Cass McCombs
A |
Label :
Monitor |
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Après l'explosion d'obscurité et de sensualité à laquelle j'ai été confronté en écoutant, sans aucun a priori, le dernier album de Cass McCombs, Wit's End, j'ai rapidement décidé de m'intéresser à la discographie de cet homme qui m'a définitivement enchanté. Je me suis donc lancé pour remonter l'intégralité de sa discographie et je commence donc par ... le premier album. Oui, logique implacable.
Après m'être renseigné, j'ai découvert que McCombs avait passé une vie errante à travers le Etats-Unis. Il renoue ainsi avec la tradition du vagabond américain, si chère à Kerouac. Il écume les villes et les hôtels, vit de nombreuses aventures et appréhende divers sentiments et affects qui lui serviront d'inspiration dans sa carrière. Il arrête sa vie d'errance après les événements du 11 septembre, à cause de problèmes d'argent principalement. Après avoir enregistré un premier EP, publié en 2002, il enregistre entre 2001 et 2003 son premier album, simplement nommé A.
La première chose qui frappe l'auditeur à l'écoute de cet album est la production totalement différente de celle du chef d'oeuvre de McCombs. Bien plus directe, plus brute. La production est encore plutôt sommaire et le son ne possède pas la profondeur de Wit's End, loin de là ! On a l'impression que l'album glisse un peu au-dessus de nous, que les morceaux ne nous concernent presque pas, par une production assez éthérée, distante qui ne sert pas forcément en bien les morceaux. Ni lo-fi, ni somptueux, le son pêche énormément.
La voix de McCombs est aussi presque un désastre. On peut légitimement se demander où est la voix de crooner sensuelle et profonde, expressive, du dernier album. Ici, le compositeur dispose simplement d'une voix chevrotante, peu inspirée, qui ne porte en aucun cas les mélodies. On a l'impression d'entendre un Thom Yorke diminué par une vilaine grippe chanter violemment du nez. Aucun coffre chez McCombs à l'époque. On sent qu'il était encore un débutant et que la maturation a pris du temps. Peu assuré, il demeure correct, mais à des années lumières de son niveau actuel.
Cependant, si ce premier album est bancal, il ne faut pas le limiter à une voix mauvaise et une production approximative. Car McCombs témoigne néanmoins d'un réel talent de compositeur dans des ambiances généralement agréable. Une certaine mélancolie émerge dans les compositions du bonhomme, bien que le tout soit encore assez lumineux. Une certaine tristesse enrobée dans une couche de vernis pop de très bon niveau en quelque sorte. Les mélodies sont souvent très travaillée et le talent de McCombs réside bien plus ici dans un travail de songwriter que d'artiste complet. "Meet Me Here At Dawn" est un des sommets de l'album. En plus d'une chanson parfaitement composée, c'est le morceau où le chanteur est le plus assuré, voire rassuré. Ce n'est cependant pas le seul morceau agréable de l'album.
Ainsi, le morceau d'ouverture "I Went To The Hospital" est une très bonne introduction à l'ambiance de cet album. Désabusé mais néanmoins plein d'espoir, le morceau est une des grandes réussites de la galette. Le cynique "AIDS in Africa" est aussi un morceau qui tire l'album vers le haut, avec un rythme tribal qui porte le tout. Un bon morceau aux arrangements très Gainsbourg. J'ai l'impression d'entendre en arrière plan une partie de la "Ballade de Melody Nelson". Et paradoxalement, la voix de McCombs, bancale, est parfaitement en accord avec l'ambiance du morceau.
Certes, le reste des titres est généralement en dessous de ces trois petites pépites. Quelques morceaux sont même assez crispants ("When The Bible Was Wrote" ressemble à une mauvaise parodie de Graham Nash) ... Mais l'album mérite qu'on lui jette une oreille, au moins pour se rendre compte du parcours effectué par McCombs.
Après m'être renseigné, j'ai découvert que McCombs avait passé une vie errante à travers le Etats-Unis. Il renoue ainsi avec la tradition du vagabond américain, si chère à Kerouac. Il écume les villes et les hôtels, vit de nombreuses aventures et appréhende divers sentiments et affects qui lui serviront d'inspiration dans sa carrière. Il arrête sa vie d'errance après les événements du 11 septembre, à cause de problèmes d'argent principalement. Après avoir enregistré un premier EP, publié en 2002, il enregistre entre 2001 et 2003 son premier album, simplement nommé A.
La première chose qui frappe l'auditeur à l'écoute de cet album est la production totalement différente de celle du chef d'oeuvre de McCombs. Bien plus directe, plus brute. La production est encore plutôt sommaire et le son ne possède pas la profondeur de Wit's End, loin de là ! On a l'impression que l'album glisse un peu au-dessus de nous, que les morceaux ne nous concernent presque pas, par une production assez éthérée, distante qui ne sert pas forcément en bien les morceaux. Ni lo-fi, ni somptueux, le son pêche énormément.
La voix de McCombs est aussi presque un désastre. On peut légitimement se demander où est la voix de crooner sensuelle et profonde, expressive, du dernier album. Ici, le compositeur dispose simplement d'une voix chevrotante, peu inspirée, qui ne porte en aucun cas les mélodies. On a l'impression d'entendre un Thom Yorke diminué par une vilaine grippe chanter violemment du nez. Aucun coffre chez McCombs à l'époque. On sent qu'il était encore un débutant et que la maturation a pris du temps. Peu assuré, il demeure correct, mais à des années lumières de son niveau actuel.
Cependant, si ce premier album est bancal, il ne faut pas le limiter à une voix mauvaise et une production approximative. Car McCombs témoigne néanmoins d'un réel talent de compositeur dans des ambiances généralement agréable. Une certaine mélancolie émerge dans les compositions du bonhomme, bien que le tout soit encore assez lumineux. Une certaine tristesse enrobée dans une couche de vernis pop de très bon niveau en quelque sorte. Les mélodies sont souvent très travaillée et le talent de McCombs réside bien plus ici dans un travail de songwriter que d'artiste complet. "Meet Me Here At Dawn" est un des sommets de l'album. En plus d'une chanson parfaitement composée, c'est le morceau où le chanteur est le plus assuré, voire rassuré. Ce n'est cependant pas le seul morceau agréable de l'album.
Ainsi, le morceau d'ouverture "I Went To The Hospital" est une très bonne introduction à l'ambiance de cet album. Désabusé mais néanmoins plein d'espoir, le morceau est une des grandes réussites de la galette. Le cynique "AIDS in Africa" est aussi un morceau qui tire l'album vers le haut, avec un rythme tribal qui porte le tout. Un bon morceau aux arrangements très Gainsbourg. J'ai l'impression d'entendre en arrière plan une partie de la "Ballade de Melody Nelson". Et paradoxalement, la voix de McCombs, bancale, est parfaitement en accord avec l'ambiance du morceau.
Certes, le reste des titres est généralement en dessous de ces trois petites pépites. Quelques morceaux sont même assez crispants ("When The Bible Was Wrote" ressemble à une mauvaise parodie de Graham Nash) ... Mais l'album mérite qu'on lui jette une oreille, au moins pour se rendre compte du parcours effectué par McCombs.
Passable 11/20 | par Bona |
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