Cass McCombs
Wit's End |
Label :
Domino |
||||
Un fléau semble frapper l'année 2011. Les grosses écuries déçoivent ... Parfois, on y est habitué, comme avec les Foo Fighters. Parfois, on s'y attendait, comme avec les Strokes. Parfois, on se prend un bon coup de pied au cul, comme avec Radiohead. Même les valeurs sûres un peu plus indé, comme les Decemberists, déçoivent un tantinet. Nous sommes déçus par nos héros qui semblent survoler leur musique et soit déballer la formule sans aucunement s'en cacher, soit sombrer dans une hypocrisie totale, avec l'excuse du retour au source.
Mais ces hautes déceptions sont contrebalancées par l'éclosion de nouveaux talents, et surtout l'arrivée à maturité de talents qui étaient jusque là en gestation. Des éternels outsiders à qui on avait pas daigné jeter une seule oreille, ou bien à côté desquelles on était passé. Et généralement, cette vague d'air frais souffle du côté d'une musique bien plus intimiste, autant bercée par le folk que par des instrumentations luxuriantes. Généralement des artistes qui se livrent corps et âme pour pondre un album qui fait mal.
Parmi ces artistes, Cass McCombs. Autant vous dire que je ne connaissais pas l'artiste jusqu'à il y a quelques temps. J'en avais vaguement entendu parlé mais jamais je n'avais posé mon oreille sur un seul de ses albums. Parait qu'il a donné dans le Morrissey sur son premier album, ou de la Dream Pop. Parait que les Inrocks aiment beaucoup ... On se lance pour écouter ou pas finalement ? Bon, on a envie de lui laisser une chance, sa pochette a une bonne gueule !
Une fois que je me suis décidé à écouter l'album, je ne me doutais pas dans quoi j'allais m'embarquer.
Une noirceur fabuleuse. Un ton donné aux teintes obscures. Si le premier morceau "County Line" ne donne pas d'emblée le ton, ce n'est que pour mieux nous préparer à ce qui va arriver. Wit's End est un album serpentaire. Il nous enlace progressivement dans ses anneaux de tristesse pour nous étouffer au plus profond d'une musique grandiose, sombre mais néanmoins sensuelle. Cet album nous guide vers le psychisme perturbé de McCombs de la plus belle des manières. C'est réellement un voyage crépusculaire qui nous est offert pour traverser les 8 plages de l'album.
On commence donc par "County Line", porté par la voix sensuelle à souhait de McCombs, puis "Little Doll" ralentit la cadence, la pression se resserre autour d'un morceau taillé pour la mélancolie. On commence à progresser dans la déception amoureuse par une tragique histoire, en apparence légère, mais si révélatrice de la situation du chanteur. Presque impudique, la suite de l'album nous livre un McCombs en proie à ses désillusions et ses doutes, à ses démons et ceux des autres. C'est triste. Mais le tout s'éloigne brillamment du pathétique par une écriture parfaitement maitrisée, une instrumentation extraordinaire et une voix sensuelle sans être mièvre.
McCombs réussit l'exploit de produire une oeuvre ahurissante de cohérence tout en ne sombrant aucunement dans la redite ou dans l'ennui. On passe d'ambiance sensuelle à des ambiances lourdes et pesantes pour finalement ressortir avec un poil d'espoir. Espoir mitigé mais bien présent dans le monumental et poignant "A Knock Upon The Door". A ce niveau, ce n'est plus de la beauté, c'est presque indécent ... Vraiment !
On ressort de cet album avec une impression de totale réussite. McCombs a réussit son album et nous avons réussit à passer le meilleur moment musical de l'année. Car oui, n'ayons pas peur des mots. "Wit's End" est bien le meilleur album de ce premier semestre. Intemporel ? Le temps le dira ... Jusque là, c'est déjà exceptionnel de produire un tel album. Et pour une fois, les Inrocks ne sont pas allés assez loin dans l'éloge...
Mais ces hautes déceptions sont contrebalancées par l'éclosion de nouveaux talents, et surtout l'arrivée à maturité de talents qui étaient jusque là en gestation. Des éternels outsiders à qui on avait pas daigné jeter une seule oreille, ou bien à côté desquelles on était passé. Et généralement, cette vague d'air frais souffle du côté d'une musique bien plus intimiste, autant bercée par le folk que par des instrumentations luxuriantes. Généralement des artistes qui se livrent corps et âme pour pondre un album qui fait mal.
Parmi ces artistes, Cass McCombs. Autant vous dire que je ne connaissais pas l'artiste jusqu'à il y a quelques temps. J'en avais vaguement entendu parlé mais jamais je n'avais posé mon oreille sur un seul de ses albums. Parait qu'il a donné dans le Morrissey sur son premier album, ou de la Dream Pop. Parait que les Inrocks aiment beaucoup ... On se lance pour écouter ou pas finalement ? Bon, on a envie de lui laisser une chance, sa pochette a une bonne gueule !
Une fois que je me suis décidé à écouter l'album, je ne me doutais pas dans quoi j'allais m'embarquer.
Une noirceur fabuleuse. Un ton donné aux teintes obscures. Si le premier morceau "County Line" ne donne pas d'emblée le ton, ce n'est que pour mieux nous préparer à ce qui va arriver. Wit's End est un album serpentaire. Il nous enlace progressivement dans ses anneaux de tristesse pour nous étouffer au plus profond d'une musique grandiose, sombre mais néanmoins sensuelle. Cet album nous guide vers le psychisme perturbé de McCombs de la plus belle des manières. C'est réellement un voyage crépusculaire qui nous est offert pour traverser les 8 plages de l'album.
On commence donc par "County Line", porté par la voix sensuelle à souhait de McCombs, puis "Little Doll" ralentit la cadence, la pression se resserre autour d'un morceau taillé pour la mélancolie. On commence à progresser dans la déception amoureuse par une tragique histoire, en apparence légère, mais si révélatrice de la situation du chanteur. Presque impudique, la suite de l'album nous livre un McCombs en proie à ses désillusions et ses doutes, à ses démons et ceux des autres. C'est triste. Mais le tout s'éloigne brillamment du pathétique par une écriture parfaitement maitrisée, une instrumentation extraordinaire et une voix sensuelle sans être mièvre.
McCombs réussit l'exploit de produire une oeuvre ahurissante de cohérence tout en ne sombrant aucunement dans la redite ou dans l'ennui. On passe d'ambiance sensuelle à des ambiances lourdes et pesantes pour finalement ressortir avec un poil d'espoir. Espoir mitigé mais bien présent dans le monumental et poignant "A Knock Upon The Door". A ce niveau, ce n'est plus de la beauté, c'est presque indécent ... Vraiment !
On ressort de cet album avec une impression de totale réussite. McCombs a réussit son album et nous avons réussit à passer le meilleur moment musical de l'année. Car oui, n'ayons pas peur des mots. "Wit's End" est bien le meilleur album de ce premier semestre. Intemporel ? Le temps le dira ... Jusque là, c'est déjà exceptionnel de produire un tel album. Et pour une fois, les Inrocks ne sont pas allés assez loin dans l'éloge...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Bona |
En écoute : https://cassmccombs.bandcamp.com/album/wits-end
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