Throbbing Gristle
D.o.A : The Third And Final Report |
Label :
Industrial |
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Dès que le regard se pose sur la pochette de ce D.o.A : The Third And Final Report, le goût et l'odeur humide de ce qui va nous être infligé nous parvient aux sens et quelque chose nous dérange. C'est plus particulièrement lorsque le Throbbing Gristle arrive à nos yeux qu'un rictus pincé de satisfaction apparaît sur nos lèvres. Et nous avons raison. On tient entre les mains quelque chose qui s'annonce énorme, inévitablement. Le pourquoi du comment, l'explication, la clef qui ouvre la porte partant du mythique "Second Report" à l'incontournable "20 Jazz Funk Greats". Que s'était il passé entre ces deux monuments ? Une bombe, tout simplement.
Le présent du moment, le passé mais, surtout, le futur de la scène sont regroupés sur cette galette. Beaucoup de choses suivront cet album et il en aura fait avancer beaucoup d'autres, pour la plupart déjà créées par le groupe lui-même et on fera difficilement mieux par la suite. Des Merzbow ou autre Whitehouse n'ont finalement pas inventé grand-chose, bien qu'ils en aient fait évoluer tant. Loin de moi l'idée de dénigrer l'un ou l'autre de ces excellents projets. Force est simplement de constater que seulement quelques années plus tôt, les Throbbing ont posé des bases qui seront sucées et resucées jusqu'à la moëlle, jusqu'à aujourd'hui. Et pourtant, il est toujours aussi frustrant de se rendre compte que cette musique, comme l'ensemble de l'œuvre du groupe, n'est fait de rien pour créer un tout si riche. Des génies du sons, indiscutablement. Chaque piste est un véritable trip à lui tout seul, mettant en exergue une ambiance, une émotion, une idée ou un son bien précis, le sublimant, formant cependant une entité cohérente avec son contexte. Beaucoup d'émotion finalement, souvent grise et mélancolique, pour une sensibilité à fleur de peau. Genesis P-Orridge se fait discret au micro mais nous fournit à chaque fois un travail en adéquation avec l'ambiance du moment. Un chanteur somme toute assez banal, voire médiocre, au charisme vocal indéniable. La structure n'existe bien sûr pas, et tant mieux, mais les titres sont généralement assez courts et précis, cycliques et hypnotiques, sans tomber dans la répétition, accompagnés de sons surgis d'on ne sait où, flirtant avec la noise pure par moment.
Bref, avec cette épreuve de force incroyable dans laquelle le surplace semble purement banni, où l'évolution semble maître mot (aussi bien dans la musique même que par rapport à l'œuvre dans son entier), le choc sociétal et musical ouvertement souhaité par son géniteur est clairement atteint. Comme l'exprimerait volontiers cette imagerie subtilement dérangeante, pour ainsi dire écoeurante, on est là pour choquer, faire réagir, et non pour s'amuser (à la grande différence, finalement, du second bébé d'Orridge, Psychic TV). On pourrait aisément reprocher à ce tout dernier rapport annuel un son qui sent le vieilli, je préfère largement lui attribuer l'étiquette de "bonifié" car on ne s'enlise jamais dans le hors propos ou le dépassé, loin de là. Une œuvre magistrale qui a suavement vieilli, faisant toujours son petit effet, 30 ans plus tard.
Le présent du moment, le passé mais, surtout, le futur de la scène sont regroupés sur cette galette. Beaucoup de choses suivront cet album et il en aura fait avancer beaucoup d'autres, pour la plupart déjà créées par le groupe lui-même et on fera difficilement mieux par la suite. Des Merzbow ou autre Whitehouse n'ont finalement pas inventé grand-chose, bien qu'ils en aient fait évoluer tant. Loin de moi l'idée de dénigrer l'un ou l'autre de ces excellents projets. Force est simplement de constater que seulement quelques années plus tôt, les Throbbing ont posé des bases qui seront sucées et resucées jusqu'à la moëlle, jusqu'à aujourd'hui. Et pourtant, il est toujours aussi frustrant de se rendre compte que cette musique, comme l'ensemble de l'œuvre du groupe, n'est fait de rien pour créer un tout si riche. Des génies du sons, indiscutablement. Chaque piste est un véritable trip à lui tout seul, mettant en exergue une ambiance, une émotion, une idée ou un son bien précis, le sublimant, formant cependant une entité cohérente avec son contexte. Beaucoup d'émotion finalement, souvent grise et mélancolique, pour une sensibilité à fleur de peau. Genesis P-Orridge se fait discret au micro mais nous fournit à chaque fois un travail en adéquation avec l'ambiance du moment. Un chanteur somme toute assez banal, voire médiocre, au charisme vocal indéniable. La structure n'existe bien sûr pas, et tant mieux, mais les titres sont généralement assez courts et précis, cycliques et hypnotiques, sans tomber dans la répétition, accompagnés de sons surgis d'on ne sait où, flirtant avec la noise pure par moment.
Bref, avec cette épreuve de force incroyable dans laquelle le surplace semble purement banni, où l'évolution semble maître mot (aussi bien dans la musique même que par rapport à l'œuvre dans son entier), le choc sociétal et musical ouvertement souhaité par son géniteur est clairement atteint. Comme l'exprimerait volontiers cette imagerie subtilement dérangeante, pour ainsi dire écoeurante, on est là pour choquer, faire réagir, et non pour s'amuser (à la grande différence, finalement, du second bébé d'Orridge, Psychic TV). On pourrait aisément reprocher à ce tout dernier rapport annuel un son qui sent le vieilli, je préfère largement lui attribuer l'étiquette de "bonifié" car on ne s'enlise jamais dans le hors propos ou le dépassé, loin de là. Une œuvre magistrale qui a suavement vieilli, faisant toujours son petit effet, 30 ans plus tard.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Mr.dante |
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