Lloyd Cole & The Commotions

Assister à un concert de Lloyd Cole en 2004, c'est un peu comme retrouver un vieil ami qu'on aurait perdu de vue. Car si l'ancien leader des Commotions avait jalonné nos découvertes musicales dans les années 80, il faut bien avouer qu'on avait fini par perdre un peu sa trace, au cours de sa déjà longue carrière solo. Jusqu'à ce Music In A Foreign Langage, album des retrouvailles, paru en 2003. Monsieur Cole revenait avec ce qu'il a toujours le mieux fait : écrire des chansons simples et mélodiques.

C'est donc cet album et, avouons-le, un soupçon de curiosité, qui nous a fait pousser les portes du Cabaret. Loin des grandes foules de sa première période, Lloyd Cole rassemble désormais avant tout des fans éclairés : pas plus de 150 personnes pour ce concert montréalais. C'est peu pour un artiste qui remplissait autrefois les salles. Mais ce qu'on y perd en chaleur, on le gagne en intimité. Et sur ce point, la rencontre frisait la perfection. Tout au long de la soirée, l'ami Lloyd revisite l'ensemble de son répertoire, des premiers succès au dernier disque. Seul sur scène : une guitare sèche et une voix. Mais quelle voix !
C'est souvent face à un tel minimalisme qu'on reconnaît les bonnes compositions, celles qui durent, les chansons pop intemporelles. Et le constat est flagrant : celles de Lloyd Cole sont des classiques du genre. Elles touchent, elles émeuvent : elles sont efficaces.

Face à un public pourtant conquis d'avance, Lloyd Cole n'en reste pas moins humble, presque timide. Démontrant un humour certain, il n'hésite pas à converser avec les gens, loin de la réputation d'arrogance qu'on veut lui coller depuis ses débuts. Vers la fin de son concert, il s'excuse de ne pas être venu plus souvent rendre visite aux québécois ces dernières années ... Espérons qu'il repasse plus souvent désormais, notre ami retrouvé.