) projets solos, The Slow Wonder en tête. La première chanson "My Right Versus Yours" aurait sans doute dû figurer dans cet album-là.
Par ailleurs, la voix de Neko Case est d'une troublante beauté sur certaines pistes, beauté qu'elle n'avait clairement jamais attente. Citons par exemple son intervention dans la très réussie "Unguided" (qui est un poil plus relevée que le reste de l'album) et sur la balade "Go Places" qui surpasse largement "These Are The Fables" de Twin Cinema. On fondra avec "Adventures In Solitude", où AC Newman se laisse carrément aller dans ses élans mélancoliques, avec ses cordes qui rajoutent une couche de pathos dans l'ensemble. "Spirit Of Giving" composée par Dan Bejar, qui clôt l'album, se laisse aussi aller à ce semblant de spleen.
N'en déplaise à AC Newman, la meilleure chanson de l'album n'est pas de son fait. C'est bien Dan Bejar qui remporte tous les suffrages avec "Myriad Harbour", chanson qui lance véritablement l'album. Cette piste est un véritable hymne indie pop enthousiasmant même s'il tombe un peu dans le travers très bejaresque de conclure une chanson par des ah ah aaah. En dehors des diverses chansons citées dans cette chronique, le reste demeure sympathique mais pas éblouissant, à l'exception du peu inspiré "Failsafe" qui voit les débuts de la nièce d'AC Newman, Kathryn Calder, au chant.
Challengers est un bon album, qui essaie de se la jouer mature alors que le groupe n'est pas fait pour le calme. Il laisse surtout l'impression qu'il ne manquait pas grand-chose pour se transformer en un très bon album. Maintenant, posons-nous la question du titre de l'album. D'aucuns y voient une référence à la scène indie canadienne en pleine explosion. Le groupe essaie-t-il de défier les sacro-saints Arcade Fire ? Ou alors l'autre supergroupe Broken Social Scene ? Mais peut-être tout simplement que le groupe dans sa forme assagie tente de défier son passé tumultueux. Challenge raté, hélas.
C'est pourquoi leur mouture de 2007 m'a profondément désarçonné. Challengers ne ressemble pas à un album des New Pornographers. Twin Cinema, l'album qui le précède, avait déjà calmé le jeu et le son se voulait moins roboratif, plus aérien. Les pistes massives étaient entrecoupées de pistes plus légères, comme de savoureux digestifs. Sur cet album, on n'a gardé uniquement, ou presque, des pistes légères. Quand on a ressenti la furie de leurs trois premiers albums, on ne sait pas comment aborder ce Challengers. On a beau essayer de nous leurrer avec quelques pistes power pop qui rappellent la fougue de l'ancien temps ("All The Things That Go to Make Heaven And Earth" et le refrain de "Mutiny, I Promise You") on ne s'y méprendra pas. Le groupe essaie de se la jouer plus mature, moins foutraque, mais ces mots n'ont pas de sens pour ce groupe.
L'album est clairement plus conventionnel que ses prédécesseurs. Indéniablement, on est face à un bon album pop voire pop rock, truffé de très bons moments. Cet album est celui où AC Newman, le chef de file du supergroupe, impose le plus son style sur les compositions. Challengers sonne comme ses (très bons) projets solos, The Slow Wonder en tête. La première chanson "My Right Versus Yours" aurait sans doute dû figurer dans cet album-là.
Par ailleurs, la voix de Neko Case est d'une troublante beauté sur certaines pistes, beauté qu'elle n'avait clairement jamais attente. Citons par exemple son intervention dans la très réussie "Unguided" (qui est un poil plus relevée que le reste de l'album) et sur la balade "Go Places" qui surpasse largement "These Are The Fables" de Twin Cinema. On fondra avec "Adventures In Solitude", où AC Newman se laisse carrément aller dans ses élans mélancoliques, avec ses cordes qui rajoutent une couche de pathos dans l'ensemble. "Spirit Of Giving" composée par Dan Bejar, qui clôt l'album, se laisse aussi aller à ce semblant de spleen.
N'en déplaise à AC Newman, la meilleure chanson de l'album n'est pas de son fait. C'est bien Dan Bejar qui remporte tous les suffrages avec "Myriad Harbour", chanson qui lance véritablement l'album. Cette piste est un véritable hymne indie pop enthousiasmant même s'il tombe un peu dans le travers très bejaresque de conclure une chanson par des ah ah aaah. En dehors des diverses chansons citées dans cette chronique, le reste demeure sympathique mais pas éblouissant, à l'exception du peu inspiré "Failsafe" qui voit les débuts de la nièce d'AC Newman, Kathryn Calder, au chant.
Challengers est un bon album, qui essaie de se la jouer mature alors que le groupe n'est pas fait pour le calme. Il laisse surtout l'impression qu'il ne manquait pas grand-chose pour se transformer en un très bon album. Maintenant, posons-nous la question du titre de l'album. D'aucuns y voient une référence à la scène indie canadienne en pleine explosion. Le groupe essaie-t-il de défier les sacro-saints Arcade Fire ? Ou alors l'autre supergroupe Broken Social Scene ? Mais peut-être tout simplement que le groupe dans sa forme assagie tente de défier son passé tumultueux. Challenge raté, hélas.
Bon 15/20 | par WillyB |
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