The Bronx

Le diagnostique est donc officiel : The Bronx est bel et bien bipolaire. Nous qui pensions que les blagues les plus courtes étaient les meilleures, la troisième couche de The... pardon, Mariachi El Bronx, a malheureusement tendance à nous le confirmer...
Lorsqu'au bout de deux minutes, l'ouverture "New Beat" (en plus avec un nom pareil...) se permet un petit interlude electro contrastant avec l'esprit du projet très roots mexicain, on s'attend l'espace de trois secondes à ce que les deux types de musique antinomiques pratiqués par les californiens nous explosent à la gueule dans une partouze folklo-punkoïde-chépakoi... Mais non, toujours pas... La nature du disque révélée, il serait injuste de juger ce troisième volume à l'aune d'un fantasme de fan du groupe punk-hardcore. Néanmoins, si on pouvait reprocher au(x) précédent(s) disque(s) de rester dans le confort rassurant de son genre, ici on se plaindrait plutôt de l'inverse tant le résultat semble contenir un brin de malhonnêteté.
Sans nier l'ampleur que donnent les quelques très belles idées ou certains arrangements de cordes et cuivres, on a ici non plus affaire à des compositions mariachi, mais essentiellement une série de chansons cul-cul la praline. Dans le plus (im)pur cliché du répertoire nord-américain radiophonique, tournées à la sauce mexicaine pour leur donner une valeur traditionnelle respectable, il y a là tout ce que le groupe à fait de pire, quelque soit ce à quoi il se frotte... On percevrait presque une volonté de contrecarrer la beauté de certains passages par une multitude de sons synthétiques et autres flagrantes fautes de goût, à en faire mal au cœur... et pas un mal de cœur brisé ; plutôt celui associé au mal de mer... Les jolies envolées de l'envergure d'un "Raise The Dead", par exemple, se font trop rares pour ne pas être obscurcies par les plus embarrassants aveux d'impuissance mélodique...

Mariachi El Bronx, bientôt en première partie de Taylor Swift ? Du moment que son double démoniaque n'oublie pas de nous cracher ses albums de fureur punk à la gueule... M'en vais m'en faire une perfusion tiens...