Rodolphe Burger
Cheval-Mouvement |
Label :
Kat Onoma |
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Cheval-Mouvement représente le premier essai solo de Rodolphe Burger qui livre ici un disque d'une grande beauté à la fois intimiste et racée. Avec ce disque chronologiquement réalisé entre Billy The Kid et Far From The Pictures, deux albums majeurs de Kat Onoma, Rodolphe Burger démontre qu'entre ces deux sommets sa créativité ne diminue pas. Ses compositions tirent continuellement vers le haut, cherchant à s'élever, à tendre vers l'apesanteur et une grâce dénuée de toute naïveté. Pour préciser la chose, l'impression générale qui se dégage de cet album est celle de maturité tant Burger parvient à transmettre des sentiments de sagesse et de retenue dans chacune de ses chansons. Sa voix qui n'est pas sans évoquer celle de Lou Reed, mais sans le caractère enfiévré, et son jeu de guitare au phrasé fluide sont tous deux mis en exergue dans Cheval-Mouvement. Ils alimentent ici une expérience musicale qui vient servir l'importante richesse intérieure de Burger tout en parvenant à échapper aux clichés du Folk. En trois mots : maîtrise, élégance et subtilité ; et ceci bien que l'album soit relativement précoce dans la discographie de Burger.
Sans révolutionner ici son art – les fans de Kat Onoma ne seront pas dépaysés – Burger trouve dans cet opus un espace de liberté pour proposer des facettes plus intimistes et apaisées de son travail. Les 10 chansons (dont deux bonus) qui composent le disque sont toujours aussi sombres mais moins tendues, presque apaisées ; l'absence de cuivres y faisant pour beaucoup. Rodolphe Burger reprend ici bon nombres des qualités de Kat Onoma : le raffinement des compositions aux mélodies lancinantes servies par de brillants arrangements ; un tempo posé qui jamais ne s'emballe ; et bien sûr des textes léchés comme on en trouve très peu, en anglais mais aussi en français sur cet album. Olivier Cadiot offre d'ailleurs ici à Burger un texte d'une très grande poésie pour la superbe chanson éponyme de l'album : il y est notamment question du ‘mouvement du cheval quand il s'arrête, ô ce cheval...ou ralentit'. Et le reste est à l'avenant, jouant sur les mots, les sonorités, les associations d'idées, et enfin sur les ruptures de rythmes ; chaque morceau constituant au final un poème aux fortes images qui se construisent touches par touches. Et avec ça, ce qui ne gâte pas le plaisir loin de là, l'accent anglais de Burger s'est nettement amélioré et ne contraint donc plus l'auditeur à s'efforcer d'en faire abstraction.
La mélancolie de Burger développe alors morceau après morceau une ambiance d'une très forte homogénéité, participant au dévoilement de l'univers de l'auteur et à ses multiples références, telle cette magistrale reprise du "Passenger" d'Iggy Pop que Kat Onoma reprendra plus tard avec des arrangements identiques lors de certains de ses concerts. Ceci souligne bien que loin d'être clivées les deux facettes de la musique de Rodolphe Burger, en collectif avec son groupe et en individuel, présentent de nombreuses passerelles ; deux facettes qui ne sont pas étrangères l'une à l'autre mais qui au contraire sont parfaitement complémentaires et qui réunies permettent de saisir l'oeuvre d'un des personnages les plus attachants et des plus discrets de la scène rock française.
Sans révolutionner ici son art – les fans de Kat Onoma ne seront pas dépaysés – Burger trouve dans cet opus un espace de liberté pour proposer des facettes plus intimistes et apaisées de son travail. Les 10 chansons (dont deux bonus) qui composent le disque sont toujours aussi sombres mais moins tendues, presque apaisées ; l'absence de cuivres y faisant pour beaucoup. Rodolphe Burger reprend ici bon nombres des qualités de Kat Onoma : le raffinement des compositions aux mélodies lancinantes servies par de brillants arrangements ; un tempo posé qui jamais ne s'emballe ; et bien sûr des textes léchés comme on en trouve très peu, en anglais mais aussi en français sur cet album. Olivier Cadiot offre d'ailleurs ici à Burger un texte d'une très grande poésie pour la superbe chanson éponyme de l'album : il y est notamment question du ‘mouvement du cheval quand il s'arrête, ô ce cheval...ou ralentit'. Et le reste est à l'avenant, jouant sur les mots, les sonorités, les associations d'idées, et enfin sur les ruptures de rythmes ; chaque morceau constituant au final un poème aux fortes images qui se construisent touches par touches. Et avec ça, ce qui ne gâte pas le plaisir loin de là, l'accent anglais de Burger s'est nettement amélioré et ne contraint donc plus l'auditeur à s'efforcer d'en faire abstraction.
La mélancolie de Burger développe alors morceau après morceau une ambiance d'une très forte homogénéité, participant au dévoilement de l'univers de l'auteur et à ses multiples références, telle cette magistrale reprise du "Passenger" d'Iggy Pop que Kat Onoma reprendra plus tard avec des arrangements identiques lors de certains de ses concerts. Ceci souligne bien que loin d'être clivées les deux facettes de la musique de Rodolphe Burger, en collectif avec son groupe et en individuel, présentent de nombreuses passerelles ; deux facettes qui ne sont pas étrangères l'une à l'autre mais qui au contraire sont parfaitement complémentaires et qui réunies permettent de saisir l'oeuvre d'un des personnages les plus attachants et des plus discrets de la scène rock française.
Très bon 16/20 | par Adishatz |
Le disque est édité chez Dernière Bande.
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