Rodolphe Burger

Après avoir partagé avec l'auditeur des instants conviviaux et chaleureux d'une chouette carte postale musicale autour des ballons alsaciens et d'une langue romane subsistant dans quelques vallées, le binôme laborantin Burger/Cadiot est en train de trinquer cette fois un petit verre de chouchen après celui du petit blanc d'Alsace.

Une "Intro" champêtre ouvre pour la guitare à l'humeur irradiante de Rodolphe Burger qui chante sa B.A. sur un ludique "B à Batz", moitié rock, moitié dub. L'ile de Batz, en Bretagne. Voilà où nous retrouvons les deux acolytes depuis cet objet circulaire. Ils rencontrent Mamie Dirou qui aime bien se promener sur cette île, avec ses phrases samplées pour un aérien "Totem & Tabou". Suivant un "Cheval-Mouvement" en version mécanisée lors d'un live aux Vieilles Charrues, un rock brûlé prend place sur "From The East To The West" et dégaine ensuite un "Billy The Kid", rock irradié rythmé par une machine et une basse 'dubique'. Quand la crainte du sale coup de soleil alarme sérieusement, heureusement arrive "Je Nage", la plage, la mer et l'étrange bonheur que ressent Gilles Deleuze dans les vagues. Là, le binôme s'est bien inspiré de l'impression que donnait le philosophe amusé, baignant la conversation dans une cadence berçante bien appréciable. Lente et funky, "Hôtel Robinson", qui donne le titre au disque, prolonge la fraîcheur savoureusement limpide avant qu'on finisse la promenade dans la séquence samplée de la "Chorale" sautillante de l'île qui termine cet album très ensoleillé.

Rodolphe Burger et Olivier Cadiot sont quelque part de grands gamins. Je dirais même qu'ils ont un côté Pierre Bonte, à nous faire partager leurs pérégrinations musicales.