A Place To Bury Strangers
Worship |
Label :
Dead Oceans |
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A Place To Bury Strangers, encore.
Après Onwards to the Wall, excellent ep de ce début d'année, voici nos new-yorkais de retour pour un album complet cette fois. On a la forte impression que ces gars ne s'arrêtent jamais. Des tournées à n'en plus finir, le reste du temps en studio ou à gérer Death By Audio, Ackerman & ses deux compères font ça tout le temps, et en plus ils le font bien.
Là où certains auraient replacé l'ep entouré de quelques nouvelles chansons pour sortir un nouvel album, eux font dans l'inédit, pas un titre en commun entre Worship & Onward To The Wall. Quand Oliver confesse avoir une quarantaine de morceaux pour ces sessions là, on se prend à rêver des faces b qui vont allonger considérablement la durée de vie de cet album...
La première chose qu'on remarque à l'écoute de cet album, c'est la voix. Bien plus en avant, moins cachée derrière le mur du son du groupe. Mur qui est toujours présent bien sur, mais...différemment. Le fait qu'Ackerman ne soit plus le seul à composer influe sans doute ces nouveaux titres, même si on retrouve la moelle qui faisait les premiers albums, avec un léger plus, une tendance presque à sombrer dans la cold wave ("Worship"), mais sans synthés, faut pas non plus pousser mémé dans les orties.
Tout est fait encore une fois avec des cordes & des futs et, forcément, un lot de pédales déployées, rendant parfois inconcevable qu'il n'y ait qu'une guitare, même doublée. Oliver prend confiance dans sa voix, il ose mettre en avant son grave organe (l'excellent "Fear") osant les sons les plus fous, les textures soniques sorties de son cerveau malade ("Why I Can't Cry Anymore") pour rendre encore plus addictive le combo basse-batterie, impérial forcément (même si à présent il faut prendre le groupe comme un trio en soit, non plus comme le groupe d'Ackerman). On sent une unité sonore, les morceaux sont presque pop, revenus à une certaine forme de classicisme pop justement (le surprenant "And I'm Up"), avec une bonne dose d'overdrive dedans. L'énergie quasi punk d'APTBS n'est pas en reste, contrastant avec la volontairement vaporeuse voix d'Oliver, l'ensemble rappelant forcément les frères Reid ("Revenge", construit pour le live). L'ombre de Robert Smith époque Wish surgit par moment, pour mieux laisser la place à "Slide" dans lequel on retrouve l'empreinte indélébile du groupe, reconnaissable entre mille malgré ses références.
C'est aussi là une des grandes forces d'A Place To Bury Strangers : se renouveler, essayer de nouvelles choses, tout en restant dans la même optique, sachant s'écarter à bon escient de cette étiquette collée un peu trop facilement de groupe le plus bruyant de NY. Le plus bruyant j'ai des doutes, et ce n'est pas forcément le but recherché (du moins plus maintenant). L'un des meilleurs ça, l'incertitude n'est désormais plus de mise.
Après Onwards to the Wall, excellent ep de ce début d'année, voici nos new-yorkais de retour pour un album complet cette fois. On a la forte impression que ces gars ne s'arrêtent jamais. Des tournées à n'en plus finir, le reste du temps en studio ou à gérer Death By Audio, Ackerman & ses deux compères font ça tout le temps, et en plus ils le font bien.
Là où certains auraient replacé l'ep entouré de quelques nouvelles chansons pour sortir un nouvel album, eux font dans l'inédit, pas un titre en commun entre Worship & Onward To The Wall. Quand Oliver confesse avoir une quarantaine de morceaux pour ces sessions là, on se prend à rêver des faces b qui vont allonger considérablement la durée de vie de cet album...
La première chose qu'on remarque à l'écoute de cet album, c'est la voix. Bien plus en avant, moins cachée derrière le mur du son du groupe. Mur qui est toujours présent bien sur, mais...différemment. Le fait qu'Ackerman ne soit plus le seul à composer influe sans doute ces nouveaux titres, même si on retrouve la moelle qui faisait les premiers albums, avec un léger plus, une tendance presque à sombrer dans la cold wave ("Worship"), mais sans synthés, faut pas non plus pousser mémé dans les orties.
Tout est fait encore une fois avec des cordes & des futs et, forcément, un lot de pédales déployées, rendant parfois inconcevable qu'il n'y ait qu'une guitare, même doublée. Oliver prend confiance dans sa voix, il ose mettre en avant son grave organe (l'excellent "Fear") osant les sons les plus fous, les textures soniques sorties de son cerveau malade ("Why I Can't Cry Anymore") pour rendre encore plus addictive le combo basse-batterie, impérial forcément (même si à présent il faut prendre le groupe comme un trio en soit, non plus comme le groupe d'Ackerman). On sent une unité sonore, les morceaux sont presque pop, revenus à une certaine forme de classicisme pop justement (le surprenant "And I'm Up"), avec une bonne dose d'overdrive dedans. L'énergie quasi punk d'APTBS n'est pas en reste, contrastant avec la volontairement vaporeuse voix d'Oliver, l'ensemble rappelant forcément les frères Reid ("Revenge", construit pour le live). L'ombre de Robert Smith époque Wish surgit par moment, pour mieux laisser la place à "Slide" dans lequel on retrouve l'empreinte indélébile du groupe, reconnaissable entre mille malgré ses références.
C'est aussi là une des grandes forces d'A Place To Bury Strangers : se renouveler, essayer de nouvelles choses, tout en restant dans la même optique, sachant s'écarter à bon escient de cette étiquette collée un peu trop facilement de groupe le plus bruyant de NY. Le plus bruyant j'ai des doutes, et ce n'est pas forcément le but recherché (du moins plus maintenant). L'un des meilleurs ça, l'incertitude n'est désormais plus de mise.
Excellent ! 18/20 | par X_Lok |
Posté le 23 juin 2012 à 14 h 08 |
En deux albums, A Place To Bury Strangers avait réussi à s'imposer comme un bon héritier des Jesus & Mary Chain et compagnie, et pas seulement comme un de ces innombrables clones du groupe écossais. Grâce à quoi ? Grâce à une radicalité bruitiste proprement jouissive et décoiffante sur certains titres, et à un talent pour signer quelques petites perles lorgnant vers la pop (qui tape fort). Malheureusement, ce nouvel album ne semble capitaliser sur aucune de ces deux caractéristiques. Oui, APTBS fait toujours du bruit, joué à un volume suffisant, ce Worship fait mal aux oreilles. Mais n'espérez pas retrouver les orgasmiques coulées de lave bruitiste d'un "Don't Think Lover" ou d'un "The Falling Sun", ou encore l'explosion proprement assourdissante d'un "I Lived My Life to Stand in the Shadow of Your Heart", final épique du deuxième album Exploding Head. Le groupe new-yorkais semble se concentrer sur le son pur plutôt que l'avalanche de bruit, et pourquoi pas, malheureusement cette orientation se révèle bien austère quand elle n'est pas portée par des titres aussi efficaces que "In Your Heart", "Keep Slipping Away" ou encore "Ocean". Aucune mélodie véritablement accrocheuse ici, aucun rythme vraiment emballant. Le groupe ne semble sortir de sa semi-léthargie que sur un "Dissolved" plus progressif et où l'émotion ressurgit enfin avec ces légères effusions shoegaze puis cette deuxième partie empreinte d'urgence, mais le morceau ne semble pas totalement abouti. Pour qui n'est pas trop exigeant ou adore le groupe, ce recueil de chansons reste une offrande bienvenue, l'album n'étant ni ennuyant, ni trop long, et ne comportant aucun titre agaçant. La voix d'Oliver Ackermann, plus en avant et plus naturelle, est appréciable. Un album donc décevant car montrant le groupe peinant à se réinventer et proposant une musique plus plate, plus fade pour choisir un mot peut-être trop fort. Cependant, le groupe livre avec cette baisse de régime un pur joyau : le formidable "And I'm up". Titre un peu surprenant de la part du groupe, sorte de ballade tragico-romantico-gothique, posée sur une instrumentation vaguement surf, vaguement punk, vaguement shoegaze, où la basse court avec une liberté jouissive. Difficile de mettre précisément le doigt sur ce qui est si poignant dans ce bizarre déballage de sentiments d'une urgence et d'une frontalité presque déchirantes, mais Oliver Ackermann n'y a jamais sonné aussi émouvant, proche et humain. Un titre d'autant plus triste qu'il se retrouve coincé sur un album bien plus austère.
Correct 12/20
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