My Bloody Valentine
Loveless |
Label :
Creation |
||||
My Bloody Valentine, avec leur album Loveless, connûrent un sacré succès à sa sortie.
Souvent prétendu inégalé et inégalable, Loveless est un recueil de 11 morceaux de pure noisy-pop, émouvante, puissante ou légère, aux chants féminins angéliques contrastant merveilleusement avec les murs de guitares.
Bref, Loveless est un bon album de noise, mais en cherchant bien, on peut trouver tout de même mieux (par exemple, le merveilleux Delaware des Drop Nineteens).
Souvent prétendu inégalé et inégalable, Loveless est un recueil de 11 morceaux de pure noisy-pop, émouvante, puissante ou légère, aux chants féminins angéliques contrastant merveilleusement avec les murs de guitares.
Bref, Loveless est un bon album de noise, mais en cherchant bien, on peut trouver tout de même mieux (par exemple, le merveilleux Delaware des Drop Nineteens).
Bon 15/20 | par X_Shape104 |
Posté le 18 novembre 2003 à 13 h 52 |
C'était 1991, par là. C'était le concert de My Bloody Valentine à l'AB, renommée salle bruxelloise sise à un jet de psychocandy de la Bourse. Pas mal de gens avaient apporté des boules Quiès. Perso, j'acquiescais sans avoir les boules, peut-être avais-je même poussé le vice jusqu'à emprunter un Perfecto. Merde, je devais déjà avoir 19/20 ans or j'étais encore avec des rêves d'ados plein le sac à dos, sous ma capeline. On avait fait de la route pour assister à ça, au mur du son, au moment dit du 'décollage de l'avion'. On souriait un peu bêtement et les oreilles allaient bourdonner pendant trois jours. Une épiphanie.
Plus tôt, dans une chambre, c'était la sensation. Sensation physique des guitares, partout des guitares, rouges, en fusion, elles poussent des cris de baleine. Kevin Shields et Bilinda Butcher font l'amour avec des nappes de guitares. C'est la symbiose hypnose, le volume à fond. Et ça dure. Ils fichent leur rejeton cosmos dans une école 'libre' où l'enfant est roi. C'était en 91, par là, il existait encore un magazine bimestriel répondant au nom d'Inrockuptibles, il y avait Léos Carax et sa gueule de chien enfarinée en couverture. Il nous faudrait encore éprouver la plasticité du romantisme, sa tessiture. Il nous faudrait grandir. Pour l'heure, des tourbillons. 'Loveless' par My Bloody Valentine, ça cristallise, ça sucre glace, c'est une poudre qui dilatte les vaisseaux. Bien sûr il y avait les Pixies et du Sonic Youth j'te raconte même pas. Mais 'Loveless' de My Bloody Valentine, c'est LA noisy pop, c'est une première écoute comblée; le disque s'est terminé, on s'est retrouvé à l'envers sur le lit. On s'était trouvés. Au plafond, des galaxies.
Plus tôt, dans une chambre, c'était la sensation. Sensation physique des guitares, partout des guitares, rouges, en fusion, elles poussent des cris de baleine. Kevin Shields et Bilinda Butcher font l'amour avec des nappes de guitares. C'est la symbiose hypnose, le volume à fond. Et ça dure. Ils fichent leur rejeton cosmos dans une école 'libre' où l'enfant est roi. C'était en 91, par là, il existait encore un magazine bimestriel répondant au nom d'Inrockuptibles, il y avait Léos Carax et sa gueule de chien enfarinée en couverture. Il nous faudrait encore éprouver la plasticité du romantisme, sa tessiture. Il nous faudrait grandir. Pour l'heure, des tourbillons. 'Loveless' par My Bloody Valentine, ça cristallise, ça sucre glace, c'est une poudre qui dilatte les vaisseaux. Bien sûr il y avait les Pixies et du Sonic Youth j'te raconte même pas. Mais 'Loveless' de My Bloody Valentine, c'est LA noisy pop, c'est une première écoute comblée; le disque s'est terminé, on s'est retrouvé à l'envers sur le lit. On s'était trouvés. Au plafond, des galaxies.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 06 mars 2004 à 19 h 48 |
Que ceux qui n'aiment pas aillent voir "Lost In Translation" (BO terrible !!!!! avec My Bloody Valentine. Je n'ai plus ecouté que ca pendant la semaine suivante !!!! Nostalgie ??? Point du tout bonnes gens : simplement une musique unique (jamais egalée depuis malgré de nombreux essais). La preuve : 13 ans plus tard, elle reste... "moderne" ?
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 11 mars 2004 à 15 h 38 |
Un album intemporel qui n'a toujours pas été rattrapé par le temps. Oeuvre totale aussi accessible qu'expérimentale, physique que spirituelle. Un album polymorphe dont l'écoute n'arrêtera jamais d'évoluer au fil des mois et des années.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 01 septembre 2004 à 23 h 29 |
Je viens de réécouter "Loveless".
Je ne sais pas si je suis en train de rêver, ou bien si j'écris réellement cette chronique.
"Loveless", un disque unique, c'est un genre musical à lui tout seul. La chanson "To Here Knows When" est là pour le prouver.
Le bruit de Kevin Shields couvre merveilleusement bien la voix murmurante de Bilinda Butcher.
L'hypnose suscitée par le disque permet l'anesthésie progressive de l'esprit. On arrive même à penser à rien.
Treize ans après sa sortie, le disque est toujours une référence, puisqu'il est unique, spirituel, céleste...
Je vous laisse, je vais rejoindre mon corps.
Je ne sais pas si je suis en train de rêver, ou bien si j'écris réellement cette chronique.
"Loveless", un disque unique, c'est un genre musical à lui tout seul. La chanson "To Here Knows When" est là pour le prouver.
Le bruit de Kevin Shields couvre merveilleusement bien la voix murmurante de Bilinda Butcher.
L'hypnose suscitée par le disque permet l'anesthésie progressive de l'esprit. On arrive même à penser à rien.
Treize ans après sa sortie, le disque est toujours une référence, puisqu'il est unique, spirituel, céleste...
Je vous laisse, je vais rejoindre mon corps.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 30 juin 2005 à 11 h 56 |
L'impression laissée par ce disque est unique. J'avais déjà ce disque entre mes oreilles mais pas de souvenirs particuliers liés à son écoute. Ne tenant plus aux inombrables superlatifs des critiques de ce disque, je me suis résolu à l'acheter (pas je ne veuille pas l'acheter mais parce qu'il y a toujours d'autres albums à se procurer...). Pour un fan comme moi de noisy-pop, ayant grandi et fait mon adolescence accompagné de cette musique, quel n'a pas été le choc à le réécoute de cet album ! Comment n'est-il pas devenu culte à la prmeière écoute ? Comment ai-je pu rendre ce disque ? En fait, j'avais toutes les ambiances dans la tête, comme si, en fait, j'avais toujours le disque... Comme on sent les Boo Radleys, les Teenage Fanclub, Ride, Mazzy Star voire Spiritualized, le Mercury Rev ou Death in Vegas... 48 minutes de bruit... mais de bruit avec toutes les idées et les ambiances des dix années à venir du noisy pop britannique, lancées en vrac, pas défrichées. Mais pour autant, ce disque a les proportions idéales. Un coup de génie.
Ce disque n'est pas seulement l'avant garde du noisy, il est inclassable, il est vicéral... Tout amateur de rock dans son acceptation la plus globale doit avoir ce disque à portée de main, prêt à l'écoute. Spiritualized parle de "tablettes de musique", mais voici la première tablette des années 90...
Ce disque n'est pas seulement l'avant garde du noisy, il est inclassable, il est vicéral... Tout amateur de rock dans son acceptation la plus globale doit avoir ce disque à portée de main, prêt à l'écoute. Spiritualized parle de "tablettes de musique", mais voici la première tablette des années 90...
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 22 novembre 2005 à 11 h 29 |
...Loveless
L'album ultime du shoegazing, selon la plupart des gens, tout simplement. Et même si le disque s'ouvre comme Isn't Anything sur une batterie répétitive pendant quelques secondes, on sent bien qu'il s'est passé quelque chose durant les 3 longues années qui ont séparé le premier album du groupe, c'est à dire les ébauches du genre, du second, qui représente l'apogée du genre. Ici les guitares sont encore plus massives qu'avant et les voix sont vraiment placées en retrait, comme si elles étaient en fait des instruments comme les autres... Le groupe a aussi, pour notre plus grand bonheur, ajouté des samplers à sa musique - rassurez-vous, ils sonnent ici comme des claviers... -. Autant le dire tout de suite, ce disque est un chef-d'oeuvre. Une fois encore, la pochette est extrêmement bien choisie et on peut noter la progression entre les deux albums rien qu'en les regardant: le premier est brumeux, mais on arrive tout de même à distinguer des visages ; le deuxième est plutôt un brouillard profond: cette vague rose envahit tout ce qu'elle voit et on ne peut voir que quelques formes imprécises... On voit même à peine le nom du groupe, c'est dire. Revenons à la musique, car c'est quand même ce qui nous intéresse... Passé la batterie, le morceau se met en place très brutalement, sans introduction... On entend tout de suite le sampler dans le fond. Vous venez d'entrer dans un monde dont vous ne ressortirez en fait qu'à la fin du disque, quelques 40/50 minutes plus tard... 11 morceaux suffisent à convaincre de la suprématie absolue de My Bloody Valentine dans le genre. Après ce disque, jamais le shoegaze n'aura atteint un tel niveau... Et dans le contexte actuel, on est déçu à la fin de l'album... Attention, surtout pas du disque, non, ça, on a envie de le remettre tout de suite... On est déçu que les My Bloody Valentine aient splitté avant de pouvoir nous sortir d'autres albums du même acabit... En 2003, des rumeurs parlaient de reformation et de nouvel album, mais depuis plus rien. Le brouillard. Ca ne vous rappelle pas quelque chose ? Pour en finir, je tiens à dire que le morceau "When You Sleep" est le plus génial d'entre tous à mon gout, et que cet album fait lui aussi partie de mes préférés.
Comme pour Isn't Anything, ce disque mérite largement un 20, mais je ne donne cette note qu'à 3 disques...
L'album ultime du shoegazing, selon la plupart des gens, tout simplement. Et même si le disque s'ouvre comme Isn't Anything sur une batterie répétitive pendant quelques secondes, on sent bien qu'il s'est passé quelque chose durant les 3 longues années qui ont séparé le premier album du groupe, c'est à dire les ébauches du genre, du second, qui représente l'apogée du genre. Ici les guitares sont encore plus massives qu'avant et les voix sont vraiment placées en retrait, comme si elles étaient en fait des instruments comme les autres... Le groupe a aussi, pour notre plus grand bonheur, ajouté des samplers à sa musique - rassurez-vous, ils sonnent ici comme des claviers... -. Autant le dire tout de suite, ce disque est un chef-d'oeuvre. Une fois encore, la pochette est extrêmement bien choisie et on peut noter la progression entre les deux albums rien qu'en les regardant: le premier est brumeux, mais on arrive tout de même à distinguer des visages ; le deuxième est plutôt un brouillard profond: cette vague rose envahit tout ce qu'elle voit et on ne peut voir que quelques formes imprécises... On voit même à peine le nom du groupe, c'est dire. Revenons à la musique, car c'est quand même ce qui nous intéresse... Passé la batterie, le morceau se met en place très brutalement, sans introduction... On entend tout de suite le sampler dans le fond. Vous venez d'entrer dans un monde dont vous ne ressortirez en fait qu'à la fin du disque, quelques 40/50 minutes plus tard... 11 morceaux suffisent à convaincre de la suprématie absolue de My Bloody Valentine dans le genre. Après ce disque, jamais le shoegaze n'aura atteint un tel niveau... Et dans le contexte actuel, on est déçu à la fin de l'album... Attention, surtout pas du disque, non, ça, on a envie de le remettre tout de suite... On est déçu que les My Bloody Valentine aient splitté avant de pouvoir nous sortir d'autres albums du même acabit... En 2003, des rumeurs parlaient de reformation et de nouvel album, mais depuis plus rien. Le brouillard. Ca ne vous rappelle pas quelque chose ? Pour en finir, je tiens à dire que le morceau "When You Sleep" est le plus génial d'entre tous à mon gout, et que cet album fait lui aussi partie de mes préférés.
Comme pour Isn't Anything, ce disque mérite largement un 20, mais je ne donne cette note qu'à 3 disques...
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 03 décembre 2005 à 21 h 39 |
Chroniquer Loveless, même 14 ans après sa sortie, reste une ambition un peu honteuse, un peu trop fort pour toi quoi.
Loveless est irréductible à toute analyse. Il vous brouille le cerveau et ce, dès les premières écoutes. De manière irreversible (moi ça va faire bientôt 12 ans, et j'en suis toujours pas revenu).
Loveless est un disque complétement mégalo. Kevin Shields a voulu révolutionner la musique pop contemporaine. Incidemment, il a réussi.
Loveless fait aimer le bruit.
Loveless fait aimer les voix timides qui se cachent derrière des murs rouges de bruit blanc.
Loveless fait aimer la musique qui sonne faux.
Loveless est indépassable. Au grand désespoir de son créateur. Au grand bonheur de tous ceux qui ont eu la chance de l'écouter.
Loveless est intemporel.
Loveless est irréductible à toute analyse. Il vous brouille le cerveau et ce, dès les premières écoutes. De manière irreversible (moi ça va faire bientôt 12 ans, et j'en suis toujours pas revenu).
Loveless est un disque complétement mégalo. Kevin Shields a voulu révolutionner la musique pop contemporaine. Incidemment, il a réussi.
Loveless fait aimer le bruit.
Loveless fait aimer les voix timides qui se cachent derrière des murs rouges de bruit blanc.
Loveless fait aimer la musique qui sonne faux.
Loveless est indépassable. Au grand désespoir de son créateur. Au grand bonheur de tous ceux qui ont eu la chance de l'écouter.
Loveless est intemporel.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 21 janvier 2006 à 20 h 36 |
Si seulement... /...
Si seulement Lost In Translation était sortie avant (Wah ! "Sometimes" aurait pu accompagner un ou deux extraits de Jusqu'au Bout du Monde de Wim Wenders, quoique plus appropriée à un Paris-Texas sorti 6 ans trop tôt peut-être) ?
Si seulement quoi d'autre ? Si seulement j'avais su il y a 15 ans à sa sortie qu'il s'agirait du dernier album de My Bloody Valentine qu'aurais-je fait ?
Je l'aurais écouté plus souvent ? Impossible, le disque en question a été écouté jusqu'à épuisement de mes proches qui ne supportaient plus d'entendre les mêmes plaintes à peine murmurées derrière un enchevêtrement de mélodies masquées par des nuisances sonores parfaitement orchestrées.
J'aurais incité mon entourage à adhérer à ce type de mouvement musical ? Je l'ai tenté en vain, rares sont les personnes qui ont compris le message (alors qu'il n'y a rien à comprendre mais juste à se laisser bercer au gré des oeuvres). Ce qui est étonnant car le message est passé pour Cocteau Twins, Ride entre autres.
Je l'ai laissé tombé pendant de longues années avant de le redécouvrir pour de bon. C'est simple : je ne l'avais pas entendu depuis si longtemps que je pensais avoir à redécouvrir les émotions qu'il recèle.
Hélas ce ne fut pas le cas mais, fort heureusement et c'est la motivation première pour lui donner la note ultime, il est resté fidèle à ce que j'avais connu 15 ans plus tôt. Point de nouvelle claque en somme, juste un rappel à l'ordre !
Enfin, un album à avoir en CD car toutes les pistes sur les 48 minutes de durée totale de l'album sont enchaînées (il serait insupportable de ne pas l'écouter d'une seule traite).
.../... I Only Said
Si seulement Lost In Translation était sortie avant (Wah ! "Sometimes" aurait pu accompagner un ou deux extraits de Jusqu'au Bout du Monde de Wim Wenders, quoique plus appropriée à un Paris-Texas sorti 6 ans trop tôt peut-être) ?
Si seulement quoi d'autre ? Si seulement j'avais su il y a 15 ans à sa sortie qu'il s'agirait du dernier album de My Bloody Valentine qu'aurais-je fait ?
Je l'aurais écouté plus souvent ? Impossible, le disque en question a été écouté jusqu'à épuisement de mes proches qui ne supportaient plus d'entendre les mêmes plaintes à peine murmurées derrière un enchevêtrement de mélodies masquées par des nuisances sonores parfaitement orchestrées.
J'aurais incité mon entourage à adhérer à ce type de mouvement musical ? Je l'ai tenté en vain, rares sont les personnes qui ont compris le message (alors qu'il n'y a rien à comprendre mais juste à se laisser bercer au gré des oeuvres). Ce qui est étonnant car le message est passé pour Cocteau Twins, Ride entre autres.
Je l'ai laissé tombé pendant de longues années avant de le redécouvrir pour de bon. C'est simple : je ne l'avais pas entendu depuis si longtemps que je pensais avoir à redécouvrir les émotions qu'il recèle.
Hélas ce ne fut pas le cas mais, fort heureusement et c'est la motivation première pour lui donner la note ultime, il est resté fidèle à ce que j'avais connu 15 ans plus tôt. Point de nouvelle claque en somme, juste un rappel à l'ordre !
Enfin, un album à avoir en CD car toutes les pistes sur les 48 minutes de durée totale de l'album sont enchaînées (il serait insupportable de ne pas l'écouter d'une seule traite).
.../... I Only Said
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 24 février 2006 à 05 h 44 |
On ne saurait, comme certains ont pu le faire, résumer Loveless à l'ultime chef-d'œuvre du shoegazing. Il n'y aurait aucun intérêt à adopter une démarche si réductrice, car ce disque transcende la marginalité et la faible résonance de ce mouvement pour voler au-dessus des cadres et ôter toute velléité d'étiquetage. Loveless, c'est avant tout l'aboutissement final de My Bloody Valentine, le disque testament auquel rien ne pourra venir succéder tant il semble hasardeux d'essayer de donner suite à un tel moment de pure magie. Surclassant aisément tout ce qui lui ressemble de près ou de loin, cet album est un gigantesque poème sonique bruyant et mélodieux qui touche à la perfection, à la grâce absolue. Il se dégage de ce disque une mélancolie et une langueur envoûtante, enlaçante, qui une fois qu'elle vous a pris dans ses tentacules ne sait plus vous lâcher. Les chants éthérés de Belinda Butcher, et ceux non moins beaux et lointains de Kevin Shields, en venant se mêler timidement aux sons brouillés des guitares, créent un ailleurs, un univers doux et triste qui malgré son étrangeté semble incroyablement accueillant, comme si quelque part il avait toujours été contenu en nous. En cela Loveless tient de la réminiscence, celle de ces rares instants de bien être total dont nous avons pu faire l'expérience. Tous les titres de ce disque semblent faits pour tenter à leur manière de nous ramener dans ces contrées idylliques où nous n'avons pu séjourner que trop peu de temps et desquelles nous n'avons pu ramener que des souvenirs trop flous. Loveless est un morceau d'Eden dont nous ne comprendrons jamais comment il a pu arriver sur terre.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 11 mars 2006 à 17 h 01 |
Loveless ou le monolithe grenadine.
J'ai découvert My bloody Valentine trop tardivement, avec le film de la fille Coppola. Et depuis je voue une admiration sans borne pour ce groupe, et particulièrement pour cet album, dont je n'arrive pas, depuis, à trouver d'équivalent.
Loveless, quel nom déjà. Je n'ai jamais vu un aussi beau titre d'album s'accordant tant aux plages qui le composent. Des plages, pas des pistes non, des plages liquéfiées de pourpres, de magenta et de grenadine; couleurs subtiles qui annoncent le crépuscule des guitares, la raison de Shields, et l'aventure du groupe. La pochette en dit long sur l'atmosphère de ces plages saturées.
Un monolithe. Ce disque est inintelligible à notre raison, comme le monolithe de 2001, une odyssée où les plages deviennent océans et où le sable devient un magma ravissant et doux pour l'esprit. Je n'arrive toujours pas à percer le secret de ce fantastique album, en dépit d'innombrables écoutes. Loveless se dérobe et me déroute à chaque 'play', cependant je m'y perd à chaque fois avec le même enthousiasme.
Quand des personnes me demandent quel style possède My Bloody Valentine, je leur répond que ce sont des sirènes de métal nageant dans un océan de guitares rouillées, et ce disque m'évoque tout à fait un océan récré par la fée électricité; Belinda Butcher en étant la Reine sirène et Kevin Shields le Roi noyé.
On raconte que les deux musiciens étaient ensemble au moment de la confection de cet album, et que celui-ci ne raconte, en définitif que la fin du couple. Sur 11 titres, Belinda et Kevin ne dialoguent plus, ils le savent : ils sont les spectateurs impuissants de leur couple qui n'est plus, et qui ne sera plus jamais. Loveless est le disque de l'amour perdu, de la fuite du temps, et de l'impossibilité de ne faire qu'un, quand on est, de toute façon, toujours deux. C'est le disque du désamour et de la folie de Shields. My Bloody Valentine n'existait peut-être que pour le couple que formait Shields et Butcher. D'ailleurs, sur Loveless, on entend pratiquement plus le batteur, si percutant sur les précédentes œuvres du groupe, il en va de même pour la bassiste. Non Loveless n'est le disque que d'un couple, qui voit avec amertume qu'il n'y a plus que les guitares qui s'enlacent, quand les cœurs, inexorablement, s'éloignent de plus en plus. La plage "To Here Knows When" est à ce titre, la plus significative de l'album, la vague angulaire de celui-ci. Cette plage résume à elle seule l'aboutissement de la musique de MBV, les guitares se font l'amour et ne se distinguent plus, elles fluent et refluent en chœur, et Belinda est seule à murmurer des choses inaudibles à l'auditeur ou peut-être à Shields. C'est peut-être ça le grand charme de Loveless, ce disque n'est peut-être que l'immersion intime de l'auditeur anonyme dans le couple que formait les deux guitaristes, et la précaution de ces derniers, de ne pas laisser entendre à l'auditeur, ce qu'ils ont, une dernière fois envie de se dire. Comme un secret.
Toute personne qui admire MBV et attend toujours un nouvel album du groupe, patiente en vain. MBV ne se reformera jamais, il suffit seulement d'écouter Loveless pour s'en convaincre. C'est un disque profondément désespéré sur le couple, un couple qui avait prit le nom de My Bloody Valentine, un couple dont Kevin Shields ne parviendra jamais à faire le deuil, parce qu'il était une synergie. A présent cette synergie est perdue, et Shields est devenu un génie cramé, pour Belinda, sa muse et sa chimère.
Ce disque n'est pas celui que j'écoute tout les jours, cependant c'est celui que j'emmènerais sur une île déserte. Pour l'enterrer sur une plage.
Je relis ma chronique de l'album et m'aperçois que j'en ai peut-être pas assez bien parlé. C'est pour cela que ce disque est un chef-d'œuvre, il se dérobe à tous les commentaires. Ce disque ne s'explique pas, il se boit d'une traite, comme une grenadine.
Un disque que je conseille à toutes les âmes trop affectives et folles, à celles qui aiment s'empoisonner de romantisme, et de rêveries.
Un dernier conseil pour les personnes qui ont uniquement cet album en CD et qui l'adore: écoutez la version vinyle, vous aurez alors l'impression de le redécouvrir, et n'hésitez pas à mettre un volume conséquent (il faut toujours écouter Loveless bien fort afin qu'il produise de l'effet).
J'ai découvert My bloody Valentine trop tardivement, avec le film de la fille Coppola. Et depuis je voue une admiration sans borne pour ce groupe, et particulièrement pour cet album, dont je n'arrive pas, depuis, à trouver d'équivalent.
Loveless, quel nom déjà. Je n'ai jamais vu un aussi beau titre d'album s'accordant tant aux plages qui le composent. Des plages, pas des pistes non, des plages liquéfiées de pourpres, de magenta et de grenadine; couleurs subtiles qui annoncent le crépuscule des guitares, la raison de Shields, et l'aventure du groupe. La pochette en dit long sur l'atmosphère de ces plages saturées.
Un monolithe. Ce disque est inintelligible à notre raison, comme le monolithe de 2001, une odyssée où les plages deviennent océans et où le sable devient un magma ravissant et doux pour l'esprit. Je n'arrive toujours pas à percer le secret de ce fantastique album, en dépit d'innombrables écoutes. Loveless se dérobe et me déroute à chaque 'play', cependant je m'y perd à chaque fois avec le même enthousiasme.
Quand des personnes me demandent quel style possède My Bloody Valentine, je leur répond que ce sont des sirènes de métal nageant dans un océan de guitares rouillées, et ce disque m'évoque tout à fait un océan récré par la fée électricité; Belinda Butcher en étant la Reine sirène et Kevin Shields le Roi noyé.
On raconte que les deux musiciens étaient ensemble au moment de la confection de cet album, et que celui-ci ne raconte, en définitif que la fin du couple. Sur 11 titres, Belinda et Kevin ne dialoguent plus, ils le savent : ils sont les spectateurs impuissants de leur couple qui n'est plus, et qui ne sera plus jamais. Loveless est le disque de l'amour perdu, de la fuite du temps, et de l'impossibilité de ne faire qu'un, quand on est, de toute façon, toujours deux. C'est le disque du désamour et de la folie de Shields. My Bloody Valentine n'existait peut-être que pour le couple que formait Shields et Butcher. D'ailleurs, sur Loveless, on entend pratiquement plus le batteur, si percutant sur les précédentes œuvres du groupe, il en va de même pour la bassiste. Non Loveless n'est le disque que d'un couple, qui voit avec amertume qu'il n'y a plus que les guitares qui s'enlacent, quand les cœurs, inexorablement, s'éloignent de plus en plus. La plage "To Here Knows When" est à ce titre, la plus significative de l'album, la vague angulaire de celui-ci. Cette plage résume à elle seule l'aboutissement de la musique de MBV, les guitares se font l'amour et ne se distinguent plus, elles fluent et refluent en chœur, et Belinda est seule à murmurer des choses inaudibles à l'auditeur ou peut-être à Shields. C'est peut-être ça le grand charme de Loveless, ce disque n'est peut-être que l'immersion intime de l'auditeur anonyme dans le couple que formait les deux guitaristes, et la précaution de ces derniers, de ne pas laisser entendre à l'auditeur, ce qu'ils ont, une dernière fois envie de se dire. Comme un secret.
Toute personne qui admire MBV et attend toujours un nouvel album du groupe, patiente en vain. MBV ne se reformera jamais, il suffit seulement d'écouter Loveless pour s'en convaincre. C'est un disque profondément désespéré sur le couple, un couple qui avait prit le nom de My Bloody Valentine, un couple dont Kevin Shields ne parviendra jamais à faire le deuil, parce qu'il était une synergie. A présent cette synergie est perdue, et Shields est devenu un génie cramé, pour Belinda, sa muse et sa chimère.
Ce disque n'est pas celui que j'écoute tout les jours, cependant c'est celui que j'emmènerais sur une île déserte. Pour l'enterrer sur une plage.
Je relis ma chronique de l'album et m'aperçois que j'en ai peut-être pas assez bien parlé. C'est pour cela que ce disque est un chef-d'œuvre, il se dérobe à tous les commentaires. Ce disque ne s'explique pas, il se boit d'une traite, comme une grenadine.
Un disque que je conseille à toutes les âmes trop affectives et folles, à celles qui aiment s'empoisonner de romantisme, et de rêveries.
Un dernier conseil pour les personnes qui ont uniquement cet album en CD et qui l'adore: écoutez la version vinyle, vous aurez alors l'impression de le redécouvrir, et n'hésitez pas à mettre un volume conséquent (il faut toujours écouter Loveless bien fort afin qu'il produise de l'effet).
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 03 juillet 2006 à 15 h 21 |
Loveless, l'album terminal d'un groupe qui a failli mettre le label Creation sur la paille.
Loveless, ou comment la musique pop est ici explosée, à bout de souffle, diffuse et irradiante, continue de briller telle une étoile à un firmament du rock, bien qu'à des années lumières de là elle ne soit qu'une supernova assourdissante, ou ce qu'il en reste.
Il y a probablement d'autres albums semblables à celui-ci mais ce Loveless, pas si mal aimé que ça, suffit amplement.
Loveless, ou comment la musique pop est ici explosée, à bout de souffle, diffuse et irradiante, continue de briller telle une étoile à un firmament du rock, bien qu'à des années lumières de là elle ne soit qu'une supernova assourdissante, ou ce qu'il en reste.
Il y a probablement d'autres albums semblables à celui-ci mais ce Loveless, pas si mal aimé que ça, suffit amplement.
Très bon 16/20
Posté le 29 mars 2007 à 14 h 40 |
Loveless est le 2ème album de My Bloody Valentine qui a su imposer le style pop noisy, ou showgazing, hérité de Sonic Youth ou du Velvet Underground.
Mieux vaut avoir déjà écouté ces groupes pour appréhender ce disque car autrement, on ne peut pas en saisir toutes les finesses. Tout d'abord, le style bruitiste, mur du son pourrait rebuter plus d'un amateur de musique ambiante, qui trouverait à l'oeuvre un côté extrêmement chiant, pour ne pas mâcher les mots. Il faut être concentré car, sous ces pulsions soniques dressées par des guitares saturées à la sauce pédaliers, se cachent des mélodies pop, et un chant volontairement laissé en retrait par la production, comme une voix s'élevant d'outre tombe. Malgré la filiation des groupes précédemment cités, et avec le recul qu'on a aujourd'hui, on sent toute l'influence que ce groupe a eu à son tour sur les fans d'expérimentation sonique.
L'écouter pour la première fois demande une concentration de tous les instants. Sinon on n'entendrait qu'un brouhaha musical, si nocif à nos petites oreilles. Quand on fait attention, on remarque ces petits trucs qui rendent l'album génial. "Only Shallow" est superbe, elle introduit lentement mais sûrement dans l'univers du groupe. "To Here Knows When" est le morceau qui fait basculer entre le 'sympa !' et le 'j'adore' ! Un morceau absolument parfait ! Et on n'en démord pas pendant les 11 pistes qui composent l'album. "When You Sleep", "Sometimes", "Blown A Wish" sont autant de perles rares dans leur écrin rose et qui vous font succomber, tomber amoureux des mélodies recherchées et des vacarmes contrôlés de ces 4 avant-gardistes ! Car Loveless n'est pas seulement un grand album, il a aussi influencé toute une tripotée d'artistes allant de la pop au post-rock, qui s'en sont gavés toute leur adolescence (qui a dit Mogwai ?).
Un seul petit défaut... (il en faut bien)... c'est dans la longueur de l'album. Tous les morceaux pris un par un sont très bons, mais l'enchaînement de plusieurs morceaux de 5mn minimum lasse un peu après plusieurs écoutes.
Loveless reste néanmoins un grand album, largement au dessus du lot, et indispensable pour comprendre certains groupes à succès actuels. A ranger dans sa discothèque près du Velvet, entre Sonic Youth et Jesus And Mary Chain.
Mieux vaut avoir déjà écouté ces groupes pour appréhender ce disque car autrement, on ne peut pas en saisir toutes les finesses. Tout d'abord, le style bruitiste, mur du son pourrait rebuter plus d'un amateur de musique ambiante, qui trouverait à l'oeuvre un côté extrêmement chiant, pour ne pas mâcher les mots. Il faut être concentré car, sous ces pulsions soniques dressées par des guitares saturées à la sauce pédaliers, se cachent des mélodies pop, et un chant volontairement laissé en retrait par la production, comme une voix s'élevant d'outre tombe. Malgré la filiation des groupes précédemment cités, et avec le recul qu'on a aujourd'hui, on sent toute l'influence que ce groupe a eu à son tour sur les fans d'expérimentation sonique.
L'écouter pour la première fois demande une concentration de tous les instants. Sinon on n'entendrait qu'un brouhaha musical, si nocif à nos petites oreilles. Quand on fait attention, on remarque ces petits trucs qui rendent l'album génial. "Only Shallow" est superbe, elle introduit lentement mais sûrement dans l'univers du groupe. "To Here Knows When" est le morceau qui fait basculer entre le 'sympa !' et le 'j'adore' ! Un morceau absolument parfait ! Et on n'en démord pas pendant les 11 pistes qui composent l'album. "When You Sleep", "Sometimes", "Blown A Wish" sont autant de perles rares dans leur écrin rose et qui vous font succomber, tomber amoureux des mélodies recherchées et des vacarmes contrôlés de ces 4 avant-gardistes ! Car Loveless n'est pas seulement un grand album, il a aussi influencé toute une tripotée d'artistes allant de la pop au post-rock, qui s'en sont gavés toute leur adolescence (qui a dit Mogwai ?).
Un seul petit défaut... (il en faut bien)... c'est dans la longueur de l'album. Tous les morceaux pris un par un sont très bons, mais l'enchaînement de plusieurs morceaux de 5mn minimum lasse un peu après plusieurs écoutes.
Loveless reste néanmoins un grand album, largement au dessus du lot, et indispensable pour comprendre certains groupes à succès actuels. A ranger dans sa discothèque près du Velvet, entre Sonic Youth et Jesus And Mary Chain.
Excellent ! 18/20
Posté le 28 août 2007 à 11 h 00 |
La couverture de l'album traduit déjà ce style, abstraite pour le côté noise et coloré vif pour le côté pop. Mais à ce stade on encore est loin d'imaginer la grandeur du contenu, la force de cette musique ainsi que la légende du groupe.
L'ambiance est osée, audacieuse et même compromettante, un style presque implicitement provocateur et imprudent. Mais cela le groupe semble bien s'en contrefaire d'autant plus que cela parait lui donner sa vigueur, son tranchant. Le jeu des guitares, très plat, confère une certaine intensité ainsi qu'une étonnante puissance à l'album. La basse suit l'optique des guitares et le rythme et la précision de la batterie amènent à une certaine symbiose. De plus des sons angoissants de synthé, sur certaines pistes, apportent un aspect enrayé, ébréché et torturé qui ne laissera pas indifférent. Ces sons étranges font même la totalité de 2 plages en début d'album. Les voix, quand à elles sont divines et hypnotisantes, elles semblent lointaines et diffuses, cela contribue également cette intensité.
Cet album est difficile à chroniquer de façon rationnelle, succincte et perceptible tant le chef d'oeuvre est complexe, lointain et immatériel. Un des albums les plus influents de l'histoire du rock, un des plus marquants sans aucun doute !
L'ambiance est osée, audacieuse et même compromettante, un style presque implicitement provocateur et imprudent. Mais cela le groupe semble bien s'en contrefaire d'autant plus que cela parait lui donner sa vigueur, son tranchant. Le jeu des guitares, très plat, confère une certaine intensité ainsi qu'une étonnante puissance à l'album. La basse suit l'optique des guitares et le rythme et la précision de la batterie amènent à une certaine symbiose. De plus des sons angoissants de synthé, sur certaines pistes, apportent un aspect enrayé, ébréché et torturé qui ne laissera pas indifférent. Ces sons étranges font même la totalité de 2 plages en début d'album. Les voix, quand à elles sont divines et hypnotisantes, elles semblent lointaines et diffuses, cela contribue également cette intensité.
Cet album est difficile à chroniquer de façon rationnelle, succincte et perceptible tant le chef d'oeuvre est complexe, lointain et immatériel. Un des albums les plus influents de l'histoire du rock, un des plus marquants sans aucun doute !
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 15 mai 2008 à 14 h 06 |
Voici le chef d'oeuvre du groupe de Kevin Shields, ce grand mégalomane qui enregistra tous les instruments de cet album, multiplia par dizaines sur certains morceaux les pistes de guitares, enregistra cet album durant 3 années pour un coût de 250000 Livres...
Le résultat de ce travail acharné est un ovni musical, un vrai disque d'ambiance dans le bon sens du terme, un album de reflexion, une véritable ouverture d'esprit dans un univers musical fascinant, énigmatique et magnifique.
Je ne vais pas m'attarder inviduellement sur les morceaux de cet album mais plus sur l'oeuvre globale en commencant par la pochette, cette guitare lointaine sur fond rose envoutant, cette photo symbolise, met en image les sentiments provoquant l'écoute de cet album.
Pour finir, je ne vais pas passer trop de temps sur cette chronique, cet album est indiscriptible de beauté, je ne peux pas retranscrire ce que l'on ressent à son écoute, je peux juste vous le conseiller vigoureusement et je vous assure que vous ne serez pas déçu de ce voyage dans l'inconnu de ce Loveless...
Le résultat de ce travail acharné est un ovni musical, un vrai disque d'ambiance dans le bon sens du terme, un album de reflexion, une véritable ouverture d'esprit dans un univers musical fascinant, énigmatique et magnifique.
Je ne vais pas m'attarder inviduellement sur les morceaux de cet album mais plus sur l'oeuvre globale en commencant par la pochette, cette guitare lointaine sur fond rose envoutant, cette photo symbolise, met en image les sentiments provoquant l'écoute de cet album.
Pour finir, je ne vais pas passer trop de temps sur cette chronique, cet album est indiscriptible de beauté, je ne peux pas retranscrire ce que l'on ressent à son écoute, je peux juste vous le conseiller vigoureusement et je vous assure que vous ne serez pas déçu de ce voyage dans l'inconnu de ce Loveless...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 19 août 2008 à 10 h 11 |
Magique. Les mots ne parviennent pas à définir cet opus. Oeuvre magistrale sortie la même année (fin 1991) que Nevermind de Nirvana. Au jeu du classement du meilleur album, osons mettre My Bloody Valentine sur la plus haute marche du podium. D'un poil. Certes, Nirvana a ouvert la voie à de nombreux groupe rock, mais indéniablement, MBV à créé un son, une atmospheèe et constitue l'aboutissiment de leur discographie. Souvent copié. Jamais égalé. Un album incontournable. Un de ces opus qui renvoit dans les cordes n'importe quel autre groupe. La claque. L'uppercut. Le KO. Un de ceux que l'on met religieusement dans sa platine, comme un acte sacré. Il y a d'ailleurs tout le cérémonial qui accompagne cet acte. Il faut d'abord trouver ce foutu vinyle dans sa discothèque (le son plus chaud du vinyle convient nettement mieux à l'écoute de cet album). Les yeux parcourent les rayonnages et se fixent soudainement sur la tranche convoitée. D'une main, on extrait la relique. Moment d'adoration. Comme une icône. La pochette ne laisse rien transparaître du contenu : une guitare noyée dans un rouge vif. Floue comme la sensation. Mais on perçoit l'extase à venir. Evidemment, la récompense est bien connue.
Délicatement, la galette noire glisse doucement de sa protection plastique. Les deux mains déposent, dans un acte christique les 30cm sur la platine. Les doigts moites, saisissent la tête de lecture et posent le diamant dans le sillon. Quelques craquements. Le disque est bien usé. Bien sûr, à force de l'idôlatrer.
Une entrée en religion. D'où l'on sort converti rapidement et dont l'on devient un fidèle les plus dévoué. Un vrai bigot. Une grenouille de bénitier quoi.
Oui Loveless est sans conteste l'album des années 90 (même si certains argumenteront que Nervermind est bien plus puissant). Et il a tout pour être mythique. Une genèse dans la douleur avec enregistrement long et difficile où se mêlèrent tensions entre les membres, drogues en tout genre et perfectionnisme. Au point de mettre leur label, Creation, au bord de la faillite. Ultime album également d'une discographie que l'on aurait aimé plus prolifique. Au point qu'un nouvel opus de MBV est devenu l'arlésienne : annoncé depuis des années mais après un tel chef d'oeuvre, il est difficile de se surpasser.
Là où Nirvana dissémine de l'énergie, MBV joue au contraire l'intériorité. Un de ces albums d'introspection. A écouter seul. Egoistement en regardant ses pieds (shoegazing). A fond, ou au contraire tout en douceur. C'est justement cette force : l'écoute s'effectue à n'importe quel volume. De la musique d'ambiance pour en capter toutes les subtiltés à un volume sonore à s'en exploser ses tympans.
L'album s'étire, sans accrocs, tout en douceur intérieure. Avec ce magma sonore toujours présent. Les titres s'enchainent dans un flot ininterrompu. On voyage de morceau en morceau, happé par la vague sonore, hypnotisé par la batterie répétitive, les guitares saturées, la voix de Bilinda qui resort de ce mur sonore aux strates multiples et protéiformes qui vous transportent dans un univers parallèle. Décollage avec "Only shallow". Accélérations avec "When you sleep", "I only said". "Come in alone". Vitesse de croisière "Loomer", "To here knows when", "What you want". Ralentissement délicieux : "Sometimes". Tout ça pour terminer avec ce qui est, à mon avis leur meilleur titre : "Soon" : une rythmique presque tribale, les guitares qui alternent la puissance sonore et moment de répit. La fin est cruelle: entre sentiment d'avoir atteint l'extase et désir de recommencer tout l'abum depuis "Only shallow". Cest ce qu'on appelle la dépendance.
Délicatement, la galette noire glisse doucement de sa protection plastique. Les deux mains déposent, dans un acte christique les 30cm sur la platine. Les doigts moites, saisissent la tête de lecture et posent le diamant dans le sillon. Quelques craquements. Le disque est bien usé. Bien sûr, à force de l'idôlatrer.
Une entrée en religion. D'où l'on sort converti rapidement et dont l'on devient un fidèle les plus dévoué. Un vrai bigot. Une grenouille de bénitier quoi.
Oui Loveless est sans conteste l'album des années 90 (même si certains argumenteront que Nervermind est bien plus puissant). Et il a tout pour être mythique. Une genèse dans la douleur avec enregistrement long et difficile où se mêlèrent tensions entre les membres, drogues en tout genre et perfectionnisme. Au point de mettre leur label, Creation, au bord de la faillite. Ultime album également d'une discographie que l'on aurait aimé plus prolifique. Au point qu'un nouvel opus de MBV est devenu l'arlésienne : annoncé depuis des années mais après un tel chef d'oeuvre, il est difficile de se surpasser.
Là où Nirvana dissémine de l'énergie, MBV joue au contraire l'intériorité. Un de ces albums d'introspection. A écouter seul. Egoistement en regardant ses pieds (shoegazing). A fond, ou au contraire tout en douceur. C'est justement cette force : l'écoute s'effectue à n'importe quel volume. De la musique d'ambiance pour en capter toutes les subtiltés à un volume sonore à s'en exploser ses tympans.
L'album s'étire, sans accrocs, tout en douceur intérieure. Avec ce magma sonore toujours présent. Les titres s'enchainent dans un flot ininterrompu. On voyage de morceau en morceau, happé par la vague sonore, hypnotisé par la batterie répétitive, les guitares saturées, la voix de Bilinda qui resort de ce mur sonore aux strates multiples et protéiformes qui vous transportent dans un univers parallèle. Décollage avec "Only shallow". Accélérations avec "When you sleep", "I only said". "Come in alone". Vitesse de croisière "Loomer", "To here knows when", "What you want". Ralentissement délicieux : "Sometimes". Tout ça pour terminer avec ce qui est, à mon avis leur meilleur titre : "Soon" : une rythmique presque tribale, les guitares qui alternent la puissance sonore et moment de répit. La fin est cruelle: entre sentiment d'avoir atteint l'extase et désir de recommencer tout l'abum depuis "Only shallow". Cest ce qu'on appelle la dépendance.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 23 décembre 2009 à 21 h 02 |
Tout d'abord, il faut savoir que cet album contient l'une des meilleures chansons noisy jamais écrite, à placer aux côtés de "Schizophrenia" de Sonic Youth. Je veux bien sûr parler de "When You Sleep". Certes, on n'est pas exactement dans le même registre. Mais l'intention est là. Une ambiance déconcertante. Un mal-être apparent. Mais surtout un véritable génie artistique. Une perle tout simplement.
Pour ce qui est des autres morceaux, ils ne déméritent pas. En effet, Loveless nous plonge dans le recoin le plus enfoui de notre être. Un endroit où légèreté et malsain se rejoignent, et s'unissent à s'en perdre. Une voix envoûtante au possible, appuyée par une partie instrumentale qui frise la perfection. Le chaînon manquant de la musique. Une âme indéniable et un talent fou, intemporel, inégalable.
Un succès très largement mérité, à ne pas manquer. Un rêve éveillé, cela va s'en dire ! A ranger aux côtés de Sister et de Spiderland.
Un album parfait.
Pour ce qui est des autres morceaux, ils ne déméritent pas. En effet, Loveless nous plonge dans le recoin le plus enfoui de notre être. Un endroit où légèreté et malsain se rejoignent, et s'unissent à s'en perdre. Une voix envoûtante au possible, appuyée par une partie instrumentale qui frise la perfection. Le chaînon manquant de la musique. Une âme indéniable et un talent fou, intemporel, inégalable.
Un succès très largement mérité, à ne pas manquer. Un rêve éveillé, cela va s'en dire ! A ranger aux côtés de Sister et de Spiderland.
Un album parfait.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 24 août 2010 à 14 h 39 |
1991. My Bloody Valentine invente la musique liquide.
La première écoute est déroutante; une vague emporte l'auditeur, il cherche à se raccrocher à quelque chose de solide, à lutter contre le courant qui l'emporte, rien n'y fait, le chaos sonore s'infiltre partout. Peu à peu, il baisse les armes et se laisse entrainer. Sa perception s'affine, et il identifie peu à peu les différents courants qui structurent le disque, les voix et la guitare. La batterie, seul élément à avoir gardé quelque chose de tellurique ne sert que de point d'appui, de refuge pour l'auditeur avant de repartir vers les profondeurs.
Quelque chose d'absolu se dégage du disque, une impression que jamais l'homme ne pourra aller plus loin dans cette direction.
Loveless, le titre est parfaitement adapté, un peu plus de chaleur et la magie se serait évaporée.
La première écoute est déroutante; une vague emporte l'auditeur, il cherche à se raccrocher à quelque chose de solide, à lutter contre le courant qui l'emporte, rien n'y fait, le chaos sonore s'infiltre partout. Peu à peu, il baisse les armes et se laisse entrainer. Sa perception s'affine, et il identifie peu à peu les différents courants qui structurent le disque, les voix et la guitare. La batterie, seul élément à avoir gardé quelque chose de tellurique ne sert que de point d'appui, de refuge pour l'auditeur avant de repartir vers les profondeurs.
Quelque chose d'absolu se dégage du disque, une impression que jamais l'homme ne pourra aller plus loin dans cette direction.
Loveless, le titre est parfaitement adapté, un peu plus de chaleur et la magie se serait évaporée.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 10 décembre 2020 à 10 h 18 |
Plus tard, par émoussement de l'esprit, j'ai appris à me rallier au consensus des images que l'on associe à Loveless. Des images chaudes, du magma, celui des guitares qui phagocytent tout le reste, les mélodies simples qu'on excave laborieusement, les voix qui fondent, le son épais qui croustille. Plus tard. Mais mon Loveless à moi, pas celui des autres, le mien, il a pris une toute autre teinte, à rendre confortable le gel.
Je l'ai lancé pour la première fois un vendredi soir qu'il avait neigé, et que je partais à pieds, rejoindre un couple d'amis qui était sorti avec une paire de ski. Rendez-vous au milieu de la voie rapide qui sépare le Petit Clamart du bas-de-Clamart, qui mène dans le bois. Bingo, ils ont aussi ramené une luge. Mais ce qui nous intéresse se passe avant, sur la longue route qui me sépare du point de rendez-vous. "Only Shallow" se lance, avec son gros riff distordu, et lorsque c'est "Loomer" qui arrive, la musique a pris la teinte de la neige. Ce son écrasant est celui du froid qui mord mes joues ; l'épaisseur, le croustillant est celui de mes pas dans la neige. Les voix fondent, et la neige au diapason. Et ce formidable engourdissement, pesant, omniprésent, qui fait la beauté écrasante de cette musique, c'est celui de mes sens qui s'ankylosent doucement au rythme de mes pas. Loveless pour moi, aura toujours cette teinte bleu-nuit, l'orange des lampadaires, et le blanc, tout ce blanc, n'en déplaise à sa pochette rose cramoisie et aux associations populaires. Et si le magma, ce fameux magma, aura fini par atteindre mon imaginaire épuisé, il restera toujours des traces de cette mélasse prodigieuse, mi neige mi boue, cette flotte qui me ralentissait en même temps que mes oreilles fondaient.
Je l'ai lancé pour la première fois un vendredi soir qu'il avait neigé, et que je partais à pieds, rejoindre un couple d'amis qui était sorti avec une paire de ski. Rendez-vous au milieu de la voie rapide qui sépare le Petit Clamart du bas-de-Clamart, qui mène dans le bois. Bingo, ils ont aussi ramené une luge. Mais ce qui nous intéresse se passe avant, sur la longue route qui me sépare du point de rendez-vous. "Only Shallow" se lance, avec son gros riff distordu, et lorsque c'est "Loomer" qui arrive, la musique a pris la teinte de la neige. Ce son écrasant est celui du froid qui mord mes joues ; l'épaisseur, le croustillant est celui de mes pas dans la neige. Les voix fondent, et la neige au diapason. Et ce formidable engourdissement, pesant, omniprésent, qui fait la beauté écrasante de cette musique, c'est celui de mes sens qui s'ankylosent doucement au rythme de mes pas. Loveless pour moi, aura toujours cette teinte bleu-nuit, l'orange des lampadaires, et le blanc, tout ce blanc, n'en déplaise à sa pochette rose cramoisie et aux associations populaires. Et si le magma, ce fameux magma, aura fini par atteindre mon imaginaire épuisé, il restera toujours des traces de cette mélasse prodigieuse, mi neige mi boue, cette flotte qui me ralentissait en même temps que mes oreilles fondaient.
Exceptionnel ! ! 19/20
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