Elvis Costello
My Aim Is True |
Label :
Stiff |
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Eté 77, devant l'hôtel Hilton, Londres. Un type chante et joue seul de la gratte. Et plutôt très bien. Résultat, la populasse se rameute devant ce drôle de personnage à lunettes. Beaucoup sont des dirigeants de la Columbia venu assister à la conférence mondiale de leur masion de disque se déroulant au sus-dit hôtel. La sécu du Hilton justement qui n'apprécie pas trop cette foule stationnée, demande au bonhomme de se casser fissa. Refus catégorique de l'intéressé. La flicaille débarque et fort de son attrayante autorité, l'invite à passer quelques heures au poste et à régler une amende pour mendicité.
Un coût absolument moindre par rapport à ce qui suit. Car peu après sa mise au vert, le délinquant d'un jour décrochera un contrat avec la Columbia. Son premier album My Aim Is True est alors réédité et distribué hors des frontières britanniques par la major ricaine. Jackpot pour une promotion agressive orchestrée par un label spécialiste du genre, Stiff, et son patron filou Jack Riviera. Un type qui a assurément bien digéré les leçons spectaculaires de l'enfant de salaud McLaren. Le punk est à la mode, il n'hésite pas à vendre ses poulains marqués comme tel quand bien même ils n'ont peu ou rien à voir avec.
C'est le cas du dénommé Costello. Lui vient de la scène pub rock. Deux ans qu'il tourne avec son groupe Flip City avant de se mettre à son compte en 76. Et puis surtout, Elvis Costello (de son vrai nom Declan Patrick MacManus), contrairement à la majorité de ses congénères keupons, est un érudit fameux. Du genre encyclopédique. Un élève très appliqué (trop diront certains), surdoué mais qui se refuse à endosser le rôle du lèche-cul du premier rang. Costello c'est plutôt le cador de cour de récré au caractère mauvais. Une teigne professionnelle.
Suffit de voir la pochette. Pose pantin désarticulée façon 50's et look sosie d'un Buddy Holly. Oui mais un Buddy Holly sans sourire niais et regard rêveur. Au contraire, guitare en bandoulière, c'est un Buddy Holly combatif, sur le qui-vive, prêt à en découdre avec son monde. À l'image de son rock aux influences multiples (pub rock, girls group et rockabilly entre autres choses) qui ne prend pas le temps de respirer et attaque d'entrée. Un rock nerveux, colérique et beugleur, écrit de main de maître à l'aide d'une plume cruelle et cynique. Même quand Costello adoucit sacrément le ton, il ne peut s'empêcher d'être terriblement cinglant (cf la ballade douce et très amère "Alison").
Chansons parfaites, tubes en puissance ("Less Than Zero", "Welcome To The Working Week", "Waiting For The End Of The World"...), My Aim Is True est un premier album réellement impressionnant de maîtrise et de savoir-faire rock'n'roll. Le début essentiel d'une longue et belle série produite par le grand Nick Lowe.
Un coût absolument moindre par rapport à ce qui suit. Car peu après sa mise au vert, le délinquant d'un jour décrochera un contrat avec la Columbia. Son premier album My Aim Is True est alors réédité et distribué hors des frontières britanniques par la major ricaine. Jackpot pour une promotion agressive orchestrée par un label spécialiste du genre, Stiff, et son patron filou Jack Riviera. Un type qui a assurément bien digéré les leçons spectaculaires de l'enfant de salaud McLaren. Le punk est à la mode, il n'hésite pas à vendre ses poulains marqués comme tel quand bien même ils n'ont peu ou rien à voir avec.
C'est le cas du dénommé Costello. Lui vient de la scène pub rock. Deux ans qu'il tourne avec son groupe Flip City avant de se mettre à son compte en 76. Et puis surtout, Elvis Costello (de son vrai nom Declan Patrick MacManus), contrairement à la majorité de ses congénères keupons, est un érudit fameux. Du genre encyclopédique. Un élève très appliqué (trop diront certains), surdoué mais qui se refuse à endosser le rôle du lèche-cul du premier rang. Costello c'est plutôt le cador de cour de récré au caractère mauvais. Une teigne professionnelle.
Suffit de voir la pochette. Pose pantin désarticulée façon 50's et look sosie d'un Buddy Holly. Oui mais un Buddy Holly sans sourire niais et regard rêveur. Au contraire, guitare en bandoulière, c'est un Buddy Holly combatif, sur le qui-vive, prêt à en découdre avec son monde. À l'image de son rock aux influences multiples (pub rock, girls group et rockabilly entre autres choses) qui ne prend pas le temps de respirer et attaque d'entrée. Un rock nerveux, colérique et beugleur, écrit de main de maître à l'aide d'une plume cruelle et cynique. Même quand Costello adoucit sacrément le ton, il ne peut s'empêcher d'être terriblement cinglant (cf la ballade douce et très amère "Alison").
Chansons parfaites, tubes en puissance ("Less Than Zero", "Welcome To The Working Week", "Waiting For The End Of The World"...), My Aim Is True est un premier album réellement impressionnant de maîtrise et de savoir-faire rock'n'roll. Le début essentiel d'une longue et belle série produite par le grand Nick Lowe.
Excellent ! 18/20 | par Sirius |
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