The Church

Priest=Aura

Priest=Aura

 Label :     EMI 
 Sortie :    mardi 10 mars 1992 
 Format :  Album / CD   

The Church est un groupe australien influencé par Syd Barrett, David Bowie, The Byrds et The Beatles. Après avoir frôlé le succès grand public avec l'album Starfish (1988) et surtout le quasi-tube "Under The Milky Way", The Church n'a pas réussi à transformer l'essai avec l'album suivant, Gold Afternoon Fix (1990), puis est tombé dans l'oubli.
Le présent album, Priest=Aura, n'a connu aucun succès, et c'est pourtant sans doute le meilleur de The Church, et à coup sûr le plus ambitieux et le plus sombre. Le groupe abandonne les mélodies pop et les déploiements de guitares pour bifurquer vers une musique à la fois plus intimiste, plus profonde et plus noire (même si on est loin du gothique). Notons la présence de Jay Dee Daugherty, ex-membre du Patti Smith Band, à la batterie.
Le single "Ripple" est excellent, ainsi que "Paradox", "Lustre", "Swan Lake", comptine cruelle, "Old Flame" et "Chaos", qui porte bien son nom et dure près de 10 minutes. Seul le morceau "Mistress", presque funk, est moins bon.
Un album consistant puisqu'il ne compte pas moins de 14 morceaux, et sans doute le meilleur de The Church, leur chef-d'œuvre noir.
J'ai lu quelque part que dans un monde idéal, cet album figurerait parmi les meilleurs des années 90. Je ne saurai mieux dire...


Exceptionnel ! !   19/20
par Gaylord


 Moyenne 19.00/20 

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Posté le 31 mars 2010 à 16 h 52

Comment commencer à évoquer cet album ? Je crois qu'il faut y revenir, faire ce retour constant qu'exige de nous cette musique de terres arides et de cimes toujours plus hautes. Il y a quelque chose qui nous ramène aux pieds de Zarathoustra dans cet album.
A la fois voyage intime dans des paysages mentaux de grande étendue, dans des décors sublimes et à jamais perdus, tandis que souffle le vent sur des terres ravagées par la guerre et la folie des hommes. Cet album joue sur plusieurs ambivalences et ambiances, des contradictions qui se dépassent. A la fois une ascèse musicale, épurée, mais portant une certaine noblesse, et un chaos sensuel et charnel projetant sur nous tout ce que la vie peut nous faire éprouver à l'horizon de prochaines destructions et révélations.
Défaisant les illusions, cette musique est sombre mais toujours légère, jamais elle ne se contente de la lourdeur de l'air du désert. L'esprit virevolte au gré des mouvements et s'évade dans ces impressions éphémères, là où le psychédélisme entraîne dans un beau voyage initiatique et parfois magique, sans oublier les mélodies soignées.
Mais point d'opium pour nous endormir et nous faire cligner de l'oeil, la musique transfigure le chaos et pose sur ses mouvements incontrôlés de grandes toiles où viennent s'incruster des jeux de couleurs étonnantes, là où un premier regard pouvait ne pas se repérer, dans une forme monolithique et noire, mais chercheurs de vérité il faut laisser le regard percer !
Que le propos soit rêveur ou terriblement tragique, quelle que soit la perspective, le gouffre de nos tourments se trouve dépassé par cet acte créateur d'intensités. Le groupe est artiste dans son propre théâtre de la cruauté.
Album mélancolique, mais aussi en prise avec le danger, souvent combattif, mais jamais vengeur. Il y a quelque chose de rare et raffiné chez eux. Une tension permanente, des jeux de séduction et des chutes.
Mais pas de déluges d'effets, toujours de la retenue, une émotion contenue, un ton désillusionné qui pourtant ne s'attache pas au pessimisme que des passions tristes et des amours déçus pourraient provoquer, et pointe toujours à l'horizon un mince espoir, un point vers lequel regarder dans l'attente d'un Grand Midi salvateur.
Exceptionnel ! !   19/20







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