Neurosis
Honor Found In Decay |
Label :
Neurot |
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J'avais peut-être trop idéalisé Neurosis, groupe que je suis depuis 1993 et l'album Enemy Of The Sun. Jamais une déception, si ce n'est la production catastrophique de A Sun That Never Sets mais la faute en était entièrement imputable à Steve Albini. Et même si, par goût, j'ai une très large préférence pour l'époque Times Of Grace, j'ai suivi et fortement apprécié leur assagissement sur The Eye Of Every Storm et Given To The Rising, des albums empreints d'un mysticisme profond non dénués de puissance.
Vous le savez, lorsqu'on débute en disant du bien du passé, c'est pour mieux médire du présent. Je n'échapperai hélas pas à cette règle immuable, Honor Found In Decay ayant pour moi tous les attributs de l'album raté.
Je passe rapidement sur la pochette, une photographie immonde et incompréhensible sans les explications dénichées dans une interview. Cela reste une fourmilière attaquée par les Indiens.
Je passe également sur les chroniques que j'ai pu lire dans différents magasines où les journalistes s'extasient sur des expérimentations qui, soi-disant, émailleraient l'album. C'est à se demander s'ils connaissent le sens du mot "expérimental" ou même s'ils connaissent la discographie de Neurosis. Que l'on parle d'expérimentations pour le projet Grace de Tribes Of Neurot, admettons, mais rien de tout cela dans Honor Found In Decay.
Neurosis poursuit dans le style qui est désormais le sien : un post-core de plus en plus atmosphérique et, disons-le tout net, mou du cul et plus du tout bandant. Cet avis péremptoire est justifiable par mille arguments : d'abord, il y a toujours cette batterie qui sonne comme une patate alors que c'est le poumon tribal de la formation, et je renvoie ceux qui en douteraient à la trilogie Enemy Of The Sun, Through Silver In Blood et Times Of Grace. Ensuite, il y a les compositions pataudes : arpèges ennuyeux mais également gros riffs lourdingues à mille lieux de la folie cyclique de tous les albums précipités, y compris Given To The Rising. La perte d'inspiration est palpable lorsqu'on connaît bien le parcours des américains. Enfin, le dernier point noir majeur et qui ne se soignera pas avec du Biactol, c'est le chant. Les vocaux transpirent l'ennui. Où est passée la folie destructrice d'antan ? Où sont ces hurlements rageurs qui forgeaient l'âme de Neurosis ?
Bien sûr tout n'est pas mauvais. Il y a bien "Casting Of The Ages" qui fait revivre la flamme du passé ou la tension permanente d'un "Bleeding The Pigs", autant de moments qui sauvent l'album du naufrage intégral, mais Neurosis semble être arrivé à un point de bascule et entrer de plain-pied dans ce qu'il identifie lui-même lucidement comme la décadence. Compte tenu de son rythme, il faudra attendre entre 2015 et 2017 pour savoir si Neurosis fait toujours partie de l'élite. J'espère que le groupe trouvera suffisamment d'honneur pour ne pas couler une carrière jusque-là irréprochable.
Vous le savez, lorsqu'on débute en disant du bien du passé, c'est pour mieux médire du présent. Je n'échapperai hélas pas à cette règle immuable, Honor Found In Decay ayant pour moi tous les attributs de l'album raté.
Je passe rapidement sur la pochette, une photographie immonde et incompréhensible sans les explications dénichées dans une interview. Cela reste une fourmilière attaquée par les Indiens.
Je passe également sur les chroniques que j'ai pu lire dans différents magasines où les journalistes s'extasient sur des expérimentations qui, soi-disant, émailleraient l'album. C'est à se demander s'ils connaissent le sens du mot "expérimental" ou même s'ils connaissent la discographie de Neurosis. Que l'on parle d'expérimentations pour le projet Grace de Tribes Of Neurot, admettons, mais rien de tout cela dans Honor Found In Decay.
Neurosis poursuit dans le style qui est désormais le sien : un post-core de plus en plus atmosphérique et, disons-le tout net, mou du cul et plus du tout bandant. Cet avis péremptoire est justifiable par mille arguments : d'abord, il y a toujours cette batterie qui sonne comme une patate alors que c'est le poumon tribal de la formation, et je renvoie ceux qui en douteraient à la trilogie Enemy Of The Sun, Through Silver In Blood et Times Of Grace. Ensuite, il y a les compositions pataudes : arpèges ennuyeux mais également gros riffs lourdingues à mille lieux de la folie cyclique de tous les albums précipités, y compris Given To The Rising. La perte d'inspiration est palpable lorsqu'on connaît bien le parcours des américains. Enfin, le dernier point noir majeur et qui ne se soignera pas avec du Biactol, c'est le chant. Les vocaux transpirent l'ennui. Où est passée la folie destructrice d'antan ? Où sont ces hurlements rageurs qui forgeaient l'âme de Neurosis ?
Bien sûr tout n'est pas mauvais. Il y a bien "Casting Of The Ages" qui fait revivre la flamme du passé ou la tension permanente d'un "Bleeding The Pigs", autant de moments qui sauvent l'album du naufrage intégral, mais Neurosis semble être arrivé à un point de bascule et entrer de plain-pied dans ce qu'il identifie lui-même lucidement comme la décadence. Compte tenu de son rythme, il faudra attendre entre 2015 et 2017 pour savoir si Neurosis fait toujours partie de l'élite. J'espère que le groupe trouvera suffisamment d'honneur pour ne pas couler une carrière jusque-là irréprochable.
Passable 11/20 | par Arno Vice |
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