Manic Street Preachers
Gold Against The Soul |
Label :
Columbia |
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Les Manic Street Preachers n'ont pas attendu deux ans entre leur premier album Generation Terrorists et leur chef d'oeuvre sombre, morbide et violemment politisé The Holy Bible. Non, les MSP ont sorti un album entre temps. Oui, nous sommes d'accord, il passe très inaperçu entre ces deux albums si recommandés et recommandables. Pourtant, Gold Against The Soul est un album important dans l'évolution du groupe de Blackwood. Situé à la charnière de la première période glam et de la seconde période dépressive, l'album est souvent oublié par le groupe lui-même qui ne rejoue que rarement les morceaux de l'album en live, hormis "Life Becoming A Landslide". Des mots mêmes de James Dean Bradfield, l'album appartient à une période qu'ils détestent, dans laquelle ils n'étaient pas assez concentrés sur leur travail et où la pression commerciale était trop dure à supporter. Gold Against The Soul, c'est un peu, d'un point de vue historique, la mère de The Holy Bible, la somme des rancoeurs et de la fatigue, du désespoir et de la terreur.
Car les Manic Street Preachers croient trahir leur public en sortant cet album, beaucoup moins politisé et socialement conscient que le premier album. Ils essaient de pondre un album de hard rock qui toucherait un public plus vaste et pas seulement une frange indépendante. L'album est volontairement commercial, comme le prouve les moyens bien supérieurs mis à disposition des gallois pour l'enregistrement, qui permettra un son bien plus brut de décoffrage que sur le premier effort. En témoigne les surpuissants "Sleepflower" et "Yourself" au son particulièrement écrasant. Les Manic se penchent donc en apparence sur un album grand public. Ce qui n'est en réalité pas si évident. L'album n'est pas si facile à appréhender, plus que The Holy Bible, certes, mais moins que le premier.
Je ne suis pas d'accord avec la vision personnelle que peuvent avoir les membres du groupe. Il leur manque, à mon avis, le recul nécessaire pour se rendre compte des véritables qualités de cet album, car s'il n'est pas aussi abouti que les suivants, il marque une évolution bien grandiose du groupe. Fini les erreurs artistiques et l'éparpillement. Ici, on a 10 morceaux pas plus pour une cohérence réelle. Des morceaux qui restent dans des ambiances cohérentes, à la fois déchirantes et rageuses, particulièrement portées vers le soi plutôt qu'une décharge vers le monde extérieur. Tristesse, désespoir ... Ces sentiments sont palpables, notamment sur "La Tristessa Durera", un magnifique morceau pop ou le somptueux "Life Becoming A Landslide", morceau étonnant de fraicheur et de rage contenue, ce qui s'entend à la voix écorchée vive de Bradfield et aux textes de Edwards, toujours touchants et parfois effrayants.
Si l'album n'évite pas certains écueils qui rappelleraient les mauvais heures du Glam Métal des années 80, comme sur "Roses in The Hospital", il possède un côté particulièrement séduisant et réjouissant dans la débauche rock' n' roll à laquelle se livrent les Manics. Probablement l'album le plus ouvertement rock du groupe, le plus simple et le plus rageur, qui mérite d'être redécouvert, ne serait-ce que pour le morceau éponyme, hymne de stade fédérateur et inspiré, aux solos qui peuvent renvoyer Slash dans les cordes. "Yourself" reste aussi un grand moment de la galette, hymne terrible qui renvoie la concurrence hard rock des années 90 aux oubliettes.
On a pu critiquer l'album pour son manque de single évident et l'influence tangible des Guns N' Roses ... Je le soutiens pour les mêmes raisons. C'est l'album qui mérite d'être redécouvert et la grande injustice de leur carrière. Un album qui aurait dû être fédérateur, malgré ou grâce à ses défauts.
Car les Manic Street Preachers croient trahir leur public en sortant cet album, beaucoup moins politisé et socialement conscient que le premier album. Ils essaient de pondre un album de hard rock qui toucherait un public plus vaste et pas seulement une frange indépendante. L'album est volontairement commercial, comme le prouve les moyens bien supérieurs mis à disposition des gallois pour l'enregistrement, qui permettra un son bien plus brut de décoffrage que sur le premier effort. En témoigne les surpuissants "Sleepflower" et "Yourself" au son particulièrement écrasant. Les Manic se penchent donc en apparence sur un album grand public. Ce qui n'est en réalité pas si évident. L'album n'est pas si facile à appréhender, plus que The Holy Bible, certes, mais moins que le premier.
Je ne suis pas d'accord avec la vision personnelle que peuvent avoir les membres du groupe. Il leur manque, à mon avis, le recul nécessaire pour se rendre compte des véritables qualités de cet album, car s'il n'est pas aussi abouti que les suivants, il marque une évolution bien grandiose du groupe. Fini les erreurs artistiques et l'éparpillement. Ici, on a 10 morceaux pas plus pour une cohérence réelle. Des morceaux qui restent dans des ambiances cohérentes, à la fois déchirantes et rageuses, particulièrement portées vers le soi plutôt qu'une décharge vers le monde extérieur. Tristesse, désespoir ... Ces sentiments sont palpables, notamment sur "La Tristessa Durera", un magnifique morceau pop ou le somptueux "Life Becoming A Landslide", morceau étonnant de fraicheur et de rage contenue, ce qui s'entend à la voix écorchée vive de Bradfield et aux textes de Edwards, toujours touchants et parfois effrayants.
Si l'album n'évite pas certains écueils qui rappelleraient les mauvais heures du Glam Métal des années 80, comme sur "Roses in The Hospital", il possède un côté particulièrement séduisant et réjouissant dans la débauche rock' n' roll à laquelle se livrent les Manics. Probablement l'album le plus ouvertement rock du groupe, le plus simple et le plus rageur, qui mérite d'être redécouvert, ne serait-ce que pour le morceau éponyme, hymne de stade fédérateur et inspiré, aux solos qui peuvent renvoyer Slash dans les cordes. "Yourself" reste aussi un grand moment de la galette, hymne terrible qui renvoie la concurrence hard rock des années 90 aux oubliettes.
On a pu critiquer l'album pour son manque de single évident et l'influence tangible des Guns N' Roses ... Je le soutiens pour les mêmes raisons. C'est l'album qui mérite d'être redécouvert et la grande injustice de leur carrière. Un album qui aurait dû être fédérateur, malgré ou grâce à ses défauts.
Parfait 17/20 | par Bona |
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