Arctic Monkeys

Favorite Worst Nightmare

Favorite Worst Nightmare

 Label :     Domino 
 Sortie :    mardi 24 avril 2007 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Les petites mascottes rock de l'Angleterre reviennent à peine plus d'une année après la sortie de leur premier album, et apparemment gonflés à bloc. Temps pour eux d'être bien plus qu'un phénomène éphémère, la tragique dissolution du groupe ayant déjà commencée par le départ (et donc remplacement) du bassiste originel, les réalités adultes commencent bel et bien, finit de rêvasser... Alors bien entendu en si peu de temps, c'est un peu la même histoire que Franz Ferdinand (par exemple) : le contenu n'a pas énormément changé, les qualités et défauts sont toujours les mêmes, mais on distingue un peu plus le vrai visage du groupe de Sheffield.

Après avoir donc dit une dernière fois merci à Myspace, et pendant que la maison de disque fait briller les rayons des magasins et les pages de la presse, les voilà partis à la recherche d'une identité musicale avec Favourite Worst Nightmare. Car on ressent immédiatement, dès un premier single "Brainstorm" bourru mais s'achevant un peu en queue de poisson (on va y revenir), que le groupe a laissé tomber la naïveté de l'exécution approximative (à rejeter une oreille sur Whatever People Say..., on tombe sur pas mal de pains et de maladresses) et s'est fait un tantinet plus musclé.
Pour s'en débarrasser tout de suite, disons que la plus flagrante erreur du disque est à n'en point douter "Fluorescent Adolescent". Un probable futur tube brit-pop jovial et niais à en dégueuler dans le caniveau sans avoir toucher à sa pinte, qui de plus n'a strictement rien à voir avec le ton et donc la ligne directrice se formant à travers la majorité des titres. Une bassesse commerciale que certains pardonneront encore facilement vu leur jeune âge. Voilà qui est dit.
Pour ce qui est du reste, on nage entre deux eaux sans vraiment se noyer. Comme on pouvait le constater auparavant et mieux maintenant, les quatre garçons ont le mérite de trouver beaucoup de riffs bigrement efficaces, ce qui sommetoute ne fait pas tout ("Teddy Picker"), et de narrer des histoires simples et colorées. Cependant, on retrouve à contrario ce même manque de tessiture dans la voix du chanteur dont seuls des effets alimenteront les carences, ainsi que les problèmes d'écriture. A force de rentrer dans le tas (certainement de nouveau la fougue de la jeunesse), d'aller trop vite, de ne pas construire et donc souvent de ne pas finir ce qu'ils commencent, les titres rentrent toujours autant que le premier album par une oreille pour ressortir par l'autre quasi-immédiatement. La complainte épurée "Only Ones Who Know" au traitement psychédélique fait malheureusement dans ce cas davantage figure d'interlude que de doux hymne indélébile à la Jeff Buckley. C'est une durée minimale des plages qui laisse encore une fois un vague souvenir de riff plutôt désagréable : "D Is For Dangerous" ou "The Bad Thing" sont entraînantes mais trop courtes et fidèles au répertoire du groupe et au mouvement revival pour être dissociées.
M'enfin on le savait déjà, un groupe aussi jeune arrivant à côté à décliner sa musique comme il l'avait fait précédemment sur par exemple "Perhaps Vampire Is A Bit Strong, But..." ne peut pas être foncièrement mauvais ou arriviste. Quelque chose doit bien se cacher derrière ce trop plein d'influence et de jeunesse, et cela se confirme à l'écoute du très bon voyage mélodique "Do Me A Favour", même si la déferlante arrive encore trop tard (sur le dernier quart) et finit trop tôt ; ainsi que et surtout sur le binôme gagnant "This House Is A Circus" / "If You Were There, Beware", prouvant par leur rock efficace que c'est dans la tension et non pas dans les mélodies et les hits que le groupe est le meilleur. Ne manque plus qu'à capturer le grain de magie immédiate qu'ont eu un temps des groupes comme Coldplay, Muse ou Oasis, et l'on n'entendra même plus parler de ces derniers... le petit final éthéré "505" n'en est d'ailleurs pas si loin...

Le quatuor est plutôt à voir comme prisonnier d'une malédiction typiquement adolescente, dont le principal symptôme est l'influence spontanée des géants de son époque. Et dans un pays où The Libertines à laissé de bon gros stigmates malgré sa courte existence, où The Clash trône à jamais sur son piédestal et The Strokes résonne au loin, il doit être bien compliqué de se dépêtrer d'un héritage brit-pop imposant. Le fait étant que le groupe semble ne pas faire partie de ceux-là, mais n'arrive pas encore à s'en convaincre lui-même... A défaut d'être un groupe extraordinaire ou le meilleur de tout le Royaume Uni, Arctic Monkeys est en tout cas à cette heure l'un des plus prometteurs.


Bon   15/20
par X_YoB


 Moyenne 15.50/20 

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Posté le 07 mai 2007 à 22 h 09

Les Arctic Monkeys, grande découverte rock de l'année 2006 grâce à leur énergique mais inégal Whatever People Say I Am, That's What I'm Not nous reviennent à peine un an après un nouvel album. Et là, sans être un grand mathématicien probabiliste, ni même un grand connaisseur du rock anglais et de son histoire, on se dit que cet album sent mauvais à des kilomètres à la ronde...
Alors on se procure quand même ce disque pour voir ce qu'il en est vraiment, et là, surprise, on se prend une grosse claque. Si ils n'ont tout de même pas changé du tout au tout en un an, il faut admettre que toutes leurs évolutions se sont faites dans le bon sens.

Les chansons sont toujours aussi courtes et efficaces, remplies d'idées et d'énergie, avec des changements fréquents de rythme, mais aussi désormais avec ce petit rien imperceptible qui donne au tout (que ce soit à l'échelle d'une chanson ou de l'album entier) une grande cohérence. On découvre également au détour de toutes ces mélodies très originales, des étincelles, des vrais éclairs de génie, facilités par cette grande versatilité caractéristique de leur style.
Ce qui frappe également après un certain nombre d'écoutes, c'est la diversité des sonorités, pour chaque instrument, parfois même au sein d'une chanson.
On peut difficilement sortir une ou plusieurs chansons de cet album, tant chacune recèle des choses intéressantes, mais si il fallait le faire je dirais (ça encouragera ceux qui hésitent encore) que le premier single "Brainstorm" est l'une des moins bonnes, et celle où on retrouve le moins cette diversité, la plus aseptisée en quelques sortes (pas étonnant d'ailleurs que ce soit le premier single). A part ça je crois qu'il ne vaut mieux pas se focaliser sur telle ou telle chanson car l'album s'écoute vraiment très bien de façon globale. Laissons à Europe2 et consort le soin de nous sortir des tubes de ce disque, on peut compter sur eux pour ça.
De façon plus générale, on peut dire que cet album passe allègrement le cap de la dizaine d'écoutes, toujours avec une impression de qualité certaine (alors qu'avec son prédécesseur on pouvait plus parler d'une certaine qualité).
Assurément l'un des trois ou quatre meilleurs albums de l'année dans ce que l'on peut entendre sur les grosses radios musicales.
Très bon   16/20







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