Graham Coxon

The Spinning Top

The Spinning Top

 Label :     Transgressive 
 Sortie :    mercredi 01 avril 2009 
 Format :  Album / CD   

J'étais resté sur le très peu marquant Love Travels At Illegal Speeds.
La première chose qui frappe dans cette dernière production de Coxon est la pochette, au dessin maladroit. D'une façon générale, les pochettes ne sont pas le point fort de notre homme. En examinant le livret, je m'aperçois qu'il nous gratifie d'une véritable collection de ses oeuvres picturales, très pardonnables chez un enfant de 10 ans : une loi veut en effet que les musiciens soient de piètres dessinateurs/peintres et Coxon n'y fait pas exception (la seule que je connaisse, d'ailleurs, est Don Van Vliet et apparemment il a abandonné la musique pour la peinture). Entre ces peintures de gribouille figurent aussi quelques portrait du héros parmi ses musiciens, visiblement très fatigué, la mine de quelqu'un qui n'a pas dormi depuis trois jours. Enfin je constate en posant la galette sur la platine que j'en ai pour 70 mn d'écoute et 15 titres : bigre, il ne doute de rien! Bref, cet album s'annonce plutôt mal, voire très mal.
Premier titre, "Look Into The Light": stupéfiante imitation de Nick Drake; en fait, on dirait vraiment que le fantôme de l'Américain est revenu chanter ce titre; du coup, possédé par son modèle, Coxon en profite pour chanter (presque) juste. Du tout acoustique malgré une guitare électrique créditée dans les notes que je n'ai pas encore réussie à entendre (c'est dire si elle est discrète), jolis arrangements, mélodie très honorable, cela fait un bon titre... mais au crédit de Drake.
Seconde piste, "This House": on retrouve le Coxon habituel qui chante un peu faux. Anodin, pas déplaisant.
Troisième essai, "In The Morning": Début classique, plutôt ennuyeux donc, toujours dans le tout acoustique. Puis les événements s'accélèrent un tantinet et on a droit à un mini orchestre indien avec esraj, jori, taus et j'en passe (non, ce ne sont pas des erreurs de frappe). Pas mal du tout surtout avec la voix féminine qui s'y mêle de temps à autre. Malheureusement, la chanson dure à n'en plus finir.
Titre 4, "If You Want Me": la vraie entrée de la guitare électrique; un morceau qui sonne comme du Blur période Blur. Rien à dire : il est bon dans ce registre, ce n'est plus à prouver. Des 3 morceaux de ce style que compte l'album, c'est à coup sûr le meilleur.
Passons sur les 8 morceaux suivants, qui vont de l'insipide au vaguement surprennant, et où on peut entrapercevoir les mânes de Syd Barrett ("Caspian Sea") et encore Nick Drake.
Après vient "Far From Everything" et son orgue, visiblement conviée pour l'ambiance funèbre. Simple mais réussi. Coxon remet ça pour l'ultime tour de piste, "November", encore un poil plus lugubre et avec choeurs de femmes, mais toujours plaisant à l'oreille.
En conclusion, un album qui ne respire pas la joie de vivre (qu'on est loin des débuts de Blur), à l'image en cela de son auteur, et quatre ou cinq bons titres, ce qui n'est pas si mal. Un disque plus intéressant et même plus agréable que le précédent. Mon avis est que Coxon aurait quand même tout intérêt à prendre un vrai producteur qui saurait trancher le vif et lui dire certaines vérités désagréables mais nécessaires.


Sympa   14/20
par Haï


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