Throbbing Gristle
(Throbbing Gristle Bring You) 20 Jazz Funk Greats |
Label :
Industrial |
||||
On peut être vraiment dérangé, trouver dans la scatologie et la pornographie hardcore une manière cohérente de dénoncer les travers d'une société toujours plus conformiste et répressive, et néanmoins aimer sa maman. Aussi, même si décorer ses salles de concert avec des tampons usagés et s'automutiler sur scène ne pose pas de problème à Genesis P-Orridge, ne pas répondre aux attentes de sa génitrice semble être source de tracas. Alors évidemment, quand celle-ci lui demande fort naïvement si pour changer il ne pourrait pas "faire un disque gentil, avec une jolie pochette fleurie ; et sourire aussi", on se doute que le fruit de cette demande sera en rupture avec les travaux précédents du groupe.
La bande nous apparaît donc au milieu d'un joli paysage fleuri, arborant de grands sourires presque pas forcés... sur le recto. Au verso, la même photo en noir et blanc avec à leurs pieds un cadavre dénudé. On ne se refait pas. Pour l'anecdote, on notera que la photo a été prise au sommet de la falaise Beachy Head, rendez-vous final incontournable pour tout suicidaire anglais amoureux de la nature (plus de 20 suicides par an depuis les années 1600). Quant à l'album en lui même, les 13 titres sont bien évidemment tout sauf du funk, et encore moins du jazz. Pas envie ? Peut être.... Pas capable ? Sûrement ! Devenu un groupe légendaire, Throbbing Gristle reste malgré tout une bande de musiciens très médiocres qui se sont rabbatus sur l'électronique pour contourner leur manque assumé de doigté instrumental. Au menu pourtant, une mini révolution avec... de la musique. Ou du moins ce que le groupe fera de plus musical. Rarement plus qu'un beat tournant en boucle sur fond de distorsions électro-métalliques ou simples nappes ambiantes castrées de toute rytmique. Plus froid qu'un entretien de Mohammed pour le poste d'assistant de direction, plus métallique et inhumain que la Dame de Fer, plus apathique qu'un Pornography un soir de licenciement. L'album le plus asthénique de tous les temps ? Quelque chose comme ça oui. 20 Jazz Funk Greats ou la musique de chambre idéale du mort vivant, un Blue Monday qui aurait tourné gothique. Quelques exceptions viennent confirmer la règle, des pistes qui à défaut de donner envie de danser donnent envie de tuer avec le sourire ("Still Walking", "Hot On The Heels Of Love", "Walkabout"). Clôture du disque, mort de la raison, le grand classique du groupe "Discipline" risque d'en attirer plus d'un chez l'ophtalmo pour cause de zyeux restés coincés en arrière... Deux versions live (titre jamais enregistré en studio) à Berlin puis à Manchester sans grand point commun sinon une dizaine de minutes d'une rythmique grinçante légèrement semblable. P-Orridge nous crache à la gueule ses cordes vocales sur un "We need some discipline here ! I want some discipline !" qui fera la renommée du groupe sur scène (le morceau dépassant parfois la demi-heure et une bonne dizaine de malaises dans le public).
Terreau gelé du disco et de toute une génération de plantes noires aux fruits popeux synthétiques, désherbant craint par toute la mauvaise herbe bien-pensante politique (un député conservateur les ayant traités quelques années plus tôt de "destructeurs de la civilisation"), l'apparition de mélodies ne signifie pas compromis pour Throbbing Gristle. Virage "mainstream" (hou l'hyperbole ! ) d'ailleurs vite oublié dans l'essai suivant Eathen Earth, qui, en asseyant le groupe sur une certaine forme de reconnaissance, le persuadera de se dissoudre. Pff, ils font rien comme tout le monde ceux-là !
La bande nous apparaît donc au milieu d'un joli paysage fleuri, arborant de grands sourires presque pas forcés... sur le recto. Au verso, la même photo en noir et blanc avec à leurs pieds un cadavre dénudé. On ne se refait pas. Pour l'anecdote, on notera que la photo a été prise au sommet de la falaise Beachy Head, rendez-vous final incontournable pour tout suicidaire anglais amoureux de la nature (plus de 20 suicides par an depuis les années 1600). Quant à l'album en lui même, les 13 titres sont bien évidemment tout sauf du funk, et encore moins du jazz. Pas envie ? Peut être.... Pas capable ? Sûrement ! Devenu un groupe légendaire, Throbbing Gristle reste malgré tout une bande de musiciens très médiocres qui se sont rabbatus sur l'électronique pour contourner leur manque assumé de doigté instrumental. Au menu pourtant, une mini révolution avec... de la musique. Ou du moins ce que le groupe fera de plus musical. Rarement plus qu'un beat tournant en boucle sur fond de distorsions électro-métalliques ou simples nappes ambiantes castrées de toute rytmique. Plus froid qu'un entretien de Mohammed pour le poste d'assistant de direction, plus métallique et inhumain que la Dame de Fer, plus apathique qu'un Pornography un soir de licenciement. L'album le plus asthénique de tous les temps ? Quelque chose comme ça oui. 20 Jazz Funk Greats ou la musique de chambre idéale du mort vivant, un Blue Monday qui aurait tourné gothique. Quelques exceptions viennent confirmer la règle, des pistes qui à défaut de donner envie de danser donnent envie de tuer avec le sourire ("Still Walking", "Hot On The Heels Of Love", "Walkabout"). Clôture du disque, mort de la raison, le grand classique du groupe "Discipline" risque d'en attirer plus d'un chez l'ophtalmo pour cause de zyeux restés coincés en arrière... Deux versions live (titre jamais enregistré en studio) à Berlin puis à Manchester sans grand point commun sinon une dizaine de minutes d'une rythmique grinçante légèrement semblable. P-Orridge nous crache à la gueule ses cordes vocales sur un "We need some discipline here ! I want some discipline !" qui fera la renommée du groupe sur scène (le morceau dépassant parfois la demi-heure et une bonne dizaine de malaises dans le public).
Terreau gelé du disco et de toute une génération de plantes noires aux fruits popeux synthétiques, désherbant craint par toute la mauvaise herbe bien-pensante politique (un député conservateur les ayant traités quelques années plus tôt de "destructeurs de la civilisation"), l'apparition de mélodies ne signifie pas compromis pour Throbbing Gristle. Virage "mainstream" (hou l'hyperbole ! ) d'ailleurs vite oublié dans l'essai suivant Eathen Earth, qui, en asseyant le groupe sur une certaine forme de reconnaissance, le persuadera de se dissoudre. Pff, ils font rien comme tout le monde ceux-là !
Excellent ! 18/20 | par JoHn DoriAne |
Note : en 1979 l'album sort sur le label Industrial Records, créé par le groupe trois ans plus tôt et ayant donné son nom au courant musical du même nom.
En ligne
335 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages