Frank Black

Si les deux premiers albums solos de Mister Black se sont avérés être deux très bons opus, force est de constater que celui-ci n'atteint pas les sommets entrevus précédemment. Le problème avec "The Cult of Ray", c'est Black lui-même. En effet, le Gros bénéficie d'une côte de popularité grandissante grâce à ses albums réalisés avec les Pixies. Charles Thompson (de son vrai nom) est alors en proie à d'effroyables problèmes d'égo. Résultat: Black se complait de plus en plus dans un rock qui devient pompeux et auquel il manque une touche de folie qu'il maîtrisait pourtant de main de maître.
Cependant, attention: certains titres sont vraiment très bons. Ainsi, "The Marsist" possède un univers tout particulier qui lui est propre (grâce au jeu de guitare lancinant de Lyle Workman), et qui s'impose comme un titre plus qu'honorable. "Men In Black" et "You ain't Me" se révèlent être deux morceaux simples et terriblement efficaces construits chacun autour de deux riffs dont Black a le secret; c'est pourquoi ils donneront naissance à 2 maxis. De même, le titre éponyme de l'album ("The Cult of Ray" donc!!) se laisse écouter avec un réel plaisir.
Mais voilà... Tous les titres ne se valent pas. "I Don't Want to Hurt You..." est un titre plutôt mièvre qui n'arrive pas vraiment à trouver pas sa place dans l'oeuvre de Black. "Dance War" n'est qu'un morceau punk sans aucune originalité qui s'étend dans la facilité et la complaisance, et qui n'est certainement pas digne du talent (pourtant indéniable) du Gros. On trouve également deux morceaux instrumentaux qui ne servent strictement à rien...
En bref, "The Cult of Ray" est un album mi-figue mi-raisin; c'est-à-dire un album très moyen.

PS: Le titre "The Cult of Ray" fait bien entendu référence à l'excellent écrivain SF, Ray Bradbury, pour lequel Frank Black a toujours avoué son admiration.